la masse protéique sans gain de force musculaire sous l'effet d'un traitement anabolisant androgénique [6]. Cette
action des androgènes anabolisants sur le muscle squelettique a conduit à évaluer les effets d'un apport exogène de
testostérone afin de prévenir l'atrophie muscu-laire d'immobilisation. Les résultats montrent que l'administration de
testostérone sur des rats immobilisés prévient la perte de poids musculaire des muscles posturaux com-me le soléaire
et augmente le poids des muscles rapides, mais ne modifie pas l'apparition des chaînes lourdes rapides de la myosine
dans le soléaire. Ces données confirment le fait que l'anabolisme protidique induit par les anabolisants androgéniques
s'exerce au dépend des protéines non contractiles. Le traitement par les androgènes ne permet pas de prévenir la
perte des protéines contractiles lentes survenant dans les muscles posturaux sous l'effet de l'immobilisation. Il a été
initialement proposé que les androgènes pouvaient exercer un effet antiglucocorticoïde en occupant leurs récepteurs
cytosoliques au niveau du muscle strié squelettique. Les résultats ultérieurs indiquent que le traitement par la
testostérone est incapable de prévenir l'atrophie induite par les glucocorticoïdes. Les études de liaison hormone
récepteur indiquent clairement que les effets de la testostérone et du cortisol s'exercent par le biais de récepteurs
mus-culaires distincts. Les travaux réalisés sur les récepteurs des glucocorticoïdes ont montré que l'activité musculaire
modulait leur activation. Ce fait a servi de support à une étude récente ayant pour but d'étudier les effets de l'activité
physique sur l'affinité de la testostérone pour des récepteurs musculaires. La liaison hormone récepteur des muscles
est augmentée par l'entraînement et diminuée par l'immobilisation. Il reste à démontrer que ces variations jouent un
rôle dans l'anabolisme des protéines contractiles résultant de l'entraînement.
Les études de la réponse endocrinienne sous l'effet d'un exercice de type entraî-nement en musculation ou en
haltérophilie convergent toutes pour mettre en évidence une augmentation de la testostérone. Elles suggèrent que 3
variables déterminent l'intensité de la réponse de la testostérone lors de ce type d'exercice, qui sont l'intensité par
rapport au maximum, le volume de la séance et la masse musculaire mise en jeu ; l'augmentation isolée ou combinée
de ces 3 paramètres amplifie la réponse de la testostérone [10, 13]. L'effet d'un entraînement prolongé en
muscula-tion sur les taux de base de testostérone est beaucoup moins homogène que l'impact d'un exercice unique.
Certains auteurs ont retrouvé une augmentation du rapport tes-tostérone/cortisol à l'issue de 20 semaines
d'entraînement en force [17] ; à l'inverse, d'autres études ne montrent aucun effet [13]. Etant donné que ces 2 études
rapportent une augmentation de la performance, il n'est pas possible d'établir une relation entre le taux de base de
testostérone et la réponse à l'entraînement. Récemment Hakkinen [18] ont montré l'existence d'une relation entre le
rapport testostérone/Te BG et la performance maximale en haltérophilie.
La plupart des études s'attachant à la réponse endocrinienne des femmes sous l'effet d'entraînement en force n'ont
pas mis en évidence d'augmentation de la testo-stérone [10].
Ces éléments indiquent que la testostérone répond de façon homogène par une élévation de sa concentration
plasmatique à l'issue d'un exercice en force, mais que cette réponse ne modifie pas les taux de base de repos et ne
joue pas un rôle détermi-nant dans l'anabolisme musculaire résultant de l'entraînement.
RÔLE DES GLUCOCORTICOÏDES SUR L'ANABOLISME MUSCULAIRE
Les exercices intenses et de courte durée élèvent les concentrations plasmatiques des glucocorticoïdes. Compte tenu
du rôle catabolique de ces hormones, il est possible de se poser la question de leur action sur la dégradation des
protéines musculaires sous l'effet de l'entraînement.
De nombreux travaux ont montré que l'hypercorticisme induit une diminution de la masse musculaire. Cette atrophie
musculaire résulte d'une négativation de la balance azotée qui porte à la fois sur une réduction des synthèses et une
augmenta-tion de la dégradation des protéines. Cette réponse est sélective du type de fibres musculaires, le
catabolisme protéique est nettement plus important au niveau des fibres rapides, les fibres lentes sont plus résistantes
à l'atrophie induite par les glucocorticoïdes alors que le myocarde présente une hypertrophie sous l'effet des