Séance 11 – La politique étrangère pendant le deuxième septennat

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Séance 11 – La politique étrangère pendant le deuxième septennat
de François Mitterrand (1988-1995)
I.
L’Europe
a) coopération dans le domaine de la sécurité
- se développe au cours de l’année 1991 avec l’idée que l’Europe puisse se
défendre par elle-même
- 21-22 mai 1992, sommet franco-allemand de la Rochelle: création de
l’Eurocorps pour assurer des missions
- Réunion des ministres de l’UEO à Petersberg (Allemagne) : missions de
protection humanitaire ou d’évacuation des ressortissants de l’Union
européenne, maintien de la paix + intervention des forces de combat pour la
gestion des crises
- Dans la défilée du 14 juillet 1994, la présence de soldats allemands parmi les
membres de l’Eurocorps est symbole de ce rapprochement de la France avec
l’Allemagne
b) la réunification
- en 1989, la position de Mitterrand, surpris par la rapidité des événements, est
ambivalente : il s’accroche au statu quo, car < il est préoccupé par le réveil des
nationalismes
< sa conduite est dictée par la
prudence et la volonté de ménager l’Union
soviétique, engagée sur la voie des
réformes
< il ne croit pas à la réunification :
Gorbatchev n’acceptera jamais une
Allemagne réunifiée, membre de l’OTAN
Réactions à la chute du Mur de Berlin :
- les Douze reconaissent le droit à l’autodétermination du peuple allemand
et décident la création d’une Banque pour le développement des pays de
l’Est (BERD)
- le programme pour l’Unité de l’Allemagne dévoilé le 28 nov. 1989 par
H. Kohl devant le Bundestag provoque un choc. Inquiétude de Mitterrand
et de Thatcher que la réunification ouvrirait la voie aux revendications
territoriales à travers toute l’Europe centrale
Désaccords franco-allemands :
> Mitterrand déclare à Kiev (en déc.) que toute modification des
frontieres en Europe serait prématurée et déstabilisatrice.
1. il propose la réunion d’une conférence 4 + 2 (les quatre
puissances occupantes plus les deux Allemagne)
2. il insiste sur la reconnaissance préalable de la frontiere OderNeisse
3. il souhaite un ancrage plus fort de l’Allemagne en Europe, en
proposant une relance de la construction européenne par la
réalisation de l’union économique et monétaire
1
Réponse de Kohl : il accepte de convoquer une conférence
intergouverementale (CIG) en déc. 1989. Mais il refuse de s’engager sur
la frontiere Oder-Neisse et demande une déclaration d’appui à l’unité
allemande que Thatcher est réticente à approuver + d’autre part, les
Allemands sont absorbés par leur probleme intérieur et peu disposés de
fusionner le mark avec les autres monnaies européennes
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Les 20-21 déc. 1989, Mitterrand se rend à Berlin-Est et déclare apporter au
peuple allemand „un message d’amitié de la France” : est-ce pour conforter la
RDA comme État souverain par son insistance sur la question de la frontiere
Oder-Neisse ou bien pour contribuer à une transition pacifique ?
L’entretien Mitterrand –Kohl en janv. 1990 à Latché : Kohl convainc
Mitterrand de l’intérêt d’accomplir l’unité allemande parallelement à
l’approfondissement de l’intégration européenne.
Pourtant, c’est seulement apres les élections libres de mars 1990, qui rendent
possible la réunification que Mitterrand accepte la perspective de l’unité
allemande, tout en revenant toujours sur la quetsion de la frontiere occidentale
de la Pologne
l’unification allemande atteint directement la France: remet en question
a. sa supériorité (implicite) vis-à-vis de l’Allemagne,
b. la relation privilégiée entre Paris et Bonn,
c. le moteur franco-allemand de la construction
européenne, la renonciation de l’Allemagne au nucléaire
c) avancées sur le plan monétaire
Antécédents:
- 1989, un rapport de Jacques Delors propose l’instauration d’une monnaie unique
en trois etapes : établir des parités fixes entre les monnaies puis adopter une
monnaie unique gérée par une banque centrale
- contexte de 1989 : Kohl et Mitterrand sont réélus
Apres la réunification:
- pour arrimer solidement la nouvelle Allemagne à l’Europe, Mitterrand veut
donner un nouvel élan à l’approfondissement par la création d’une monnaie
unique
- dans les négociations, la France semble vouloir équilibrer les pouvoirs de la
future Banque centrale allemande (dont la domination fut auparavant aussuré
par le SME) par la constitution d’un gouvernement économique <> Londres,
Bonn
élargissement du projet
le moteur franco-allemand se remet à fonctionner lors de la rencontre Mitterrand –
Kohl (avril 1990): ils proposent d’accompagner le projet d’Union économique et
monétaire (UEM) par un projet parallele d’union politique > pour concevoir une
politique de sécurité commune, devant déboucher sur une défense européenne.
