SOUTENANCE A CRETEIL

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SOUTENANCE A CRETEIL
UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
******************
ANNEE
2010
N°
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT
DE
DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Médecine Générale
-----------Présenté(e) et soutenu(e) publiquement le :
à : CRETEIL (PARIS XII)
-----------Par TOSUN Jérôme
Né(e) le
26 Avril 1980
à IVRY SUR SEINE
------------TITRE : ETUDE DE L’AUTONOMIE DES PATIENTS HEMIPARETIQUES AU
STADE CHRONIQUE D’UN ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL EN
MEDECINE GENERALE.
DIRECTEUR DE THESE :
LE CONSERVATEUR DE LA
Pr Jean-Michel GRACIES
BIBLIOTHEQUE
Signature du
Directeur de thèse
Cachet de la bibliothèque
universitaire
2
REMERCIEMENTS
A mes parents Ani et Hosep TOSUN, à mes frères Armand et Stéphane. Merci pour votre
soutien et votre écoute, sans vous je ne serais pas là aujourd’hui.
A Laëtitia, pour son amour et sa patience.
Au Professeur GRACIES, qui grâce à ses qualités professionnelles et humaines, m’a permis
de réaliser cette thèse.
3
I- INTRODUCTION
5
II- GENERALITES
7
A- RAPPELS PHYSIOPATHOLOGIQUES ET CLINIQUES
CONCERNANT LA REEDUCATION
7
B- INTERETS DE LA REEDUCATION DANS L’HEMIPARESIE
1- Revue générale de la littérature
2- Effet de l'intensité du traitement
3- Traitement à domicile
4- Date de début de la rééducation
5- Comparaison de différentes techniques
6- Prise en charge par la sécurité sociale en France
7- Prise en charge par le médecin généraliste
8
8
10
11
11
12
13
13
III- MATERIEL ET METHODES
15
A- RECUEIL DES DONNEES
1- Indice de Barthel
2- Fiche de consentement (Annexe 2)
15
15
16
B- CRITERES D’INCLUSION
17
C- CRITERES D’EXCLUSION
17
D- METHODES D’ANALYSE DES DONNEES
17
IV- RESULTATS
18
A- ETUDE DE LA POPULATION
18
B- RESULTATS : BARTHEL ET VITESSES DE MARCHE
21
C- ETUDE DES SEANCES DE KINESITHERAPIE
23
D- AVIS SUBJECTIFS CONCERNANT L’AMELIORATION DE
L’AUTONOMIE
24
4
V- DISCUSSION
24
A- EFFICACITE DE LA KINESITHERAPIE SUR
L’AUTONOMIE
24
B- INTERETS ET LIMITES DE L’ETUDE
26
VI- CONCLUSION
29
ANNEXE 1
30
ANNEXE 2
31
ANNEXE 3
32
BIBLIOGRAPHIE
34
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Caractéristiques de la population étudiée
18
Tableau 2 : Caractéristiques générales des accidents vasculaires cérébraux
20
Tableau 3 : Résultats de la vitesse de marche et de l’indice de Barthel
22
5
I- INTRODUCTION
Dans les pays occidentaux, l’accident vasculaire cérébral est la première
cause d’invalidité acquise, la deuxième cause de démence et la troisième cause de
décès. 78 % des patients vivant au domicile avant l’AVC y sont revenus six mois plus
tard avec, dans les faits, une prise en charge au quotidien de l’hémiparésie par le
médecin généraliste. Un traitement de kinésithérapie est souvent prescrit aux
patients plus de 6 mois après l’accident vasculaire cérébral, mais l’efficacité d’un tel
traitement est peu documentée.
La fréquence, la gravité, et le coût des accidents vasculaires cérébraux (AVC)
en font un problème de santé publique considérable. Les estimations effectuées à
partir du registre de Dijon (Lemesle 1999 (23)) et des registres d’autres pays
développés (Hankey 1999 (10), Thorvaldsen 1995 (35) Asplund 1995 (3)) suggèrent
que chaque année en France, environ 120 000 personnes sont victimes d’un AVC,
dont schématiquement 30 000 vont mourir dans les jours ou mois qui suivent, 60 000
vont garder un handicap de sévérité variable et 30 000 vont récupérer sans
séquelles. Parmi les survivants, 50 % vont avoir une dépression dans l’année, 25 %
seront déments dans les 5 ans qui suivent et 40 % seulement des actifs reprendront
leur travail (Kapelle, 1994 (19), Sacco 1997 (29)).
La prise en charge chronique est souvent gérée par le médecin généraliste.
La plupart des patients voient leur travail de rééducation arrêté, ou converti en une
rééducation dite «d’entretien», lorsqu’il est estimé qu’ils «ne progressent plus».
Il n’est pas prouvé que cette prise en charge est en adéquation avec l’état
actuel des connaissances sur le potentiel de récupération motrice dans la parésie
spastique.
Compte tenu de leur fréquence et de la gravité de leurs séquelles, les AVC
sont parmi les affections les plus coûteuses. Le coût pour le système de soin est
estimé à environ 70 000 dollars US comme coût direct moyen pour les soins d’un
premier AVC jusqu’au décès dans les pays scandinaves (Asplund 1993 (2)), allant
6
jusqu’à 225 000 dollars US si l’on prend en compte la perte de productivité (Taylor
1996 (34)). De plus, le vieillissement de la population laisse envisager une
augmentation de coûts hospitaliers de 1,5 % par an (Isard et al.1992 (15) ; Bergman
et al 1995 (5)).
L’amélioration de la prise en charge des AVC, notamment de leur rééducation,
constitue donc un impératif majeur de santé publique car une prise en charge
ambulatoire permettrait un coût moindre pour le système de soin, avec une efficacité
au moins équivalente. Si le coût de prise en charge d’une rééducation d’un AVC par
auto-entraînement est inférieur à une prise en charge par kinésithérapie tout en
améliorant l’autonomie des patients, alors l’auto-entraînement pourrait devenir la
référence en matière de rééducation.
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’autonomie des patients AVC
hémiparétiques recrutés entre 6 et 24 mois après l’accident, après 3 mois de
rééducation ambulatoire, suivant des critères validés. Un programme de rééducation
sur 3 mois débuté entre 6 et 24 mois après l’AVC peut-il améliorer l’autonomie des
patients AVC hémiparétiques ?
