L’unification allemande L'année 1815 représente pour la Prusse, la reconnaissance par les autres nations européennes de son statut de puissance majeure en Europe. Cependant, les guerres napoléoniennes ont profondément marqué la mentalité allemande et la politique prussienne. Cette politique se définira par un axe directeur : l’unification de l’Allemagne sous l’égide de la Prusse des Hohenzollern. I. Du Congrès de Vienne au Printemps des Peuples ( 1815-1850 ). Le Congrès de Vienne de 1815 n’a pas grandement changé la situation allemande : l’Allemagne est une mosaïque d’états très différents par leur composition et très hétérogènes culturellement et religieusement (protestants luthériens et catholiques romains cohabitant souvent dans les mêmes états, par exemple en Prusse ou en Bavière). De ces différents états, se distinguent cinq royaumes : la Bavière, le Wurtemberg, le Hanovre (lié jusqu’en 1837 au Royaume-Uni par une union personnelle), la Saxe et surtout la Prusse qui a bénéficié du Congrès de Vienne où elle a acquis la Rhénanie, la Westphalie et où la possession de la Poméranie occidentale, la Posnanie, la Prusse occidentale lui ont été reconnues. Le Congrès de Vienne de 1815 a surtout instauré comme structure en Allemagne, la Confédération Germanique qui regroupe dans une alliance militaire et une confédération politique (Bundestag à Francfort), l’ensemble des états allemands sous la présidence de l’Empereur d’Autriche. La Prusse s’affirme par son développement économique fulgurant notamment grâce à la sidérurgie (Rhénanie et Silésie) et les Banques d’affaires (Rhénanie). Le Brandebourg et la Prusse sont dominés par l’agriculture tandis que la Rhénanie et la Westphalie sont dominées par des industries et les banques (Krupp pour la sidérurgie et Hansemann pour les banques). Ce développement est accompagné d’une croissance de la bourgeoisie qui prend la place de l’Aristocratie terrienne dans l’économie. L’adoption du Zollverein qui inclut dans une union douanière à l’initiative de la Prusse, la plupart des états allemands à l’exclusion de l’Autriche dynamise l économie prussienne. Cependant, la Noblesse reste dominante dans l’Armée et la Haute Fonction publique. L’armée prussienne est marquée par l’impact des traditions frédériciennes (Drill) et par les réformes entreprises par Scharnhorst (conscription). Par ailleurs, la Kriegsakademie de Berlin permettra à l’armée prussienne d’être commandée par les plus grands chefs de leur temps tels Von Moltke ou Roon qui sera le ministre de la guerre de Guillaume Ier et qui participera à la réorganisation de l’armée prussienne. Des réformes se poursuivent sous les règnes de Frédéric-Guillaume III (1797-1840) et sous Frédéric-Guillaume IV (1840-1861). Le premier met en place une administration efficace et très peu corrompue, le second, romantique et mystique, facilite l’émancipation des catholiques et favorise la vie intellectuelle romantique, cependant, il entre en conflit avec les Libéraux qui voudraient un système parlementaire. En 1847, la crise couve. Mais si politiquement, l’Allemagne reste divisée, les guerres napoléoniennes ont fait émerger en Allemagne, une conscience nationale et un nationalisme notamment dans les milieux étudiants qui seront très actifs lors de la « Guerre de Libération Nationale » de 1813 face à la France de Napoléon Ier. Ce Nationalisme est révélé par l’action des organisations d’étudiants, les « Burschenschaften » en Octobre 1817 au château de la Wartburg en Thuringe pour y commémorer les 300 ans de l’acte de Luther ainsi que le quatrième anniversaire de la bataille de Leipzig remportée sur les Français. Des discours et des chants nationalistes y sont prononcés. Des livres mal vus par les Etudiants et les symboles de la « Réaction » (la perruque du bureaucrate et le bâton du sous-officier prussien) sont brûlés. Suite au meurtre de l’écrivain Kotzebue qui passait pour un agent du Tsar par un ancien 1 volontaire de 1813, Karl Sand, Metternich obtient de la part du Bundestag, l’interdiction des organisations étudiantes et des organisations