15 juin 2013
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France / Cultes
Un nouvel institut pour les bouddhistes kagyu
Adrien Larelle | le 15.06.2013 à 11:45
Au fin fond du Périgord, tout près de la grotte de Lascaux, le centre d'étude et de
méditation bouddhiques Dhagpo Kagyu Ling inaugure ce week-end un nouvel
institut. Bâtiment moderne logé à flanc de colline, il pourra accueillir jusqu'à 800
personnes lors de conférences, de concerts ou d'enseignements.
Mais le fleuron du lieu, c'est la toute nouvelle bibliothèque avec une grande salle
de lecture et surtout de quoi abriter le fonds de tibétologie le plus important de
France. Loin de la tradition, qui voit souvent des lieux très richement ornés, la
décoration de la salle est épurée, « de manière à être propice à la méditation »,
indique Yann Marongiu, le secrétaire général (laïc) de la communauté. Tout n'est pas tout à fait terminé puisque la
statue de Bouddha n'a pas encore été dorée. L'affaire de quelques semaines seulement.
Tout au long du week-end, près de 10.000 personnes sont attendues sur la
colline qui surplombe bon nombre de sites préhistoriques. Et les plaques
d'immatriculation aperçues sur l'immense parking au milieu des champs
montraient bien que Dhagpo Kagyu Ling est le centre névralgique du
bouddhisme européen. Allemands, néerlandais, autrichiens, belges, jeunes,
anciens, en famille. « Nous venons spécialement de Bruxelles. Assister à une
conférence d'un grand maître tibétain est intéressant dans notre recherche de
réponses intérieures », explique Tom, la quarantaine, venu avec femme et
enfants.
Ce vendredi, ils étaient près de 2.000 réunis sous le grand chapiteau, malgré la
chaleur, pour écouter les enseignements de Shamar Rinpoché, grand maître
tibétain, et maître du 17e Gyala Karmapa, le chef spirituel de la lignée kagyu (une
des quatre lignées du bouddhisme tibétain), resté au chevet de son père
mourant. Sa conférence, en tibétain, portait sur la prière du Mahamoudra, texte
traditionnel et spécifique de la lignée kagyu, traduite simultanément en français,
anglais, russe, allemand et espagnol.
Avec ce nouvel outil, Dhagpo Kagyu Ling pourra héberger des stagiaires, venus
découvrir la philosophie bouddhiste ou en approfondir la connaissance. C'est là que réside le cœur de l'activité du site
tout au long de l'année. « Le centre est ouvert à tous, il est fait pour ceux qui ne connaissent pas le bouddhisme, pour
ceux qui veulent faire des retraites de quelques jours », détaille le secrétaire général. Pour les néophytes, des « ateliers
des savoirs sont organisés. On visite des problématiques de la société avec l'éclairage de la science bouddhiste. »
Une présence périgourdine depuis 1975
Tout a commencé ici en 1975, lorsque le propriétaire de ces champs et de cette
ferme en ruines en fait donation à des représentants du bouddhisme tibétain. Le
16e Gyalwa Karmapa, chef spirituel de l'école kagyupa, envoie en France deux
enseignants particulièrement qualifiés : Lama Guendune Rinpoché, un grand
maître de méditation et Lama Jigmé Rinpoché, un maître spirituel accompli pour
faire de l'endroit le cœur du réseau européen Karma Kagyu. Jigmé Rinpoché est
toujours le directeur spirituel du centre. Y vivent aussi une demi-douzaine de
lamas occidentaux.
A partir de Dhagpo Kagyu Ling, plusieurs centres de méditation ont essaimé un peu partout en France, jusqu'au plus
grand, à Saint-Priest-des-Champs, en Auvergne, où sont organisées les retraites de trois ans, trois mois et trois jours de
l'enseignement bouddhiste. Au total, la France compte 70 centres et KTT (lieux de rassemblement dans les grandes
villes).
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