Des études récentes ont démontré que même après la phase aiguë, une
rééducation pluridisciplinaire peut conduire à une amélioration des déficits
fonctionnels, par exemple sur la mobilité et la vitesse de déplacement du patient
hémiparétique.
L’hypothèse de l’étude est que la kinésithérapie au long cours améliore le
score d’autonomie Barthel et la vitesse de marche sur 10 mètres des patients AVC
hémiparétiques au delà de 6 mois après l’AVC.
7
II- GENERALITES
A- RAPPELS PHYSIOPATHOLOGIQUES ET CLINIQUES
CONCERNANT LA REEDUCATION
Le but de toute rééducation est de diminuer les effets délétères de la lésion
organique sur les activités personnelles et sociales, pour permettre au patient un
mode de vie le plus libre possible.
La raison principale du handicap résiduel d’un AVC réside dans la capacité de
régénération limitée du cerveau humain. Cependant, de nouvelles découvertes
concernant la réorganisation fonctionnelle du cerveau démontrent que celle-ci et la
récupération fonctionnelle peuvent être améliorées par une rééducation active. De
nouvelles études cliniques ont démontré qu’un traitement spécifique et répétitif
pouvait permettre une récupération plus rapide et plus complète des fonctions
lésées. Il a semblé important que les fonctions puissent être apprises dans un cadre
le plus proche possible de la vie quotidienne (Bamford J 1990 (4), Schneider W 1998
(31)).
L’effet dépend de l’intensité du traitement de rééducation, selon le moment de
début de la prise en charge : un début précoce après l’accident (après 1 à 2
semaines) permet une récupération fonctionnelle meilleure et plus rapide. Alors que
dans la phase aigue, une récupération fonctionnelle est à attendre dans les
structures cérébrales non encore irréversiblement atteintes (dans la pénombre
ischémique et dans l’oedème périfocal), à la phase chronique de l’AVC, il y a dans le
cerveau définitivement lésé une perte de fonction complète (Paolucci 1996 (27)).
Par ailleurs, des zones fonctionnelles associées seraient également
impliquées (Witte 1998 (42)). Après une lésion cérébrale focale des changements
péri-lésionnels se produisent au niveau de l’activité de neurotransmetteurs, avec
notamment une diminution des récepteurs GABA, ce qui conduit à une
8
hyperexcitabilité dans ces régions ( Liepert 1999 (24) ; Nudo 1996 (25)). Ces effets
ont été démontrés dans des modèles animaux quelques jours après l’événement
ischémique et peuvent durer plusieurs mois (Cohen L.1998 (7)).
L’activité perturbée des neurotransmetteurs semble aussi être une condition
pour la réorganisation fonctionnelle du cerveau : ainsi peuvent s’établir de nouvelles
connections synaptiques dans les régions atteintes et associées, qui pourront
ensuite partiellement restaurer les fonctions perdues. Cette réorganisation
fonctionnelle ne se produit que lors d’un entraînement spécifique et intensif de ces
fonctions (Chollet F 1991 (6)).
En cas d’activation insuffisante, il peut se produire une perte additionnelle de
fonction dans les aires cérébrales. Ainsi, il a été démontré que pendant le processus
de récupération, les fonctions de zones lésées sont reprises par des zones proches
ou associées, voire controlatérales (Hesse S 1995 (11)).
B- INTERETS DE LA REEDUCATION DANS L’HEMIPARESIE
1- Revue générale de la littérature
L'effet de la rééducation dans l’hémiparésie semble globalement réel, mais
d'une importance modérée. Dans une méta-analyse sur 36 essais cliniques, portant
sur 3717 patients vasculaires, Ottenbacher & Jannell (1993 (26)) ont trouvé un effet
de taille moyenne de 0,40, signifiant qu'un patient rééduqué progressait en moyenne
mieux que 65 % des patients non traités.
Cet effet était plus important si la rééducation était débutée précocement
(corrélation significative entre la taille de l'effet et le délai depuis l'accident
vasculaire : r = -0,32). Il était également plus important chez les patients jeunes
(corrélation avec l'âge : r = - 0,41). L'effet de la rééducation dépendait aussi du type
de variable considérée. Il était particulièrement important sur l'autonomie dans les
actes de la vie quotidienne et sur les fonctions visuo-perceptives.
9
L'effet était moins notable sur les variables motrices, cognitives ou
langagières. Un résultat important de ce travail était la constatation d'une variation
significative de la taille de l'effet, en fonction de la méthodologie de l'essai et du
mode de recueil des données. Si le recueil des données était réalisé en aveugle,
l'effet était significativement inférieur (0,34) à celui observé en situation non aveugle
(0,51).
De plus, les essais de type pré-expérimental, ne comprenant qu'un seul
groupe, avec une comparaison avant/après thérapie, et les essais quasi
expérimentaux, ne comportant pas de randomisation des sujets (par exemple
comparant deux groupes traités dans deux centres différents), obtenaient des effets
significativement plus importants que les essais expérimentaux vrais, basés sur une
randomisation des individus.
Enfin, une interaction était constatée entre le mode de recueil des données et
le schéma expérimental : en cas de recueil aveugle des données, la taille de l'effet
ne dépendait pas du type de protocole utilisé, avec ou sans randomisation des
sujets ; en revanche, ce protocole devenait important si les données n'étaient pas
obtenues en aveugle. On peut supposer qu’en l'absence d'un véritable schéma
randomisé, un recueil des données en ouvert a pu introduire un biais préférentiel de
l'examinateur en faveur du traitement évalué. Cela souligne l'importance du recueil
aveugle des données surtout dans un schéma non randomisé.
Plusieurs travaux ont montré que les patients traités en unités de rééducation
spécialisée avaient une meilleure évolution que des patients pris en charge en
service non spécialisé.
Le bénéfice portait sur une meilleure indépendance dans les actes de la vie
quotidienne, une durée de séjour à l'hôpital plus courte et un taux de retour à
domicile plus élevé (Kalra et al., 1993 (16)). Toutefois, les résultats de cette étude
suggéraient que l'effet du centre spécialisé était limité aux cas de gravité modérée.
