Dimanche 20.11.16 Message. Assemblée générale en la Fête du Christ Roi
J’ai choisi de vous entretenir autour de deux textes. Le premier, la lettre de Paul aux
Ephésiens et le second, l’évangile de Luc. Paul rappelle se plait à rappeler une vérité
fondamentale du mystère du salut : la grâce a été donnée à chacun d’entre nous selon la
mesure du don fait par le Christ, mort sur la croix et ressuscité dans la gloire. A la
Pentecôte, le Christ a répandu sur les croyants les dons de l’Esprit qui poursuit dans le
monde l’œuvre de salut qu’il a lui-même commencée. C’est le Christ, en effet, qui donne
aux uns d’être institués apôtres, à d’autres la mission de prophètes ou encore celle
d’évangélisateurs, de pasteurs, d’enseignants. Disons-le. Pour Paul, toutes les fonctions
qui s’exercent au sein de l’église trouvent leur origine dans le Christ, dispensateur des
dons. Il souligne ici un fait indéniable. En Jésus, les chrétiens sont instamment invités à
s’accueillir comme des cadeaux merveilleux que Dieu fait à la communauté pour son
édification.
Ces dons accordés aux baptisés sont une grâce qui concoure à l’édification de la
communauté de foi. « De cette manière, les fidèles sont organisés pour que les tâches du
ministère soient accomplies et que se construise le corps du Christ », écrit Paul au verset
12. Comme on le voit, les tâches que nous accomplissons en église n’ont de valeurs en
elles-mêmes que si elles sont ordonnées à la construction de notre communauté, corps
vivant du Christ. Paul va plus loin. Il nous invite à travailler chaque jour pour atteindre la
stature du corps du Christ. Nous n’y arriverons que si nous travaillons main dans la main.
Il le dit ailleurs de manière plus explicite en évoquant la nécessaire coopération des
ministères au travers de l’allégorie du corps et de ses membres, dans la première lettre
qu’il adresse aux corinthiens12, 12-31.
Réunis pour le culte dominical et bientôt en assemblée générale, nous tous, sans
distinction, ministres, laïcs, bénévoles, petits et grands, jeunes, adultes et aînés, portons
dans nos cœurs et dans nos corps les multiples défis de notre communauté paroissiale. A
l’instar de Paul, nous sommes appelés à entretenir une haute estime les uns des autres,
puisque nous exerçons par la grâce du Christ, une parcelle de la mission qu’il a confiée à
son église qui est à Bussigny-Villars-Sainte-Croix. En effet, par le sacerdoce universel que
nous partageons en tant que baptisés, et qui nous apparente au Christ, nous devenons
ouvriers dans la moisson du Seigneur, co-opérateurs dans l’accomplissement de l’œuvre
de salut, chacun bien évidemment dans la mesure des dons et des charismes qu’il a reçus.
Ce dimanche, c’est aussi celui de la fin de l’année ecclésiastique. Nous célébrons le Christ,
Roi de l’Univers. La royauté du Christ traverse d’un bout à l’autre le message du Nouveau
Testament. Il se trouve déjà annoncé dans l’ancien sous les traits des illustres figures (rois,
prophètes, prêtres) qui exercé le pouvoir sur le peuple de Dieu, pour servir la cause du
Dieu d’Israël : Moise, Saul, David etc….
Le texte de ce dimanche nous montre un roi dont la posture tranche de manière nette avec
les profils conventionnels du pouvoir. Loin des parures et des dorures des palais, notre roi
est dépouil de ses vêtements et dénudé. Loin de la puissance et de la force qui
caractérisent l’apparat extérieur des monarques, notre roi est plutôt impuissant et faible,
cloué sur une croix. Au lieu des cortèges qui accompagnent les souverains de ce monde,
notre roi est solitaire, lâché par le peuple et par les siens.
Mais c’est dans sa pauvreté que Dieu révèle sa vraie richesse, c’est dans sa faiblesse que
Dieu nous dit sa toute force, c’est dans l’abandon que Dieu lui manifeste sa proximité. Le
larron, le « bon » larron qui a fait amande honorable, et a imploré le pardon de Dieu,
demandant au Christ de ne pas l’oublier lorsqu’il reviendra établir son règne, ce bon larron
a bien compris le véritable enjeu de l’injustice et de la duplicité qui gangrènent le cœur de
l’homme. « Notre condamnation est juste, dit-il, après tout le mal que nous avons commis.
Mais lui, il n’a commis aucun mal ».
Chers amis, le dimanche prochain nous entrons dans un temps précieux, celui de l’Avent.
Jésus nous est annoncé comme un roi qui vient rompre les conventions humaines
établies : une étable pour berceau, des bergers pour premiers visiteurs, la campagne pour
domaine, et les bêtes pour compagnie. Préparons nos demeures, celles de nos vies
quotidiennes et celles du for intérieur pour accueillir un tel roi, simple, humble, ami des
pauvres et des plus petits. Empressons-nous de nous émonder à la mesure d’un tel
compagnon, cherchons sans cesse à lui ressembler, à atteindre la stature de merveilleux
hôte qui nous apporte ‘amour de Dieu. Cultivons la bienveillance avant toutes autres
choses.
Charles Nzila Makengo, Pasteur.
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