leur âge pendant l’insurrection.
Cette salle veut aussi montrer que la ville prise sous le feu des combats était pour les enfants
une réalité implacable, sans doute encore plus terrible pour eux que pour les adultes. Les
fusillades, les bombardement quotidiens, la nécessité de se terrer dans les caves, tout cela était
pour eux incompréhensible, semant la mort et l’effroi…
« Sauvez les enfants, les nôtres, les vôtres, les enfants polonais, les enfants de Varsovie ! »
Telle est la devise des insurgés. Dès les premiers jours sont mis en place des cuisines et des dépôts
de lait en poudre et d’aliments pour bébés et enfants en bas âge. Tous unissent leurs efforts pour
protéger les enfants de la cruauté de la guerre.
On commence par leur interdire d’approcher des zones de combat. Tout est fait pour
sauvegarder les apparences d’une vie normale : on organise des spectacles de marionnettes, des
jeux et des divertissements ; on distribue aux enfants des illustrés, comme Jawnutka ou Dziennik
Dziecka, Le Quotidien de l’Enfant, qui leur permettent de se réfugier un court instant dans le
monde des rêves et de l’imagination.
Mais certains enfants n’observent pas les événements que de loin. Beaucoup d’entre eux
aident les insurgés à leur manière. De très jeunes gens, âgés d’à peine dix ou douze ans, souvent
sans famille, veulent apporter leur pierre à la victoire. Dès les premiers jours d’août, naît la Poste
de Campagne des Scouts. Chaque jour voit croître les rangs des porteurs de messages et des guides
qui circulent dans les égouts. Il leur est interdit de se battre, mais personne ne peut les empêcher
de transporter colis de nourriture, bouteilles incendiaires ou messages. La Salle du Petit Insurgé est
dédiée au caporal Witold Modelski, nom de guerre « Warszawiak », qui fut à l’âge de douze ans le
courrier des bataillons « Gozdawa » et « Parasol ». Benjamin des insurgés, décoré de la Croix des
Valeureux pour sa bravoure et son courage, il fut tué le 20 septembre 1944 en défendant l’une des
dernières poches de résistance dans le quartier de Czerniaków.
Dans la salle du Petit Insurgé, les enfants ont le droit de toucher la plupart des objets. Mais
certains de ces objets, uniques, sont protégés par des vitrines, comme cette prière qu’une fillette de
huit ans a écrite pour son Père qui partait rejoindre les insurgés. Très ému, celui-ci a glissé le
papier dans son portefeuille qu’il portait dans sa poche de poitrine gauche. Il est sorti vivant de