Un travail plus récent du même groupe (Kalra & Eade, 1995 (17)) a montré
que, même en cas d'hémiparésie sévère, un bénéfice pouvait être obtenu dans une
10
unité spécialisée (taux de mortalité plus bas et durée de séjour à l'hôpital plus
courte). Cela souligne l'importance de ne pas exclure des patients des programmes
de rééducation sur la base d'une atteinte trop sévère. Indredavik et ses
collaborateurs (Indredavik et al.(12), 1998 ; Indredavik et al.(13), 1999 ; Indredavik et
al.(14), 1997) ont récemment étudié le devenir à long terme (jusqu'à 10 ans) de
patients répartis initialement de façon randomisée, soit en centre spécialisé, soit en
médecine générale. Ils ont constaté une différence significative en faveur du centre
spécialisé pour la mortalité, le maintien à domicile, l'indépendance pour les activités
élémentaires et élaborées de la vie quotidienne, ainsi que pour une échelle de
qualité de vie. Dans cette étude, l'effet du centre spécialisé n'était toutefois pas
uniquement dû à la rééducation, car celui-ci incluait également la prise en charge à
la phase aiguë.
Ces données convergent pour suggérer qu'une prise en charge dans une
équipe pluridisciplinaire spécialisée et organisée spécifiquement pour la rééducation
de l'hémiparésie vasculaire est supérieure à celle proposée dans une structure non
spécialisée. L'origine de cette différence reste discutée : de nombreux facteurs sont
susceptibles d'intervenir, tels que la nature des traitements, mieux coordonnés et
plus orientés vers la récupération de l'autonomie, une meilleure prévention des
complications, une plus forte motivation des thérapeutes, un meilleur soutien psychosocial du patient et de sa famille.
L’intensité de la rééducation peut être un autre élément d’amélioration de
l’autonomie, ce qui a été peu abordé dans la littérature jusqu’à présent.
2- Effet de l'intensité du traitement
Kwakkel et al (1997) (21) ont analysé neuf études portant sur 1051 patients
dans une méta-analyse sur ce sujet. Un effet modéré mais statistiquement significatif
de l’intensité du traitement a été constaté. La taille de l'effet (différence entre
traitement intensif et non intensif) était de 0,28 pour les scores d'autonomie dans les
actes de la vie quotidienne. Toutefois, les auteurs signalaient plusieurs biais
méthodologiques dans certaines des études retenues.
11
Une étude randomisée récente (Kwakkel et al 1999 (22)) a montré qu’un
traitement intensif focalisé, soit sur le membre supérieur, soit sur le membre inférieur,
permettait d’obtenir une meilleure efficacité thérapeutique, spécifique de la fonction
particulièrement entraînée.
3- Traitement à domicile
Quelques études ont comparé un traitement à domicile avec une prise en
charge en hôpital de jour. Young & Forster (1992) (43), ont ainsi réalisé une étude
randomisée sur 108 patients, qui a conclu en faveur de la kinésithérapie à domicile.
Les patients traités chez eux récupéraient plus souvent les déplacements en dehors
du domicile et la capacité à monter les escaliers.
D'autres études plus récentes ont également montré qu'une prise en charge
organisée à domicile pouvait être efficace, avec toutefois le risque de faire peser sur
les proches un fardeau plus important (Anderson et al., 2000 (1)). Néanmoins, une
étude récente a conclu en faveur de la prise en charge hospitalière, au moins en
phase précoce (Kalra et al., 2000 (18)).
L'efficacité de la rééducation à domicile dépend de la possibilité d'y apporter
une prise en charge coordonnée multidisciplinaire, d'une qualité comparable à celle
que peuvent recevoir les patients à l’hôpital. Ainsi, Walker et al. ont montré
récemment dans une étude randomisée, l'intérêt de réaliser une rééducation
ergothérapique à domicile (Walker et al., 1999(41)).
4- Date de début de la rééducation
Peu d'études ont été consacrées à ce sujet. Sunderland et al. (1994 (32);
1992 (33)) ont réalisé une étude randomisée sur 132 patients à propos de l'efficacité
d'une rééducation intensive précoce, ciblée sur le membre supérieur, sur six mois.
Au terme de la rééducation, une amélioration significative était constatée chez les
patients traités. Malheureusement, cet effet disparaissait sur l'évaluation de suivi à
12
un an. La méta-analyse d'Ottenbacher et Jannell (1993) (26) concluait aussi à
l’efficacité supérieure d’une rééducation débutée précocement. Une étude contrôlée
récente va également dans ce sens (Paolucci et al., 2000 (28)). Les auteurs ont
montré que les patients débutant la rééducation dans les 20 premiers jours
répondaient mieux au traitement que ceux dont la rééducation débutait plus
tardivement. La question de l'utilité d'une rééducation tardive est parfois posée.
Il semble qu'un traitement même tardif puisse entraîner une amélioration.
Wade et al. (1992) (38) ont réalisé une étude randomisée en cross-over sur 94
patients soumis durant trois mois à une rééducation spécifique de la marche plus de
deux ans après l'accident vasculaire. Le traitement entraîna une amélioration
significative de la vitesse de marche. Toutefois, l'effet disparut après l'arrêt du
traitement. Cette étude souligne l'importance du maintien de la prise en charge,
même à un stade tardif.
5- Comparaison de différentes techniques
Quelques études ont cherché à comparer différentes techniques de
rééducation. La plupart ont porté sur des groupes de taille modeste, et ont eu des
résultats négatifs. Récemment, certaines techniques spécifiques semblent avoir fait
la preuve d'une certaine efficacité, tels que le bio-feedback par électromyographie,
ou la rééducation de la marche avec support partiel du poids du corps et tapis roulant
(Hesse et al (11)., 1995; Visintin et al., 1998(37)). Visitin et al. (1998)(37) ont étudié
100 patients répartis de façon randomisée en deux groupes, l'un recevant une
rééducation de la marche sur tapis roulant avec support partiel du poids du corps,
l'autre sans support du poids du corps. Après un entraînement de 6 semaines, les
paramètres de marche étaient significativement supérieurs dans le groupe avec
support. L'efficacité se maintenait sur l'évaluation de suivi trois mois plus tard.
13
6- Prise en charge par la sécurité sociale en France
Les aides financières et administratives sont prises en charge à 100% par la
sécurité sociale, l'AVC faisant partie des 30 Affections de Longue Durée. Seuls les
soins liés à l'AVC sont pris en charge par la sécurité sociale.
