
Le développement des applications de télémédecine fait apparaître dans le secteur du « home care
» une organisation du service différente suivant le degré de médicalisation de l’acte de
télésurveillance. Ainsi, en fonction de l’acte télémédical concerné, l’organisation du service se
situera entre l’organisation d’une H.A.D et celle d’un service de téléalarme.
Ce paramètre doit prendre en considération dans son évaluation, la technicité du matériel utilisé
au domicile du patient, la fréquence des interventions sur ce matériel (maintenance ou
réapprovisionnement de fonctionnement), la complexité de mise en œuvre.
2.2 Classification en acte médical ou social :
Suivant le service de télé-assistance médicale mis en place, la responsabilité qu’engage le
professionnel de santé peut varier du fait de la maîtrise dont il dispose pour contrôler la prise en
charge du patient. La fiabilité de l’information transmise du domicile vers le centre médicalisé
doit tenir compte du caractère non professionnel de l’exécutant (le patient ou un proche), de la
variabilité de l’environnement de vie du patient, du contrôle de la qualité de l’information
transmise au professionnel de santé.
Ainsi pour un acte de téléassistance de type événementiel tel que la transmission d’ECG suite à
un incident ressenti par le patient (tachyarythmie ou douleur angineuse), l’infrastructure sanitaire
assurant le service devra disposer des moyens adaptés pour gérer l’événement (centre de
réception avec un cardiologue 24h/j, disponibilité de moyens d’intervention à domicile).
Pour un acte de télésurveillance de pathologie chronique, tel que l’adaptation thérapeutique
personnalisée dans l’hypertension artérielle, l’infrastructure médicale nécessaire est réduite à la
mise à disposition informatisée journalière des données auprès du médecin prescripteur.
Enfin dans le cas d’un service de téléalarme comprenant un médaillon d’appel associé à un
capteur de chute porté par le patient (la plupart du temps âgé), l’infrastructure médicale de télé-
assistance est essentiellement sociale (statistiquement plus de 80% des appels ne concernent pas
une perte d’autonomie ou une situation nécessitant une assistance médicale) mais doit pouvoir
atteindre, si nécessaire, un professionnel de santé.
La nécessité de gérer les aspects liés à la responsabilité médicale et l’amélioration de la qualité du
soin incite à mener pour la plupart des indications de télémédecine une évaluation clinique de
l’efficacité comparée aux alternatives existantes.
2.3 Degré d’autonomie du patient/maturité de la technologie utilisée
La base conceptuelle de la télémédecine est un transfert d’une partie de l’acte médical (la partie
technique) du professionnel de santé (médecin, infirmier) vers le patient. La simplicité du geste
technique de surveillance médicale conditionne la faisabilité de ce geste par le patient. Seules les
technologies biomédicales dont la mise en application est compatible avec une manipulation non
professionnelle sont éligibles. Ce paramètre est à évaluer vis à vis des patients utilisateurs
potentiels de cette pratique de médecine (adulte jeune, personne âgée à dépendance physique ou
psychique). En effet le geste technique qui va lui être demandé conditionne la qualité du recueil
de l’information et son interprétabilité.
2.4 Médicalisation du lieu de vie
La conception de l’habitat est prévue pour assurer hygiène de vie et alimentaire. La
télésurveillance diagnostique ou thérapeutique s’appuie sur un terminal installé au domicile du
patient (ou sur le patient dans les applications nomades de la télémédecine).
L’intégration technologique du terminal de surveillance dans le lieu de vie (ergonomie, formation
à l’utilisation, simplicité d’installation) et l’autonomie du matériel installé vis à vis des interfaces