Conférence 2 – La monnaie, côté pile, côté face, de la domination à

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Une conférence à ne pas louper
Comprendre la crise financière, bancaire et économique,
l’origine de la dette publique, le rôle de la monnaie
Et l’intérêt des monnaies complémentaires
Avec Philippe Derudder, ancien dirigeant d’une importante PME
Le Jeudi 12 novembre 2009, à 20 heures
à St Laurent du Pont, à la salle des Arts
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De la domination à l'échange, et à la préservation de la vie sur les territoires,
comment faire de la monnaie un outil au service des êtres humains ?
La conférence sera animée par Philippe DERUDDER, fondateur de l'Association Internationale pour
le Développement des Économies Sociétales, (AISES).
Des chiffres totalement méconnus :
Sur 4000 milliards de dollars, qui constituent la masse monétaire qui circule quotidiennement dans le
monde, moins de 5% sont le résultat de l’économie réelle : le travail de l’homme dans la production de
biens et de services…
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95% sont le résultat de la spéculation financière.
Le rôle de la monnaie Quelles innovations monétaires disponibles rapidement ? La question
des monnaies complémentaires dans le monde :
La crise économique, bancaire et financière fait la une des médias depuis un an. Elle semble aussi
grave que les précédentes, et coïncide avec d’autres défis planétaires comme le changement
climatique, les effets économiques du vieillissement de la population, et la mutation technologique qui
découple la croissance de l’emploi.
Que peuvent faire les Etats, les entreprises, et les citoyens eux-mêmes, pour éviter d’être entraînés
dans un sentiment d’impuissance et la débâcle économique ?
De multiples raisons ont été invoquées pour expliquer le séisme de la crise bancaire et financière
depuis un an, mais jamais celle du système monétaire lui-même, alors qu’il montre de graves signes
de dysfonctionnement, mais nous sommes pourtant prêts à nous ruiner pour essayer de le reconstruire
à l’identique.
Au cœur de ces crise économique, financière et bancaire qui affectent le monde de façon croissante,
générant de graves dégâts humains et écologiques, la question des monnaies complémentaires est
plus que d’actualité.
Bernard Lietaer, ancien responsable pour la banque centrale belge, de la mise en œuvre de l’euro,
et simultanément président du système belge de paiement électronique, il s’est spécialisé dans les
monnaies complémentaires. Il en a dénombré pas moins de 3000 à 5000 dans le mondealors que
seulement 300 étaient identifiées au début des années 1990.
Bernard Lietaer dénonce les représentations que nous avons d’un système financier considéré comme
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Sources :
Le futur de la monnaie : Bernard Lietaer
Le capitalisme total : Jean Peyrlevade
Le temps des turbulences : Alan Greenspan
L’illusion néo libérale : René Passet
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immuable et établi. Il n’a trouvé aucun cours d’économie évoquant l’hypothèse d’un système monétaire
différent de celui que nous possédons…malgré les fragilités de ce dernier... et le développement rapide
de monnaies complémentaires dans le monde.
Deux types de monnaies complémentaires sont à identifier : des monnaies à vocation économiques et
des monnaies à vocation sociale. Certaines expériences existantes maillent les deux vocations.
Bernard Lietaer est l’auteur d’un ouvrage qui a été édité en décembre 2008. Il intervient dans différents
pays du monde sur le sujet.
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En Europe, des monnaies régionales se développent, au côté des monnaies officielles. C’est le cas
en Allemagne avec le réseau REGIO qui, depuis 2003, en compte déjà 28 opérationnelles, et 35
autres sont en cours de création…En Belgique, une autre s’est mise en place depuis 15 ans. En Italie,
une expérience s’est mise en place dans un Parc Naturel Régional, etc
Le modèle le plus ancien fonctionne paradoxalement à côté de chez nous, en Suisse, depuis 1934,
avec une seconde monnaie, le WIR, utilisée par un quart des entreprises suisses (75 000 PME).
James Strodder, professeur d’économie américain, qui a réalisé une étude sur l’impact du WIR, a
démontré que la stabilité de l’économie suisse, sa grande capacité de résilience par rapport aux
économies voisines, s’explique par l’existence de cette monnaie complémentaire. En cas de secousse
bancaire et financière ou de période de récession, lorsque les crédits bancaires deviennent plus
difficiles à obtenir, l’activiWIR augmente significativement. Ce mécanisme de régulation permet aux
entreprises participantes de maintenir leur volume d’affaires et d’emploi.
Sept villes européennes devraient lancer un projet Interreg (dispositif européen) dont le but est de
créer une monnaie favorisant la taxe carbone. Le gouvernement de la région Flandres en Belgique
porte sur la création d’un éco système de monnaies complémentaires. A Gand, ville pilote du projet
flamand, entre trois et cinq monnaies seront introduites, qui utilisent le même système de paiement,
mais qui ont chacune des rôles spécifiques.
En France, à Villeneuve sur Lot, une expérimentation locale se met en place depuis six mois avec un
collectif citoyen. L’expérience vise à renforcer l’économie locale, rendre lisible des circuits
économiques locaux pour faciliter les échanges avec des producteurs locaux, et initier une vraie
réflexion sur les alternatives monétaires pour préserver la vie sur leur territoire, ainsi que les liens entre
les gens.
Ailleurs dans le monde, deux exemples : Au Japon, une expérience de monnaies
complémentaires, le Furei Kippu permet de réduire le problème financier posé par le vieillissement de
la population, l’un des défis majeurs de l’humanipour la prochaine décennie. Aux USA, et dans le
monde, se sont développés des réseaux de Time Dollars, qui permettent de répondre aux besoins non
satisfaits par le système de monnaie officielle.