Le médecin traitant doit fournir un arrêt de travail : en ce qui concerne les
indemnités journalières, elles sont calculées sur la base du salaire et versées par la
caisse d'assurance maladie.
Seuls les patients de moins de 60 ans peuvent bénéficier d’une pension
d’invalidité. Celle-ci peut être attribuée automatiquement après les trois ans de
versements d'indemnités journalières, à la suite de la demande du médecin traitant
(formulée à l'aide d'un certificat médical et du formulaire CERFA n° 50531 adressé
au médecin conseil de la sécurité sociale).
L’Allocation Adulte Handicapé (AAH) est financée par l'état, et versée par la
sécurité sociale aux sujets de moins de soixante ans selon les conditions de
ressources. Après 60 ans l'allocation est remplacée par une pension de retraite ou
un avantage vieillesse.
7- Prise en charge par le médecin généraliste
Une étude de L’URCAM de décembre 2003 a révélé que 78% des personnes
qui vivaient à domicile avant l’AVC y sont retournés six mois après. La prise en
charge ambulatoire initiale du patient ayant un AVC est réalisée par le médecin
traitant à partir des prescriptions et du bilan de sortie, établis par l’équipe
hospitalière. Le bilan initial, en fonction de l’état du patient, peut être complété par
des avis spécialisés.
Ce bilan ambulatoire initial est une actualisation du bilan réalisé en contexte
hospitalier et doit se réaliser en connaissance du compte-rendu d’hospitalisation :
14
examen clinique, évaluation des facteurs de risque cardio-vasculaire, des
complications et comorbidités, voire bilan étiologique si celui-ci n’a pas été complété
pendant la phase d’hospitalisation.
En règle générale, les prescriptions de sortie du patient sont établies par
l’équipe hospitalière. En coordination avec celle-ci, le médecin traitant en assure en
ambulatoire le suivi, le dépistage des effets indésirables et il intervient pour les
traitements à visée symptomatique.
En fonction de l’état du patient et de son évolution, le recours à des avis
spécialisés peut être nécessaire. La prise en charge de la rééducation fonctionnelle
est du domaine d’un médecin de Médecine Physique et de Réadaptation (MPR), en
articulation avec les autres intervenants paramédicaux concernés (kinésithérapeutes,
orthophonistes, ergothérapeutes…).
La prise en charge de la dépression post-AVC par le médecin généraliste est
fondamental car la dépression non soignée entrave la rééducation et la réinsertion
sociale et familiale. Le diagnostic précoce reste difficile dans le contexte de lésion
cérébrale aiguë. La prédominance de la séméiologie somatique et cognitive de la
dépression en est un signe évocateur. La survenue d’une dépression post-AVC est
un événement inquiétant dans le devenir du patient car elle peut annoncer un déclin
cognitif à venir. Les infirmiers interviennent en priorité pour la réalisation des actes
paramédicaux et actes de soins ; ils participent à l’éducation thérapeutique du patient
et de son entourage en fonction des organisations locales. Ils peuvent être aidés par
les aides soignants à domicile.
Les médecins spécialistes appropriés et les autres personnels paramédicaux
interviennent selon les besoins. Il serait souhaitable que le patient victime d’un AVC,
affection chronique nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire coordonnée,
bénéficie d’une prise en charge globale dans le cadre de réseaux, au mieux articulée
avec des structures spécialisées de type HAD (hospitalisation à domicile), SIAD
(services de soins infirmiers à domicile).
15
III- MATERIEL ET METHODES
Il s’agit d’une étude prospective réalisée de façon monocentrique dans le
Service de Médecine Physique et de Réadaptation du Groupe Hospitalier
MONDOR/CHENEVIER sur une période 18 mois, avec une inclusion consécutive
des malades du 1er février 2008 au 30 juin 2009. Chaque patient a bénéficié d’un
programme de kinésithérapie à domicile et a été suivi à partir de la date d’inclusion
jusqu’à 3 mois après le début du programme de kinésithérapie. Vingt patients ont été
inclus dans cette étude en respectant les différents critères d’inclusion et d’exclusion.
A- RECUEIL DES DONNEES
Le recueil des données a été réalisé lors d’une consultation standard en milieu
hospitalier, puis une évaluation de l’autonomie du patient a été effectuée à l’aide de
l’Indice de Barthel (cf. ANNEXE 1). Les caractéristiques des patients ont été
enregistrées à l’inclusion : données démographiques, date de l’AVC, étiologie de
l’AVC, co-morbidités, date de l’inclusion. Le score de Barthel et la vitesse de marche
sur 10 mètres ont été enregistrés avant et après le programme de kinésithérapie en
notant la date des tests, avec un délai de trois mois entre la première et la seconde
évaluation. Les scores n’ont pas été communiqués au patient.
1- Indice de Barthel
A l’origine (Mahoney et Barthel, 1965), le test était utilisé pour évaluer l’état
fonctionnel des patients de tous les diagnostics chroniques. Nous avons utilisé la
version de Colin et Wade de l’Indice de Barthel qui s’applique en premier lieu aux
patients hémiparétiques. Aujourd’hui il est aussi utilisé comme indicateur de
capacités pour les cas neurologiques ou les personnes à mobilité réduite. La version
de Granger est devenue la MIF (FIM en anglais).
16
D’utilisation aisée, l’indice de Barthel est utile pour vérifier :
-
L’efficacité de soins ou techniques mises en œuvre.
-
La mesure des conséquences fonctionnelles des incapacités observées.
-
La vérification d’un pronostic d’évolution.
-
La mesure de la charge de travail dans un service.
-
La mesure de l’évolution fonctionnelle dans le temps.
Ce score est attribué par des professionnels, et décrit la capacité du patient à
effectuer les activités de la vie quotidienne. On doit le comparer avec ce que le
patient pense qu’il peut faire (Auto-test de Barthel). La valeur 0 indique une
dépendance totale du patient. La valeur 100 correspond à une complète autonomie.
L’évolution du score pendant un séjour, ou au décours d’une série de traitements,
permet de mettre en valeur les progrès accomplis dans le domaine de l’autonomie.
