La Croix 19 février 2011 De la pénitence à la réconciliation Depuis le début de son pontificat, Benoît XVI met souvent l’accent sur la pénitence. Une notion qui semblait tombée en désuétude, mais que des catholiques redécouvrent aujourd’hui, à travers le sacrement de réconciliation. Dans nos sociétés libérales, les notions de pénitence, de repentir, de péché semblaient vouées à une disparition progressive. Pour les générations ayant connu le confessionnal, avec ses volets coulissants à droite et à gauche de la guérite où officiait le confesseur, ce passage obligé de tout bon croyant a laissé des traces durables peu engageantes : « J’étais désemparée, ne sachant quoi dire à propos des erreurs que j’étais susceptible d’avoir commises mais que je ne ressentais pas vraiment comme telles », se souvient Anne, 53 ans. Non sans rapport avec une critique de l’aspect rituel que dénonce cette dernière lorsque, autrefois, elle alignait ses fautes comme tirées d’un catalogue, d’autres motifs de défiance sont avancés, qui témoignent d’une volonté de plus de cohérence et de sincérité. Michel, 30 ans, qui se dit clairement catholique, s’explique ainsi : « Je n’éprouve pas le besoin de parler de mes manques avec le prêtre. J’ai plutôt envie de me réconcilier avec les personnes à qui j’ai pu faire du tort et de modifier mon comportement à leur égard. » Plus radical encore, Gérard, 60 ans, lui aussi croyant, et s’affichant « convaincu de la nécessité de demander pardon à Dieu ». Certes, mais pas à la manière de ce qu’il appelle « les institutions humaines qui se veulent à portée universelle et se transforment en magistères d’autorité ». Car selon lui, ce qui importe « c’est la réparation ». Celle-ci peut même exiger « des efforts pouvant s’apparenter à des formes spécifiques de pénitence personnelle ». En tout état de cause, il s’agit de « réparer les torts faits à autrui de la façon la plus scrupuleuse, la plus rapide et complète possible, mais pas forcément publique ». De fait, au cours des siècles, l’Église a pu manquer de pédagogie quant à la manière d’interpréter ce passage de l’Évangile selon saint Jean, lorsque le Christ ressuscité dit à ses apôtres : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Le P. Étienne Grieu, jésuite, chargé de cours sur les sacrements au Centre Sèvres à Paris, admet volontiers les erreurs du passé : « On peut accuser l’Église d’avoir été culpabilisante et de ne pas avoir aidé les personnes à prendre conscience de l’amour de Dieu en les laissant s’enfermer dans leur misère. » Mais le discours qui gommerait totalement l’aspect du péché n’est pas sain non plus, car il ne rejoint pas la réalité de ce que vivent les gens. Aussi le P. Grieu précise-t-il sa pensée : « La pénitence est composée de la tristesse de ne pas avoir répondu à Dieu, et en même temps de la joie de ne pas être condamné. » L’Église, aujourd’hui, veut rendre le sacrement que l’on appelle désormais « de réconciliation » plus accessible. Non pas pour le mettre au goût du jour, pour mieux faire passer ce qu’il pourrait avoir de rebutant, mais pour lui donner tout son sens en montrant combien il est libérant et porteur de fruits. Il s’agit de «laisser vivre l’homme spirituel en nous, cet homme qui, habité par les sentiments et les désirs du Christ, ne craint pas d’envisager le mal en toutes ses dimensions. Comme si Dieu voulait préparer ainsi du neuf au sein de son humanité », écrit le P. Christoph Theobald, jésuite lui aussi, dans un numéro de Médiasèvres de 2007 sur la « Conscience du péché ». À oublier, donc, le principe de la « machine à laver les péchés » ou l’idée selon laquelle par la confession, on remettrait les compteurs à zéro, suggère le P. Grieu : « Car si on est dans cette perspective, on va manquer l’essentiel, à savoir que le sacrement de réconciliation réactualise notre baptême, ce cadeau fait une fois pour toutes qui nous rappelle que nous sommes déjà sauvés par Dieu. » Autrement dit, Dieu ne bouge pas à l’égard du pécheur, il continue de l’aimer sans jamais faillir. C’est le pécheur