Patricia Ureña-Ruiz

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Mémoire sur le roman d’Albert Camus :
l’Etranger.
« Dans quelle mesure peut-on dire que
l’Etranger d’Albert Camus est un roman
existentialiste à partir de la seconde partie du
roman ? »
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Name: Patricia Ureña-Ruiz
Candidate Number:
Centre Name and Number: The international school of Toulouse (1203)
Overall word count: 2,461
Table des matières :
Résumé…………………………………………………………………………….P 3
Introduction …………………………………………………………………….P 4-6
L’existentialisme………………………………………………………………P 4
L’essentialisme…………………………………………………………………P 4
La place du roman…………………………………………………………..P 5
Contenu……………………………………………………………………………P 6-9
L’absurde………………………………………………………………………….P 7
La révolte…..…………………………………………………………………….P 7-8
Conclusion………………………………………………………………………..P 10-11
Bibliographie…………………………………………………………………….P 12-13
Annexe [A]……………………………………………………………………….P14-16
RESUME
« L’Etranger » d’Albert Camus est le roman qui est reconnu comme un roman
existentialisme.
A travers mon mémoire et plus particulièrement sur la seconde partie du roman,
il va être mis en avant ce qui pourra nous amener probablement à tirer ces mêmes
conclusions. Meursault est le personnage caractère principal de cette œuvre, où il y
commet un crime pour lequel il est arrêté et jugé. Lors de son procès, sa défense
reste sans voix et l’accusation dépasse le cadre de cet acte uniquement. Il est aussi
coupable de son attitude envers la société, de son silence. Une attitude sans
sentiments et de remord, de passion et de croyance.
A travers ce roman nous voyons 2 théories qui pourraient mener au fait que la
seconde partie de ce roman est vraiment existentialiste : la révolte et l’absurde.
Nous voyons à quel point ces deux concepts se relient au terme de l’existentialisme
et à quel point nous pouvons juger que cette seconde partie est bel et bien
existentialiste.
C’est à l’aide de deux états propres à Meursault que sont l’absurde et la révolte,
que va être mis en avant son « caractère » existentialiste pour nous amener
probablement à la même conclusion que la quasi unanimité des lecteurs.
I.
INTRODUCTION
Si l’existentialisme s’oppose à l’essentialisme, et que l’absurde cherche sa raison,
que dire de la religion qui tente de nous faire entendre le sens de notre vie, tandis
que la révolte est présente dans notre existence ; sommes-nous étrangers de nos
vies ?
Contrairement à l’existentialisme qui ne reflète pas cette idée, l’essentialisme
pourrait être assimilé à une tournure d’esprit, une simple envie, voilà ce qui
introduit le roman d’Albert Camus, « l’Etranger », auquel il sera utile d’apporter les
éléments permettant de mettre en avant son caractère « existentialiste » à partir de la
deuxième partie du roman.
Avant tout, il serait plus que judicieux de définir les deux notions que sont
l’existentialisme et l’essentialisme.
I.1.
L’existentialisme
Tout d’abord, qu’est-ce que l’existentialisme ?
 « C’est le caractère d’un philosophe qui est centré sur l’homme, avec ses
caractères irréductibles. Ex: L’existentialisme de Socrate ou de Heidegger. » 1
 « C’est un courant philosophique et littéraire qui présuppose que les individus
créent non seulement le sens mais aussi l’essence de leur propre vie par leurs
actions et leur courage dans la société. Cela laissant supposer que chaque individu
est unique et qu’il est le seul juge et maître de ses actes, de son destin mais aussi des
valeurs qu’il doit adopter tout au long de sa vie
Ex: L’existentialisme de Walter Kaufmann,
Friedrich Nietzsche, Albert
Camus.2 »
 « Homme est unique car il est et restera toujours le seul maître de son destin,
de ses agissements et de ses actions. »3
Cette dernière citation montre très bien la personnalité que Camus a voulu nous
transmettre à travers Meursault, il agit mais il accepte ses actes, par exemple le crime
1
Définition du dictionnaire
http://fr.wikipedia.org/wiki/Existentialisme. Modification de cette page le 23/11/09 à 22h13
3
Annexe [A] Professeur de Philosophie. Mr Cazeneuv. Samedi 14 Novembre 2009
2
qu’il a commis. Meursault nous montre qu’il est maître de son destin comme dit si
bien ce professeur de philosophie, il est guide de sa vie, de son futur, il n’a besoin de
personne, il est très solitaire.