- Nouveau coup d’accélérateur est donné au Conseil européen de Dublin (avril
1990), même si Mitterrand donne encore la priorité à l’UEM. La France hésite
encore sur les transferts de souveraineté (transfert à la Commission des spheres
de compétence intérieure, judiciaire et extérieure)
2
-
Traité de Moscou (sept 1990) : porte reglement définitif concernant
l’Allemagne, qui accepte de renoncer aux armes ABC (atomiques, biologiques,
chimiques) et de limiter ses forces armées, en contrepartie de l’abandon de tous
les droits des quatre Grands sur Berlin et du retour à la pleine souveraineté de
l’Allemagne unie
 la relation franco-allemande est completement modifiée, à la fois par un
rééquilibrage au sein du couple et une transformation du contexte international
d) le Traité de Maastricht
adopté le 10 déc. 1991 lors du sommet européen de Maastricht
il repose sur 3 piliers :
1. l’UEM, avec l’institution d’une monnaie unique européenne, gérée
par une Banque centrale européenne, indépendante des gouvernements
des États-membres (installée à Francfort)
- les „criteres de Maastricht”: des mesures draconiennes pour
assurer la convergence des politiques économiques et monétaires :
réduction des déficits publics à 3% du PIB et une dette publique
inférieure à 60% du PIB
2. politique étrangere et sécurité commune, avec la mise en place
d’une politique européenne de sécurité de défense. Le traité fait de
l’UEO (créée en 1954 à partir de l’Union occidentale de 1948) le bras
armé de l’UE
+ dispositions sur la coopération judiciaire et policière, et
sur la politique sociale
- à partir de la charte communautaire des droits
sociaux des travailleurs adoptée à l’initiative de
la France (déc. 1989), le protocole social étend la
procédure du vote à la majorité qualifiée aux
conditions de travail
3. le traité institue une citoyenneté de l’Union, avec le droit de vote
aux élections municipales pour les citoyens de l’UE résidant dans un
autre État membre de l’Union
- la Grande Bretagne a obtenu d’être exemptée des dispositions sur la
monnaie unique et le protocole social
e) Face à la crise yougoslave
- Helmut Kohl (qui a cédé dans la question monétaire et renoncé aux transferts
de souveraineté qui esquisseraient une Europe fédérale!), impose sa politique
dans l’ex-Yougoslavie et sur la question de l’élargissement.
Les indépendances
- au sommet de Luxembourg (juin 1991), Mitterrand tente de convaincre
Kohl de surseoir à la reconnaissance de l’indépendance de la Croatie et
de la Slovénie dans l’attente de la définition d’un statut des minorités
Antécédents : implosion de al Yougoslavie en 1991 > affrontements
interethniques; Slovénie et Croatie proclament leur indépendance (juin
1991) face à l’intervention de l’armée yougoslave
- désaccords entre la France et la GB/ Allemagne > l’accord minimal entre
les Douze: le 16 déc. ils annoncent une reconnaissance pour le 15 janvier
3
1992 des ex-Républiques yougoslaves qui souhaitent accéder à
l’indépendance
- cependant, Bonn reconnait officiellement les deux États dès déc. 1991 : ce qui
contraint les autres membres de l’UE à la suivre
l’intervention militaire
Échec : car, face aux combats et au probleme des réfugiés, les Douze en
appellent au Conseil de sécurité de l’ONU qui décide, en févr. 1992,
l’envoi de Casques bleus dans le cadre de la Force de protection des
Nations unies (FORPRONU) : ceux-ci ont du mal à faire respecter les
treves et à proteger les convois humanitaires
- apres le référendum sur l’autodétermination de la Bosnie-Herzégovine
(mars 1992), le siege de Sarajevo et le vrai début de la guerre
L’engagement de Mitterrand
- Il est attaché au maintien de la Fédération yougoslave (manifeste une
bienveillante neutralité à l’égard du traditionnel allié serbe et considere les
revendications sécessionnistes comme des désordres d’un autre âge)
- il est actif sur le plan diplomatique et humanitaire (pe. envoit en
Croatie et en Bosnie des contingents, dans le cadre de la FORPRONU, qui
ont pour mission d’assister la population). Mais, comme ni les Allemands,
