Louise Mestdagh
Marie-Pascale Allard
Amélie Collard
Marie Godeau
Vincent Daubresse
Thibaut André
Nicolas Vande Putte
Edouard Dive
Ann-Elise Mircea
Anaïs Depireux
Latin : travail sur l’épicurisme
L’éthique
Cette partie de la philosophie épicurienne nous enseigne comment accéder à la sagesse, ce qu’est le vrai bonheur
et ce que représente une vie fondée sur le plaisir.
Le bonheur épicurien
Tout d’abord il est important de faire la distinction entre « plaisir» et « bonheur ».
Le plaisir est un stade continuellement présent dans nos vies et est facilement atteignable. Il se rencontre
fortuitement et peut nuire au bonheur. Le bonheur, quant à lui, bien qu’étant essentiel car constructif pour chacun
de nous, n’est que rarement rencontré. Certains peuvent même ne jamais le connaître.
Par définition, le bonheur, une fois atteint nous place dans une situation stable. C’est un état de repos qui ne nous
lâche plus. Or l’homme n’est pas fait pour rester dans l’inaction et attendre que le reste de sa vie se passe, sans
chercher à atteindre d’autres buts. L’homme en est incapable. C’est pourquoi les épicuriens ont redéfini le sens
du mot « bonheur ». Pour eux, le bonheur ne consisterait pas à être parfaitement comblé, mais simplement à ne
pas être en situation de manque et à ne pas souffrir, c’est ce que les épicuriens appellent l’ataraxie (du verbe
« tarassô » signifiant troubler).
Mais l’ataraxie c’est quoi au juste ?
L’ataraxie, dans la philosophie d’Épicure, est un terme désignant un état de quiétude, d’absence de trouble, de
douleur, de peine et d’inquiétude. L’ataraxie est synonyme de tranquillité, d’impassibilité de l’âme qui est
devenue maitresse d’elle-même grâce à la sagesse. Aux yeux des épicuriens, l’ataraxie incarne le principe de
bonheur et est acquise par la modération lors de la recherche des plaisirs stables et non des plaisirs vains ou vides
comme par exemple la richesse ou la puissance mais aussi les délires de l’amour. L'homme doit vivre sans peur,
avec plaisir, amitié et souvenirs mais sans fausses croyances qui sont sources d'angoisse et sans douleurs
évitables.
Les désirs et plaisirs
L’épicurisme est un hédonisme, ce qui veut dire qu’il tient le plaisir comme but ultime de la vie. Mais attention,
il faut savoir que pour les épicuriens il s’agit d’un plaisir simple et modeste. Épicure ne pense pas que le plaisir
est seulement une sensation de choses qui varie d'une personne à l'autre. Il pense que si un humain est composé
de bons atomes il possède tout ce qui lui est nécessaire et jouit donc d'un plaisir dans une quiétude qu'il appelle «
constitutive ». Il parle aussi d'un plaisir cinétique qui lui est dû à un mouvement quelconque qui s'exerce sur les
atomes. Pour Épicure il faut distinguer plusieurs sortes de plaisirs. Selon lui, tout plaisir en lui-même est un bien
comme toute douleur est un mal. Cependant, tout plaisir ne doit pas être choisi, de même que toute douleur ne
doit pas être évitée. Il faut parfois pouvoir renoncer à un plaisir qui entrainerait trop de désagréments de même
qu’il faut parfois accepter la douleur afin de mieux apprécier le plaisir.
De plus, Épicure fait la distinction entre deux plaisirs :
1. Le plaisir en mouvement : ils ne durent que le temps de leur activité (par exemple
boire quand on a soif).
2. Le plaisir au repos : ce sont des états corporels et psychologiques c'est-à-dire libérés
de toute douleur afin que le bonheur soit à son comble (par exemple ne pas avoir soif,
ne pas être inquiet,…).
Il soutient donc que le plaisir est la finalité essentielle de la vie et de ce fait le bonheur mais que le bonheur ne
consiste pas dans tous les plaisirs mais bien dans le plaisir au repos.
