
I- INTRODUCTION
Dans les pays occidentaux, l’accident vasculaire cérébral est la première
cause d’invalidité acquise, la deuxième cause de démence et la troisième cause de
décès. 78 % des patients vivant au domicile avant l’AVC y sont revenus six mois plus
tard avec, dans les faits, une prise en charge au quotidien de l’hémiparésie par le
médecin généraliste. Un traitement de kinésithérapie est souvent prescrit aux
patients plus de 6 mois après l’accident vasculaire cérébral, mais l’efficacité d’un tel
traitement est peu documentée.
La fréquence, la gravité, et le coût des accidents vasculaires cérébraux (AVC)
en font un problème de santé publique considérable. Les estimations effectuées à
partir du registre de Dijon (Lemesle 1999 (23)) et des registres d’autres pays
développés (Hankey 1999 (10), Thorvaldsen 1995 (35) Asplund 1995 (3)) suggèrent
que chaque année en France, environ 120 000 personnes sont victimes d’un AVC,
dont schématiquement 30 000 vont mourir dans les jours ou mois qui suivent, 60 000
vont garder un handicap de sévérité variable et 30 000 vont récupérer sans
séquelles. Parmi les survivants, 50 % vont avoir une dépression dans l’année, 25 %
seront déments dans les 5 ans qui suivent et 40 % seulement des actifs reprendront
leur travail (Kapelle, 1994 (19), Sacco 1997 (29)).
La prise en charge chronique est souvent gérée par le médecin généraliste.
La plupart des patients voient leur travail de rééducation arrêté, ou converti en une
rééducation dite «d’entretien», lorsqu’il est estimé qu’ils «ne progressent plus».
Il n’est pas prouvé que cette prise en charge est en adéquation avec l’état
actuel des connaissances sur le potentiel de récupération motrice dans la parésie
spastique.
Compte tenu de leur fréquence et de la gravité de leurs séquelles, les AVC
sont parmi les affections les plus coûteuses. Le coût pour le système de soin est
estimé à environ 70 000 dollars US comme coût direct moyen pour les soins d’un
premier AVC jusqu’au décès dans les pays scandinaves (Asplund 1993 (2)), allant