ni les Anglais ne veulent intervenir, ces soldats sont impuissants face au
désastre
- il se rend (en juin 1992) à Sarajevo (assiégée) : il est bcp critiqué car
sa visite est interprétée comme le signe que l’intervention internationale se
cantonnera à l’action humanitaire
Tournant 1993/94 : plus de fermeté
Contexte : arrivée au pouvoir du gouvernement Balladur1 (mars 1993),
bombardement de Sarajevo (fevr. 1994)  Alain Juppé,2 ministre des
Affaires étrangeres initie la mise sur pied d’un groupe de contact réunissant
Européens, Russes et Américains pour faire pression sur les Serbes de
Bosnie
„renationalisation” de la politique francaise : elle propose la création d’une
Force de réaction rapide (juin 1995) et elle appelle à l’OTAN pour des
frappes aériennes > les Américains prennent alors l’initiative et ouvrent les
négociations à Dayton (nov. 1995), ce qui marginalise la France
f) bilan et la question de l’élargissement
- l’UE reste absente dans les crises (le Golfe persique, en Afrique et en
Yougoslavie)
 désenchantement. Le référendum de sept. 1992 pour approuver le
traité de Maastricht est un succes mitigé (le oui l’emporte par
50,81%)
- Alors que l’Allemagne est favorable à l’élargissement rapide de l’UE à des
pays de l’Europe centrale et septentrionale (l’Autriche, la Suede, la Finlande et
la Norvege), Mitterrand préconise un projet de „confédération européenne”
pour eviter un élargissement précipité. („Pas d’élargissement avant
l’approfondissement”)
1
Édouard Balladur (1929) : Il fut Premier ministre de la France du 29 mars 1993 au 11 mai 1995.
Alain Juppé (1945) : Ministre des Affaires étrangeres dans le gouvernement Édouard Balladur (mars 1993 –
mai 1995), premier ministre de mai 1995 à juin 1997.
2
4
-
Au lieu d’imposer des réformes de structure avant l’intégration de ces pays, la
France accepte (Lisbonne, juin 1992) de lancer le processus d’adhésion
g) Les relations franco-américaines
les malentendus transatlantiques s’aggravent entre Américains et Français.
a) Mutation de la scène internationale :la fin de la guerre froide et la disparition
de l’URSS apportent des nouvelles données dans les relations :
- Apparaissent les dissensions qui étaient limitées par l’existence d’un ennemi
commun
- Disparait l’exceptionelle marge de manoeuvre dont bénéficiait la France,
jouant de l’une sur l’autre des deux superpuissances
b) divergences sur l’Europe d’apres-guerre froide :
1. divergences sur l’Alliance atlantique
- l’opinion de Mitterrand : la dissolution du pacte de Varsovie impose
la transformation de l’OTAN en un organisme de coopération avec
l’Est. Les Français estiment que les Européens vont pouvoir enfin
affirmer une „identité stratégique européenne”
<> les Américains entendent demeurer en Europe et conserver leur
leadership
rencontre Mitterrand – Bush à Key Largo (Floride), en avril
1990 : discussion sur l’avenir de l’OTAN et l’extension du role
politique de l’Alliance. Mitterrand obtient que l’administration
américaine n’insiste pas pour faire adopter une nouvelle doctrine
stratégique avant de nouvelles dicussions
mais, au sommet de l’OTAN, a Londres (juill. 1990), les
Américains entendent promouvoir leur conception d’une Alliance
politique plus que militaire (pour faire accepter à Moscou
l’Allemagne unie dans l’OTAN)
+ ils imposent de nouveaux concepts stratégiques de l’Alliance, que
Mitterrand refuse sous prétexte d’une confirmation de la doctrine de
la riposte graduée, à laquelle Paris est hostile
2.) Sur la défense européenne : l’Eurocorps et ses rapports avec l’OTAN
- la France donne nettement la priorité à l’affirmation d’une défense
européenne : Mitterrand et Kohl lancent leur initiative pour une
„véritable politique etrangere et de sécurité commune”
- déclaration conjointe de Mitterrand et de Kohl d’octobre 1991,
qualifiant l’UEO de „partie intégrale du processus de l’Union
européenne” et annonçant la création de l’Eurocorps = en réponse à
l’annonce par l’OTAN de la création d’une Force de réaction rapide
sous commandement britannique
- Mitterrand est hostile au nouveau concept stratégique de
