Secours à personne : LES MALAISES Manœuvre de la garde Sergent Chef L.GRANGER L’ ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL Un accident vasculaire cérébral (AVC), parfois appelé « attaque cérébrale », est un déficit neurologique soudain d'origine vasculaire. L'apoplexie ou attaque d'apoplexie est un terme anciennement employé, plus général. C'est en fait l'effet visible de l'AVC : perte de connaissance, avec arrêt partiel ou complet des fonctions cérébrales, ou une attaque provoquant la perte de conscience ou la mort soudaine du patient (apoplexie foudroyante). L'hypertension artérielle est la principale cause d'attaque vasculaire cérébrale. Les AVC sont parfois liés à une mauvaise hygiène de vie (tabagisme, obésité), mais ils peuvent aussi survenir du fait de l'hérédité et de certaines maladies spécifiques (hypertension artérielle, hypercholestérolémie, fibrillation auriculaire, troubles de la coagulation sanguine). L'âge moyen de survenue est de soixante-dix ans, mais un AVC peut se produire à tout âge. Les AVC représentent la majorité des causes d'hémiplégie (paralysie d'un côté) récente et frappent environ 100 000 sujets par an, en France. C'est la seconde cause de mortalité au niveau mondial . C'est également la troisième cause de mortalité en France après les cancers et les cardiopathies, et la première cause des handicaps physiques acquis. Le coût correspond à plus de 4 % des dépenses de santé dans les pays développés. Signes d'un AVC Six signes peuvent survenir (pas nécessairement tous) : perte de la force d'un bras, d'une jambe, de la moitié du visage (déviation de la bouche) ou de la totalité d'un côté du corps (hémiplégie). Ce déficit peut être total ou partiel. Dans ce dernier cas, on parle d'hémiparésie perte de la sensibilité d'un bras, d'une jambe, de la face ou de tout le côté d'un corps difficulté soudaine à trouver les mots ou à les exprimer : les phrases ou les mots sont incompréhensibles (aphasie) , difficulté soudaine à parler, à bouger la langue, impossibilité d'avaler la salive trouble soudain de l'équilibre et de la marche, pouvant conduire à la chute perte soudaine de la vision d'un œil , diplopie (vision double) ou vision trouble, due à des troubles de l'accommodation (Cette vision troublée peut apparaître 12 heures avant l'AVC, pendant quelques minutes, puis disparaître), sensation d'éblouissement, Page 1 Secours à personne : LES MALAISES Manœuvre de la garde Sergent Chef L.GRANGER (impossibilité d'ouvrir les yeux à la lumière), pupilles inégales et/ou non réactives à la lumière maux de tête violents et intenses, sans prodromes Ils peuvent aussi se traduire, beaucoup plus rarement, par une crise convulsive ou un état de confusion mentale, apparemment isolés. Ces signes peuvent avoir une autre cause, par exemple une tumeur au cerveau, une intoxication, un œdème cérébral ou un traumatisme crânien. Une des caractéristiques des AVC est que ces signes apparaissent de manière soudaine. Ils sont parfois négligés, minimisés lorsqu'ils sont brefs ; dans certains cas, on peut avoir l'impression que la personne est saoule. Dans les cas les plus graves, la victime perd conscience (coma). Quelle que soit la cause de ces signes (AVC ou autre), il s'agit d'une urgence vitale qui doit être traitée le plus rapidement possible. Il importe donc d'avoir une prise en charge médicale immédiate lorsqu'un de ces signes survient. Tout retard dans le traitement peut conduire à des séquelles importantes (paralysie) voire au décès. L'accident vasculaire cérébral peut être transitoire (AIT) avec retour rapide à l'état normal, sans séquelles (c’est-à-dire en moins de 24 heures et moins de 3 heures). Le déficit peut être au contraire permanent. On parle alors d' accident vasculaire cérébral constitué (AIC). Il existe deux types d'AVC: L'infarctus cérébral : par obstruction d'un vaisseau sanguin (80 % de l'ensemble des AVC). L'hémorragie cérébrale : provoquant un saignement dans le cerveau (représentant 20 % des cas). L'accident vasculaire cérébral reste une maladie grave, aux conséquences toujours dramatiques avec un risque de décès de 20 à 30 % au premier mois et la nécessité de placement en institution en raison du handicap chez plus de 10 % des survivants. Le pronostic à moyen et à long terme dépend essentiellement du degré de l'atteinte. Le risque vital se prolonge bien au-delà de la période aiguë puisque la mortalité à un an peut atteindre près de 40 %. Dans le monde, 5,5 millions de personnes meurent chaque année d'une attaque cérébrale. 75 % des victimes ont plus de 65 ans et les hommes sont plus exposés que les femmes. Page 2