I.2.
L’essentialisme
En opposition à l’existentialisme, nous avons l’essentialisme. Qu’est-ce que
l’essentialisme ?
 « L’essentialisme met en avant le fait que l’essence précède l’existence, que
l’essence est la création de l’homme, lui-même crée par Dieu. »
 « L’essentialisme, c’est ce qui constitue le caractère fondamental, la réalité
permanente des choses qui nous entourent »4
 Mais d’un autre côté, selon Wikipédia, « l’essentialisme est une appellation
imprécise qui recouvre les doctrines ayant un rapport avec l’essence et qui vise à
privilégier l’essence (c'est-à-dire ce qui fait qu’un être est ce qu’il est) à
l’existence. »
I.3. La place du roman
Le roman d’Albert Camus : « l’Etranger » est-il un roman existentialiste, et si
oui, qu’est-ce qui permet d’avancer une telle affirmation ?
Afin que cette recherche ne soit plus un « étranger », il sera nécessaire de
brièvement rappeler son contexte à travers l’histoire, les personnages et les faits.
L’histoire se passe à Alger au temps où l’Algérie était une colonie française.
Meursault, le narrateur, est un modeste employé de bureau. Il reçoit un jour une
lettre lui annonçant la mort de sa mère. Après être allé aux funérailles de cette
dernière, Meursault décide d’aller à la piscine ; c’est là qu’il rencontre une ancienne
collègue de travail, Marie, avec laquelle il a une relation sexuelle. Le lendemain, en
retournant du travail, Meursault va voir quelques voisins de paliers dont Raymond,
qui saisit l’opportunité pour lui demander de l’aider à résoudre une histoire de cœur.
Meursault trouve que la femme qui était infidèle envers Raymond devrait être puni
4
Définition du Petit Robert
donc il décide d’écrire une lettre pour son voisin. Raymond l’utilise pour attirer la
femme chez lui afin de lui donner une leçon mais la situation tourne mal et il finit
par la battre. A partir de ce moment-là, le frère de la femme surveille les allées et
venues de Raymond pour se venger. Une semaine plus tard, Meursault et Marie
reçoivent une invitation pour passer une journée à la plage avec Raymond et ses
amis. Suite à une bagarre avec la bande du frère, Meursault revient sur les lieux et
tue l’Arabe.
L’arrestation est immédiate, il n’y aucun détail par rapport à l’arrestation de
Meursault. C’est pendant le procès qu’il décide de mettre en avant la
« personnalité » de Meursault à travers les échanges entre l’accusé et la cour, entre
Meursault et la société.
L’auteur laisse planer une ambiguïté quant à la nature de son crime. Il est jugé
pour meurtre mais sera-t-il condamné pour avoir tué ou pour avoir été « l’étranger »
de son existence ?
C’est à travers l’absurde et la révolte que l’objet de sa condamnation va tenter
d’être défini et c’est là que nous allons pouvoir voir s’il était vraiment existentialiste
ou pas.
II.
CONTENU
L’absurde
et
la
révolte
sont-ils
des
composantes
inséparables
de
l’existentialisme ? « Camus n’a pas supprimé ni même abandonné l’absurde, il a
décidé de le garder et de ne pas essayer de le résoudre pour la bonne raison que la
révolte découle de l’absurde et lui donne sa force »
5
Ici, le professeur de
philosophie dit bien que la révolte découle de l’absurde, c'est-à-dire que les deux
sont liés, une opinion quoi pourrait aider à valider la mienne par exemple.
C’est à travers des éléments de la seconde partie du roman que nous allons tenter
de répondre à cette question.
5
Annexe [A] Professeur de Philosophie. Mr Cazeneuv. Samedi 14 Novembre 2009
II.1.
L’absurde
L’absurde se défini comme « ce qui est contraire et échappe à toute logique ou
qui ne respecte pas les règles de la logique6».
