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LA JEUNE DEMOCARTIE ESPAGNOLE DANS LA CEE
L’Histoire :
L’Espagne est aujourd’hui un pays de l’Union Européenne bien intégré, qui, entre autres,
utilise l’Euro et fait partie de l’espace Schengen.
Mais l’Espagne n’est entrée dans le Communauté Economique Européenne qu’en 1986.
En 1962, déjà, Franco avait demandé l’adhésion de l’Espagne, mais la CEE étant plus qu’un
simple traité économique, a refusé : une dictature ne pouvait entrer dans une union
démocratique (il y eu cependant des accords commerciaux préférentiels, et la CEE devient
le premier client du commerce extérieur espagnol).
C’est donc en 1979, après la mort de Franco et suite au processus de démocratisation
qui a eu lieu en Espagne, que les négociations commencent. Et c’est seulement huit ans
après qu’elle entre dans la CEE, ils ont dû faire face à un problème de taille : l’adaptation de
l’économie espagnol à celle communautaire.
L’adaptation de l’économie espagnole fut difficile. Notamment pour l’agriculture qui s’est
certes modernisée, mais qui a dû aussi respecter les quotas de la Politique Agricole
Commune (ses quotas sont pour éviter une production excessive qui ferait baisser les prix,
au dépend des agriculteurs, notamment des petits), pour le lait par exemple. L’autre
problème pour l’agriculture fut que ces prix n’étaient pas suffisamment compétitifs pour le
marché européen, alors que, en Espagne le marché européen s’implantait, faisant perdre
par exemple, le monopole des « platanos » (bananes des îles Canaries) sur le marché
espagnol. Un certain nombre d’exploitations peu compétitives ont donc dû être
abandonnées.
Pour l’industrie, il s’est à peu près produit la même chose : la compétition avec le
marché européen, plus modernisé, fut difficile, est imposa de profondes réformes,
notamment pour la sidérurgie et le secteur navale. La sidérurgie put se reconvertir,
notamment grâce aux aides de l’UE, par contre, pour le secteur naval, le texte (pas de date
trouvée) craint que la situation ne s’empire encore avec la diminution progressive des aides.
Dans les livres :
Comme on l’a vu, la CEE a donc fourni de nombreuses aides financières à l’Espagne,
dans un livre de géographie plutôt récent, on insiste beaucoup sur cela : il est dit que « le
développement économique et sociale dont bénéficie actuellement est dû, en partie, au
processus d’intégration européenne », les aides qu’elle a reçu sont de « 0,8% du PIB (de
l’Espagne) chaque année depuis 1987 » et les aides de l’UE aurait permis de créer 300 000
emplois chaque année.
Un autre livre de géographie (avec le même programme que l’autre, mais régional,
beaucoup de sujets sont aussi vu des Asturies), met beaucoup moins en valeur les aides, il
donne plus d’importance au fait que l’Espagne soit aujourd’hui un pays majeur de l’UE, mais
qu’elle a dû renoncé à « une partie de sa souveraineté », notamment pour l’économie où il
faut maintenant faire avec la communauté (« imposition de quotas, obligation de négocier
les accords de pêche avec d’autre pays de l’UE… »).
Pour les espagnols interrogés : (Luis-Angel, professeur d’histoire, les Grimaldos
Sanchez, Fran, le père qui travaille dans la téléphonie, et Elena, femme au foyer, 3 jeunes
de ma classe en court de français + un peu de Carlos, professeur de géographie et d’Elena)
Comment ils le voyaient et comment ils le voient aujourd’hui ?
Est-ce que cela a servi ?
Se sentent-ils européens ?
C’est quoi pour eux l’Europe ?
Globalement, toutes les personnes interrogées pensent que l’intégration à l’Europe a été
une chose positive, les élèves en seconde année de Bachillerato (équivalent de notre
terminal) qui n’étaient pas nés lors de l’entrée de l’Espagne dans la CEE mais qui l’étudient
en cours, pensent que cela a été une bonne chose sans vraiment pouvoir l’expliquer. Aucun
exemple particulier ne leur est venu mais ils ressentaient cela positivement.
