L`unification allemande - La guerre franco-prussienne de 1870-71

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L’unification allemande
L'année 1815 représente pour la Prusse, la reconnaissance par les autres nations européennes
de son statut de puissance majeure en Europe. Cependant, les guerres napoléoniennes ont
profondément marqué la mentalité allemande et la politique prussienne. Cette politique se
définira par un axe directeur : l’unification de l’Allemagne sous l’égide de la Prusse des
Hohenzollern.
I. Du Congrès de Vienne au Printemps des Peuples ( 1815-1850 ).
Le Congrès de Vienne de 1815 n’a pas grandement changé la situation allemande :
l’Allemagne est une mosaïque d’états très différents par leur composition et très hétérogènes
culturellement et religieusement (protestants luthériens et catholiques romains cohabitant
souvent dans les mêmes états, par exemple en Prusse ou en Bavière). De ces différents états,
se distinguent cinq royaumes : la Bavière, le Wurtemberg, le Hanovre (ljusqu’en 1837 au
Royaume-Uni par une union personnelle), la Saxe et surtout la Prusse qui a bénéficié du
Congrès de Vienne elle a acquis la Rhénanie, la Westphalie et la possession de la
Poméranie occidentale, la Posnanie, la Prusse occidentale lui ont été reconnues. Le Congrès
de Vienne de 1815 a surtout instauré comme structure en Allemagne, la Confédération
Germanique qui regroupe dans une alliance militaire et une confédération politique
(Bundestag à Francfort), l’ensemble des états allemands sous la présidence de l’Empereur
d’Autriche.
La Prusse s’affirme par son développement économique fulgurant notamment grâce à la
sidérurgie (Rhénanie et Silésie) et les Banques d’affaires (Rhénanie). Le Brandebourg et la
Prusse sont dominés par l’agriculture tandis que la Rhénanie et la Westphalie sont dominées
par des industries et les banques (Krupp pour la sidérurgie et Hansemann pour les banques).
Ce développement est accompagné d’une croissance de la bourgeoisie qui prend la place de
l’Aristocratie terrienne dans l’économie. L’adoption du Zollverein qui inclut dans une union
douanière à l’initiative de la Prusse, la plupart des états allemands à l’exclusion de l’Autriche
dynamise l économie prussienne. Cependant, la Noblesse reste dominante dans l’Armée et la
Haute Fonction publique. L’armée prussienne est marquée par l’impact des traditions
frédériciennes (Drill) et par les réformes entreprises par Scharnhorst (conscription).
Par ailleurs, la Kriegsakademie de Berlin permettra à l’armée prussienne d’être commandée
par les plus grands chefs de leur temps tels Von Moltke ou Roon qui sera le ministre de la
guerre de Guillaume Ier et qui participera à la réorganisation de l’armée prussienne.
Des réformes se poursuivent sous les règnes de Frédéric-Guillaume III (1797-1840) et sous
Frédéric-Guillaume IV (1840-1861). Le premier met en place une administration efficace et
très peu corrompue, le second, romantique et mystique, facilite l’émancipation des
catholiques et favorise la vie intellectuelle romantique, cependant, il entre en conflit avec les
Libéraux qui voudraient un système parlementaire. En 1847, la crise couve.
Mais si politiquement, l’Allemagne reste divisée, les guerres napoléoniennes ont fait émerger
en Allemagne, une conscience nationale et un nationalisme notamment dans les milieux
étudiants qui seront très actifs lors de la « Guerre de Libération Nationale » de 1813 face à la
France de Napoléon Ier. Ce Nationalisme est révélé par l’action des organisations d’étudiants,
les « Burschenschaften » en Octobre 1817 au château de la Wartburg en Thuringe pour y
commémorer les 300 ans de l’acte de Luther ainsi que le quatrième anniversaire de la bataille
de Leipzig remportée sur les Français. Des discours et des chants nationalistes y sont
prononcés. Des livres mal vus par les Etudiants et les symboles de la « Réaction » (la
perruque du bureaucrate et le bâton du sous-officier prussien) sont brûlés.