L’absurde est contraire à la logique, à la raison, il se caractérise par l’absence de
sens préétabli, de finalité donnée, chez les existentialistes.
« Absurdité du monde et de la destinée humaine qui ne semble justifiées par
rien » ; chez certains écrivains contemporains, la philosophie de l’absurde est
illustrée en France par Beckett, Sartre et Camus. 7 Ceci est une définition spécifique
de l’absurde.
Mais quand on pense à l’absurde à quoi pensons-nous concrètement ? A quelque
chose à laquelle on ne voit pas d’intérêt, à laquelle on ne voit pas où cela peut et va
nous mener. Une situation absurde est comme une situation déséquilibrée, où la
logique n’est pas présente. Nous retrouvons cet état tout au long du roman et plus
précisément dans sa seconde partie, cette indifférence totale et absurde qu’affiche
Meursault face à son arrestation, ou bien ce qui est pire, face à sa condamnation à la
peine de mort, le fait que la société au travers de son instance judiciaire soit décidée
à lui enlever sa vie, à l’enfermer. Lors de son procès, Meursault répond toujours de
façon très brève, voire trop brève et toujours sans arguments. Ses silences sont
remplis de pensées qui se retrouvent quand il parle au juge comme lorsque le juge
lui donne des leçons de morale sur la religion : « je l’avais très mal suivi dans son
raisonnement, d’abord parce que j’avais chaud et qu’il y avait des grosses mouches
dans son cabinet 8». Nous pouvons constater qu’il ne donne aucune importance à ce
que l’autorité peut penser. Il se laisse même aller à mettre des mots sur cette
résignation qui le caractérise très bien, par exemple : « c’est que je n’ai jamais
grand-chose à dire donc je me tais 9».
Il n’a rien à dire face au juge, dans une situation face à laquelle ceux qui se
retrouvent confrontés cherchent au moins à se défendre. Meursault impose ce
6
http://fr.wikipedia.org/wiki/Absurde. dernière modification de cette page 22/11/09 à 22h25
Dictionnaire encyclopédique. Larousse. Yves Garnier. Page : 7
8
L’étranger. Edition : Folio. Ecrivain : Albert Camus. Page : 105
9
L’étranger. Edition : Folio. Ecrivain : Albert Camus. Page : 102
7
silence même lorsque le juge lui tend ce qui pourrait s’apparenter à une main
secourable lorsqu’il lui demande : « pourquoi avez-vous attendu entre le premier et
le second coup ? 10» car quand Meursault a tiré ses balles, il a eu un moment coup
d’hésitation.
Ses silences bien trop répétitifs, sa passivité trop tranquille, décrivent une
réaction absurde et de fait illogique dans un jugement qui l’accable pour un crime
dont il est pleinement coupable.
L’absurdité s’invite aussi à travers la condamnation de Meursault : il n’est pas
condamné pour le crime qu’il a commis mais plutôt pour la façon dont il répond à la
société, par son indifférence, et ses silences. Au fur et à mesure que le procès se
déroulait, ce n’était plus le crime le vrai problème mais Meursault lui-même. Le
juge a dit : « ce qui m’intéresse c’est vous, il y a des choses qui m’échappe dans vos
gestes. Je suis sûr que vous allez m’aider à les comprendre 11». Cette phrase à elle
seule reflète mon point de vue, Meursault est la cible de cette condamnation et non
son crime. Son crime n’a que peu d’importance, car dans tout les cas, à cette époque
et dans ce pays, le crime d’un Arabe n’était pas synonyme de condamnation. Une
défense appropriée suffisait pour ne pas être condamné ou même arrêter.
II.2.
La révolte
La révolte est une chose spontanée dès que quelque chose d’humain est nié, dès que
quelque chose n’est pas compris. Une révolte est une colère, un énervement envers
n’importe quoi, quand quelque chose révolte quelqu’un c’est que ça le touche audelà de l’énervement, c’est quelque chose de troublant. Ça peut être vue comme une
certaine rébellion. La révolte c’est « l’effort pour imposer l’Homme en face de ce
qui le nie ». La révolte définit les limites de l’Homme, c’est l’état naturel de
l’Homme qui a pris conscience de l’absurde. Entre autre, l’absurde cause la révolte
de l’homme.
