
Service de presse de Travail.Suisse – No 2 – 14 février 2005 – Marché du travail
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l’emploi. De ce fait, les problèmes liés aux places d’apprentissage sont accentués, dans
leur ensemble, au moment de l’entrée sur le marché régulier de l’emploi, indépendam-
ment de la situation conjoncturelle. Le thème de l’intégration des jeunes dans la vie active
continuera d’occuper la Suisse au cours de la prochaine décennie.
Composantes structurelles. La population suisse soutient la structure du système dual de la
formation professionnelle, c’est-à-dire l’association de la formation à l’école et dans
l’entreprise. Ce système dual de formation est fondé sur le pacte conclu avec l’économie
qui s’engage à offrir aux jeunes un nombre suffisant de places d’apprentissage et de for-
mation. Ce sont en particulier les entreprises et les partis bourgeois qui souhaitent main-
tenir le système dual de la formation; c’est donc à eux aussi qu’incombe la responsabilité
de créer suffisamment de places d’apprentissage, en cette période de crise du chômage
des jeunes.
Difficultés diverses au moment de l’entrée sur le marché de l’emploi
On distingue fondamentalement deux classes d’âge chez les jeunes au chômage qui doi-
vent affronter des difficultés spécifiques au moment d’entrer sur le marché de l’emploi.
Les 15 à 19 ans - Passage de l’école à l’apprentissage. Le taux de chômage des 15 à 19 ans, soit
3,3 pour cent, n’a jamais été aussi élevé. Les années à forte natalité se répercutent mainte-
nant sur le marché des places d’apprentissage. La création de quelque 1'500 places
d’apprentissage au cours des trois dernières années est insuffisante, tant s’en faut. Les
offres de passerelles (10e année de scolarité) se révèlent être des voies d’attente, coûteuses
et insuffisamment orientées sur les capacités spécifiques et sur la future orientation pro-
fessionnelle de jeunes souvent fatigués de l’école.
Pour le passage à l’apprentissage, les principaux acteurs sont les écoles, les conseillers
d’orientation professionnelle, mais aussi les entreprises formatrices et les offices canto-
naux du marché du travail. C’est par eux qu’il faut commencer en améliorant la coordina-
tion.
Les 20 à 24 ans - Passage de la formation professionnelle au marché régulier de l’emploi. En 2004,
le taux de chômage chez les 20 à 24 ans a atteint une moyenne de 6,2 pour cent, ce qui
représente un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis 1993. Cela est choquant compte tenu
de la vigoureuse situation économique et des excellents profits des entreprises. A
l’évidence, l’économie n’est pas prête à intégrer dans le marché de l’emploi ces jeunes
gens qui ont reçu une formation. Les entreprises risquent ainsi de perdre un précieux ca-
pital humain, ce que l’économie suisse ne peut pas se permettre. Compte tenu du vieillis-
sement de la population dans nos sociétés, nous avons besoin de toute urgence de ces
actifs. L’économie et les offices du marché du travail sont les principaux acteurs au mo-
ment du passage sur le marché régulier de l’emploi. Il s’agit de lancer un appel aux entre-
prises afin qu’elles assument leur responsabilité en matière de politique sociale et qu’elles
engagent des jeunes.