*Règlement de la Ville de Montréal 02-136 et Édifice Chaussegros-de-Léry
Règlement de la Ville de Montréal 12-022 303, rue Notre-Dame Est, 6e étage
Montréal (Québec) H2Y 3Y8
514 872-4055
ville.montreal.qc.ca/cpm
AVIS DU CONSEIL DU PATRIMOINE DE MONTRÉAL ET DU COMITÉ JACQUES-VIGER
Suite à son assemblée du 5 septembre 2014
Les deux organismes sont des instances consultatives de la Ville de Montréal*.
Modification au PU – Église Saint-Joseph
AC14-SO-01
Localisation : 550, rue Richmond
Arrondissement du Sud-Ouest
Reconnaissance municipale : Immeuble patrimonial cité (1991)
Inscrit au plan d’urbanisme en tant qu’immeuble de valeur patrimoniale
exceptionnelle, sous la rubrique « lieux de culte »
Reconnaissance provinciale : aucune
Reconnaissance fédérale : aucune
Le Conseil du patrimoine de Montréal (CPM) et le Comité Jacques-Viger (CJV) émettent un avis à la demande de
l’arrondissement. Les deux instances, à titre de comité mixte, sont consultées sur le projet proposé et sur les modifications
au Plan d’urbanisme nécessaires à sa réalisation, soit la modification de la
Liste des bâtiments d’intérêt patrimonial et
architectural hors secteur de valeur exceptionnelle
pour inscrire l’église sous une autre rubrique.
NATURE DES TRAVAUX
Le projet consiste à modifier le Plan d’urbanisme afin de permettre la conversion de l’église Saint-Joseph, maintenant fermée
au culte, à des fins communautaires. Le parti retenu vise à n’apporter que des modifications minimales au bâtiment, dont les
espaces existants conserveront pour l’essentiel leur configuration existante. Un restaurant desservant la communauté locale,
ainsi que des espaces de travail collaboratif pour des entreprises en démarrage occuperont les espaces au niveau du
soubassement. Il est prévu que ces espaces puissent également être utilisés, à l’extérieur des heures d'affaires, par des
organisations locales à but non lucratif. L’espace du sanctuaire (hall principal) ainsi que le niveau de la mezzanine seront
quant à eux loués pour la tenue d’événements (fonctions sociales, formations, conférences, expositions, etc.) et pourvus
d’espaces de service et d’entreposage en soutien. Les interventions physiques prévues aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur
visent essentiellement à rencontrer les exigences de circulation et de mise aux normes. À l’extérieur, un escalier d’issue
pourra s’avérer nécessaire et serait alors aménagé sur l’une des façades latérales du bâtiment. Une nouvelle porte d’issue est
également prévue sur l’élévation nord. Un débarcadère ainsi quun nouvel accès seront aménagés en façade, au niveau du
sol. Par ailleurs, certains travaux de réfection de l’enveloppe sont également nécessaires, dont notamment la restauration de
la maçonnerie.
AC14-SO-01
Avis du CPM et CJV 2 Église Saint-Joseph
AUTRES INSTANCES CONSULTÉES
Un énoncé d’intérêt patrimonial de l’église Saint-Joseph a été complété en juin 2014 à la demande de l’arrondissement du
Sud-Ouest. Le projet de reconversion sera présenté sous peu au comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement. Il fera
également l’objet d’une "porte-ouverte / consultation " avec les groupes et citoyens du milieu, à l’initiative du requérant.
HISTORIQUE ET DESCRIPTION DES LIEUX
« Érigée en 1861-1862 par les Sulpiciens selon les plans de l’architecte de renom Victor Bourgeau, [l’église Saint-Joseph] est
construite à l’origine comme succursale pour desservir les paroissiens de la grande paroisse Notre-Dame résidants dans le
faubourg Saint-Joseph ou des Récollets. Cédée à la nouvelle paroisse Saint-Joseph de Montréal suite à la subdivision de la
paroisse Notre-Dame, elle [témoigne] de la croissance démographique de ce secteur au milieu du 19e siècle associée au
développement industriel. »1 Le bâtiment est le résultat de plusieurs campagnes de travaux : la construction de l’église est
suivie de l’érection du clocher, en 1878, puis du prolongement du chœur et de la construction de la sacristie en 1886, toujours
selon les plans de Bourgeau. Ovide Mailloux prend le relais en 1890 pour la construction des transepts. Le décor intérieur fait
également l’objet de plusieurs interventions entre 1884 et 1921.
Avec le déclin des activités industrielles et les projets de rénovation urbaine, le quartier a subi d’importantes transformations
dans les années 1960-1970, de telle sorte que l’église reste l’un des derniers témoins de l’ancien faubourg. En 1991, le
bâtiment est cité par la Ville de Montréal. Après sa fermeture au culte, il est rétrocédé aux Sulpiciens en 2008, lesquels se
mettent alors à la recherche d’acheteurs potentiels. C’est dans le cadre de ce processus qu’a été développé le projet
actuellement à l’étude.
