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Le protocole de Kyoto est entré en vigueur le 16 février 2005. L'entrée en vigueur du
protocole était subordonnée à sa ratification par au moins 55 parties à la CCNUCC
et à la présence, parmi ces dernières, de pays industrialisés responsables ensemble
d'au moins 55% des émissions de CO2 en 1990. La première condition était remplie
dès 1998. La ratification de la Russie (responsable de 17,4% des émissions des
pays industrialisés en 1990), le 18 novembre 2004, a permis d’atteindre le seuil de
55% d’émissions. Le protocole est entré en vigueur 90 jours plus tard. Dès ce
moment, les engagements pris par les parties au protocole sont devenus
juridiquement contraignants.
À la date du 6 février 2006, 160 pays ainsi que la Communauté européenne avaient
ratifié le protocole. Trois pays qui, dans un premier temps, avaient signé le traité, ne
l’ont pas ratifié: les États-Unis ont rejeté le protocole, l’Australie a décidé de ne pas
le ratifier et Monaco ne l’a pas encore ratifié. En définitive, 35 pays développés et
l’ensemble de la Communauté européenne sont tenus de réaliser leurs objectifs de
Kyoto.
Quels sont les éléments nouveaux issus de la conférence des Nations
unies de Montréal en 2005?
Lors de cette conférence, qui s’est déroulée du 28 novembre au 9 décembre 2005 à
Monréal, au Canada, deux réunions ont été organisées simultanément: la 11e
conférence des parties à la CCNUCC (COP-11) et la toute première réunion des
parties au protocole de Kyoto (COP/MOP-1).
Ce rendez-vous historique, rassemblant quelque 10 000 participants, a été la plus
grande conférence intergouvernementale sur le climat depuis l’adoption du protocole
de Kyoto. Les gouvernements ont adopté plus de 40 décisions qui renforceront les
efforts déployés dans le monde pour lutter contre le changement climatique. Cet
ensemble de décisions, également appelé «plan d’action de Montréal», redonne
vigueur au protocole de Kyoto et ouvre la voie à l’élaboration d’un nouveau cadre
international de lutte contre le changement climatique au terme de la première
période d’engagement du protocole, en 2012.
À Montréal, les parties au protocole de Kyoto ont adopté un «manuel des règles»
destiné à en assurer une mise en œuvre harmonieuse. Elles ont décidé de
simplifier et de renforcer le «mécanisme pour un développement propre», l’une des
innovations devenue effective avec l’entrée en vigueur du protocole. À cet effet, les
pays développés ont prévu une enveloppe supplémentaire de 7 millions d’euros,
dont 3,7 millions en provenance des États membres de l’UE et 850 000 euros en
provenance de la Commission européenne. Les parties ont également lancé le
mécanisme dit «de mise en œuvre conjointe» et se sont mises d’accord sur le
régime de mise en conformité, qui ne s’appliquera pas seulement aux pays qui
sont en défaut par rapport à leurs engagements, mais prévoira également une
assistance pour les pays qui éprouvent des difficultés à respecter leurs obligations
et permettra de désigner les pays admissibles aux mécanismes de flexibilité de
Kyoto.
Il est très important de souligner que les parties au protocole de Kyoto ont décidé
d’étudier sans tarder de nouveaux objectifs d’émission pour les pays industrialisés,
qui succéderont aux objectifs actuels à atteindre d’ici 2012. Dans le même temps,
les 189 pays parties à la CCNUCC, y compris ceux qui ne sont pas concernés par
Kyoto, comme les États-Unis, ont décidé d’organiser au cours des deux prochaines
années un dialogue sur la coopération à long terme en matière de lutte contre le
changement climatique. Ces discussions devraient donner lieu à un nouveau cadre
international pour la lutte contre le changement climatique.