Voilà, l’avent touche à sa fin et il peut être bon de relire ensemble brièvement
le chemin parcouru à travers les textes de ces quatre dimanches. Le premier
dimanche Luc nous lançait un vigoureux message d’espérance « Redressez-vous
et relevez la tête car votre Rédemption approche », le deuxième dimanche c’est
le Baptiste reprenant Isaïe qui nous invitait à préparer le chemin du Seigneur,
dimanche dernier, nous étions invités, toujours par Jean Baptiste, à faire
l’expérience de la joie du pardon, de la conversion. Ce dimanche Elisabeth
chante une Béatitude : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des
paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
C’est cela la grâce propre de l’Avent, ce mélange d’appel à la conversion, toute
entière auréolée par la proximité de Celui qui est déjà venu, qui reviendra et
qui vient nous visiter. Un chemin dans la nuit, mais une nuit dans laquelle
brillent hautes et fortes les étoiles des prophètes, Isaïe et Jean Baptiste tout
particulièrement, mais au terme de laquelle scintille déjà l’aurore du salut. La
certitude de l’aurore toute prête de se lever. Une très belle hymne de l’Avent
dit de Marie « Voici l’aurore avant le jour. » Nous sommes aujourd’hui au
moment précis où pointe cette aurore, juste avant que se lève le jour de Noël ;
et déjà le jour tressaille dans le sein de Marie. L’hymne poursuit « Voici la mère
virginale, la femme promise au début des âges, elle a bâti sa demeure dans les
vouloirs du Père. » « Elle a bâti sa demeure dans les vouloirs du Père »,
l’expression est belle. Si Marie est grande c’est d’abord par la grandeur de sa
foi, une foi qui la fait habiter, demeurer dans la volonté de Dieu. Elle a bâti sa
demeure dans les vouloirs du Père. Sa cousine Elisabeth le sait bien, elle qui ne
la proclame pas d’abord bienheureuse, parce qu’elle est la mère du Messie,
mais parce qu’elle est celle qui a cru…. Celle qui a cru l’accomplissement des
paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Oui Marie a cru à
l’accomplissement des paroles des prophètes, de la très ancienne parole de
Michée, qu’elle connaissait très probablement : « Toi, Bethléem Éphrata, le plus
petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner
Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois. » Avait-
elle en tête cette vieille prophétie, gardée par le peuple de Dieu depuis les
temps anciens, quand elle arriva à Bethléem pour le recensement ; en tous cas,
par a suite elle n’a pas pu ne pas relire tout cela, tous ces évènements à la
lumière de la Parole de Dieu dont elle était pétrie depuis sa petite enfance,
comme Luc nous le signale à deux reprises : « Quant à Marie sa mère, elle
gardait toutes ces choses dans son cœur. »