l’Alliance et à l’élargissement des missions de l’OTAN, car ce
serait étendre la zone de commandement américain en dehors de
l’Europe occidentale
5
- il n’est pas favorable non plus au Conseil de coopération nordatlantique (COCONA) créé en nov. 1991 et rassemblant les
membres de l’OTAN et les anciens membres du pacte de Varsovie
- autre source de désaccord : l’invasion du Koweit par l’Irak : la France
privilégie l’instrument de la diplomatie et tarde à intervenir (VIDÉO:
intervention de Mitterrand à l’ONU, où il annonce son „plan en 3
étapes”) > elle sera considerée par les EU comme le „maillon faible”
 Mitterrand en conclut qu’entre les Européens et les
Américains il existe une divergence fondamentale d’intérêts
- les États-Unis, craignant la réactivation de l’axe Paris-Bonn, font
pression sur les Allemands afin que ceux-ci déclarent au sommet
franco-allemand de la Rochelle (mai 1992) que le Corps européen
contribuera au renforcement de l’Alliance atlantique
- la décision prise à Oslo en juin 1992 par le sommet de l’OTAN de
soutenir les activités de maintien de la paix entreprises par la CSCE
(Confér. sur la sécurité et la coopération en Europe) provoque une
nouvelle querelle entre Paris et Washington
- en janv. 1993, les relations entre l’Eurocorps et l’OTAN sont enfin
précisées: en cas de crise, l’Eurocorps – y compris les unités françaises
– peut etre placé sous le commndement opérationnel de l’OTAN
Retour de la détente
causes : arrivée au pouvoir de l’administration Clinton (1993-2001)
les États-Unis semblent se détourner de l’Europe en réduisant
drastiquement les effectifs des troupes américaines stationnées
sur le continent
- solutions de compromis
- en janv. 1994, le sommet de l’OTAN à Bruxelles approuve la mise à
disposition de l’UEO de moyens de l’OTAN quand les Eats-Unis ne
seront pas activement impliqués
- la France se rallie finalement au concept de groupes de forces armées
internationales (GFIM) et accepte les nouvelles missions de l’OTAN au
service du maintien de la paix
3) divergence sur le domaine commercial (dans le cadre de l’Uruguay Round3)
- sur les subventions agricoles (cette divergence est la plus grave
depuis de Gaulle)
La France défend à la fois ses agriculteurs et la PAC –
les États-Unis réclament le démantèlement pur et simple
des subventions agricoles + imposent des droits de
douane exorbitants aux Européens
- l’accord de Blair House (1992), qui prévoit des
engagements de réduction de subventions étalés sur six
ans, suscite la colere du monde paysan français
3
Le cycle d'Uruguay, plus connu sous le terme d'Uruguay Round, est le dernier et le plus important des cycles de
négociations internationales ayant eu lieu dans le cadre de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce (GATT), entre 1986 et 1994. Le cycle d'Uruguay a abouti aux accords de Marrakech (avril 1994), et a
finalement donné naissance à l'Organisation Mondiale du Commerce (1995).
6
- finalement, la France doit se résoudre à accepter la
version finale de l’accord agricole (1994)
- sur l’exception culturelle
Mitterrand mène le combat contre l’invasion culturelle
des États-Unis,
II.
Relations avec l’Est
a) évolution de la politique à l’Est jusqu’à 1990
1. Allemagne comme pomme de discorde
- Mitterrand soutient à fond Gorbatchev pour faciliter les changements
politiques à l’Est et, craignant que celui ne soit débordé par les risques de
troubles à l’ordre européen, il s’accroche au statu quo
 explique son attitude ambivalente face à l’Allemagne. Pe. Il évoque, lors de
sa visite à Berlin-Est (fin déc.) l’unité du peuple allemand, tout en signant
des accords bilatéraux avec la RDA
- Tensions entre la France et L’URSS à propos de l’éventuelle intégration de
l’Allemagne unie dans l’OTAN
- Tournant : „traité d’entente et de coopération” signé le 29 oct. 1990 entre
l’URSS et la France
- nov. 1990, sommet de la CSCE (Conférence sur la sécurité et la coopération
en Europe), à Paris : enterre définitivement la guerre froide. La CSCE est
institutionnalisée à la demande de l’URSS.