révolutionnaires. Dans les cercles intellectuels, se développent sous l’influence anglaise et française, des mouvements libéraux qui réclament des droits politiques tels que la Liberté de la Presse, la Liberté d’expression. C’est dans ce contexte qu’intervient l’affaire de Göttingen au Hanovre. En 1837, le Hanovre quitte l’union dynastique avec la Grande-Bretagne (la loi salique est en vigueur au Hanovre, ce qui empêche Victoria de devenir Reine de Hanovre). Le nouveau Roi, Ernst-August décide de révoquer la constitution libérale de 1833. Sept professeurs libéraux de l’université de Göttingen, remettent alors leur démission et partent en exil. Ils deviendront pour toute l’Allemagne, des héros nationaux. 1848 marque une année de transformations. En Février 1848, la monarchie de Juillet est renversée et la République est proclamée. Sur fond de crise économique et de tensions politiques, des rébellions organisées par les Libéraux éclatent dans l’ensemble de l’Europe à part en Russie et en Grande-Bretagne. Inspirée par le Libéralisme, le mouvement se veut aussi un instrument d’unification de l’Allemagne. Dans de nombreux états, notamment en Prusse, le mouvement arrache une Constitution et un Parlement. Par ailleurs, une guerre éclate entre Prusse et Danemark en 1848-1849 à propos de la question du Schleswig-Holstein mais celle-ci s’achève par une paix blanche. L’Autriche, victime des insurrections hongroises, tchèques et celle de Vienne, ne peut intervenir. François-Joseph Ier devenu récemment Empereur d’Autriche, doit faire face à une multitude de rebellions qu’il tente d’écraser. Profitant de cet élan, une Assemblée Nationale se réunit à Francfort. Elle est d’emblée divisée sur ce que doit être l’Allemagne. Deux camps s’affrontent : les partisans d’une Grande-Allemagne qui souhaitent l’inclusion de l’Autriche et les ceux favorables à une Petite-Allemagne qui exclurait les Autrichiens. Par ailleurs, l’effervescence politique est très forte. Les Libéraux, les Nationalistes, les Nationaux-Libéraux, les Démocrates radicaux (d’inspiration jacobine =, les Démocrates modérés et les Socialistes s’affrontent.Mais 1849 voit l’Autriche revenir en force grâce au ministre Schwarzenberg. Les Parlements élus dans les différents royaumes sont dissous et les Libéraux écrasés. Le 28 Mars 1849, Frédéric-Guillaume IV est élu empereur à Francfort par l’Assemblée mais le Roi de Prusse refuse cette couronne qu’il juge « ramassée dans la rue ». L’Assemblée se disperse finalement sous la pression des Rois allemands. En 1850, à Olmütz, le Roi de Prusse s’incline devant l’Empereur d’Autriche qui veut rétablir la Confédération Germanique. La tentative d’unification de l’Allemagne en 1848 est donc un échec. II. Vers la suprématie prussienne en Allemagne (1862-1866) Cet échec ouvre pour la Prusse, une période de cris politique marquée par la folie du Roi qui meurt en 1861 et est remplacé par son frère, Guillaume Ier. Des gouvernements conservateurs se succèdent, présidés par Manteuffel. En 1862, celui-ci démissionne. Le Roi fait appel à Otto Von Bismarck. Né en 1815 dans une famille issue de l’aristocratie terrienne, libéral à 20 ans, il évolue vers le Conservatisme pour devenir en 1847, le meilleur orateur des Conservateurs. Il entreprend une carrière de fonctionnaire qui le conduira à un poste de diplomate. Il est représentant en 1851, de la Prusse à l’Assemblée de Francfort auprès de la Confédération Germanique. Il devient ambassadeur à Paris puis à Saint Petersbourg. Conseiller de FrédéricGuillaume IV puis de Guillaume Ier, il devient premier ministre en 1862 et parvient à battre les Libéraux. Il affiche son ambition : unifier l’Allemagne sous l’égide de la Prusse. Rapidement, Bismarck montre son talent de diplomate. En Mars 1862, il conclue un accord commercial avec la France de Napoléon III. Il parvient à imposer aux autres états allemands, un accord libre-échangiste qui reprend le nom de Zollverein, il signe avec l’Autriche un 2 accord économique avantageux sans pour autant l’inclure dans le Zollverein. Il soutient la Russie lors