Vierge à l`enfant et Saint Laurent, Saint Ludovic de Toulouse

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Le Pérugin : Vierge à l’enfant et Saint
Laurent, Saint Ludovic de Toulouse,
Herculanus et Constant
Présentation générale :
« Vierge à l’enfant et Saint Laurent, Saint Ludovic de Toulouse, Herculanus et Constant » est
une œuvre du peintre le Pérugin. Né en 1448 et mort en 1523, son nom complet est Pietro
di Cristofo Vannucci. Peintre italien de la Renaissance, il ne peint que des tableaux religieux
(madone et anges), ne percevant cet art mélangé à la religion que comme un moyen de
s’enrichir. Il fut l’un des maîtres du célèbre peintre Raphaël.
Ce tableau fut commandité par les Décemvirs de Pérouse pour orner la chapelle de l’Hôtel
Public entre 1495 et 1496. A l’origine, cette œuvre est un dyptique (deux parties).
Cependant, la cimaise (partie supérieure) représentant le Christ au sépulcre est actuellement
conservée à La Galleria Nazionale dell’Umbria à Pérouse. Seule la partie inférieure sera
étudiée, conservée dans la pinacothèque des Musées du Vatican, salle VIII, à Rome.
L’œuvre est une peinture grasse à tempera sur bois de 193 x 165 cm et représente une
scène religieuse.
Plans :
Trois plans composent ce tableau. Le premier plan montre une jeune femme assise sur un
piédestal et tenant dans ses bras un bébé, la Vierge Marie et Jésus Christ, mais aussi deux
hommes l’encadrant. Au second plan se dresse deux autres hommes, puis, à l’arrière-plan,
nous pouvons noter un bâtiment qui enferme les personnages.
Leur place au centre et une construction en triangle mettent immédiatement en avant la
Vierge Marie et son fils Jésus.
Cependant, le tableau est équilibré par des lignes horizontales. Une est symbolisée par le
bord du bâtiment derrière la tête des personnages : les visages sont à peu près à la même
hauteur. Une autre relie toutes les mains des personnages de la scène car ils les ont tous à
peu près à la même hauteur.
Couleurs :
Tous les personnages portent des vêtements alliant couleurs chaudes (rouge et jaune) et
couleurs froides (bleu et vert). Cependant, leurs visages sont jaunes, donc une couleur
chaude.
L’environnement, par contre, n’est représenté que dans des teintes froides : bleu pour le
ciel, blanc pour les nuages et noir ou brun sombre pour le bâtiment.
« Les couleurs chaudes sont réservés au modèle. Les couleurs froides à la nature. » (source :
Peintre-Analyse.com)
Il existe une symbolique des couleurs dans la religion chrétienne que nous pourrions noter
ici : le rouge symbolise la puissance, le doré symbolise la révélation, le bleu symbolise la
sérénité, le vert est synonyme de la nature, le blanc fait référence à l’absolu et le noir
renvoie aux lieux inférieurs (source : http://home.scarlet.be/amdg/pn/pn99-4c.html).
Ainsi, les couleurs seraient représentatives des sentiments des personnages et des lieux. La
sérénité et l’absolu des cieux où Dieu demeure contrastent avec les lieux inférieurs que
représentent la Terre. La Vierge Marie est sereine, naturelle et puissante dans son nouveau
rôle de Mère. Les hommes à ses côtés se partagent les couleurs mais une ressort : le doré,
symbole de la révélation divine à la naissance de cet enfant. Seul l’enfant n’as pas de
vêtements et donc, pas de couleurs. Ce serait ainsi le symbole d’un enfant pur de tout
péché, habillé de la même manière qu’Adam et Eve le jour de leur création.
Lumière et ombres:
La lumière provient du côté droit du tableau. Elle éclaire les personnages de face, mettant en
avant leurs visages tournés de ce côté-ci. Il y a également un jeu de lumière avec le reflet de
la lumière sur les fronts dénudés des deux hommes du premier plan et une vraisemblance
plus que réelle avec les jeux d’ombres sur les visages, particulièrement celui de la Vierge et
de son enfant.
Dessin :
Le dessin est très soigné et délicat, laissant seulement dans le flou le dos de la Vierge Marie.
Personnages :
Six personnages se partagent la scène du tableau. Quatre hommes debout encadrent la
Vierge Marie assise et tenant son fils Jésus.
A se place centrale, Marie et son enfant attirent immédiatement l’attention du spectateur.
De plus, ils sont encore mis en avant par le fait qu’ils légèrement élevés par rapport aux
autres personnages présents.
Cependant, tous les personnages à l’exception de l’enfant ont le visage tourné vers la droite
du tableau, vers la lumière qui les illumine. Le spectateur est intrigué d’être le seul à ne pas
voir le personnage qui leur fait face, d’être le seul dans l’ignorance. Mais nous pouvons
supposer, avec l’indice de la lumière, que c’est Dieu lui-même qui leur fait face et le Créateur
ne peut pas être représenté, particulièrement à l’époque du peintre où la religion fait encore
partie intégrante de la vie de tout un chacun.
Seul l’enfant regarde le spectateur, levant la main dans sa direction comme le ferait le Pape
pour bénir la personne lui faisant face.
Le fait que la Vierge Marie soit assise sur un socle, ce qui la surélève par rapport aux
hommes qui l’entourent, semble supposer qu’elle possède une place déterminante.
Cependant, son visage est pratiquement au même niveau que celui des hommes alors cela
signifie qu’ils sont tout aussi importants qu’elle. De plus, sa condition de femme frêle est
mise en évidence par sa position assise.
La coiffe sur la tête de la Vierge Marie ressemble, dans le noir qui l’environne, à une auréole
au-dessus de sa tête, ce qui la différencie des hommes qui l’entoure.
Seuls trois adultes ont le visage véritablement tourné vers la lumière qui les illumine. Les
deux autres ne regardent pas véritablement la lumière. L’homme tout à gauche contemple
l’enfant assis sur les jambes de la Vierge Marie et celui qui se trouve au fond à droite ne
regarde vers la lumière que de biais.
Décor :
Le socle de pierre sculpté sous les pieds de la Vierge Marie semble symboliser les bases
solides de l’Eglise, mais aussi la foi pieuse de le jeune femme et son absence de péchés qui
ne peut être rapprochée avec Eve.
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