- la nouvelle politique française : aider les changements qui s’opèrent à l’Est,
d’autant plus qu’il faudra faire contre-poids à une grande Allemagne
2) Les pays de l’Est
- la diplomatie française est particulierement attentive aux bouleversements qui
ont lieu en Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie
- vis-à-vis de la Pologne, elle insiste sur le respect par la nouvelle Allemagne
de la frontiere Oder-Neisse. Le rapprochement des deux pays est couronné en
avril 1991 par la signature d’un traité d’amitié et de solidarité
3) l’URSS
1. Assistance à l’URSS :
- la France accorde à l’URSS (affaiblie par la crise financiere) 5
milliards de francs de crédits et elle signe un traité
- en 1991, nouvel un milliard de francs pour des achats de céréales
- Paris aide Moscou également dans le domaine de la sécurité des
centrales et des armes nucléaires, en vue d’une dénucléarisation
partielle
2. la France apporte son soutien à Gorbatchev par crainte d’une dilution
des responsabilités en matiere nucléaire, d’une implosion politique de
l’URSS et pour des raisons traditionnelles d’équilibre européen. Elle
refuse de soutenir les revendications des États baltes
b) face à la transition démocratique (1991)
1. relations tendues avec l’Est
la grille de lecture mitterrandienne : oppose l’intégration européenne à l’Ouest
et la fragmentation ethnique à l’Est > incompréhension face à la transition
7
-
-
Mitterrand estime prématuré le souhait d’association puis d’adhésion à la
CEE des États d’Europe centrale et orientale (selon lui, il faudra „des
dizaines et des dizaines d’années”)
Il lance l’idée d’une „confédération européenne”, une structure d’accueil
pour l’Europe rassemblée > dénoncée par les pays de l’Est
les pays de l’Est manifestent leur attachement à la relation transatlantique
<> conception française de l’Europe incluant la Russie et marquant sa
différence par rapport aux États-Unis
2. Face à l’Europe balkanique
(depuis la mort de Tito, l’équilibre ethnique est rompu et, avec la
transition postcommuniste et l’effondrement de l’État, les conflits des
nationalités resurgissent. En juin 1991, lorsque la Croatie et la
Slovénie proclament leur indépendance, la guerre parait inévitable)
- Mitterrand multiplie les efforts pour éviter la désintegration de la
Yougoslavie : négociations, aide humanitaire, envoi de Casques bleus
- Il fait adopter par la Communaute européenne une „déclaration de
principe” sur la reconnaissance des nouveaux États, mais l’Allemagne le met
devant un fait accompli en reconnaissant, dès la fin de déc., l’indépendance
de la Croatie et de la Slovénie> la Communauté doit suivre (en janv. 1992)
- En fevr. 1992, Mitterrand lance un appel contre le nationalisme et
l’émiettement de l’Europe centrale et orientale> sans effet
- La guerre s’enlise, échec de la diplomatie francaise
c) Relations Paris-Moscou, 1992-1995
La fin de la guerre froide :
a. effet positif : la relation n’est plus définie en termes stratégiques
(Moscou comme adversaire) ou idéologiques (capitale du communisme
international)
b. effet négatif: fin du partenariat privilégié
c. les deux capitales partagent une vision commune pour la formation
d’un nouvel ordre mondial : une vision multipolaire
d. la conversion de la Russie à la démocratie et à l’économie de marché
singnifie le renforcement de ses liens avec l’Occident
i. traité signé en févr. 1992 (visite de Eltsine à Paris) : expression
d’une „entente nouvelle” fondée sur la confiance, solidarité et
l’attachement aux valeurs de liberté et de démocratie : la France
s’engage à apporter son assistance technique et financière à la
Russie pour le démantelement des armes nucléaires
ii. visite à Moscou du président Mitterrand (mars 1993) expriment
le souci de conforter l’évolution de la Russie vers la démocratie
et de toute l’Europe orientale vers la sécurité, que seule l’OTAN
semble capable de leur offrir
iii. la France lance l’idée de „pacte de stabilité en Europe”
- la conférence inaugurale se tient à Paris, 26-27 mai 1994,
réunissant les ministres des Affaires étrangeres de 52 États
iv. Conférence de la CSCE (déc. 1994) à Budapest : Français et
Russes sont hostiles à l’élargissement de l’Alliance atlantique
aux pays d’Europe de l’Est <> Allemands et Américains y sont
favorables
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