qui s’éloigne de Dieu par le péché. René, architecte, 44 ans, a parfaitement compris cet enseignement. Le voici qui sort d’un des confessionnaux de Saint-Louis d’Antin, une église de Paris où ne cessent de défiler chaque jour les fidèles: « Si je regarde la confession à la dimension vraiment évangélique du Christ, alors il n’y a plus de raison d’avoir peur du regard du prêtre sur moi. Le baptisé que je suis doit se mettre dans la condition de ne pas regarder son humanité mais cette vie divine du Christ qui est en moi. Du coup, ça change tout. » Ici, même le confessionnal a changé de forme. Il s’agit d’un petit salon privé où se déroule la rencontre. Marie, 42 ans, vient d’en sortir à son tour : « La pénitence ? C’est juste un mot un peu sévère. En fait, si je viens là à peu près une fois par mois, c’est pour trouver une réponse à cette grande question que je me pose : qu’est-ce que le Seigneur veut de moi ? Me reconnaître pécheresse m’aide à faire preuve d’humilité vraie, à ne pas décider moi-même de la vie que je voudrais avoir, spirituelle, familiale, sociale, mais à vivre selon sa volonté. » Samantha, 21 ans, esthéticienne, est entrée pour la première fois ce jour-là dans un confessionnal : « J’étais trop stressée, je ne me sentais pas bien, alors je suis venue là avec deux copines. Un peu perplexe, apeurée, je suis quand même entrée. Quand on ne sait plus à qui parler, on se tourne de tous les côtés. Au moins, ici, on n’est pas jugé. On nous écoute et on peut se libérer, dire ce qu’on pense. Et là, je me sens comme un oisillon qui commence à voler. Maintenant, je viendrai de temps en temps mettre un cierge, faire un signe de croix, dire à Jésus que je pense à lui, des choses comme ça… » À la « névrose » liée au sentiment de culpabilité dont parle Mgr André Dupleix, secrétaire de la Commission épiscopale pour la pastorale liturgique et sacramentelle, succède peu à peu le besoin d’une libération intérieure. Dans cette perspective, indique-t-il, « faire pénitence, c’est revenir sur la voie tracée par le Christ, celle qui sauve et où jamais la personne même la plus exclue n’est écrasée ». Le P. François Blondel, 69 ans, confesseur au Sacré-Cœur de Montmartre, et qui a une longue expérience en ce domaine, confirme le changement des mentalités : « On pratique de moins en moins sa religion par conformité à une habitude sociale, mais de plus en plus à partir d’une expérience personnelle de Dieu. » Le plus étonnant, dans cette expérience, c’est qu’elle engage également le confesseur, qui cesse alors d’être le « fonctionnaire du pardon » comme on pouvait le penser alors. Et le P. Blondel de se livrer : « À travers ce ministère, le Seigneur m’a transformé et uni davantage à Lui : le sacrement de réconciliation est un trésor de rencontre humaine et spirituelle où le prêtre et le pénitent sont témoins l’un pour l’autre de l’amour de Dieu qui nous sauve. » L’Eglise américaine veut ramener les fidèles sur le chemin de la «guérison spirituelle» CÉLINE HOYEAU Depuis plusieurs années, de vastes campagnes de publicité sont organisées dans les diocèses au moment du Carême pour inciter les catholiques à redécouvrir le sacrement de réconciliation «Ai-je été impliqué dans des pratiques occultes ? », « Ai-je bien cherché à donner à (Dieu) tout l’amour de mon cœur ? » … Baptisée « Confession », une nouvelle application iPhone a été lancée pour guider pas à pas les croyants vers l’absolution. Si le Vatican s’est empressé de préciser qu’elle ne remplacera jamais le sacrement, pour lequel elle ne peut servir que de préparation, il n’est pourtant pas anodin qu’elle ait reçu la bénédiction d’un évêque américain, Mgr Kevin Carl Rhoades, évêque du diocèse de Fort WayneSouth Bend (Nord). Depuis quelques années, l’Église américaine déploie en effet des efforts sans précédent pour inciter les catholiques à redécouvrir le sacrement de réconciliation, tombé dans l’oubli outreAtlantique. Pour la deuxième année consécutive à Boston, une vaste campagne intitulée « The Light is On For You » (« La lumière est allumée