de l’insurrection polonaise de 1863 et s’assure sou soutien. Bismarck va trouver dès 1864, le moyen de montrer la nouvelle politique étrangère prussienne. En Novembre 1863, le nouveau Roi danois, Christian IX rattache au Danemark, les provinces du Schleswig et du Holstein qui n’auraient jamais dû en vertu d’accords internationaux et d’une charte être annexés au Danemark. Bismarck saisit l’occasion et lance un ultimatum au Danemark qui refuse. Il s’assure l’appui autrichien. Le 1er Février 1864, la Prusse et l’Autriche déclarent la guerre au Danemark. Malgré une résistance acharnée de la part des Danois, les Prussiens remportent de nombreuses victoires. L’assaut victorieux de l’Ile d’Als, conduit le 1er Août 1864, le Roi du Danemark à renvoyer le cabinet nationaliste danois et à conclure la paix. Le Holstein, le Schleswig et le Lauenburg sont cédés à l’Autriche et à la Prusse. Malgré le désir d’une partie de l’opinion publique prussienne qui réclame l’annexion des trois duchés à la Prusse, Bismarck conclue avec l’Autriche l’accord de Gastein en Août 1865 qui donne l’administration du Holstein à l’Autriche tandis que la Prusse administre le Schleswig et achète le Lauenburg. L’Autriche redoute tout de même un partage du pouvoir en Allemagne avec la Prusse. Bismarck souhaite exclure l’Autriche d’Allemagne. Bismarck propose la convocation d’une assemblée constituante panallemande. L’Autriche et les états moyens rejettent ce projet, considéré comme une tentative hégémonique prussienne. L’Autriche demande alors à l Confédération de résoudre la question des duchés. Cet acte est une rupture de l’Accord de Gastein qui met Vienne dans son tort. La Prusse occupe alors le Holstein. L’Autriche demande et obtient la mobilisation de l’Armée confédérale contre la Prusse le 16 Juin 1866. Berlin annonce qu’elle considère la Confédération Germanique dissoute. La Guerre commence. La Prusse reçoit l’appui de 18 états d’Allemagne du Nord à part la Hanovre et la Saxe. L’Autriche bénéficie du soutien de l’Allemagne du Sud, du Hanovre et de la Saxe. Sur le plan européen, Bismarck s’assure par de vagues promesses de dédommagement en Belgique, de la neutralité de la France ainsi que de celle de la Russie. Il s’allie avec l’Italie qui souhaite obtenir la Vénétie. La Guerre se termine rapidement. Si sur le front italien, l’Autriche est vainqueur à Custozza sur terre et à Lissa sur mer, les Prussiens triomphent des alliés de l’Autriche à Langensalza et triomphent des Autrichiens à Sadowa le 3 Juillet 1866. L’Autriche sollicite la paix, ce qui lui est accordé par l’accord de Prague. L’Autriche est exclue d’Allemagne. La Confédération Germanique est définitivement dissoute et remplacée par une Confédération d’Allemagne du Nord présidée par la Prusse et regroupant la Prusse, ses 18 alliés et la Saxe, tandis que le traité prévoit la Constitution d’une Confédération d’Allemagne du Sud qui ne verra jamais le jour. Sur le plan allemand, Bismarck modère les prétentions de Guillaume Ier qui souhaite de nombreuses annexions territoriales. Il parvient ainsi à rassurer les autres états allemands. La Prusse se contentera d’annexer le Hanovre et une partie de la Hesse. L’Autriche cède à l’Italie, la Vénétie et doit régler ses problèmes intérieurs, ce qui sera réglé par l’accord de 1867 qui instaure le dualisme austro-hongrois. Les raisons de la victoire prussienne sont multiples. Elles s’expliquent par une supériorité technique, le fusil à aiguille Dreyse à chargement par la culasse est beaucoup plus efficace que le fusil à chargement par le canon des Autrichiens tandis que l’artillerie prussienne à chargement par le canon assure sa suprématie sur les champs de bataille. La seconde raison est une supériorité tactique et stratégique : les généraux prussiens, notamment Helmut Von Moltke se distinguent par leur audace, leur efficacité, leur génie militaire. L’Autriche a ensuite souffert du fait de n’avoir pas mis les Généraux adaptés à chaque théâtre d’opérations. Ainsi, pour des raisons politiques, l’Archiduc Albert a été mis à la tête des troupes de