Au Brésil, plus de 150 banques à double monnaie ont été lancées ces six derniers mois afin de
résoudre les problèmes sociaux.
Dans ces perspectives, les monnaies gionales apparaissent comme des outils efficaces de
développement et de préservation de la vie sur les territoires, sans pour autant exclure la
mondialisation. Dans l’histoire, souvent les pays ont fonctionné avec une double monnaie : une
monnaie officielle et une monnaie locale…Une monnaie complémentaire est une manière de construire
un pont entre des besoins sans réponse et des ressources inexploitées.
Philippe Derudder, qui anime la conférence du 12 novembre, est aussi l’un des spécialistes des
mécanismes monétaires, et des monnaies complémentaires dans le monde.
Son parcours fait de lui, un homme de terrain qui sait ce que veut dire gérer une entreprise. En effet, il
a été dirigeant pendant 20 ans, d’une importante PME dans le domaine du transport international avec
350 salariés.
Il n’a pu se résoudre à accepter misère, pollution, pillage des ressources de la planète, dégradation
des conditions de travail et de vie…comme prix à payer pour garantir une croissance économique
présentée comme seule issue possible. En 1992, il démissionne de toutes ses fonctions.
La richesse de son raisonnement, ancré dans la réalité économique quotidienne, fait de lui, un homme
d’exception pour mieux comprendre les rouages monétaires auxquels personne n’est vraiment initié, ni
les élus, ni les entreprises, ni les citoyens. Cet état de fait nous place en situation d’impuissance pour
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Le futur de la monnaie : Bernard Lietaer
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tenter de trouver des solutions réellement innovantes et répondre aux besoins.
Auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages
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, Philippe Derudder est remarquable pour sa quali
pédagogique qui rend très accessible la compréhension et le débat pour le citoyen lambda.
Les expériences qui découlent de ses choix l’amènent à comprendre que misère et abondance ne
dépendent que de notre façon de penser et que le défi individuel et collectif que nous avons à relever
est de passer de la « conscience de rareté » héritée du passé, à une « conscience d’Abondance »
restant à incarner. Le passage à cette conscience est au cœur des conférences et des séminaires
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proposés par « l’Homme en Devenir », cabinet de formation ouvert au lendemain de sa mission, et
des ouvrages qu’il a écrits.
Ce qui se cache derrière la monnaie…
Sait-on bien ce qui se cache derrière nos pièces de monnaies ? La convertibilité du dollar avec l’or a
été abandonnée en 1971.
Depuis 1971, la monnaie n'a plus de valeur matérielle. Elle n'est plus rare, et n'existe que si l'on
décide de la faire exister. Ce changement est passé inaperçu aux yeux du grand public, resté sur la
représentation classique de l'argent. En réalité, la monnaie moderne est potentiellement infinie en
quantité, mais sa création dépend de la volonté de quelques uns. Autrefois aux mains de la puissance
publique, le privilège de création monétaire a été abandonné au système bancaire privé en 1974.
La question de la dette publique s’inscrit dans les rouages monétaires, et les changements de règles
qui se sont mis en place depuis 1971, puis 1974, à l’heure où la France était encore peu endettée.
Philippe Derudder précise : le calcul du montant des intérêts cumulés dans " la dette des
administrations publiques", en ayant pris pour hypothèse un taux moyen de 5% depuis 1980, débouche
sur la conclusion suivante: " Entre 1980 et 2004, la dette a augmenté de 861 milliards d'euros, lesquels
sont répartis en 211 milliards d'euros de nouveau capital emprunté et 650 milliards d'euros d'intérêts
(...) Si nous n'avions pas eu à emprunter cette monnaie sur un marché monétaire, la dette cumulée ne
serait que d'environ 417 milliards d'euros à fin 2004, au lieu de 1067". Et de ….141 milliards annoncés
en 2009…
Le rôle de la monnaie n'est donc pas neutre. Elle a une influence sur nos vies quotidiennes, et des
répercutions sur le développement de nos sociétés et de nos territoires locaux. Alors que la monnaie
surabonde ici, elle manque dramatiquement là. L'inondation d'un coté et le désert de l'autre n'ont
jamais été propices à une belle récolte.
Alors, comment prétendre promouvoir un développement économique plus durable si l'outil d'échange
sur lequel repose cette économie nous échappe ? Et si la monnaie, plutôt que de limiter les
hommes, devenait l'alliée de leur réalisation ? Et si les citoyens étaient au coeur du changement,
s'ils se donnaient collectivement les moyens d'agir ?
Philippe Derudder a exploré cet inconnu qu'est l'argent et s'est intéressé à des systèmes de monnaies
complémentaires comme moyen de restaurer les communautés dans leur puissance de réalisation et
de contribuer à remettre la monnaie au service des hommes et de la sauvegarde de la planète.
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- Ouvrages de Philippe Derudder :
La renaissance du plein emploi, paru chez Guy Trédaniel Editeur, en 1996
Les aventuriers de l’abondance, chronique d’un village qui défie le pouvoir, l’argent, la peur, paru chez Yves Michel,
en 1999
Rendre la création monétaire à la société civile, paru chez Yves Michel, en 2005
Les 10 plus gros mensonges sur l'économie, pour les éditions Dangles en 2007
La dette publique, une affaire rentable, pour les éditions Yves Michel en 2008
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Si vous êtes intéressés pour organiser une rencontre ou un séminaire pour mieux comprendre ou approfondir
ces notions, contacter : d[email protected] ; (ou localement : marilyne.m[email protected])
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