pour vous ») démarre le 9 mars, pour le Carême. « Les catholiques ne se confessent plus, explique Scot Landry, l’un de ses organisateurs. Notre objectif est de communiquer au maximum et de nous adapter aux horaires des gens pour aider ceux qui ne sont pas allés se confesser depuis longtemps à oser faire le pas. » Pendant le Carême, toutes les églises du diocèse ouvriront leurs confessionnaux le mercredi soir de 18 h 30 à 20 h. L’an dernier déjà, cette opération avait rencontré un succès manifeste. Trois mille personnes s’étaient confessées en six semaines, se félicite Scot Landry : « Certains ne s’étaient pas confessés depuis 30 ou 40 ans. Les prêtres ont parfois passé deux heures à confesser nonstop. » Déclinée dans plusieurs autres diocèses américains, cette initiative s’inspire de la campagne inédite de communication sur la confession lancée en 2007 dans le diocèse de Washington: des centaines d’affiches avaient été placardées dans la capitale américaine et sur l’autoroute 301, 100 000 brochures distribuées, et un site Internet, proposant un guide pour faire une bonne confession, avait été mis en ligne. Ces initiatives traduisent l’inquiétude de l’Église américaine: «Les gens aujourd’hui n’hésitent pas à raconter leur vie sur Internet ou à la télévision, alors pourquoi sont-ils si réticents à dire à Dieu ce qu’ils ont fait?», s’interrogeait déjà à Washington le cardinal Donald William Wuerl en 2007. Pour certains, la désaffection des confessionnaux date des années 1960. « Par réaction à un excès de rigidité avant Vatican II, on a, ensuite, eu tendance dans l’Église à relativiser le péché, à tout excuser», analyse le P. Jeffrey Grob, à Chicago. Pour lui, les Américains ont perdu le sens de l’examen de conscience, et jusqu’à la notion même de péché et de pénitence. «Aujourd’hui, les gens recourent au psy de manière excessive, pour des cas qui requerraient bien souvent un simple accompagnement spirituel», estime-t-il, tout en soulignant que l’Église américaine doit, de son côté, se former davantage à l’accompagnement. «La grande question aujourd’hui c’est : comment puis-je guérir, changer et grandir ? L’idée n’est pas de venir avec sa liste de péchés qu’on coche. La confession est d’abord un sacrement de guérison, nécessaire à la santé spirituelle. C’est la reconnaissance de ses fragilités, de ses blessures et du péché qui s’est greffé dessus comme une habitude et dont on va peu à peu être libéré.» Cela demande aussi pour l’Église de « travailler à restaurer la confiance en Dieu » . De fait, la promotion de la confession s’inscrit dans le cadre plus large des efforts menés pour impulser un renouveau dans l’Église américaine, après le séisme des scandales pédophiles. Une vaste opération nommée « Catholic come home », (« Les catholiques reviennent à la maison ») a vu le jour à l’automne dans tous les diocèses pour inviter ceux qui se sont éloignés de l’Église à renouer avec la pratique de leur foi. La Croix 19 février 2011 ENTRETIEN «La psychanalyse est une cure, la confession une promesse» Maryse Vaillant, psychologue et écrivain RECUEILLI PAR L. DE C. Selon Maryse Vaillant, psychanalyse et confession ne peuvent se confondre ni s’opposer Vous qui avez beaucoup travaillé sur le pardon, quelle différence faites-vous entre le psychologue ou psychanalyste et le confesseur ? MARYSE VAILLANT. Tout les différencie, car le psychologue ou le psychanalyste, quand il est en position clinique, n’a pas Dieu. Il est seul avec l’analysant et avec son histoire, et n’a d’autres outils que lui seul. Le prêtre au confessionnal reste un homme, certes, mais lui, quand il écoute le pénitent, il est habité par la mission qui est la sienne. Et quand il parle, cela lui donne un tout autre statut. Le psychologue va, au fil des séances, renvoyer l’analysant à lui-même. Par la manière dont il l’amène à s’exprimer, il lui fait entendre qu’il est au cœur de ce qui lui arrive. Il est le sujet. Et c’est en quoi une psychanalyse, qui peut aider à traverser sa culpabilité, n’est pas un voyage de tout repos. Le