Vénétie alors qu’il est le seul à pouvoir rivaliser sur le plan tactique avec les généraux prussiens et c’est Benedek, pourtant spécialiste des campagnes en Italie qui est chargé de commander 3 l’Armée autrichienne d’Allemagne. La dernière raison mais pas la moindre est l’organisation et l’importance du réseau de transport prussien notamment les chemins de fer qui sont très développés. L’Armée prussienne parvient ainsi à se regrouper et à s’organiser rapidement. Cette supériorité dans de nombreux domaines a été l’élément déterminant de la victoire prussienne face à l’Autriche. Une fois l’hégémonie prussienne en Allemagne acquise, Bismarck va se tourner contre la France afin de réaliser l’Unité Allemande. III. L’Allemagne vers l’unification (1866-1871) La France avait en 1866, toutes les cartes main pour imposer sa domination en Europe, cependant, les hésitations de Napoléon III ont fait que la France a laissé écraser l’Autriche. La France essaie donc, là encore avec le soutien verbal de Bismarck, d’acheter au Roi des Pays-bas, le Luxembourg. Aussitôt, l’opinion publique allemande réagit avec véhémence, accusant Napoléon III de vouloir dépecer l’Allemagne et considérant le Luxembourg comme partie intégrante de l’Allemagne (le Luxembourg fait partie de la Confédération Germanique jusqu’en 1866 et une garnison prussienne y est présente). Devant le risque de guerre attisé par Bismarck, la diplomatie française parvient à rassembler une conférence qui aboutit à la neutralité du Luxembourg. La garnison prussienne doit évacuer la forteresse du Luxembourg qui est déclaré neutre. La Guerre est évitée de justesse. Cependant par la révélation des ambitions françaises en Belgique, Bismarck isole un peu plus la France, notamment vis-à-vis de la Grande-Bretagne. En 1868, cependant, un cousin de Guillaume Ier, Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen présente sa candidature au trône espagnol d’où les Bourbons ont été chassés. L’opinion française redoute un encerclement et sur les conseils de Guillaume Ier, Léopold refuse l’offre espagnole, malgré les efforts de Bismarck pour le placer sur le trône espagnol. La diplomatie française essaie d’obtenir la promesse du Roi de Prusse qui prend les eaux à Bad Ems, de refuser toute nouvelle candidature d’un Hohenzollern. Guillaume Ier reçoit l’ambassadeur français poliment et lui explique qu’il ne voit rien à rajouter à la déclaration de son cousin. Voulant déclarer la guerre à la France sans prendre la responsabilité de la rupture, Bismarck réduit le compte-rendu de l’audience à un document offensant. La « Dépêche d’Ems » afin qu’elle apparaisse pour les Allemands comme une tentative d’humiliation du Roi de Prusse par les Français et pour les Français que l’ambassadeur a été confronté à une fin de non-recevoir. L’opinion publique s’enflamme et la France prend l’initiative de déclarer la guerre à la Prusse le 17 Juillet 1870. La Prusse fait alors jouer ses alliances militaires avec les autres états allemands du Nord et du Sud. Les troupes allemandes regroupent plus de 1200000 hommes mais seuls environ 450000 participeront réellement à la campagne. La France compte 800000 militaires mais 350000 seront réunis au début de la guerre. La flotte française montre sa supériorité vis-à-vis de son homologue allemande mais sur terre, la confusion qui préside au regroupement des troupes françaises contraste avec l’organisation due à l’utilisation intelligente du chemin de fer, des Allemands. Rapidement, les défaites se succèdent pour les Français : Mac-mahon est battu le 4 Août 1870 à Wissembourg puis après l’affrontement indécis de Froeschwiller, il se replie sur Châlons sur Marne. Pendant ce temps, Bazaine est assiégé avec son armée dans Metz après la défaite de Saint-Privat. Les troupes commandées par l’Empereur et Mac-mahon se replient sur Sedan où elles sont encerclées par les Allemands. En dépit d’une défense héroïque, l’Empereur et son armée, battus, doivent capituler le 2 Septembre 1870. Cette première partie de la Campagne montre encore les forces prussiennes : le commandement