En faisant l’hypothèse d’un Barthel moyen 6 mois après un AVC de 70 +/- 20
(Fanshawe et al, 2002 ; Ng et al, 2008 (21)), pour atteindre une puissance statistique
de 80 % pour détecter une différence significative de 20% ou plus entre M6 et M12
en utilisant un tests t de student apparié (dans lesquels chaque sujet sert comme son
propre contrôle, l’intervention étant le programme de kinésithérapie à domicile) avec
un risque alpha de 0.05, le nombre minimal de sujets à recruter était de 20 patients
(16 + 4 éventuellement exclus de l’étude).
2- Fiche de consentement (Annexe 2)
Les personnes ayant un accès direct à l’information du patient, conformément
aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur, notamment les articles
L.1121-3 et R.5121-13 du code de la santé publique (investigateurs et toutes
personnes appelées à collaborer à l’étude) ont pris toutes les précautions
nécessaires en vue d'assurer la confidentialité des informations relatives aux
personnes, notamment en ce qui concerne leur identité ainsi qu’aux résultats
obtenus. Les données collectées ont été rendues anonymes. Une fiche de
consentement (cf. ANNEXE 2) a été réalisée, signée par le médecin et le patient.
17
La recherche a été encadrée selon les procédures opératoires standard. Le
déroulement de la recherche et la prise en charge des sujets ont été réalisés
conformément à la déclaration d’Helsinki et aux Bonnes Pratiques en vigueur.
B- CRITERES D’INCLUSION
Ont été inclus des patients ayant été hospitalisés ou ayant consulté dans le
service de Médecine Physique et de Réadaptation du groupe hospitalier MONDOR /
CHENEVIER pour un AVC survenu 6 à 24 mois avant la date d’inclusion, ayant
entraîné une hémiparésie avec cognition préservée, sans aphasie ni troubles
neuropsychologiques sévères empêchant la communication et la compréhension
avec le soignant, et qui ont suivi une kinésithérapie ambulatoire avec au moins une
séance par semaine.
C- CRITERES D’EXCLUSION
Ont été exclus des patients hémiparétiques non victimes d’un AVC, ou
présentant une pathologie associé à l’AVC pouvant perturber la rééducation telle
qu’une néoplasie, un syndrome infectieux en cours, ou des troubles cognitifs avec un
Mini Mental Status inférieur à 26.
D- METHODES D’ANALYSE DES DONNEES
Les indices de Barthel et les vitesses de marche chaussée sur 10 mètres ont
été saisis et moyennés dans le tableur EXCEL pour chaque patient à J1 puis à J90,
en notant les dates des tests.
18
IV- RESULTATS
A- ETUDE DE LA POPULATION
Entre Mars 2008 et Novembre 2008, 20 patients ont été inclus dans l’étude en
respectant les critères décrits précédemment. Dans une premier temps, nous allons
étudier les donnés démographiques de la population. L’objectif est d’obtenir un
échantillon homogène de patients concernant les données démographiques comme
on peut l’observer sur le tableau 1.
Caractéristiques de la population étudiée (tableau 1)
Présence d'une amélioration
Type
subjective au bout de 3 mois
d'hémiparésie
de kinésithérapie
N° patient
Sexe
Age (ans)
1
Masculin
58
Droite
Non
2
Masculin
70
Droite
Oui
3
Féminin
55
Droite
Oui
4
Masculin
47
Droite
Non
5
Féminin
70
Droite
Oui
6
Féminin
59
Gauche
Oui
7
Féminin
63
Droite
Oui
8
Masculin
74
Droite
Non
9
Masculin
78
Gauche
Oui
10
Féminin
70
Droite
Oui
11
Féminin
49
Droite
Oui
12
Masculin
58
Gauche
Oui
13
Masculin
65
Droite
Non
14
Masculin
45
Gauche
Non
15
Masculin
64
Gauche
Non
16
Masculin
47
Gauche
Non
17
Féminin
55
Gauche
Oui
18
Masculin
66
Gauche
Oui
19
Masculin
55
Droite
Oui
20
Masculin
47
Droite
Oui
19
Le tableau 1 résume les différentes caractéristiques de la population suivant
des données précises telles que l’âge, le sexe, le type d’hémiparésie et enfin
l’amélioration subjective au bout de trois mois de kinésithérapie.
L’âge moyen de la population est de 59,7 ans comme on peut le constater sur le
tableau 2 (écart-type de 9,5).
Une majorité de patients (65 %) est de sexe masculin, ce qui est compatible avec
les données des différentes études qui révèlent une majorité d’hémiparésie chez les
hommes. L’âge moyen de la population masculine est de 60,5 ans (écart-type de
10,12). Concernant les patients de sexe féminin victimes d’AVC, l’âge moyen est de
58,3 (écart-type : 8,52).
La topographie ainsi que le type d’AVC sont également compatibles avec les
données scientifiques de référence, avec une nette prédominance pour les AVC
ischémiques sylvien droit (12 patients dans l’étude). Par ailleurs, seize patients (80
%) présentent un AVC ischémique.
Par conséquent la population étudiée, tant en terme de données démographiques
que dans les caractéristiques générales, est en adéquation avec les données
épidémiologiques générales des AVC.
20
Caractéristiques de la population étudiée (tableau 2)
Caractéristiques générales
Age (années), moyenne +/- écart-type
59,7 +/- 9,5
Sexe masculin, N (%)
13 (65 %)
Age (années), moyenne +/- écart-type
60,5 +/- 10,12
Sexe féminin, N (%)
7 (35 %)
Age (années), moyenne +/- écart-type
58,3 +/- 8,52
Caractéristiques de l'AVC
Hémiparésie gauche, N (%)
8 (40 %)
Hémiparésie ischémique, N (%)
16 (80 %)
Le tableau 2 résume les caractéristiques générales avec les moyennes
concernant l’âge des patients ainsi que les écart-types. Enfin le dernier paramètre
évoqué dans ce tableau représente les caractéristiques topographiques des
différents AVC étudiés.
21
B- RESULTATS : BARTHEL ET VITESSES DE MARCHE
Le premier paramètre étudié est l’indice de Barthel (cf tableau 3). A l’inclusion
de l’étude, la moyenne de l’indice est de 76,8 avec un minimum de 40 et un
maximum de 100.
