RAPPORT DE STAGE
ECHANGE IFMSA
2012-2013
Out going du 1er juillet au 28 juillet 2012
Hospital Enrique Garcies, Quito, Equateur
In coming du 1er janvier au 31 janvier 2013
Accueil d’une chilienne, Hôpital Henri Mondor
OUT GOING EN EQUATEUR
J’ai voulu faire un échange IFMSA car j’ai toujours aimé voyager et découvrir de
nouvelles cultures et de nouveaux pays. Pour moi, bien plus qu’un simple « voyage »,
s’immerger dans une famille durant un certain temps est la meilleure façon
d’apprendre à vivre comme ces personnes et ainsi de pouvoir réellement découvrir
un pays. J’étais déjà partie auparavant en Argentine lors d’un échange hors
médecine, et cela m’avait beaucoup plu. De plus, partir en IFMSA est l’occasion selon
moi de me permettre de découvrir un nouveau pays et parallèlement de voir une
nouvelle méthode d’aborder la médecine. J’ai voulu partir en Equateur, tout d’abord
car l’Amérique du Sud est un continent qui me plait énormément de par ses
traditions, sa langue et ses habitants, et car l’Equateur est un pays que je n’avais
encore jamais visité.
Je suis partie entre ma 4ème et 5ème année de médecine, représentant toutes deux des
années d’externat en France, cela m’a donc permis de débuter mon externat durant
l’année et d’avoir certaines bases pour profiter pleinement de mon stage en Equateur
en tant qu’externe.
Je suis partie, juste après mes partiels, partagée entre l’envie de changer d’air, de
découvrir de nouvelles personnes, de m’immerger totalement dans le mode de vie
d’un étudiant de médecine équatorien, et l’appréhension de partir seule, de quitter
mes repères.
Deux avions, deux retards, trois changements de portes d’embarquement et une
petite frayeur plus tard (« Demorado, pourvu que ça ne veuille pas dire Annulé »)
j’arrive à Quito, accueillie par une famille adorable, ce sont les parents de la LEO de
l’université Catolica de médecine. Ils me donnent l’impression d’être vraiment ravis
de m’accueillir, et dans l’excitation parlent tous en même temps. Pas facile pour moi
de tout comprendre et de leur répondre mais cela nous fait bien rire et ils me
félicitent pour mon espagnol, ce qui me rassure sur un point : je serai certes seule
dans un pays étranger mais je ne serai pas coupé du monde et la langue que je chérie
tant me le rend bien.
Je suis arrivée un samedi, ce qui m’a donc permis de bien me familiariser avec la
langue et me faire au décalage horaire (la première nuit, j’avais dormi de 20h à
minuit …) avant de commencer le stage aux Urgences.
Une amie partie l’année précédente m’avait fait l’éloge de ce service et c’est cela qui
m’a convaincu, et je ne le regrette absolument pas.
Le premier jour, j’avais rendez-vous avec un étudiant prétendant à un poste IFMSA,
nous allons ensemble à l’hôpital Enrique Garces qui se trouve tout au Sud de Quito,
partie la plus pauvre de la capitale. Habitant dans le Nord, je dois prendre deux bus
différents et je mets environ 1h30 pour aller en stage le matin. Je n’aurais jamais
imaginé passer autant de temps dans les transports et j’éprouve beaucoup
d’admiration pour tous ces étudiants qui doivent faire ça toute l’année, car je n’y suis
absolument pas habituée et cela est très fatigant.
Je découvre un peu le service, il se compose de plusieurs secteurs :
- Les consultations de médecine « rapides » où les gens viennent principalement
pour des douleurs abdominales, des angines, ou autres troubles bénins. Les
patients sont refusés si cela dure depuis plus de 48h et sur ce point, les
médecins sont très strictes, c’est même affiché au mur.
- Les lits-portes, tous regroupés dans une salle, pour les patients nécessitant un
suivi mais pas d’hospitalisation, c’est ici que j’aurai l’occasion de faire les ECG,
les gazométries et de suivre les visites avec les médecins.
- La salle de traumato, pour les sutures et les plâtres.
- La salle de soins « intensifs », composée de trois lits, où une infirmière est
toujours présente pour surveiller les patients instables.