prussien est beaucoup plus homogène et meilleur que celui des Français. Cependant, l’infanterie française par l’adoption du fusil Chassepot en 1867 à 4 chargement par la culasse est beaucoup mieux armée que son adversaire prussien. En effet, le Chassepot montre sa supériorité sur le Dreyse à aiguille. Mais c’est l’artillerie prussienne qui se distingue et permet les victoires prussiennes à cause de sa supériorité technique sur l’artillerie française. Bismarck pensait qu’avec la capture de l’Empereur, la guerre serait terminée mais le 4 Septembre 1870, les députés proclament la République. Le Gouvernement provisoire aussitôt formé, décide de poursuivre la Guerre. Contre toute attente, la jeune République va continuer le conflit contre la Prusse, 8 mois supplémentaires. Durant cette seconde partie du conflit, un gouvernement de Défense Nationale mis en place à Tours et présidé par Gambetta qui s’est enfuit en ballon de Paris assiégée depuis Septembre 1870. L’objectif est de lever des armées en province afin de libérer le territoire. Cependant, Bazaine capitule le 28 Octobre 1870 dans Metz sans avoir pratiquement combattu, pour des raisons politiques (il voulait jouer un rôle politique et s’opposait à la République). Malgré quelques victoires, comme Coulmiers ou Bapaume, les troupes françaises, enthousiastes mais indisciplinés ne parviennent pas à triompher de Prussiens, organisés et expérimentés. L’Armée de la Loire de Chanzy et d’Aurelle de Paladines perd Orléans et Le Mans suite à de nombreuses défaites que n’efface pas le succès de Coulmiers le 9 Novembre. En Picardie, Faidherbe en dépit de sa victoire de Bapaume, est défait à Saint-Quentin. A l’Est, Bourbaki remporte la victoire à Villersexel mais est battu à Héricourt. Verdun capitule mais Belfort sous le commandement de Denfert-Rochereau résiste. Paris assiégée, tient toujours face aux Prussiens, mais subit la famine et la maladie. De plus, le Gouvernement de Défense Nationale se divise politiquement. Le 18 Janvier 1871, le IIème Reich est proclamé dans la Galerie des Glaces de Versailles par Bismarck. Guillaume Ier devient « Empereur Allemand ». L’Allemagne regroupe 4 Royaumes, 6 Grands-Duchés, 5 Duchés, 7 Principautés, 3 Villes Libres. L’Allemagne est une fédération d’états dont les états gardent leurs souverains et leur système politique mais qui mettent en commun, la défense, les affaires étrangères et intérieures dans le cadre fédéral, qui sont dirigés par le cabinet impérial de Berlin. Les Lois sont votées par un parlement, le Reichstag élu au suffrage censitaire. Le drapeau adopté est le drapeau « Noir-Blanc-Rouge ». Le 28 Janvier 1871, un Armistice est signé entre la Prusse et la France. A Versailles, sont signés les préliminaires de Paix le 26 Février. Le 5 Mai 1871, la Paix de Francfort est signée : l’Allemagne nouvellement crée, obtient l’Alsace-Moselle qui est érigée en « Territoire Libre » et la France doit payer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs. Une partie du territoire (21 départements) sera occupée jusqu’à la fin du paiement de ce tribut de guerre. La guerre a coûté 130000 hommes à l’Allemagne et 120000 à la France. L’Allemagne a donc gagné son unification, mais à l’unification populaire voulue par les libéraux de 1848, s’est substituée une unification par le haut, obtenue « par le Fer et par le Sang », selon les propres mots de Bismarck. Le IIème Reich, état fédéral, est fondé suite à trois guerres victorieuses face au Danemark en 1864, face à l’Autriche en 1866 et face à la France en 1870-1871 et surtout grâce au génie politique et diplomatique de Bismarck qui a permis que l’unification allemande se fasse autour et sous l’égide de la Prusse des Hohenzollern. L’Allemagne va alors se consacrer à la poursuite d’un développement économique fulgurant et se lancer dans une politique de grande puissance. Cependant, la guerre de 1870-1871 laisse entre la France et l’Allemagne, le souvenir d’une hostilité durable qui sera une des causes de la « Grande Guerre » de 1914-1918. Le IIème Reich, né en 1871, mourra en 1918... 5