Cours de Sémiologie. Pr Bonnevialle Le 05.10.2004. 8h-10h SÉMIOLOGIE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR Enseignants : médecin rhumatologue chirurgien: orthopédiste (s’occupe des pathologies chroniques) traumatologue médecin de médecine physique Matériel : pathologie osseuse, articulaire, tendineuse, neurologique (pour les pathologies périphériques : compression, lésion de nerf) Principe : Connaître la "normalité" : anatomie Mettre en jeu du raisonnement clinique RAISONNEMENT CLINIQUE 1. SIGNES FONCTIONNELS = VOTRE ÉCOUTE Symptômes : - subjectifs ex. douleur - objectifs ex. perte de mobilité Regroupement en syndrome (lors d’une démarche intellectuelle rapide) Les signes fonctionnels sont tirés de l’interrogatoire à double sens : - Le patient va parler avec ses termes à lui (ex. "jambe" pour le membre pelvien en entier), Il utilise des termes qui ne correspondent pas aux notions précises d’anatomie : une interprétation est nécessaire. - Le médecin pose des questions : Il utilise une terminologie adaptée (parfois loin de la médecine). Il y a aussi des mots à prononcer avec discrétion ex. mort, tumeur, cancer, maladie dégénérative... Temps fondamental ; par l’interrogatoire le diagnostic est quasiment établi. 2. SIGNES PHYSIQUES = VOTRE ACTION Se distinguent de la normalité Retrouver à l’inspection, la palpation, aux manoeuvres spécifiques. Regroupement en syndrome L’inspection doit se faire dans de bonnes condition d’examens car il y a devoir de moyens mais non de résultats pour le diagnostic. 3. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES = VOTRE ORDRE (OU ACTION) - Imagerie médicale = radiologie, scanner, IRM, scintigraphie, échographie. Il faut les prescrire car la santé n’a pas de prix, mais a un coût : il est réprimandable de faire trop de radio. Il faut une hiérarchisation dans la prescription d’examens complémentaires. Attention à la demande du public (un scanner plus important qu’une radio). Et certains examens sont lourds et inconfortables pour le patient ex. RMN. - Biologie : dosages.De même il est inutile de demander trop de prises de sang : coût + examen douloureux pour le patient. 4. SYNTHÈSE = VOTRE DÉMARCHE INTELLECTUELLE Regrouper les symptômes en syndromes. Émettre des hypothèses étiologiques et les vérifier 5.TRAITEMENT = VOTRE ACTION NOSOLOGIE Étude des maladies et pathologies par articulation On distingue : - Patho aiguë post-traumatique début brutal symptomatologie immédiate intense --> DOULEUR - Patho chronique étiologies diverses progressive, évolution lente symptomatologie d’intensité variable PATHOLOGIE AIGUË 1. Fonction d’élément anatomique Fracture = interruption de la continuité d’un os. sur la diaphyse, métaphyse ou épiphyse. Luxation = perte du rapport anatomique normal entre deux surfaces articulaires. Entorse = élongation (ligament continu) ou rupture d’un ou plusieurs ligaments de l’articulation considérée. - bénigne : distension ligamentaire - grave (non maligne) : rupture du ligament Les + fréquentes : genou, cheville, cou. Rupture tendineuse = tendon se rompt lors d’effort de traction (ex. rupture du tendon d’Achille). Souvent une pathologie chronique (comme une tendinite) fait le lit pour une pathologie aiguë. 2. Fonction de l’intégrité ou non du revêtement cutané : Traumatisme fermé / ouvert L’ouverture cutanée est très péjorative dans l’évolution car risque d’infection, c’est un facteur de gravité de la lésion traumatique. Traitement : fixation externe pour consolider les fractures ouvertes car plâtrer n’est pas possible et greffe de peau parfois. PATHOLOGIE CHRONIQUE 1. Pathogénie (= physiopathologie) Post-traumatique : conséquence du traumatisme initial Ex. entorses à répétition après une entorse grave mal cicatrisée. Lésion dégénérative : usure progressive. Pathologies inflammatoires : - articulaires = rhumatisme - os = plutôt infectieuses - tendineuse = tendinite 2. Localisation osseuse, articulaire (synoviale, cartilage), musculo-tendineuse Pathologie osseuse Infection : ostéite ou ostéomyélite (en plus, cavité médullaire de l’os infectée). Rares de nos jours. Infections dues aux bactéries non tuberculeuses : staphylocoques, streptocoques (peu fréquent sur l’appareil locomoteur) Infections dues aux bactéries tuberculeuses (avant les antibiotiques, très fréquentes). Tuberculose : - de la hanche : Coxalgie, - de la colonne vertébrale : maladie de Poth, - du genou : tumeur blanche du genou. Coxalgie : littéralement "douleur de hanche" car avant presque toutes les douleurs de hanche dues à la tuberculose. Tumeur osseuse : Tumeur = localisation sur une structure anatomique d’un tissu anormal pour cette localisation. Ce tissu peut répliquer un tissu normal ou un tissu pathologique. Ex. tumeur osseuse où il peut avoir sur une zone tumorale des chondrocytes. Médecine anatomopathologiste. Si tissu normal : c’est une tumeur bénigne. Si tissu histologiquement anormal, c’est une tumeur maligne Deux gravités : - locale car augmentation de volume - générale : potentialité de dissémination = formation de métastases = tumeur secondaires = répliques à distance de la tumeur maligne par l’intermédiaire du sang. Ex. tumeur du sein (très fréquent) souvent gravité générale car il y a des métastases : carcinome du sein dans l’os : réplique de la tumeur primitive. Cancers du sein, de la prostate, thyroïde, du poumon envoient préférentiellement des métastases vers l’os (très peu de métastases dans l’os venant de cancers digestifs). Les géodes métastatiques ostéolytiques fragilisent l’os. Les tumeurs métastatiques sont en général multiples : il y en a plusieurs et sur des sites préférentiels (à cause de la circulation sanguine). Les tumeurs primitives sont en général uniques. Les tumeurs bénignes (tissu répliqué normal) : Exostose : tumeur exo osseuse : il y a des symptômes. Fibrome ossifiant : tumeur endo osseuse : pas de symptôme Chondrome : site préférentiel : épaule et genou. Symptômes : parfois douleur, compression ou rien. Sans métastase. Malignes : Irrégularités, condensation, destruction (géode : un trou dans l’os), construction. Chondrosarcome : tumeur primitive maligne d’origine cartilagineuse Ostéosarcome.