Suite au meurtre de l’écrivain Kotzebue qui passait pour un agent du Tsar par un ancien
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volontaire de 1813, Karl Sand, Metternich obtient de la part du Bundestag, l’interdiction des
organisations étudiantes et des organisations révolutionnaires. Dans les cercles intellectuels,
se développent sous l’influence anglaise et française, des mouvements libéraux qui réclament
des droits politiques tels que la Liberté de la Presse, la Liberté d’expression. C’est dans ce
contexte qu’intervient l’affaire de Göttingen au Hanovre. En 1837, le Hanovre quitte l’union
dynastique avec la Grande-Bretagne (la loi salique est en vigueur au Hanovre, ce qui empêche
Victoria de devenir Reine de Hanovre). Le nouveau Roi, Ernst-August décide de révoquer la
constitution libérale de 1833. Sept professeurs libéraux de l’université de Göttingen, remettent
alors leur démission et partent en exil. Ils deviendront pour toute l’Allemagne, des héros
nationaux.
1848 marque une année de transformations. En Février 1848, la monarchie de Juillet est
renversée et la République est proclamée. Sur fond de crise économique et de tensions
politiques, des rébellions organisées par les Libéraux éclatent dans l’ensemble de l’Europe à
part en Russie et en Grande-Bretagne. Inspirée par le Libéralisme, le mouvement se veut aussi
un instrument d’unification de l’Allemagne. Dans de nombreux états, notamment en Prusse, le
mouvement arrache une Constitution et un Parlement.
Par ailleurs, une guerre éclate entre Prusse et Danemark en 1848-1849 à propos de la question
du Schleswig-Holstein mais celle-ci s’achève par une paix blanche. L’Autriche, victime des
insurrections hongroises, tchèques et celle de Vienne, ne peut intervenir. François-Joseph Ier
devenu récemment Empereur d’Autriche, doit faire face à une multitude de rebellions qu’il
tente d’écraser. Profitant de cet élan, une Assemblée Nationale se réunit à Francfort.
Elle est d’emblée divisée sur ce que doit être l’Allemagne. Deux camps s’affrontent : les
partisans d’une Grande-Allemagne qui souhaitent l’inclusion de l’Autriche et les ceux
favorables à une Petite-Allemagne qui exclurait les Autrichiens. Par ailleurs, l’effervescence
politique est très forte. Les Libéraux, les Nationalistes, les Nationaux-Libéraux, les
Démocrates radicaux (d’inspiration jacobine =, les Démocrates modérés et les Socialistes
s’affrontent.Mais 1849 voit l’Autriche revenir en force grâce au ministre Schwarzenberg.
Les Parlements élus dans les différents royaumes sont dissous et les Libéraux écrasés. Le 28
Mars 1849, Frédéric-Guillaume IV est élu empereur à Francfort par l’Assemblée mais le Roi
de Prusse refuse cette couronne qu’il juge « ramassée dans la rue ». L’Assemblée se disperse
finalement sous la pression des Rois allemands. En 1850, à Olmütz, le Roi de Prusse s’incline
devant l’Empereur d’Autriche qui veut rétablir la Confédération Germanique. La tentative
d’unification de l’Allemagne en 1848 est donc un échec.
II. Vers la suprématie prussienne en Allemagne (1862-1866)
Cet échec ouvre pour la Prusse, une période de cris politique marquée par la folie du Roi qui
meurt en 1861 et est remplacé par son frère, Guillaume Ier. Des gouvernements conservateurs
se succèdent, présidés par Manteuffel. En 1862, celui-ci démissionne. Le Roi fait appel à Otto
Von Bismarck. en 1815 dans une famille issue de l’aristocratie terrienne, libéral à 20 ans,
il évolue vers le Conservatisme pour devenir en 1847, le meilleur orateur des Conservateurs.
Il entreprend une carrière de fonctionnaire qui le conduira à un poste de diplomate. Il est
représentant en 1851, de la Prusse à l’Assemblée de Francfort auprès de la Confédération
Germanique. Il devient ambassadeur à Paris puis à Saint Petersbourg. Conseiller de Frédéric-
Guillaume IV puis de Guillaume Ier, il devient premier ministre en 1862 et parvient à battre
les Libéraux. Il affiche son ambition : unifier l’Allemagne sous l’égide de la Prusse.
