L’ataraxie, dans la philosophie d’Épicure, est un terme désignant un état de quiétude, d’absence de trouble, de
douleur, de peine et d’inquiétude. L’ataraxie est synonyme de tranquillité, d’impassibilité de l’âme qui est
devenue maitresse d’elle-même grâce à la sagesse. Aux yeux des épicuriens, l’ataraxie incarne le principe de
bonheur et est acquise par la modération lors de la recherche des plaisirs stables et non des plaisirs vains ou vides
comme par exemple la richesse ou la puissance mais aussi les délires de l’amour. L'homme doit vivre sans peur,
avec plaisir, amitié et souvenirs mais sans fausses croyances qui sont sources d'angoisse et sans douleurs
évitables.
Les désirs et plaisirs
L’épicurisme est un hédonisme, ce qui veut dire qu’il tient le plaisir comme but ultime de la vie. Mais attention,
il faut savoir que pour les épicuriens il s’agit d’un plaisir simple et modeste. Épicure ne pense pas que le plaisir
est seulement une sensation de choses qui varie d'une personne à l'autre. Il pense que si un humain est composé
de bons atomes il possède tout ce qui lui est nécessaire et jouit donc d'un plaisir dans une quiétude qu'il appelle «
constitutive ». Il parle aussi d'un plaisir cinétique qui lui est dû à un mouvement quelconque qui s'exerce sur les
atomes. Pour Épicure il faut distinguer plusieurs sortes de plaisirs. Selon lui, tout plaisir en lui-même est un bien
comme toute douleur est un mal. Cependant, tout plaisir ne doit pas être choisi, de même que toute douleur ne
doit pas être évitée. Il faut parfois pouvoir renoncer à un plaisir qui entrainerait trop de désagréments de même
qu’il faut parfois accepter la douleur afin de mieux apprécier le plaisir.
De plus, Épicure fait la distinction entre deux plaisirs :
1. Le plaisir en mouvement : ils ne durent que le temps de leur activité (par exemple
boire quand on a soif).
2. Le plaisir au repos : ce sont des états corporels et psychologiques c'est-à-dire libérés
de toute douleur afin que le bonheur soit à son comble (par exemple ne pas avoir soif,
ne pas être inquiet,…).
Il soutient donc que le plaisir est la finalité essentielle de la vie et de ce fait le bonheur mais que le bonheur ne
consiste pas dans tous les plaisirs mais bien dans le plaisir au repos.
Or comme tout plaisir est la satisfaction d’un désir, le plaisir épicurien diffère car ce n’est pas la satisfaction de
désirs impossibles ou difficiles à satisfaire. Il faut éviter toutes situations qui pourraient faire souffrir et
rechercher un plaisir stable. Et c’est là la clé du bonheur. Un bon sage épicurien saura donc faire la différence
avec prudence entre les désirs naturels (dont la satisfaction est nécessaire), les désirs naturels non nécessaires
(qu’il pourra contenter dans certains cas) et les désirs vains (qu’il convient d’oublier définitivement car ils
conduisent l’homme à sa perte).
Les désirs naturels nécessaires : appartiennent par exemple à ceux-ci : manger, boire, tout ce qui est nécessaire à
la survie de l’organisme et tout ce qui requiert le bien-être du corps, mais aussi la philosophie, indispensable au
bonheur. Ces désirs apporteraient une douleur réelle s’ils n’étaient pas réalisés.