1.1. Zazen de Taisen Deshimaru et les écoles japonaises
Le Zen est la plus populaire parmi les écoles bouddhistes japonaises implantées en
Occident. Taisen Deshimaru , a joué le rôle le plus illustre dans l’expansion du Zen
en France. Grâce à la connaissance d’un adepte français au Japon, il est arrivé à
Grenoble en 1967. Il s’est installé ensuite à Paris dans un magasin d’alimentation
macrobiotique où il pratique zazen
dans l’arrière-boutique. Il attire ainsi à lui
progressivement des disciples qu'il initie ainsi au Zen.
Plus tard, il s’est installé dans la banlieue parisienne au centre de Gretz, et a fondé
une première association intitulée Association Zen d’Europe, qui se transforme en
l’association Zen Internationale (AZI) en 1979. Grâce à sa personnalité et à sa
manière simple et efficace d’enseigner, il a conquis un grand nombre des disciples,
ce qui l’a contraint à trouver un endroit plus adapté pour les recevoir. Il est revenu, à
Paris, en 1972, rue Pernety, pour fonder le premier dôjô
en France.
En 1979, Taisen Deshimaru, a fondé La Gendronnière, le plus grand temple Sôtô
zen du monde, dans un domaine de 75 hectares, en Touraine. Néanmoins, la vie s'y
déroule sur un mode fort différent de celui des monastères zen traditionnels du
Japon, centrés eux sur la vie monastique et l’étude des oeuvres de maître Dôgen,
notamment son Shôbôgenzô, "Le trésor de l'oeil de la vraie loi", véritable somme
philosophique. Les disciples de Deshimaru, suivant en cela son exemple, privilégient
eux-mêmes davantage la vie laïque et n'insistent guère sur la lecture des textes,
mettant l'accent sur une pratique réduite à l'essentiel ("le Zen, c'est zazen").
Actuellement, ce lieu peut accueillir jusqu’à 400 participants et organise toute l’année
des activités liées à l’enseignement et de la pratique Zazen, celles-ci sont assurées
principalement par les disciples proches de Taisen Deshimaru.
Avec l'AZI, Taisen Deshimaru, a constitué un réseau comportant aujourd'hui une
trentaine de dôjôs (lieux voués à la pratique du "zazen") et plus de 70 groupes de
méditation, présents sur la quasi totalité du territoire français. Lors de sa disparition,
en 1982, des dissensions entre ses disciples ont cependant abouti à une dispersion
entre plusieurs associations ou groupes indépendants (notamment l'AVZD -
Association du Vrai Zen de maître Deshimaru - sous la direction de Stéphane
Thibaut, à laquelle sont affiliés plusieurs centres).
Le mot Zazen est construit avec les mots japonais za, s’asseoir, et zen. Le mot zen vient du mot
chinois ch’an qui est à son tour une translittération du mot sanscrit dhyâna, qui signifie «méditation».
In., « Introduction au Bouddhisme et à la Pratique de Zazen ,Les enseignements de Gudô Nishijima
Rôshi », p. 5.
Le pratiquant assume la posture assise, jambes croisées, dos droit et observe les contenus de son
esprit sans intervenir, en maintenant la présence et la discipline posturale.
In, Lenoir F., op.cit., p. 362
« Lieu de la voie », tout lieu où l’on pratique une discipline extrême-orientale. En Occident, a pris le
sens de Zendô, lieu où l’on pratique la médiation zen, quand il ne s’agit ni d’un temple ni d’un
monastère.
In, Lenoir F., op.cit., p. 356