Rapidement, Bismarck montre son talent de diplomate. En Mars 1862, il conclue un accord
commercial avec la France de Napoléon III. Il parvient à imposer aux autres états allemands,
un accord libre-échangiste qui reprend le nom de Zollverein, il signe avec l’Autriche un
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accord économique avantageux sans pour autant l’inclure dans le Zollverein. Il soutient la
Russie lors de l’insurrection polonaise de 1863 et s’assure sou soutien. Bismarck va trouver
dès 1864, le moyen de montrer la nouvelle politique étrangère prussienne. En Novembre 1863,
le nouveau Roi danois, Christian IX rattache au Danemark, les provinces du Schleswig et du
Holstein qui n’auraient jamais dû en vertu d’accords internationaux et d’une charte être
annexés au Danemark. Bismarck saisit l’occasion et lance un ultimatum au Danemark qui
refuse.
Il s’assure l’appui autrichien. Le 1er Février 1864, la Prusse et l’Autriche déclarent la guerre
au Danemark. Malgré une résistance acharnée de la part des Danois, les Prussiens remportent
de nombreuses victoires. L’assaut victorieux de l’Ile d’Als, conduit le 1er Août 1864, le Roi
du Danemark à renvoyer le cabinet nationaliste danois et à conclure la paix. Le Holstein, le
Schleswig et le Lauenburg sont cédés à l’Autriche et à la Prusse. Malgré le désir d’une partie
de l’opinion publique prussienne qui réclame l’annexion des trois duchés à la Prusse,
Bismarck conclue avec l’Autriche l’accord de Gastein en Août 1865 qui donne
l’administration du Holstein à l’Autriche tandis que la Prusse administre le Schleswig et
achète le Lauenburg. L’Autriche redoute tout de même un partage du pouvoir en Allemagne
avec la Prusse. Bismarck souhaite exclure l’Autriche d’Allemagne. Bismarck propose la
convocation d’une assemblée constituante panallemande. L’Autriche et les états moyens
rejettent ce projet, considéré comme une tentative hégémonique prussienne. L’Autriche
demande alors à l Confédération de résoudre la question des duchés. Cet acte est une rupture
de l’Accord de Gastein qui met Vienne dans son tort. La Prusse occupe alors le Holstein.
L’Autriche demande et obtient la mobilisation de l’Armée confédérale contre la Prusse le 16
Juin 1866. Berlin annonce qu’elle considère la Confédération Germanique dissoute. La
Guerre commence.
La Prusse reçoit l’appui de 18 états d’Allemagne du Nord à part la Hanovre et la Saxe.
L’Autriche bénéficie du soutien de l’Allemagne du Sud, du Hanovre et de la Saxe. Sur le plan
européen, Bismarck s’assure par de vagues promesses de dédommagement en Belgique, de la
neutralité de la France ainsi que de celle de la Russie. Il s’allie avec l’Italie qui souhaite
obtenir la Vénétie. La Guerre se termine rapidement. Si sur le front italien, l’Autriche est
vainqueur à Custozza sur terre et à Lissa sur mer, les Prussiens triomphent des alliés de
l’Autriche à Langensalza et triomphent des Autrichiens à Sadowa le 3 Juillet 1866.
L’Autriche sollicite la paix, ce qui lui est accordé par l’accord de Prague. L’Autriche est
exclue d’Allemagne. La Confédération Germanique est définitivement dissoute et remplacée
par une Confédération d’Allemagne du Nord présidée par la Prusse et regroupant la Prusse,
ses 18 alliés et la Saxe, tandis que le traité prévoit la Constitution d’une Confédération
d’Allemagne du Sud qui ne verra jamais le jour. Sur le plan allemand, Bismarck modère les
prétentions de Guillaume Ier qui souhaite de nombreuses annexions territoriales. Il parvient
ainsi à rassurer les autres états allemands. La Prusse se contentera d’annexer le Hanovre et
une partie de la Hesse. L’Autriche cède à l’Italie, la Vénétie et doit régler ses problèmes
intérieurs, ce qui sera réglé par l’accord de 1867 qui instaure le dualisme austro-hongrois. Les
raisons de la victoire prussienne sont multiples. Elles s’expliquent par une supériorité
technique, le fusil à aiguille Dreyse à chargement par la culasse est beaucoup plus efficace
que le fusil à chargement par le canon des Autrichiens tandis que l’artillerie prussienne à
chargement par le canon assure sa suprématie sur les champs de bataille. La seconde raison
est une supériorité tactique et stratégique : les généraux prussiens, notamment Helmut Von
Moltke se distinguent par leur audace, leur efficacité, leur génie militaire. L’Autriche a
ensuite souffert du fait de n’avoir pas mis les Généraux adaptés à chaque théâtre d’opérations.