ANALYSE DU PROJET
Le CPM et le CJV ont reçu les représentants de l’arrondissement du Sud-Ouest et l’équipe des requérants, constituée de
représentants de la compagnie de gestion immobilière, de la firme d’architectes responsable du projet et des propriétaires
actuels de l’église, lors de sa réunion du 5 septembre 2014. Les propriétaires ont tout d’abord présenté l’historique du
bâtiment et leur démarche de vente. Les requérants ont ensuite décrit leur vision du projet, sa vocation communautaire, le
programme de réutilisation et l’ensemble des interventions physiques nécessaires. La période de questions et de discussion
qui a suivi a surtout porté sur le programme du projet de reconversion et les interventions architecturales envisagées. La
réunion s’est terminée par une brève présentation de l’arrondissement rappelant certains des enjeux et questions soulevés par
le projet, ainsi que les dispositions réglementaires permettant sa mise en œuvre.
Le comité mixte tient tout d’abord à remercier les requérants de leur présentation et de les avoir consulté à un stade initial
d’élaboration du projet. Il les félicite de ce projet qui permettra de conserver un repère important du quartier, tout en
maintenant son intégrité et sa qualité spatiale, et continuera aussi d’assurer sa vocation publique et communautaire. Les
efforts réalisés pour rallier plusieurs collaborateurs et créer des partenariats avec la communauté locale et les voisins
immédiats de l’église méritent également d’être salués. Néanmoins, compte tenu de l’état encore précoce du projet, quelques
aspects mériteront selon le comité mixte d’être davantage étudiés. C’est essentiellement sur ceux-ci que portent les
commentaires et recommandations suivants.
1 Ville de Montréal :
Énoncé d’intérêt patrimonial – Église Saint-Joseph – 550, rue Richmond (arrondissement du Sud-Ouest)
, 20 juin 2014.
AC14-SO-01
Avis du CPM et CJV 3 Église Saint-Joseph
Interventions sur le bâtiment
Le programme élaboré pour la reconversion de l’église permettra de réutiliser les espaces existants en y apportant peu de
modifications, ce qui semble très approprié compte tenu des valeurs qui sont associées à l’édifice. Les interventions
nécessaires viseront surtout à adapter les circulations pour permettre l’accessibilité universelle au bâtiment et la manutention
du matériel, et à rencontrer les normes actuelles de sécurité, notamment au niveau du nombre et de la configuration des
issues. Les requérants ont d’ailleurs fait part de leur intention d’intervenir de manière minimale sur le bâtiment lorsque les
exigences en matière de circulation et de mise aux normes l’exigeaient, en privilégiant « légèreté » et « simplicité » dans les
transformations apportées. Le comité mixte apprécie cette intention qui lui paraît respectueuse de la qualité architecturale de
l’église.
Dans le parti architectural soumis, deux interventions plus importantes sont envisagées sur l’enveloppe extérieure du
bâtiment. On propose d’une part l’aménagement d’un nouvel accès en façade consistant en une ouverture rectangulaire
discrète percée dans le soubassement. D’autre part, on présente la construction d’une cage d’escalier sur la face latérale sud
du bâtiment, dans un langage contemporain de facettes de verre. Pour le comité mixte, cette dernière intervention, par son
vocabulaire iconique, paraît être en contradiction avec la discrétion de la nouvelle entrée et la volonté de « simplicité » et
« d’intervention minimale » évoquées. Il lui semble que le projet gagnerait à une plus grande cohérence dans les gestes
posés. D’autre part, le comité mixte questionne la nécessité d’un tel escalier extérieur – il semble en effet que davantage
d’études soient encore nécessaires pour confirmer les exigences du code à cet égard. Le comité mixte retient à cet égard la
possibilité que le grand escalier qui est ajouté à l’intérieur puisse être modifié et servir d’issue, éliminant de ce fait le besoin
de faire un ajout hors-œuvre. En ce qui a trait à l’entrée au soubassement qui se trouve en façade, certains membres
recommandent d’étudier la possibilité qu’elle soit traitée comme un travail « en creux », ce qui pourrait également permettre
de mieux s’adapter à la forme des fenêtres en façade. Par ailleurs, dans l’éventualité où l’ajout d’un escalier s’avère
nécessaire, des membres se demandent si celui-ci ne pourrait pas également intégrer l’accès au soubassement, évitant ainsi
d’altérer la façade. Le traitement et la position actuellement proposés pour cet escalier reste à revoir et à raffiner. Il pourrait
notamment être avantageux d’étudier la possibilité de l’aménager sur la face nord du bâtiment, vis-à-vis le terrain de jeux.
