Le taux de prise est la quantité d'eau interceptée par un appareil en un temps donné.
Ce taux varie selon le contenu en eau du nuage, la grosseur des gouttelettes, la vitesse et le
genre de voilure de l'appareil.
Si la température est propice au givrage, la glace s'accumule plus rapidement à mesure que le
taux de prise de l'appareil augmente.
Le contenu d'eau du nuage est le terme qu'on utilise pour représenter la quantité d'eau sous
forme de gouttelettes.
Celui-ci dépend de la taille des gouttelettes autant que de leur nombre par km cube. Il ne
comprend donc pas le poids des cristaux de glace. Par conséquent, un nuage composé
entièrement de cristaux ne contient aucune eau.
Le contenu d'eau d'un nuage varie selon l'altitude.
À une température constante légèrement inférieure au point de congélation, le contenu d'eau
augmente habituellement avec l'altitude, d'où le fait que le taux de givrage est souvent plus
important dans les nuages les plus hauts.
À de basses températures, cependant, le nombre de gouttelettes congelées augmente
considérablement avec l'altitude, tandis que leur contenu en eau diminue. Bas à des
températures inférieures à -25º C, il n'y en a habituellement plus goutte à -40º C.
Le contenu en eau d'un nuage varie aussi avec le temps, de sorte que le givrage au sein d'un
nuage peut changer grandement en quelques minutes.
Cette variation résulte de plusieurs facteurs, dont le comportement des gouttelettes et des
cristaux de glace.
Lorsque des cristaux de glace apparaissent dans une zone de gouttelettes, les cristaux
grossissent et les gouttelettes diminuent jusqu'à ce qu'elles disparaissent. En présence des
cristaux de glace, l'évaporation des gouttelettes produit de la vapeur qui colle aux cristaux par
sublimation.
Lorsqu'un nuage se refroidit suffisamment pour que des cristaux apparaissent, ou lorsque des
cristaux tombent à travers un nuage, les gouttelettes se mettent soudainement à diminuer de
volume.
Ce phénomène est responsable d'une grande partie des précipitations qui se produisent dans la
zone tempérée, de sorte que le début des précipitations indique souvent que le contenu en eau
du nuage diminue. Figure 12-1.
Cela est différent si les précipitations sont surtout causées par la fusion des gouttelettes.
Le taux de prise dépend aussi de la grosseur des gouttelettes. À une vitesse donnée, les petites
gouttelettes ont tendance à suivre la circulation de l'air et à contourner le profil de l'aile, tandis
que les plus lourdes ont tendance à y échapper et à frapper l'aile.
Comme les grosses gouttelettes ne peuvent être surfondues au même degré que les
gouttelettes plus petites, il est fort probable qu'elles soient dans les couches inférieures où les
nuages sont moins froids qu'aux niveaux supérieurs. En outre, comme il faut de forts courants
verticaux pour les empêcher de tomber, elles sont plus fréquentes dans ces nuages d'air
instable que sont par exemple les gros cumulus.
La relation entre la vitesse de l'appareil et le taux de prise est évidente, si on considère que
plus la vitesse augmente, plus le nombre de gouttelettes interceptées en un temps donné
augmentera lui aussi. De plus, il existe une relation directe entre le rayon de courbure du bord
d'attaque de l'aile et son taux de prise.
Des ailes minces interceptent plus de gouttelettes par unité de surface de bord d'attaque que
des ailes épaisses.
En conséquence, on peut dire que le taux de prise est probablement le plus élevé lorsqu'un
appareil aux ailes minces vole à grande vitesse dans la base d'un nuage où il y a quantité de
grosses gouttelettes surfondues.