Ainsi, pour des raisons politiques, l’Archiduc Albert a été mis à la tête des troupes de Vénétie
alors qu’il est le seul à pouvoir rivaliser sur le plan tactique avec les généraux prussiens et
c’est Benedek, pourtant spécialiste des campagnes en Italie qui est char de commander
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l’Armée autrichienne d’Allemagne. La dernière raison mais pas la moindre est l’organisation
et l’importance du réseau de transport prussien notamment les chemins de fer qui sont très
développés.
L’Armée prussienne parvient ainsi à se regrouper et à s’organiser rapidement. Cette
supériorité dans de nombreux domaines a été l’élément déterminant de la victoire prussienne
face à l’Autriche. Une fois l’hégémonie prussienne en Allemagne acquise, Bismarck va se
tourner contre la France afin de réaliser l’Unité Allemande.
III. L’Allemagne vers l’unification (1866-1871)
La France avait en 1866, toutes les cartes main pour imposer sa domination en Europe,
cependant, les hésitations de Napoléon III ont fait que la France a laissé écraser l’Autriche.
La France essaie donc, encore avec le soutien verbal de Bismarck, d’acheter au Roi des
Pays-bas, le Luxembourg. Aussitôt, l’opinion publique allemande réagit avec véhémence,
accusant Napoléon III de vouloir dépecer l’Allemagne et considérant le Luxembourg comme
partie intégrante de l’Allemagne (le Luxembourg fait partie de la Confédération Germanique
jusqu’en 1866 et une garnison prussienne y est présente). Devant le risque de guerre attisé par
Bismarck, la diplomatie française parvient à rassembler une conférence qui aboutit à la
neutralité du Luxembourg. La garnison prussienne doit évacuer la forteresse du Luxembourg
qui est déclaré neutre. La Guerre est évitée de justesse. Cependant par la révélation des
ambitions françaises en Belgique, Bismarck isole un peu plus la France, notamment vis-à-vis
de la Grande-Bretagne. En 1868, cependant, un cousin de Guillaume Ier, opold de
Hohenzollern-Sigmaringen présente sa candidature au trône espagnol d’où les Bourbons ont
été chassés. L’opinion française redoute un encerclement et sur les conseils de Guillaume Ier,
Léopold refuse l’offre espagnole, malgré les efforts de Bismarck pour le placer sur le trône
espagnol.
La diplomatie française essaie d’obtenir la promesse du Roi de Prusse qui prend les eaux à
Bad Ems, de refuser toute nouvelle candidature d’un Hohenzollern. Guillaume Ier reçoit
l’ambassadeur français poliment et lui explique qu’il ne voit rien à rajouter à la déclaration de
son cousin. Voulant déclarer la guerre à la France sans prendre la responsabilité de la rupture,
Bismarck réduit le compte-rendu de l’audience à un document offensant. La « Dépêche
d’Ems » afin qu’elle apparaisse pour les Allemands comme une tentative d’humiliation du
Roi de Prusse par les Français et pour les Français que l’ambassadeur a été confronté à une fin
de non-recevoir. L’opinion publique s’enflamme et la France prend l’initiative de déclarer la
guerre à la Prusse le 17 Juillet 1870. La Prusse fait alors jouer ses alliances militaires avec les
autres états allemands du Nord et du Sud.
Les troupes allemandes regroupent plus de 1200000 hommes mais seuls environ 450000
participeront réellement à la campagne. La France compte 800000 militaires mais 350000
seront réunis au début de la guerre.
La flotte française montre sa supériorité vis-à-vis de son homologue allemande mais sur terre,
la confusion qui préside au regroupement des troupes françaises contraste avec l’organisation
due à l’utilisation intelligente du chemin de fer, des Allemands. Rapidement, les défaites se
succèdent pour les Français : Mac-mahon est battu le 4 Août 1870 à Wissembourg puis après
l’affrontement indécis de Froeschwiller, il se replie sur Châlons sur Marne. Pendant ce temps,
Bazaine est assiéavec son armée dans Metz après la défaite de Saint-Privat. Les troupes
commandées par l’Empereur et Mac-mahon se replient sur Sedan elles sont encerclées par
les Allemands. En dépit d’une défense héroïque, l’Empereur et son armée, battus, doivent
capituler le 2 Septembre 1870. Cette première partie de la Campagne montre encore les forces
prussiennes : le commandement prussien est beaucoup plus homogène et meilleur que celui
des Français. Cependant, l’infanterie française par l’adoption du fusil Chassepot en 1867 à
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chargement par la culasse est beaucoup mieux armée que son adversaire prussien. En effet, le
Chassepot montre sa supériorité sur le Dreyse à aiguille. Mais c’est l’artillerie prussienne qui
se distingue et permet les victoires prussiennes à cause de sa supériorité technique sur
l’artillerie française.
