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limite pas leurs avoirs monétaires au seul agrégat M1. Par exemple, si je dispose d'un compte-chèques et
d'un compte d'épargne sur livret et que, dans la convention que j'ai passée avec le gestionnaire de mes
comptes, il est prévu que, dès que mes dépenses excèdent le montant de mon compte de dépôt, un
virement automatique transfère de l'argent de mon compte d'épargne à mon compte de dépôt, la monnaie
dont je dispose ne se limite pas, à l'évidence, à ces avoirs sur le compte de dépôt. D'où le calcul d'autres
agrégats monétaires, qui ajoutent à M1 d'autres éléments qui peuvent facilement se transformer en
monnaie.
M2 : Agrégat monétaire composé de M1 (disponibilités monétaires, monnaie au sens strict du terme) et
de l'ensemble des placements mobilisables à vue et sans incertitude sur le montant mobilisable.
livret d'épargne : ce type de placement ne comporte aucun risque. Quant à la liquidité, c'est-à-dire la
capacité de transformer le placement en monnaie, elle est totale pour un certain nombre de livrets (livrets
d'épargne, livrets développement durable, comptes d'épargne logement). C'est pourquoi ces placements
sans risque et mobilisables à vue (c'est-à-dire transformables sans délai en monnaie) sont ajoutés à M1
pour composer le deuxième agrégat monétaire, M2.
M3 : Agrégat monétaire qui comprend, outre M2 (disponibilités monétaires, placements sur livrets à vue),
les placements mobilisables sans délai (c'est-à-dire qui peuvent être liquidés et transformés quasi
instantanément en monnaie utilisable pour un paiement), mais comportant une incertitude quant à leur
valeur de liquidation.
M3 comprend les placements immédiatement mobilisables, mais comportant un élément d'incertitude. Par
exemple, si je détiens des devises, elles font partie de M3: je peux les revendre sans délai dans n'importe
quelle banque, mais le cours est variable. De même, les Sicavet les FCP (Fonds commun de
placement)font partie de M3, parce qu'il s'agit de titres de placement dont le marché est suffisamment
important et animé pour qu'une décision de mise en vente puisse être exécutée immédiatement. En
revanche, comme le cours dépend de l'offre et de la demande, il peut changer, ce qui crée un élément
d'incertitude. Les actions et les obligations pourraient, à la rigueur, faire partie de M3, mais il a été décidé
de les exclure car, s'il est possible de les revendre sans délai, il s'agit malgré tout de titres à longue durée
de vie et l'élément d'incertitude est plus fort. A fortiori, une maison ou un terrain sont des formes de
placement, mais fort peu liquides: le délai pour les vendre exclut qu'on puisse comptabiliser ces formes de
placements dans M3. Cet agrégat est donc caractérisé par la rapidité de la mobilisation de monnaie et par
la faible incertitude quant à la valeur de liquidation des titres qui en font partie. Dans la plupart des pays,
M3 est considéré comme l'agrégat monétaire le plus significatif, celui qui mesure le mieux la liquidité
effective et potentielle des agents.
(Lexique Alternatives Economiques)
3) Qu’est ce qui fait monnaie ?
Document 9
(…) une monnaie ne peut être utilisée largement que si ses utilisateurs font assez confiance à celui qui l'a
émise pour ne pas devoir vérifier constamment sa valeur. Ainsi, les pièces d'argent qui ont longtemps
servi de monnaie en Europe étaient acceptées sans que tous les utilisateurs vérifient leur poids et leur
teneur en métal. D'ailleurs, si la vérification du poids était assez simple (à condition d'avoir une balance et
un poids de référence dans lesquels on ait confiance...), celle de la teneur en métal ne pouvait être réalisée
précisément qu'en... fondant la pièce ! Certains rois ont abusé de cette confiance en émettant des pièces
aux teneurs métalliques faibles, mais un certain nombre de spécialistes (les orfèvres) étaient capables de
le détecter. La confiance diminuait une fois que l'information se diffusait. Elle revenait quand les rois
s'engageaient à produire des pièces de qualité et que l'on pouvait le vérifier. La confiance est devenue plus
difficile à obtenir quand on est passé de la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire pure, c'est-à-dire
dont la valeur ne repose pas sur un contenu intrinsèque mais uniquement sur la confiance que l'on fait à
l'émetteur. Longtemps (jusqu'en 1914 en France), les billets émis par les banques centrales furent
convertibles à volonté en pièces métalliques qui avaient une valeur intrinsèque, ce qui rassurait les
détenteurs de billets. Quand la confiance en ces billets fut bien établie, on put imposer leur cours forcé