Après 3 mois de kinésithérapie, la moyenne augmente à 81 avec des bornes
identiques à savoir 40 pour le minimum et 100 pour le maximum.
Le second paramètre validé de mesure de l’autonomie (Schmid et al 2007
(30)) est la vitesse de marche chaussée sur 10 mètres (cf tableau 3). La moyenne
à l’inclusion de l’étude est de 23,5 mètres par minute (m/min). Après 3 mois de
kinésithérapie la moyenne augmente à 26 m/min.
Le T-Test (cf tableau 3) concernant la vitesse de marche est de 2,6E-7 ce qui
signifie que les résultats ont une puissance statistique très élevée. Le T-Test de
l’indice de Barthel est égal à 3,8E-4, ce qui correspond à un résultat significatif au
niveau statistique.
22
Résultats de la vitesse de marche et de l’indice de Barthel (tableau 3)
N° patient
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Moyenne
Ecart-type
Ecart-type de la
moyenne
t-test
Vitesse de marche (m/min)
Indice de Barthel
A l'inclusion
A 3 mois
A l'inclusion
A 3 mois
37
39
45
50
20
22
90
90
17
21
85
85
22
23
70
75
27
31
85
95
14
15
100
100
18
19
95
100
40
39
40
40
20
24
60
65
14
17
95
95
21
24
80
90
20
22
95
95
41
44
60
75
28
29
80
85
30
32
50
50
19
23
80
85
15
18
90
95
32
37
50
60
14
17
100
100
20
24
85
90
23,5
26,0
76,8
81,0
8,6
8,4
19,3
18,5
1,9
2,6E-07
1,9
4,3
3,8E-04
4,1
23
C- ETUDE DES SEANCES DE KINESITHERAPIE
Le nombre moyen de séances de kinésithérapie tous sexes confondus est de
1,7 séances par semaine avec une durée moyenne de 20 minutes par séance.
Le nombre moyen de séances de kinésithérapie par patient de sexe féminin
est de 1,4 séances par semaine soit 28 minutes par semaine.
Le nombre moyen de séances de kinésithérapie par patient de sexe masculin
est de 1,9 séances par semaine soit 38 minutes par semaine.
Les séances se font au domicile du patient, sans aucun appareillage, avec ou
sans la présence d’une tierce personne.
Type de kinésithérapie
Les patients ont bénéficié de séances de rééducation entre une et trois fois
par semaine, selon l’interrogatoire des kinésithérapeutes et des patients. La durée
moyenne de la kinésithérapie a été d’environ 20 minutes. Aucun patient n’a bénéficié
d’ergothérapie à domicile. Tous les kinésithérapeutes ont utilisé les mêmes
techniques de rééducation.
Dans un premier temps, il y a eu un travail sur l’entretien de la mobilité
articulaire par des méthodes passives ou actives. Dans un second temps, des
techniques de renforcement musculaire ont parfois été utilisées, ou une mobilisation
d’entretien en forçant en fin de mouvement pour entraîner un effet de posture.
24
D- AVIS SUBJECTIFS CONCERNANT L’AMELIORATION DE
L’AUTONOMIE
Après trois mois de rééducation la question suivante a été posée à tous les patients :
«Ressentez vous une amélioration sur le plan de l’autonomie après trois mois de
kinésithérapie ?»
Treize patients ont affirmé qu’ils ont ressenti une amélioration après trois mois
de rééducation soit 65 % d’opinions favorables, cette amélioration subjective est plus
marquée chez les patientes. En effet près de 75 % des femmes ont répondu
favorablement à la question posée.
V- DISCUSSION
A-
EFFICACITE
DE
LA
KINESITHERAPIE
SUR
L’AUTONOMIE
Cette étude suggère que la kinésithérapie peut améliorer la mobilité et la
vitesse de déplacement d’un patient au stade chronique post-AVC.
La vitesse de déplacement est un paramètre valide et reproductible de la
mobilité (Van Loo MA 2004 (36)), ( Kollen B 2006 (20)), (Schmid A, 2007 (30)). Il
existe un faible gain de mobilité dans cette étude avec une vitesse de marche
moyenne passant de 23,5 m/min à 26 m/min soit 2,5 mètres supplémentaires en une
minute.
Le gain concernant la vitesse de marche est faible, statistiquement, ce gain
est significatif mais sur le plan clinique, il reste modeste pour affirmer qu’il existe une
augmentation de l’autonomie. Par ailleurs, ce gain est transitoire si on arrête la
kinésithérapie, comme le confirme l’étude de Green et Forster 2002 (9).
25
On note une amélioration plus importante chez les patients de sexe féminin.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène : l’âge moyen plus
bas, une vitesse de marche initiale plus élevée à l’inclusion de l’étude et un indice de
Barthel initial plus élevé également. En effet, les femmes victimes d’AVC sont
sensiblement moins âgées que les hommes, avec une vitesse de marche à
l’inclusion de 24,6 m/min et un indice de Barthel moyen à l’inclusion de 78.
L’amélioration subjective est plus importante chez les patients de sexe féminin
victimes d’AVC.
On peut estimer que même si le gain est faible sur le plan clinique, avec un
coût non négligeable de 1,4 séances par semaine de kinésithérapie d’une durée
moyenne de 28 minutes, les patientes ressentent une amélioration. Ce ressenti est
différent chez les patients de sexe masculin.
La vitesse de marche pour les hommes est plus faible malgré des séances de
kinésithérapie plus nombreuses avec une moyenne de 1,9 séances soit 38 minutes
par semaine.
Les explications peuvent être :
-
Un syndrome dépressif plus important chez les patients de sexe masculin peut
expliquer ce phénomène. En effet L’amélioration subjective est plus faible
dans des conditions de kinésithérapie plus favorables. Toutefois une mesure
du syndrome dépressif suivant les critères DSM IV aurait été nécessaire pour
affirmer ce fait.
-
Des lésions cérébrales plus importantes ou plus sévères. Cela pourrait
expliquer la vitesse de marche plus faible.
Le faible gain de mobilité n’a que peu d’effet sur l’indice d’autonomie Barthel
avec un indice moyen de 76,8 lors de la première évaluation, qui a augmenté à 81
26
lors de la deuxième évaluation à M3. Bien que ces résultats soient significatifs, ces
améliorations sont très faibles sur le plan clinique. Plus le Barthel est bas plus la
marge de progression est élevé, mais il existe un effet de seuil.