Bismarck pensait qu’avec la capture de l’Empereur, la guerre serait terminée mais le 4
Septembre 1870, les députés proclament la République. Le Gouvernement provisoire aussitôt
formé, décide de poursuivre la Guerre. Contre toute attente, la jeune République va continuer
le conflit contre la Prusse, 8 mois supplémentaires.
Durant cette seconde partie du conflit, un gouvernement de Défense Nationale mis en place à
Tours et présidé par Gambetta qui s’est enfuit en ballon de Paris assiégée depuis Septembre
1870. L’objectif est de lever des armées en province afin de libérer le territoire.
Cependant, Bazaine capitule le 28 Octobre 1870 dans Metz sans avoir pratiquement combattu,
pour des raisons politiques (il voulait jouer un rôle politique et s’opposait à la République).
Malgré quelques victoires, comme Coulmiers ou Bapaume, les troupes françaises,
enthousiastes mais indisciplinés ne parviennent pas à triompher de Prussiens, organisés et
expérimentés. L’Armée de la Loire de Chanzy et d’Aurelle de Paladines perd Orléans et Le
Mans suite à de nombreuses défaites que n’efface pas le succès de Coulmiers le 9 Novembre.
En Picardie, Faidherbe en dépit de sa victoire de Bapaume, est défait à Saint-Quentin. A l’Est,
Bourbaki remporte la victoire à Villersexel mais est battu à Héricourt. Verdun capitule mais
Belfort sous le commandement de Denfert-Rochereau résiste. Paris assiégée, tient toujours
face aux Prussiens, mais subit la famine et la maladie. De plus, le Gouvernement de Défense
Nationale se divise politiquement.
Le 18 Janvier 1871, le IIème Reich est proclamé dans la Galerie des Glaces de Versailles par
Bismarck. Guillaume Ier devient « Empereur Allemand ». L’Allemagne regroupe 4
Royaumes, 6 Grands-Duchés, 5 Duchés, 7 Principautés, 3 Villes Libres. L’Allemagne est une
fédération d’états dont les états gardent leurs souverains et leur système politique mais qui
mettent en commun, la défense, les affaires étrangères et intérieures dans le cadre fédéral, qui
sont dirigés par le cabinet impérial de Berlin. Les Lois sont votées par un parlement, le
Reichstag élu au suffrage censitaire. Le drapeau adopté est le drapeau « Noir-Blanc-Rouge ».
Le 28 Janvier 1871, un Armistice est signé entre la Prusse et la France. A Versailles, sont
signés les préliminaires de Paix le 26 Février.
Le 5 Mai 1871, la Paix de Francfort est signée : l’Allemagne nouvellement crée, obtient
l’Alsace-Moselle qui est érigée en « Territoire Libre » et la France doit payer une indemnité
de guerre de 5 milliards de francs. Une partie du territoire (21 départements) sera occupée
jusqu’à la fin du paiement de ce tribut de guerre. La guerre a coûté 130000 hommes à
l’Allemagne et 120000 à la France.
L’Allemagne a donc gagné son unification, mais à l’unification populaire voulue par les
libéraux de 1848, s’est substituée une unification par le haut, obtenue « par le Fer et par le
Sang », selon les propres mots de Bismarck. Le IIème Reich, état fédéral, est fondé suite à
trois guerres victorieuses face au Danemark en 1864, face à l’Autriche en 1866 et face à la
France en 1870-1871 et surtout grâce au génie politique et diplomatique de Bismarck qui a
permis que l’unification allemande se fasse autour et sous l’égide de la Prusse des
Hohenzollern.
L’Allemagne va alors se consacrer à la poursuite d’un développement économique fulgurant
et se lancer dans une politique de grande puissance. Cependant, la guerre de 1870-1871 laisse
entre la France et l’Allemagne, le souvenir d’une hostilité durable qui sera une des causes de
la « Grande Guerre » de 1914-1918. Le IIème Reich, né en 1871, mourra en 1918...
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