Page réflexions. Le FSP genre et économie « les femmes actrices

Page réflexions.
Le FSP genre et économie « les femmes actrices du développement » a permis de multiples
observations et réflexions sur les conditions et implications du développement du travail rémunéré
des femmes en Afrique de lOuest en milieu rural et urbain
Le travail en consortium, mais surtout l’accompagnement au long cours d’ONG non spécialisées sur
le genre mais résolument engagées dans une expérimentation, par des ONG spécialistes, ont
stimulé :
la multiplication des occasions de formation, tant des professionnel-les et que des femmes
actrices
un vrai suivi,
un travail interactif, des apprentissages entre organisations
des échanges dans chaque pays et entre pays,
l’alliance avec un groupe de formatrices africaines
Plusieurs enjeux actuels autour du travail rémunéré et l’autonomisation des femmes ont été discutés
lors de l’atelier de capitalisation en mars 2012. Ils dépassent les habituelles recommandations pour
l’accès au micro-crédit destinés aux activités génératrices de revenus féminines.
les métiers « féminins » et « masculins », la segmentation du marché du travail africain
(pour en savoir plus)
le lien entre la « rentabilité sociale » et la « rentabilité économique » des projets et des
activités rémunérées des femmes africaines (pour en savoir plus)
les pratiques organisationnelles des groupements de bases qui développent des activités
économiques: organisations mixtes et groupements de femmes (pour en savoir plus)
le changement social et culturel en cours et le plaidoyer sur l’autonomisation des femmes
(pour en savoir plus)
l’accès et le contrôle des ressources notamment le foncier, qui revient dans tous les projets
même non agricoles. (pour en savoir plus)
L’autonomisation économique des femmes africaines, ça veut dire quoi ?
Les témoignages ont montré une progressivité dans l’autonomisation des femmes au niveau familial
et social dans leur conquête du travail rémunéré:
niveau 1 : que le mari ne l’empêche pas de travailler, de gagner de l’argent ou de se former
niveau 2 : que le mari ou l’entourage facilite les sorties et déplacements (démarches,
formation, commercialisation), notamment en assurant une relève domestique
niveau 3 : que l’entourage, la société reconnaisse l’importance et les bienfaits des apports
économiques des femmes : c’est-à-dire qu’elles ne soient pas obligées de dissimuler leur
contribution économique pour ne pas gêner leurs maris, qu’elles ne soient pas ignorées dans
la mesure de la richesse locale ou nationale, que les maris ne diminuent pas leurs apports
économiques au fur et à mesure que les femmes augmentent le leur.
niveau 4 : que soient construites de meilleures conditions de travail (vers un « travail
décent au sens de l’OIT), et un premier partage des tâches domestiques,
niveau 5 : un processus de professionnalisation, par la constitution de filières plus fortes,
des formations labellisées, une reconnaissance par les chambres des métiers.
Niveau 6 : la mixité des filières et professions, l’égalité salariale
Vers une plus grande reconnaissance du travail rémunéré des femmes
Revendication née dans les années 70-80 et toujours présente, les femmes africaines ont expri
leur très forte demande de reconnaissance de leur apport économique par leur famille et par leur
communauté ainsi que leur aspiration à des lieux spécifiques leur permettant de séparer le travail
domestique du travail rémunéré et de travailler dans de meilleures conditions matérielles et
techniques. Autant que l’augmentation nominale de leurs revenus.
De nouveaux besoins en services
Sont apparus de nouveaux besoins : des garderies, y compris en milieu rural. Ce qui montre que la
famille africaine (les familles africaines, car elles sont très diverses) ne peut pas toujours assumer les
soins aux enfants quand les mères intensifient leur travail rémunéré. Des relais doivent être pris.
Dans certains cas, sont apparus des besoins en termes de modernisation ou sécurisation de l’accès à
l’eau et l’énergie.
A la conquête du marché africain
Beaucoup de projets se sont lancés à la conquête du marché ouest africain (national et international)
pour construire la souveraineté alimentaire dans des filières basées sur des produits locaux.
Produire, vendre, convaincre les consommateurs et consommatrices de renoncer aux produits
importés pour faire vivre l’économie locale est un défi que les femmes relèvent avec enthousiasme.
Elles n’hésitent pas à franchir les frontières pour aller dans les foires commerciales et même à
installer des points de vente dans les pays voisins, pour les plus avancées d’entre elles.
Le commerce équitable aussi
D’autres ont assumé le défi d’accéder à des filières de « commerce équitable » ou « bio » et à
certifier leurs produits. Des labels africains sont également en train d’émerger
Combien gagnent les femmes ?
Quant à la mesure des revenus générés, les mesures sont en cours. Les femmes en effet aspirent à
gagner plus d’argent, elles en ont besoin pour elles-mêmes et pour leurs familles. Dans les zones
rurales, comme dans les quartiers urbains, l’économie se monétarise, tout se paie, même l’eau ou la
mouture du mil. Gagner autant que le « smic » local, qu’une bonne vendeuse du marché, que la
« dolotière » (fabricante de bière de mil), diversifier ses sources de revenus, avoir une activité
constante et non pas saisonnière, grandir progressivement, est l’ambition des femmes des
groupements et coopératives.
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