Par contre, pour ceux qui se rappellent de l’entrée dans la CEE, c’est plus divers : tous se
rappellent avoir ressenti une part de joie, de contentement, mais si elle était majoritaire
pour certains (Elena, pour qui l’entrée dans l’Europe était la fin définitive de la dictature, qui
avait beaucoup d’espoir, Carlos qui pense aussi que l’entrée dans l’Europe est la
reconnaissance mondiale de la démocratie espagnol et Luis Angel qui pensait que cela était
nécessaire), Elena Grimaldos Sanchez, elle, se rappelle qu’en plus, elle a aussi éprouvé une
certaine peur, face à l’entrée du marché extérieur, pour l’économie notamment (face à la
nouvelle compétition). Fran Grimaldos Sanchez, se rappelle aussi d’une certaine
indifférence, un évènement positif, mais lointain qui « ne se voit pas ».
Quant à l’utilité de l’entrée dans la CEE, les lycéens pensent que cet évènement a bien eu
un effet positif, mais toujours sans vraiment savoir pourquoi, sans donner d’exemples. Pour
les autres, tous pensent que cela a été positif, dans le sens où cela a permis une croissance
plus rapide de l’Espagne, ainsi que sa modernisation, grâce aux aides ; mais Fran GS
souligne qu’il n’est pas sûr que tout le monde l’ait ressenti ; Elena GS rajoute l’idée
d’influence sur l’image de l’Espagne dans le monde, qui change et devient plus positive.
Mais tous parlent aussi de la difficulté de l’adaptation économique, avec dans l’agriculture
les quotas, et le nombre d’employés qui baisse ; tout comme dans l’industrie, par exemple
dans les Asturies : en 1975 il y avait 25 000 mineurs, aujourd’hui 5000, et il y avait 60 000
employés d’ENSIDESA (entreprise de sidérurgie, originaire des Asturies), en 1975, contre
seulement 15 000 aujourd’hui, problèmes dus à la modernisation ainsi qu’aux limites
imposées par l’UE (quotas…).
Mais majoritairement, il y eu plus de positives que de négatifs. Ils pensent donc, encore
aujourd’hui, que l’entrée dans la CEE a été une bonne chose. Mais beaucoup ont soulignés
que maintenant, il faudrait plus, il faudrait que l’UE ait plus de pouvoir politique, Luis Angel
parle d’une intégration « incomplète », Fran et Elena GS souhaiteraient un état européen,
où la nationalité disparaitrait au profit des régions, (les Grimaldos Sanchez ne vivent dans
les Asturies que depuis une vingtaine d’année, déplacement pour le travail, mais toutes leur
famille, des 2 côtés, vit à San Sébastian, dans les pays basque, ils ont donc une forte
identité régional, dixit Fran). Les 2 Elena souhaiteraient aussi un Etat européen, mais Elena
Grimaldos Sanchez souligne qu’eux sont particulièrement ouverts sur l’Europe (avec
Comenius entre autre), qu’elle ne pense pas que ce soit un sentiment partagé par beaucoup
d’espagnols. Les lycéens, ne s’étaient jamais vraiment posé de questions sur l’avenir de
l’Europe ; quand on en a parlé, deux sur trois ont pensé que c’était une bonne idée (pour
faire face aux grandes puissances) et le troisième ne pense pas cela réalisable, il pense qu’il
y a trop de disparité entre les états membres de l’UE. En conséquence de cela, aucune des
personnes interrogées ne se sent entièrement européen, tous m’ont dit qu’ils se sentaient
« en partie » européen, après être espagnol, sauf un des élèves qui se considère seulement
comme espagnol.
Pour eux l’Europe c’est : pour Luis Angel, un espace géographique avec ententes
commerciales et économiques (à quand plus ?), pour les GS, l’UE rapproche les pays (l’euro
a une grande importance pour cela pour eux, cela n’est plus seulement des mots, il y a une
« preuve » de ces liens entre européens). Pour les lycéens, c’est une « union de tout », ils
ressentent globalement une certaine proximité, on leur dit que l’UE intervient dans
beaucoup de lois, ils savent qu’il y a tout un gouvernement européen, mais ne savent pas
vraiment ce que c’est que l’Europe pour eux.
Léa Faugère
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