prêtre, pour sa part, apporte une autre dimension. Loin d’être là pour culpabiliser les personnes, il montre qu’il y a un sauvetage et un Sauveur. La confession n’est pas du même registre que l’introspection parce qu’à travers l’écoute et la parole du prêtre, elle apporte la parole de Dieu, extérieure et transcendante. En quoi les recours à l’une ou à l’autre ne sont pas incompatibles ? Les démarches ne s’opposent pas. Le croyant peut faire une psychanalyse et être dans la confession, ou même dans la conversation spirituelle avec un prêtre. Moi qui suis athée, je crois que la spiritualité fait vraiment partie de l’être humain. Elle peut d’ailleurs s’avérer torturante. Et lorsque les souffrances en arrivent à ce point, pour le coup, le psychanalyste peut s’avérer plus efficace que le prêtre. Qu’apporte exactement le psychothérapeute au patient qui a recours à lui ? Un chemin, un accompagnement, un voyage en lui-même, une cure. Son outil principal est le transfert. C’est ce qui va permettre à l’analysant de vivre ou de revivre, d’affronter, de supporter des épreuves qu’il avait refoulé et ne pouvait assumer. De la part du psychothérapeute, il s’agit d’une démarche ni scientifique, ni spirituelle, mais technique. Cette démarche suppose de croire à la circulation de l’inconscient à travers les mots, les phrases, les silences, les lapsus. Il n’y a pas là de promesse d’un monde meilleur, ni de béatitude, rien que le temps humain, et pas d’au-delà. Le meilleur cadeau que puisse faire un psychanalyste à son analysant, c’est sa capacité professionnelle à l’écouter quoi qu’il dise, de ne pas se dérober ni empiéter. Ne pas sortir de sa place, mais la tenir. Sa promesse à lui, c’est son éthique. Et selon vous, qu’apporte le prêtre, en tant que confesseur ? La parole du prêtre qui dit, « Et moi, au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés, allez en paix », ne peut qu’être apaisante. Je crois à la force que peut apporter la religion à ceux qui croient. Je crois à la foi, vraiment. Celui qui a la foi et entend un homme mis en place pour être représentant de Dieu lui dire que tout ira mieux, ne peut qu’aller mieux. La place du prêtre donne à sa parole un poids de vérité. Il s’agit d’une parole symbolique agissante. Je trouve magnifique qu’un prêtre puisse dire que c’est l’amour de Dieu qui va tirer le pénitent de son enfermement. Il postule ainsi que l’amour de Dieu peut le tirer hors de ses ornières, et c’est bien cela, la transcendance. Cette parole de résurrection est magnifique. Et moi, pour cela, j’adorerais avoir la foi… S’agit-il alors de promesses sans fondement pour la psychologue que vous êtes ? La foi est un cadeau qui n’est pas donné à tout le monde. Certaines promesses, néanmoins, peuvent se révéler très dangereuses lorsque ce sont des gourous qui les font, car cela leur donne un pouvoir énorme. L’enseignement du Christ, lui, a fait ses preuves depuis deux mille ans, et les valeurs chrétiennes, comme d’ailleurs dans d’autres religions, sont extrêmement respectables. Mais l’honnêteté du psychanalyste l’oblige à ne jamais prendre la place de quelqu’un qui promet. Il n’en a pas le droit. Il ne le peut. La pénitence et le pardon sont-ils des notions acceptables en psychanalyse ? La pénitence peut être comprise comme un moment où l’on arrête d’aller de l’avant, et où on a besoin de regarder en arrière. Se priver peut avoir une fonction de limite et apaiser. Quant au pardon, même dépouillé de sa dimension grandiose et religieuse, il aide à se réconcilier, à sortir du cercle de la haine et du ressentiment. C’est un mouvement vers l’autre fait de gratitude, et donc, lui aussi, d’apaisement. J’y crois beaucoup. Quand bien même il s’agirait d’un pardon provisoire, lorsque quelqu’un peut dire « je te pardonne », il fait un cadeau magnifique à la personne qui est pardonnée. « Je trouve magnifique qu’un prêtre puisse dire que c’est l’amour de Dieu qui va tirer le pénitent de son enfermement. » La Croix 19 février 2011 EXTRAIT « Il est nécessaire de reconnaître ce qui ne va pas dans notre