Zentrum für Technologiefolgen-Abschätzung beim Schweizerischen Wissenschafts- und Technologierat Centre d’évaluation des choix technologiques auprès du Conseil suisse de la science et de la technologie Centro per la valutazione delle scelte tecnologiche presso il Consiglio svizzero della scienza e della tecnologia Centre for Technology Assessment at the Swiss Science and Technology Council Journée Télémédecine le mardi 2 novembre 2004 à Lausanne «Télémédecine: le futur de notre système de santé ?» Quelques problèmes juridiques liés à la télémédecine Prof. Olivier Guillod, Directeur de l’Institut du Droit de la Santé, Université de Neuchâtel, membre de la commission nationale d’éthique. L’Association médicale mondiale a défini en 1999 la télémédecine comme “the practice of medicine, from a distance, in which interventions, diagnostic and treatment decisions and recommendations are based on clinical data, documents and other information transmitted through telecommunication systems ” (http://www.wma.net/e/policy/a7.htm). La télémédecine recouvre donc un ensemble diffus de pratiques médicales ayant comme point commun de ne pas mettre en contact immédiat le «télémédecin» et le patient. A ce titre, la télémédecine pose toute la gamme de problèmes juridiques que pose aussi la pratique médicale ordinaire. Mais deux éléments viennent compliquer parfois l’analyse : d’une part, le «télémédecin» peut fournir sa prestation dans un autre pays que celui dans lequel le patient est soigné, ce qui soulève inévitablement des difficultés dues à la diversité des ordres juridiques nationaux. D’autre part, l’utilisation conjuguée de l’informatique et des technologies de télécommunication accroît les risques pour la sphère privée des patients et réveille inquiétudes et fantasmes dans la population. Quelques-unes des principales questions juridiques soulevées par la télémédecine sont les suivantes : • un médecin est-il autorisé à soigner un patient uniquement à distance, et si oui à quelles conditions ? • quelle est l’information à donner au patient par le médecin sur les pratiques de télémédecine ? • les actes de télémédecine sont-ils pris en charge par le régime de l’assurance obligatoire des soins (LAMal), qu’ils • • soient effectués en Suisse ou à l’étranger ? quelle est la responsabilité du «télémédecin» vis-à-vis du patient quand ce dernier est lésé par le traitement et comment cette responsabilité s’articule-t-elle avec celle d’un éventuel médecin-traitant en cas de «Telekonsil» ? Si ce dernier a été fourni depuis l’étranger, le patient doit-il agir en responsabilité devant un tribunal étranger ? Quel droit national régira la situation ? quelles sont les règles de protection des données à observer dans les différentes pratiques de télémédecine, notamment quand elles dépassent les frontières du pays ? Quels sont les droits du patient quant à la circulation de ses données personnelles et comment peut-il les faire valoir ? Vu le temps à disposition, qui ne permet pas d’aborder toutes ces questions, l’exposé mettra l’accent sur les questions de responsabilité et de protection des données. Références Christophe MÜLLER, «Telemedizin und Arzthaftpflichtrecht im Lichte des schweizerischen und internationalen Privatrechts», Revue suisse de droit de la santé/Schweizerische Zeitschrift für Gesundheitsrecht 2/2004, p. 37ss Gabrielle STEFFEN, Introduction d’une carte santé : réflexions juridiques, Rapport IDS N° 4, Genève 2003 www.ta-swiss.ch