10
11
L’étranger. Edition : Folio. Ecrivain : Albert Camus. Page : 104
Livre L’étranger. Edition : Folio. Ecrivain : Albert Camus. Page : 102
La révolte définit les limites de l’Homme, c’est l’état naturel de l’Homme qui a
pris conscience de l’absurde.
Elle est souvent caractérisée par :

La rébellion, soulèvement contre l’autorité établie,

Le refus d’obéissance, opposition à une autorité quelconque.
Ceci est une définition assez caractéristique du concept de la révolte. Le terme
révolte évoque un sentiment d’énervement extrême ou de rébellion. La révolte de
Meursault se caractérise par son silence. Il sera pris comme hypothèse que les
silences provocateurs de Meursault sont des actes conscients de révolte.
A travers la seconde partie du roman, il nous fait part de son indifférence face à la
société et à la justice. La juge l’accable d’une question récurrente, Meursault dit :
« Il m’a pressé de lui retracer ma journée
[…]
j’étais lassé de répéter ainsi la même
histoire et il me semblait que je n’avais jamais autant parlé. »12 ; Meursault
intériorise son agacement, sa colère, les composantes de sa révolte lors qu’il doit
pour la énième fois répondre à cette question.
Meursault laisse malgré lui, éclater cette dernière lorsqu’il se retrouve confronté aux
paroles du divin exprimées par le biais de son représentant terrestre : le curé.
Cette révolte devant l’ordre religieux conforte le fait que Meursault n’est pas
« disciple » du courant essentialiste.
Comme l’a si bien dit le professeur de philosophie, Mr Cazeneuv, la révolte découle
de l’absurde. Sans l’absurdité et l’existentialisme de ce roman, la révolte n’aurait
jamais pris part dans l’histoire. Pour commencer nous voyons que la condamnation
de Meursault est absurde car il n’est tout simplement pas accepté aux yeux de la
société tout cela parce qu’il est différent, car il n’a pas la même façon de
s’exprimer. Puis Meursault agit de façon absurde en prouvant toute ignorance face à
la justice et au crime qu’il a commis alors qu’il aurait pu être libéré très facilement à
cette époque. Puis la révolte découle de cette absurdité car la révolte vient du faite
que le juge lui pose sans arrêt la même question comme il a été dit précédemment,
et Meursault est fatigué de se répéter sans cesse.
12
L’étranger. Edition : Folio. Ecrivain : Albert Camus. Page : 103
CONCLUSION
Meursault a payé plus pour le crime dont il s’est rendu coupable pendant son
procès que pour le meurtre qu’il a commis. En effet, son asociabilité est mise en
avant tout au long de la seconde partie du roman, le juge n’hésite pas à creuser, il
est curieux de ce que ressent ce personnage, il en oublie même les bonnes manières.
En tant qu’être humain, on se doit de ressentir et de montrer des émotions.
Meursault ne doit rien, et il n’a rien donné ni montré pendant son procès, à part
cette passivité agressive.
Car Meursault n’a même pas cette volonté de vouloir trouver une échappatoire
aux conséquences qui l’attendent, alors qu’il est quasiment certain qu’à cette
époque et à cet endroit où il a commis ce meurtre, il aurait été facile de plaider la
légitime défense.
Il a été possible d’observer à quel point Meursault refuse et rejette toute aide de
la religion, et c’est quasiment un des seuls moments où il va exprimer sa colère et se
révolter face à quelqu’un.
Meursault est-il représentatif des individus qui composent notre société ?
Oui et non, car je pense que chacun d’entre nous a des parties de Meursault qui
peuvent être plus ou moins présentes.
Albert Camus a volontairement grossi et exagéré les traits de personnalité de
Meursault pour en faire un personnage à la limite de l’image de l’existentialiste
parfait.
Il est ainsi possible de conclure que ce roman est un roman existentialiste, et plus
particulièrement dans sa seconde partie.