En effet si l’indice de Barthel est inférieur à 50 sur la population étudiée,
l’amélioration est très faible voire nulle. L’explication est assez simple : plus l’indice
de Barthel est bas, plus l’autonomie du patient est faible, donc plus le handicap est
grand. Les lésions cérébrales sont donc plus importantes, par conséquent, les
possibilités de récupération neurologique sont beaucoup plus faibles.
Les résultats de cette étude sont similaires aux différentes études réalisées en
2002 par John Green, Anne Forster et al (LANCET, janvier 2002) (9) : la
physiothérapie un an post-AVC entraîne une amélioration légère et transitoire de la
mobilité dans les trois mois, qui n'est pas maintenue par la suite.
Ce sont les patients avec les scores d’autonomie les plus faibles qui montrent
le plus d'amélioration, avec un effet de seuil néanmoins sur l’indice de Barthel.
B- INTERETS ET LIMITES DE L’ETUDE
Critique de l’Indice de BARTHEL
Il est nécessaire, pour évaluer l'efficacité de la rééducation, d'utiliser des
échelles d'incapacités et de handicap. Les plus utilisées pour les activités
élémentaires de la vie quotidienne sont l'Indice de Barthel (Mahoney & Barthel, 1965)
et la Mesure de l'Indépendance Fonctionnelle (MIF).
Ces échelles, très utiles à la phase initiale, sont limitées par un effet plafond
après quelques mois d'évolution, c’est-à-dire que le patient peut connaître encore
une marge de progression alors que le score peut être à son maximum.
27
En outre, ces instruments évaluent plus la capacité du patient à compenser
son déficit moteur (avec l’autre main, en utilisant des aides techniques, etc.) que
l’importance de ce déficit ( Wade et al, 1983 (40)).
La sensibilité de l’indice de Barthel est trop faible concernant les différents
items. En effet, le Barthel ne mesure ni les fonctions thymiques, ni les fonctions
cognitives.
Or ces deux paramètres influent sur les capacités de récupération des
séquelles neurologiques. Le syndrome dépressif est fréquent chez les patients
victimes d’AVC, et l’indice de Barthel ne mesure pas les fonctions thymiques. Le
critère DSM IV qui est la référence n’a pas été utilisé dans cette étude.
L’utilisation de l’indice de Barthel associé aux critères DSM IV, nous aurait
donné plus de précision sur l’évolution de l’autonomie des patients.
L’indice de Barthel ne prend pas en compte les facteurs de co-morbidité
importants non liés à l’AVC qui influent sur les résultats.
Des échelles évaluant les actes plus élaborés de la vie quotidienne (faire les
courses, prendre les transports en commun, gérer son budget...) sont alors
nécessaires si l'on veut mettre en évidence des progrès. Une échelle globale de
handicap, telle que l'échelle de Rankin, très utilisée à des visées épidémiologiques,
manque de sensibilité pour détecter des progrès fins.
De nombreuses autres échelles plus spécifiques ont été proposées, telles que
des échelles de communication pour aphasiques, ou des échelles étudiant le
comportement de négligence dans la vie quotidienne, ou encore des échelles de
qualité de vie. Il est essentiel de choisir une échelle adaptée au traitement évalué et
à la période évolutive.
28
LIMITES DE L’ETUDE
Cette étude comporte certaines limites :
-
le nombre peu important de patients, seize patients étaient nécessaires pour
démontrer une amélioration de l’autonomie, le recrutement de quatre patients
supplémentaires a été réalisé afin de pallier à une éventuelle perte des
patients dans le suivi,
-
l’absence de groupe contrôle. Un groupe contrôle aurait augmenté la
puissance statistique de l’étude,
-
le recueil ne s’est pas effectué en aveugle. Pour des raisons pratiques et
éthiques il est difficile de réaliser un groupe aveugle sur la kinésithérapie
ambulatoire car il est difficile de réaliser des actes de rééducation factices sur
des patients handicapés,
-
la multiplicité des kinésithérapeutes dans cette étude avec des méthodes
différentes pour chaque patient, rend difficile l’évaluation des indices de
rééducation entre M0 et M3. Les techniques sont semblables selon les
affirmations des différents kinésithérapeutes mais l’absence de surveillance et
l’absence de protocoles de kinésithérapie bien définis au préalable rend
difficile l’évaluation des séances de kinésithérapie,
-
les patients inclus ont tous un mini mental status supérieur à 26 et ont tous
accepté les conditions d’inclusion. Ces patients ont tous un entourage familial
et des conditions socio-économiques favorables, ce qui influe grandement sur
les résultats de manière favorable. Par conséquent, un échantillonnage plus
large avec des patients plus nombreux nous donnerait plus d’informations.
Des études avec des recrutements plus importants sont en cours de
réalisation,
29
-
le recueil des données se fait dans le centre de rééducation qui se charge du
suivi des patients. Par conséquent ce sont les mêmes équipes qui réalisent la
rééducation et qui évaluent les progrès des patients après kinésithérapie.
VI- CONCLUSION
Les résultats de cette étude prospective sont dans le prolongement des
données obtenues dans différentes études récentes sur la rééducation au stade
chronique de l’AVC.
On peut admettre que la rééducation des troubles moteurs présente une
efficacité au niveau de l’autonomie. Toutefois l’importance de l’effet thérapeutique
reste très modérée.
Si la rééducation paraît plus efficace en cas de déficits modérés, les patients
atteints d’un déficit grave ont également bénéficié de la thérapeutique sur le plan de
l’autonomie (patients 1 et 18). Il ne semble donc pas justifié de refuser à certains
patients l’accès à la rééducation sur le prétexte d’un déficit trop important.
Néanmoins, il faut souligner une réalité : l’arrêt de la kinésithérapie entraîne
rapidement la perte des bénéfices liés à la rééducation. Par conséquent l’avenir
pourrait être de réaliser un programme d’auto-entraînement suivi par le patient, par
exemple sous le contrôle du médecin généraliste, avec la supervision du médecin
rééducateur. En effet, les techniques d’auto-entraînement ont montré une efficacité
non négligeable avec un coût moindre pour la sécurité sociale (Gracies JM, 2003
(8)).