Quant à l’état existant du bâtiment, le comité mixte regrette que la documentation soumise ne présente pas un diagnostic des
détériorations subies et des travaux de conservation nécessaires. Lors de la présentation, il a été fait mention des lacunes
dans son entretien pendant les dernières décennies et de l’envergure des travaux nécessaires pour la préservation de
l’enveloppe. Bien qu’on ait fait mention de l’intention d’installer un système de gicleurs dans le hall principal, la question de la
mise à niveau des systèmes mécaniques n’a pas été abordée. À ces égards, le comité mixte tient à souligner l’importance de
bien étudier la nature des travaux requis et l’approche envisagée. Il recommande qu’un diagnostic détaillé et rigoureux de
l’état physique du bâtiment soit mis au point afin de préparer les travaux de conservation nécessaires et d’assurer une
approche d’ensemble cohérente. Le comité mixte recommande également que l’arrondissement assujettisse certains de ces
travaux plus délicats à un suivi étroit, voire même à des garanties financières, afin d’assurer leur réalisation selon les règles
de l’art.
Par ailleurs, il est souhaitable que les concepteurs prennent position par rapport à certains des ajouts récents et moins
heureux. Bien qu’il comprenne l’utilité de la remise/garage de 1984 comme espace de service et d’entreposage pour le nouvel
usage, le comité mixte s’interroge sur le bien-fondé de sa conservation à long-terme.
Aménagement du site et circulation
Les interventions extérieures proposées aux abords du bâtiment se limitent pour l’instant à de petits aménagements visant à
en améliorer l’accès aux usagers et à permettre la livraison. Toutefois, puisqu’il est prévu que la réaffectation de l’église ait
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Avis du CPM et CJV 4 Église Saint-Joseph
des répercussions plus larges sur l’îlot et sur le voisinage immédiat, il faudra planifier l’ensemble afin d’assurer la meilleure
cohabitation possible des usages.
Les concepteurs proposent notamment la création d’un débarcadère à l’avant de l’église qui servira à la fois de rampe d’accès
piétonnier depuis le trottoir, et d’aire de livraison de marchandise et d’équipement en appui aux nouvelles fonctions. Le comité
mixte s’interroge à savoir si cet emplacement est vraiment celui à privilégier pour un débarcadère. D’une part, il lui semble
regrettable que cette fonction de service se retrouve en façade, tout juste devant la nouvelle entrée et voisine d’un terrain de
jeux. De plus, il faudrait étudier l’impact d’une possible augmentation de circulation sur une rue principalement résidentielle.
D’autre part, l’alternative de dissimuler cette aire de livraison à l’arrière de l’église, c’est-à-dire vers l’intérieur du site,
moyennant une éventuelle conversion de la ruelle existante (ancienne rue Saint-Martin) en rue partagée pourrait miner la
sécurité des piétons qui y circulent, et notamment des enfants. Ces enjeux de circulation, qui présentent une opportunité pour
la requalification de l’intérieur de l’îlot, devront faire l’objet d’une réflexion avec l’arrondissement afin d’identifier les meilleures
solutions.
Dans le même sens, le comité mixte s’interroge sur la viabilité du restaurant prévu à l’arrière du bâtiment, sans relation
directe avec la voie publique. Cela dit, la vocation communautaire du restaurant et l’initiative d’agriculture urbaine envisagée à
ses abords, en partenariat avec l’arrondissement, lui paraissent fort louables et reçoivent tout son appui.
Enfin, le comité mixte n’est pas convaincu des solutions proposées par les requérants en ce qui a trait au stationnement lors
d’événements. Bien que des partenariats soient possibles avec l’école avoisinante et avec Parcs Canada pour l’usage de
terrains à proximité les soirs et fins de semaines, il lui semble que des solutions à plus long terme doivent être envisagées.
Cet aspect devrait lui aussi faire l’objet d’études plus poussées, avec l’appui de l’arrondissement.
AVIS DU CJV ET DU CPM
Le comité mixte salue la démarche entreprise par les requérants et leur volonté de maintenir la vocation communautaire de
l’église et son rôle de repère dans le quartier. Il émet donc un avis favorable au projet de reconversion de l’église Saint-
Joseph à des fins sociales et communautaires, tel qu’il lui a été décrit. Il offre toutefois les recommandations suivantes en vue
de bonifier le projet :
- Viser une plus grande cohérence dans les interventions architecturales posées sur le bâtiment. Revoir la nécessité
d’un escalier d’issue extérieur et continuer d’étudier le traitement de la nouvelle entrée au niveau du soubassement.
- Mettre au point un diagnostic détaillé et rigoureux de l’état physique du bâtiment afin de préparer les travaux de
conservation nécessaires et d’assurer une approche d’ensemble cohérente. Envisager un suivi étroit des travaux plus
délicats par l’arrondissement.
- Revoir les aménagements aux abords de l’église afin d’identifier les meilleures solutions possibles, notamment en ce
qui a trait aux questions de livraison, de stationnement et de circulation partagée (i.e. véhicule, cycliste et piétons).
Profiter du projet pour amorcer une redéfinition de l’intérieur de l’îlot.
Le président du CJV, Le président du CPM,
Original signé Original signé
Adrien Sheppard Jacques Lachapelle
Le 29 septembre 2014 Le 29 septembre 2014
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