Comment nous projeter au-delà du mémoire, après avoir pris soin de le
comprendre et d’apporter des éléments de conclusion plus personnels ?
En effet, si l’on s’en tient à la définition de l’existentialisme : « l’individu est le
seul juge et maitre de ses actes, de son destin mais aussi des valeurs qu’il doit
adopter tout au long de sa vie », il est maître de tous les éléments déterminants qui
mène sa vie. En effet, les petits détails de notre vie peuvent provoquer des actions
majeures, et ces petits détails peuvent être le fruit de décisions prises de manière
irréfléchie.
Pourquoi n’avons-nous pas quitté la maison pour nous rendre à l’école à 7h40 et
non pas 7h45 ?!
S’il c’est facile pour moi de dire que ça s’est passé comme d’habitude et qu’il n’y
a rien à dire de plus, puis-je affirmer que cela aurait été le même cas en partant 5
minutes plus tard ?
Non, même si c’est dur à croire, il m’est impossible de le certifier. Je ne maîtrise
pas tout, pas les gens que je vais croiser, ni les situations auxquelles je vais être
confrontée.
Pour conclure je pense qu’on a tous un coté existentialiste car après tout, nous
sommes maîtres de nous-mêmes, nous faisons nos choix, nous menons notre vie
comme bon nous semble, nous suivons chacun notre destin, tout comme Meursault
au long de ce roman.
Je pense que ce roman est un roman existentialiste à partir de la seconde partie du
roman, car Meursault mène sa vie par lui-même, il n’est influencé par personne à
part lui-même. Il a sa propre vision de la normalité. Pour lui, la normalité c’est de
répondre brièvement mais avec une réponse à la question posée. C’est ce qu’il fait
tout au long du procès.
BIBLIOGRAPHIE
Sites :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Absurde. dernière modification de
cette page 22/11/09 à 22h25

http://fr.wikipedia.org/wiki/Existentialisme. Modification de cette
page le 23/11/09 à 22h13
Picture :
http://www.web-libre.org/medias/img/articles/fe7ee8fc1959cc7214fa21c4840dff0a2.jpg
Livres :
•Albert Camus, l’Etranger
Edition : Folio
•Larousse édition 2003
Rédacteur : Yves Garnier
Directeur de publication Michel Legrain
Directeur de l’ouvrage : Claude Kannas
•Le petit Robert, Dictionnaire de la langue Française
•Le petit Larousse
•
Profil 135
10 textes expliqués
L’étranger Camus
Editeur : Hatier
Auteur : Henri Mitterand
•
Balises
L’étranger, Albert Camus
Auteur : Pierre Sauvage
Editeur : Nathan
•
Textes Intégral + Dossier
L’étranger de Albert Camus
Images : Agnés Verlet
Editeur : Folioplus classiques du XXsiècle
Dossier réalisé par : Mériam Korichi
Annex [A]: Interview de Mr Cazeneuve
Interview :
Dans le cadre de mon étude sur le roman de Camus l’Etranger et sur l’existentialisme,
j’ai décidé d’interviewer Monsieur Cazeneuve, qui est professeur de philosophie au
lycée Jolimont à Toulouse.
Patricia : Parlez-moi d’Albert Camus…
Mr Cazeneuve : Camus est un de mes écrivains préférés. Il est né en 1913, je crois,
c’est un Algérien originaire de la ville de Dréan, anciennement appelée Mondovi.
C’est une petite ville qui se trouve sur la cote orientale. C’est le fils d’un père caviste
et d’une mère analphabète. Il a fait ses études à Alger. Il a commencé à écrire dans les
années 30. Il commence alors à entrer dans le milieu de l’absurde et écrit alors ces plus
grands chefs d’œuvres : L’Envers et l’Endroit en 35, L’Etranger en 42, La Peste…Il
obtient grâce à cela le Prix Nobel de littérature en 57 et il meurt 3 ans plus tard dans un
accident de voiture.
Patricia : Vous disiez juste avant que Camus rentrait dans le milieu de l’absurde,
Pourriez vous m’en dire un peu plus ?
