Problème ligamentaire
Qu’est-ce qu’une entorse du genou ?
C’est une distension d’au moins un des ligaments du genou, qui peut aller du
plus petit étirement du ligament, à sa rupture complète.
On distingue les entorses bénignes des entorses graves :
Entorse bénigne : entorse du ligament latéral interne (LLI) sans
rupture, entorse du ligament latéral externe (LLE) (exceptionnel !).
Entorse grave :
o rupture complète isolée du ligament latéral interne,
o entorse isolée du ligament croisé antérieur (LCA),
o entorse isolée du ligament croisé postérieur (LCP),
o Triade antéro-interne : association entorse LCA-LLI
o Triade antéro-externe : association entorse LCA-LLE
o Triade postéro-interne : association entorse LCP-LLI
o Triade postéro-externe : association entorse LCP-LLE
o Pentades et luxations (graves +++)
Il existe des sports à risques favorisants ces entorses. Ce sont les sports-pivots :
Les accidents de la voie publique sont également pourvoyeurs d’entorses.
Mécanisme des entorses internes :
Traumatisme en rotation externe pied bloqué
Les différents stades de rupture du LLI :
Arrachement osseux arrachement inférieur arrachement au milieu rupture LLI et LCA
Mécanisme des entorses externes :
Mécanisme en rotation interne
Comment fait-on le diagnostic ?
La douleur n’est pas toujours en rapport avec la gravité de l’entorse.
L’entorse entraîne souvent l’impression d’un déboîtement, ainsi qu’une
douleur brutale qui peut être associée à un craquement audible par le patient
et l’entourage. Dans les suites peut apparaître un gonflement du genou et une
impotence quasi-totale.
Il faut donc consulter en urgence :
Le médecin traitant ou urgentiste :
o Pose le diagnostic d’entorse
o Recherche une fracture associée, un blocage du genou par une
atteinte méniscale, élimine une luxation, une grosse laxité, une
lésion vasculaire (disparition des pouls), une lésion nerveuse
(paralysie) pouvant nécessiter un avis chirurgical urgent.
o Il vous prescrit souvent à titre antalgique et par sécurité, une atelle
d’extension de genou. Il vous prescrit également des anti-
douleurs, des cannes anglaises et des piqûres d’anticoagulants si
nécessaire.
Le chirurgien orthopédique :
o Vous réexamine quelques jours après l’accident : la douleur étant
plus supportable, l’examen clinique en est facilité.
o Pose le diagnostic de l’entorse et de sa gravité : de là, une attitude
thérapeutique est décidée : soit la poursuite de l’attelle pour
cicatriser un ligament latéral, soit de la rééducation avec à court
ou moyen terme une intervention chirurgicale.
o Peut vous prescrire une IRM pour préciser le diagnostic : confirme
une lésion du Ligament Croisé, recherche une atteinte méniscale
associée.
o Peut vous ponctionner le genou pour calmer la douleur, faciliter la
rééducation : il s’agit d’une piqûre qui permet d’évacuer le sang
contenu dans le genou.
Quels sont les différents traitements ?
1. Traitement des entorses bénignes :
Il suffit de traiter la douleur, avec une reprise de la fonction du genou
(marche, mobilité) la plus rapide possible. Un traitement antalgique et
anti-inflammatoire est prescrit, avec éventuellement une genouillère de
reprise d’activité, et des séances de rééducation. Le handicap est
généralement d’une quinzaine de jours, et les douleurs s’estompent
progressivement, mais attention de ne pas « sur-solliciter » trop
rapidement ce genou traumatisé sous peine d’une calcification du
ligament qui peut entraîner des séquelles douloureuses (maladie de
Pellegrini-Stieda).
2. Traitement des entorses graves du Ligament Latéral Interne ou Externe :
Il faut ici, en plus du traitement de la douleur, immobiliser le genou en
extension pendant 45 jours afin d’obtenir une cicatrisation du plan
ligamentaire. La rééducation au cours de cette immobilisation permet
d’entretenir les muscles, et mobilise le genou afin qu’il ne s’enraidisse
pas.
3. Traitement d’une rupture du Ligament Croisé Antérieur :
C’est la lésion la plus fréquente.
Le LCA étant placé à l’intérieur du genou, il ne cicatrise presque jamais !
L’immobilisation n’est pas nécessaire. La suture chirurgicale a étentée
il y a quelques années, mais n’a pas donné de résultats satisfaisants.
En urgence, il faut traiter la douleur (repos, antalgique, AINS, glaçage),
stabiliser le genou par une orthèse permettant la flexion et débuter la
rééducation afin de garder une bonne mobilité, et surtout un bon tonus
musculaire.
Après confirmation de la rupture par une IRM, 2 solutions sont
possibles :
- Poursuite du traitement fonctionnel et abstention de toute
intervention chirurgicale.
- Intervention programmée, sans urgence, pour réalisation
d’une ligamentoplastie.
La décision est fonction de votre activité, et de la gêne pouvant être
engendrée par la perte de ce ligament.
4. Traitement d’une rupture du Ligament Croisé Postérieur.
Beaucoup moins fréquente que l’entorse du LCA, elle nécessite un
accident plus important pour entrainer sa rupture (accident de voiture,
choc du genou sur le tableau de bord), car le LCP est plus volumineux.
Sa rupture peut arracher un morceau de tibia nécessitant alors sa
réparation rapide par un vissage simple donnant de très bons résultats.
En l’absence d’arrachement osseux, le traitement orthopédique est
possible par la mise en place d’un plâtre en extension pour une durée de
6 semaines.
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