- Il y a ensuite deux petites salles, l’une réservée aux hommes, l’autres aux
femmes, où je ne serai jamais entrée, il me semble que c’est pour les
pathologies nécessitant un avis spé et où des médecins d’autres étages
descendent voir les patients.
- Pour finir, il y a une salle de consultation « Pieds diabétiques » rattachée à une
salle d’attente séparée, où les patients diabétiques souffrant de mal perforant
plantaire viennent trois fois par semaine pour le traitement de leurs plaies.
La première semaine, j’étais avec deux externes d’une autre université à l’hôpital, je
les suivais pour apprendre les méthodes de l’hôpital, et où étaient rangés les
matériels.
J’ai alterné entre consultations générales et lits-portes.
Aux lits-portes, j’ai pu suivre les visites médicales, et les externes de là-bas me
laissaient faire beaucoup de choses à leur place. J’ai donc pu faire les ECG (et quelle
ne fut pas ma surprise à la vue de ventouses et non de patch comme j’étais habituée
de voir en France !) qui s’avèrent un peu plus compliqués là-bas, car les ventouses ne
tiennent pas toujours bien. Il faut bien nettoyer la peau avant, ce qui rend l’examen
plus long. Pour chaque patient avec insuffisance respiratoire, je faisais aussi des
gazométries, là aussi leur manière de faire était différente. Ils n’ont pas de tube
spécial avec une bille pour empêcher le sang de coaguler, il faut donc préalablement
mettre de l’héparine dans la seringue puis piquer, sans EMLA (ce qui serait quasiment
inconcevable en France), et tirer le piston (encore une autre différence car j’avais
appris de tirer avant et laisser monter le sang artériel dans la seringue, ce qui leur est
paru fou d’ailleurs quand je leur ai expliqué).
Aux consultations générales, le fonctionnement était bien rodé, le médecin restait
assis, faisant l’interrogatoire du patient, et c’était à l’externe de l’examiner ensuite, et
d’exposer au médecin ce qu’il trouvait, son diagnostic et ce qu’il proposerait en
traitement. J’ai beaucoup apprécié car cela me permettait de m’entrainer aux
diagnostics et la médecin était très gentille, très encourageante.
J’ai été particulièrement marquée par la différence dans la prise en charge de la
douleur, car là-bas quand quelqu’un arrivait aux urgences, il devait attendre d’être vu
par un médecin et d’avoir une ordonnance avant d’aller lui-même (ou un
accompagnant) chercher les médicaments à la pharmacie de l’hôpital. Il n’y avait
aucun médicament dans le service, pas même les solutions de sérum physiologique
ou de glucose pour les perfusions. En France, une personne arrivant aux urgences
reçoit directement un antalgique adapté à sa douleur, dans l’attente qu’il soit vu par
un médecin et tous les médicaments de « première urgence » sont en accès direct.
Peu à peu, le vocabulaire médical n’était plus un problème et j’arrivais même a bien
comprendre les patients qui venaient pour exposer leurs problèmes. Les médecins
commençaient à connaitre « la petite française » et je trouvais parfaitement ma place
dans le stage.
Ainsi les deuxièmes et troisièmes semaines, je suivais la médecin qui faisait les lundi-
mercredi-vendredi les consultations diabétiques et les mardi-jeudi, les consultations
générales.
Lors des consultations diabétiques, nous revoyions toujours les mêmes patients qui
revenaient pour le traitement de leurs plaies et ulcères. Ces consultations étaient
aussi l’occasion de renouveler les conseils alimentaires et de surveiller la bonne
observance du traitement, le diabète (essentiellement de type 2) étant une maladie
très répandue en Equateur de par le manque d’activité physique et une alimentation
riche en glucides. Il existait un nouveau protocole depuis Juin, qui consistait à injecter
un facteur de croissance dans les plaies des diabétiques, une fois que celles-ci étaient
parfaitement propres et que le patient contrôlait bien sa glycémie. J’ai eu l’occasion
de voir l’évolution de patients sous ce traitement et les résultats étaient
remarquables car la cicatrisation pouvait se faire rapidement et très bien sur des
plaies de premier abord vraiment profondes et graves.
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