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écologiques et l’humanité. Selon la méthode de calcul de l’empreinte écologique, les
hommes utilisent actuellement l’équivalent d’1,25 fois la valeur des ressources de la
planète. L’empreinte de l’UE est 2,2 fois plus importante que sa propre biocapacité.
La force économique de l’UE dépend donc de son accès à des ressources dont ses
réserves propres sont limitées, notamment au niveau de l’énergie, des minéraux et du
bois.
Le poids économique de l’UE dépend également d’un accès facile aux marchés
étrangers, afin d’y vendre ses biens et ses services et de permettre aux entreprises
européennes d’investir dans l’exploitation des ressources naturelles. Étant donné
qu’au sein de l’OMC, les pays en développement défendent maintenant leurs intérêts
économiques avec davantage d’assurance, l’UE s’est lancée en 2006 dans une
stratégie bilatérale agressive d’ouverture des marchés («L’Europe dans le monde»).
Elle vise à permettre un accès totalement libre aux matières premières et à créer une
chaîne d’entreprises européennes fonctionnant sans encombres pour rechercher des
fournisseurs, produire et vendre là où c’est moins le cher.
L’ouverture totale des marchés se fait fréquemment au détriment du développement
social dans les pays pauvres, qui nécessitent souvent une certaine protection pour
développer leur propre économie. L’ouverture des marchés peut également contribuer
à l’insécurité alimentaire et à la destruction des communautés agricoles locales. Les
agriculteurs locaux, et tout particulièrement en Afrique, ne peuvent concurrencer les
importations agricoles en provenance de l’UE, qui bénéficient de subventions
massives dans le cadre de la politique agricole commune. La légère diminution de la
pauvreté mondiale survenue ces dix dernières années est due principalement au
développement économique d’une poignée de pays émergents, notamment la Chine,
tandis que la plupart des Africains restent pauvres ou s’enfoncent encore davantage
dans la pauvreté.
L’aide au développement est censée triompher de la pauvreté et permettre aux pays
pauvres d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement, déterminés par
les Nations unies en 2000. Or, seuls le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas et la
Suède respectent l’objectif fixé par les Nations unies pour les pays développés, à
savoir consacrer 0,7 % de leur revenu national brut (RNB) à l’aide au développement.
Les États membres de l’UE n’y consacrent en moyenne que 0,4 % de leur RNB, et ce
chiffre est en diminution ces dernières années. Qui plus est, la politique commerciale
agressive de l’UE et la résistance vis-à-vis de l’allègement de la dette des pays les
plus pauvres nuisent à la politique de développement de l’UE.
Les pays en développement sont actuellement sous-représentés dans les institutions
économiques mondiales. Alors que les États membres de l’UE occupent 8 des
24 sièges des conseils d’administration de la Banque mondiale et du FMI, 43 pays
africains n’y sont représentés que par un seul membre. À l’OMC, de nombreux pays
africains ne sont représentés que par un seul diplomate.
Conséquences de l’inaction
Si nous ne nous attelons pas immédiatement à relever le double défi consistant à
interrompre le changement climatique tout en permettant le développement durable au
niveau mondial et la justice sociale, cela aura pour conséquence de plonger dans la