vie » « “Le Christ, le Sauveur, a donné à Israël la conversion et le pardon des péchés” (Actes des Apôtres 5, 31). Dans le texte grec le terme est metanoia – il a donné la pénitence et le pardon des péchés. Cela est pour moi une observation très importante: la pénitence est une grâce. Il existe une tendance dans l’exégèse qui dit: Jésus en Galilée aurait annoncé une grâce sans condition, absolument sans condition, donc également sans pénitence, une grâce comme telle, sans conditions humaines préalables. Mais il s’agit là d’une fausse interprétation de la grâce. La pénitence est grâce; c’est une grâce que nous reconnaissions notre péché, c’est une grâce que nous reconnaissions avoir besoin de renouvellement, de changement, d’une transformation de notre être (…). Et je dois dire que nous chrétiens, également ces derniers temps, nous avons souvent évité le mot pénitence, il nous paraissait trop dur. À présent, face aux attaques du monde qui nous parle de nos péchés, nous voyons que pouvoir faire pénitence est une grâce. Et nous voyons qu’il est nécessaire de faire pénitence, c’est-à-dire de reconnaître ce qui ne va pas dans notre vie, s’ouvrir au pardon, se préparer au pardon, se laisser transformer. La douleur de la pénitence, c’est-à-dire de la purification, de la transformation, cette douleur est une grâce, car elle est renouvellement, elle est l’œuvre de la miséricorde divine. Et ainsi, les deux choses que dit saint Pierre – pénitence et pardon – correspondent au début de la prédication de Jésus: metanoeite, c’est-à-dire convertissez-vous (cf. Marc 1, 15).» Extrait de l’homélie de Benoît XVI devant les membres de la Commission pontificale biblique, le 15 avril 2010. La Croix 19 février 2011 REPÈRES Vocabulaire • Pénitence : si le mot s’est confondu avec la pratique destinée à réparer une faute, faire pénitence signifie à l’origine « se repentir ». La pénitence proposée par le confesseur pour réparer les dommages causés par les péchés et rétablir une manière de vivre propre aux disciples du Christ est un effort spirituel demandé au pénitent par lequel il exprime son désir de conversion, notamment à travers l’ascèse qui est une privation volontaire pour un motif spirituel. • Confession : la confession est l’aveu de ses péchés au prêtre. Elle désignait aussi initialement l’action de déclarer sa foi publiquement. Ce premier sens rappelle qu’avant de dire ses péchés, le pénitent est invité à confesser la miséricorde de Dieu qui le précède et lui a déjà pardonné ses fautes. Depuis le concile Vatican II, la confession est plus volontiers appelée « sacrement de pénitence et de réconciliation ». • Culpabilité, contrition et repentir : le sentiment de culpabilité, subjectif, est la conscience douloureuse d’avoir commis une faute ( culpa) , qui peut conduire au repliement sur soi. La contrition, terme théologique ancien (du latin contritus, « broyé »), va plus loin : elle désigne le regret du péché avec le désir de réparer sa faute et d’opérer une renaissance. Comme le repentir, la contrition est le retournement du cœur de l’homme inspiré par l’amour gratuit de Dieu. • Pardon : pardonner, étymologiquement, c’est « donner parfaitement ». Du côté de celui qui le donne, le pardon n’est pas l’oubli ou la simple excuse, mais le « don parfait » : continuer à donner par-delà le mal accompli, dans un acte gratuit qui dépasse toute logique judiciaire. Du côté de celui qui le reçoit, le pardon implique de reconnaître la réalité de la faute commise. • Absolution : du latin absolvere (détacher, acquitter), l’absolution désigne à la fois le fait de pardonner les péchés et le rite (paroles et geste) par lequel ce pardon est donné dans l’Église catholique. Après avoir entendu la confession, le prêtre prononce cette formule: «Que Dieu votre Père vous montre sa miséricorde; par la mort et la résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec Lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés. Par le ministère de l’Église, qu’il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne vos péchés.»