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I - INTRODUCTION: L'AMBITION DU PADDUC
Au moment de relancer une démarche d'élaboration du PADDUC, il convient de se poser deux questions
préalables, qui renvoient à la notion même de planification, et qui doivent permettre de répondre à
minima aux deux préoccupations stratégiques majeures suivantes:
Planifier par des politiques publiques, le développement et l'aménagement du territoire
insulaire a- t-il un sens et permet- t-il d'apporter des plus-values conséquentes à la société
insulaire ? Quel peut en être l’intérêt avéré et les incidences sur l’évolution de condition de vie
des Corses.
Parallèlement, un tel exercice de planification est-il du domaine de l'acceptable au plan social
aujourd'hui en Corse ? Poser des principes et mettre en place des règles en matière de
développement comme d’aménagement n’est en effet pas toujours facile comme en témoigne
l’histoire de la planification publique en Corse.
1.1- QUELQUES JALONS HISTORIQUES SUR LA PLANIFICATION ET LA CORSE...
Les «politiques » d’aménagement et de développement, apparaissent en Corse dès la fin du XVème
siècle.
Déjà, à cette période les génois, s'engagent à travers la réorganisation de l’île, dans une véritable
stratégie de restructuration territoriale.
Cette politique, importation du modèle ligure, se caractérise par le renforcement des deux pôles urbains
d’Ajaccio et de Bastia, en totale opposition à la traditionnelle division en « Terra di u Cummune » et
« Terra di i Signori » de la Corse.
Les génois ont ainsi mis en œuvre un "modèle de développement" et d'exploitation des ressources
insulaires privilégiant, au détriment des montagnes, les plaines et les deux grandes villes, facilitant par
là même le contrôle de l’île.
Cette restructuration s’inscrit dans la perspective de tirer profit des potentiels de l’île (visée fiscale) en
direction de centres extérieurs. La Corse n’est pas le sujet de cette stratégie mais l’objet. Cette
planification n’a pas seulement concerné la plaine, par exemple avec l’obligation de l’extension du
verger d’oliviers, des plantations de châtaigniers, de la création de la forêt du Valdoniello.
Quelques années plus tard, dans les années 1770-1775, la France initie un vaste programme que l'on
peut également qualifier de démarche à vocation planificatrice, par l’intermédiaire du plan Terrier.
« Ce plan de régénération » aura permis, entre autres de réaliser le premier état des lieux de la Corse.
Un véritable diagnostic territorial, extrêmement précis sur lequel s’adossaient des préconisations dans
les secteurs de la démographie, de la formation des hommes, de l’agriculture et de l’hydraulique.
Il reste d'un exercice qui ne sera jamais suivi d'effet, l’un des plus remarquables ouvrage de
l’ethnologie corse.
Il aura fallu attendre quelques cent cinquante ans pour parler à nouveau d’un plan de développement
avec en 1923, le Programme de Mise en Valeur de la Corse. Les thèmes prioritaires retenus
ressemblaient quasiment point par point à ceux évoqués à travers les travaux du Plan terrier :
assainissement, voies de communication, politique agricole, ports…
Vingt-cinq années plus tard, en 1948, un nouveau plan de mise en valeur de la Corse, document plus
abouti abordait pour la première fois, la question du développement touristique.
En fait, le premier acte de planification, au sens moderne du terme, est né en Corse, le 30 juin 1955.