Des
études
comparatives
entre
conventionnelle sont en cours de réalisation.
auto-entraînement
et
kinésithérapie
30
ANNEXE 1
Indice de BARTHEL
Etiquette
Date :
Examinateur : J.TOSUN
Alimentation
10
5
0
Indépendant
Avec aide (pour couper)
Impossible
Toilette
10
5
0
Peut se baigner seul
Se rase, se peigne, se lave le visage
Impossible
Habillage
10
5
0
Indépendant
Avec aide modérée
Impossible
Vessie
10
5
0
Parfaitement contrôlée
Problèmes occasionnels
Problèmes constants
Selles
10
5
0
Parfaitement contrôlées
Problèmes occasionnels
Problèmes constants
Utilisation des WC
10
5
0
Indépendant
Aide partielle
Totalement dépendant
Transferts Lit - Chaise
15
10
5
0
Indépendant
Aide minime ou surveillance
Peut s’asseoir mais doit être installé
Impossible
Déambulation
15
10
5
0
Indépendant sur 50 m.
Avec aide sur 50 m.
50 m. en fauteuil roulant
Impossible
Escaliers
10
5
0
Indépendant
Aide ou surveillance atténuée
Impossible
Total : __________ / 100.
31
ANNEXE 2
FICHE D INFORMATION
L’étude consiste à évaluer l’autonomie des patients AVC hémiparétiques entre 6 mois
et 24 mois après l’AVC bénéficiant d’une rééducation ambulatoire pendant 3 mois suivant des
critères validés (Barthel, vitesse de marche).
L’étude est réalisée en 3 étapes :
-
Inclusion des patients hémiparétiques hospitalisés sur le groupe hospitalier
MONDOR/CHENEVIER suivant les critères d’inclusion.
-
Evaluation des scores Barthel (fiabilité démontrée, Green et al, 2001) et de vitesse de
marche chaussée sans assistance sur 10 mètres (fiabilité démontrée, Green et al, 2002).
-
Réévaluation de ces scores 3 mois après le début du programme de kinésithérapie
ambulatoire.
Il s’agit d’une étude prospective : chaque patient est suivi à partir de la date
d’inclusion jusqu’à 3 mois après le début du programme de kinésithérapie. Les
caractéristiques des patients sont enregistrés à l’inclusion : données démographiques, date de
l’AVC, étiologie de l’AVC, co-morbidités, date de l’inclusion. Le score Barthel et la vitesse
de marche sur 10 mètres sont enregistrés par l’étudiant avant et après le programme de
kinésithérapie en notant la date des tests.
Les scores ne sont pas communiqués au patient.
Les patients inclus seront convoqués pour une première évaluation, puis une deuxième
convocation sera programmée trois mois après la première consultation, afin de réaliser le
score de Barthel, puis une mesure de la vitesse de marche sur 10 mètres.
Confidentialité
L'article L1110-4 du Code de la santé publique dispose: « Toute personne prise en
charge par un professionnel, un établissement, un réseau de santé ou tout autre
organisme participant à la prévention et aux soins a droit au respect de sa vie privée
et du secret des informations la concernant. »
32
ANNEXE 3
Formulaire de consentement
Titre de l'étude : Etude de l’autonomie des patients hémiparétiques post AVC au
stade chronique en médecine générale.
La personne soussignée
-
Certifie avoir été informée sur les objectifs et le déroulement de l'étude ci-dessus, par le
médecin investigateur chargé de l'étude dont le nom figure au bas de cette page.
-
Affirme avoir lu attentivement et compris les informations écrites fournies en annexe,
informations à propos desquelles il a pu poser toutes les questions qu'il souhaitait.
-
Certifie avoir été informée des avantages et des risques éventuels qui sont associés à
cette étude, et des contraintes qu'impliquait sa participation à cette étude.
-
Atteste qu'un temps de réflexion suffisant lui a été accordé.
-
A été informée du fait qu'elle pouvait interrompre à tout instant sa participation à cette
étude sans préjudice d'aucune sorte.
-
Consent à ce que les données recueillies pendant l'étude puissent être transmises à des
personnes extérieures, elles-mêmes tenues à respecter la confidentialité de ces
informations.
-
S'engage à informer le médecin responsable de tout phénomène inattendu pouvant
survenir durant cette étude et à se conformer aux recommandations du médecin
responsable de l'étude.
Le soussigné accepte donc de participer à l'étude mentionnée ci-dessus.
Nom, prénom du patient :
.....................................................................................................
Date et signature :
....................................................................................................
Nom et coordonnées du médecin-investigateur :
.....................................................................................................
Date et signature :
....................................................................................................
33
Exemple de formulaire de consentement éclairé (consentement oral)
[Ce texte est fourni à titre d'exemple et doit être adapté à l’étude concernée]
En-tête de l'institution
Titre de l'étude : ................................................................................................................................................................
.............................................................................................................................................................................................................
Le soussigné, médecin-investigateur de l'étude précitée,
-
Certifie avoir donné toutes les informations nécessaires sur les objectifs et le
déroulement de l'étude, au patient dont le nom figure au bas de cette page.
-
A vérifié que le patient a reçu les informations écrites fournies en annexe et a répondu à
toutes les questions du patient.
-
Certifie avoir informé le patient des avantages et des risques éventuels qui sont associés
à cette étude et des obligations qui incombent au patient pour cette participation à cette
étude.
-
Atteste qu'un temps de réflexion suffisant a été accordé au patient.
-
A informé le patient du fait qu'il pouvait interrompre à tout instant sa participation à
cette étude sans préjudice d'aucune sorte.
-
Atteste qu'il a informé le patient que les données recueillies pendant l'étude pourront
être transmises à des personnes extérieures (spécifier Autorités d'enregistrement,
Industries pharmaceutiques...), elles-mêmes tenues à respecter la confidentialité de ces
informations.
-
Atteste qu'après avoir reçu ces informations, le patient a donné son consentement éclairé
pour participer à l'étude mentionnée ci-dessus.
Nom, prénom et coordonnées du médecin-investigateur :
.....................................................................................
.....................................................................................................
Date et signature :
.....................................................................................................
Nom, prénom du témoin :
.....................................................................................................
.....................................................................................................
Date et signature :
.....................................................................................................
Nom et prénom du patient :
....................................................................................................
34
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