Or comme tout plaisir est la satisfaction d’un désir, le plaisir épicurien diffère car ce n’est pas la satisfaction de
désirs impossibles ou difficiles à satisfaire. Il faut éviter toutes situations qui pourraient faire souffrir et
rechercher un plaisir stable. Et c’est là la clé du bonheur. Un bon sage épicurien saura donc faire la différence
avec prudence entre les désirs naturels (dont la satisfaction est nécessaire), les désirs naturels non nécessaires
(qu’il pourra contenter dans certains cas) et les désirs vains (qu’il convient d’oublier définitivement car ils
conduisent l’homme à sa perte).
Les désirs naturels nécessaires : appartiennent par exemple à ceux-ci : manger, boire, tout ce qui est nécessaire à
la survie de l’organisme et tout ce qui requiert le bien-être du corps, mais aussi la philosophie, indispensable au
bonheur. Ces désirs apporteraient une douleur réelle s’ils n’étaient pas réalisés.
Les désirs naturels non nécessaires : comme par exemple le désir sexuel qui peut cependant être satisfait dans
certaines circonstances (avec sagesse et surtout sans y projeter les délires de l’amour) ou encore certains désirs
esthétiques ou poétiques.
Les désirs vains : adieu les désirs de mets raffinés, les délires de l’amour, la passion voluptueuse qui nous pousse
à posséder ce qu’on ne peut posséder, … En d’autres mots, tout désir qui pourrait nous donner envie d’en vouloir
plus (la richesse, la gloire, la puissance, …). Ceux-ci nous rendraient insatisfaits et nous gâcheraient l’existence.
Grâce à cette hiérarchisation des désirs, Épicure crée donc une sagesse qui débarrasse l’homme d’une éternelle
frustration et lui permet d’accéder au bonheur puisqu’il ne s’abandonne pas à de vains désirs.
Classification des désirs selon Épicure
Désirs naturels
Désirs vains
Nécessaires
Non
nécessaires
Artificiels
Irréalisables
Pour le
bonheur
(ataraxie)
Pour la vie
(nourriture,
sommeil)
Variation
des plaisirs,
recherche de
l'agréable
Ex :
richesse,
gloire
Ex : désir
d'immortalité
Amour et amitié
Pour les épicuriens, l’amour, qui est considéré comme une source de troubles et de malheurs, est à éviter car il
n’amène pas au plaisir stable et donc à l’ataraxie.
Selon Épicure, dont Lucrèce s’est inspiré, l’amour lui-même est une physique. C'est-à-dire que tout comme le
cosmos, constitué d’atomes répondant aux lois mécaniques, les organismes humains s’échangent des particules
crochues dont résultent l’amitié et l’amour ou à l’opposé, des particules répulsives dont s’ensuivent l’antipathie
et la haine.
Ce point de vue fort matérialiste reflète que l’amour n’existe que dans la proximité de la chair. La seule forme
d’amour envisageable est donc celle n’autorisant que la proximité corporelle. Ainsi, Épicure, suivant sa notion
de la physique dit que « Le fondement de toute réalité est la sensation corporelle. ». Dans le même ordre d’idée,
Lucrèce dénonce l’amour dans le livre IV de «de rerum natura » comme étant un désir animal avant d’être un
véritable désir humain : « namque uoluptatem praesegit multa cupido ». De plus, l’amour est, selon Lucrèce,
source de désordres inutiles.
En conclusion, l’amour est un plaisir naturel mais cependant non nécessaire car il est bon par lui-même mais
peut parfois introduire plus de désagréments qu’autre chose si on le transforme en un plaisir animal excessif.
En revanche, l’amitié est un plaisir du sage, de très loin supérieure à la passion amoureuse, qui peut entraîner des
moments malheureux. Elle est reconnue par les sages épicuriens. C’est un sentiment indispensable au bonheur.
Pour Épicure, un véritable ami est quelqu’un qui permet à l’autre d’éviter tous troubles et donc d’accéder à
l’ataraxie. Ainsi le sage épicurien dit : « Parmi les choses dont la sagesse se munit en vue de la félicité de la vie
toute entière, de beaucoup la plus importante est la possession de l’amitié[]. »
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