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gestion. Pour objectiver cette démarche, il est nécessaire de disposer d’une méthodologie à la fois
adaptée à l’échelle nationale et conforme aux lignes directrices de l’UICN.
Le projet vise à contribuer au développement d’une procédure nationale d’assignation des
catégories de gestion voulue par le Ministère en charge de l’Ecologie.
Cette démarche est déclinée en quatre composantes :
- communication et capacitation des gestionnaires et de leurs réseaux représentatifs sur les
objectifs de l’assignation de catégories et ses modalités
- développement d’une méthodologie (définition des critères, arbre de décision, formulaire)
- organisation de la chaine de validation (gouvernance de l’initiative)
- systématisation de l’assignation à travers le développement d’un outil de saisie en ligne mis à
la disposition des gestionnaires (2015)
S’agissant d’une approche expérimentale, cette méthodologie a été testée sur un échantillon
représentatif de l’ensemble des statuts de protection français.
Statuts de protection français
Vers un système d’aires protégées français plus lisible
La France dispose d’un large éventail d’outils de protection des espaces naturels, correspondant à
différents modes de gestion et systèmes de gouvernance. Cette diversité offre la possibilité d’adapter
le choix d’outil en fonction des situations rencontrées et des objectifs de protection recherchés. Il existe
également de nombreuses articulations envisageables entre ces outils afin de renforcer l’efficacité de
la protection. A l’échelle nationale, on distingue trois modalités juridiques de protection d’espaces
naturels : l’approche foncière repose sur l’acquisition de terrains en pleine propriété en vue d’assurer la
protection définitive d’un espace naturel remarquable ; l’approche conventionnelle vise à déléguer à un
tiers pour une durée déterminée la gestion et la préservation d’un espace naturel dans le cadre d’une
convention de maîtrise d’usage ; et l’approche réglementaire consiste à limiter voire à interdire
généralement par arrêté ou par décret des activités humaines en fonction de leurs impacts sur les
milieux naturels. Au total, la France compte 14 statuts de protection auxquels s’ajoutent les outils
spécifiques développés par les collectivités d’outre-mer et les outils de protection relevant de textes
internationaux ou européens.
La dixième Conférence des Parties de la Convention sur la Diversité Biologique (Nagoya, octobre
2010) a mis en lumière la nécessité d’améliorer la lisibilité du dispositif français d’aires protégées à
l’échelle internationale et de rendre compte auprès des Nations-Unies de la mise en œuvre des
stratégies de création d’aires protégées terrestres et marines. En tant que norme internationale de
référence, la classification de l’UICN peut contribuer à ce double objectif.
Jusqu’à présent, le dispositif français d’espaces protégés ne faisait l’objet d’aucune analyse
systématique au regard du système de classification défini par l’UICN. L’expertise acquise à travers les
évaluations réalisées sur un échantillon représentatif d’aires protégées peut être appliquée à tout autre
outil de protection ou site protégé.
Si la méthodologie d’assignation a été clairement définie à l’échelle internationale à travers la publication
de lignes directrices, en revanche les conditions dans lesquelles elle est mise en œuvre peuvent varier
d’un pays à l’autre. En effet, il n’existe pas de procédure unique et dans la pratique, de nombreuses
organisations peuvent prendre l’initiative de l’assignation d’une catégorie, qu’il s’agisse d’autorités
nationales, régionales ou d’organisations non gouvernementales. Dans tous les cas, la décision finale
d’assignation d’une catégorie de gestion d’aires protégées appartient au Gouvernement.