Mr Cazeneuve : Il faut dire que, pour Camus, la vie n’était qu’un conflit, un conflit
d’opposabilité entre deux parties et deux idées qui s’opposaient radicalement, un peu
comme l’eau et le feu. D’une part il pensait que l’être humain été poussé par sa
conscience et par l’appel de son être à connaitre les raisons de son existence et le but
de sa vie sur Terre. Et d’une autre part, il était persuadé que ni le milieu où vivait l’être
humain, ni la société, et ni même le monde ne pouvaient apporter les réponses à ces
raisons. L’absurde n’est pas quelque chose que l’ont peut apprendre, ni même
enseigner comme le pense la plupart des gens. C’est un acquis, un savoir. Et Camus
possédait ce savoir. Et donc l’absurde est né de ce conflit entre ces deux forces
contradictoires. Si on y réfléchie quelques instants, l’absurde c’est une recherche !
Patricia : Une recherche de quoi exactement ? La recherche de raisons ?
Mr Cazeneuve : Oui exactement l’absurde c’est la recherche des raisons de
l’existence. Il y a bien des raisons présentes sur Terre qui expliqueraient l’existence de
l’être humain mais je n’y crois pas un instant et Camus n’y croyait pas non plus.
Patricia : Quand vous parlez des raisons qui existent vous parlez de quoi exactement ?
Vous avez des exemples à me donner ?
Mr Cazeneuve : Des exemples ? Oui, si tu y réfléchies, il y a la religion, et les dieux
par exemple. La religion est l’acceptation d’une puissance supérieure et divine comme
Dieu, ils sont considérés comme des moyens de donner un sens à l’existence. Mais
Camus n’y croyait pas pour la simple et bonne raison que pour Camus, les êtres
humains sont absurdes et donc innocents par la même occasion. Un homme innocent et
absurde ne comprend que ce qui pour lui a un sens. Et parfois il n’y arrive même pas.
Et une fois que Camus eut compris cela, il trouva un moyen et une façon de riposter.
Ce moyen n’est autre que la révolte.
Patricia : Et en quoi consiste cette révolte ?
Mr Cazeneuve : En fait, Camus n’a pas supprimé ni même abandonné l’absurde, il a
décidé de le garder et de ne pas essayer de le résoudre pour la bonne raison que la
révolte découle de l’absurde et lui donne sa force. La révolte n’est pas un moyen de
résolution de l’absurde mais au contraire c’est un moyen de vivre avec. C’est un
principe très ingénieux et très simple à comprendre et à cerner. Ce que Camus entend
par « révolte » c’est un affrontement, l’affrontement de la réalité c'est-à-dire que l’être
humain est mortel et va mourir un jour. Camus est malin ici, car comme l’homme est
absurde, donc si il apprend que sa vie se finira un jour, alors il va devenir tout à coup
libre d’action et d’esprit. C’est pour cela que Camus c’est vu attribuer l’étiquette
d’existentialiste.
Patricia : Parlez moi de l’existentialisme et pourquoi est il rattaché a Camus…
Mr Cazeneuve : La théorie de l’existentialisme repose sur le principe suivant : nous
naissons, nous faisons notre vie sur Terre et ce qui nous caractérise ce sont nos actions
accomplies. Selon ce système qu’est l’existentialisme, un être humain ne peut pas se
définir avant sa naissance, avant son existence proprement dite. L’existence de
l’homme ne se définit qu’après sa naissance. Cela signifie donc que l’homme n’est,
avant sa naissance et au moment de sa naissance, strictement rien, et c’est uniquement
après sa naissance qu’il évolue et qu’il devient un être vivant à part entière. Cela se
rapproche de Camus, et c’est pour cela que l’ont a mis en relation Camus avec
l’existentialisme durant toute sa vie et même encore après sa mort, pour une raison qui
est la suivante : l’existentialisme laisse supposer que chaque être vivant sur Terre est
une pièce unique. Tout d’abord parce que personne ne se ressemble physiquement
mais aussi pour une raison plus importante qui est que chaque Homme est unique car il
est et restera toujours le seul maitre de son destin, de ses agissements et de ses actions.
Et on le rapproche à Camus parce qu’il détenait exactement les mêmes pensées et les
mêmes idées.
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