La psychologie de l`enfant

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La psychologie de l'enfant
Introduction
Le thème abordé dans notre étude tourne autour de l’enfant. Nous pensons que les arguments
avancés dans cette étude aideront les parents et les moniteurs pour une meilleure organisation
et adaptation dans l’encadrement des enfants.
Les résultats des recherches des grands psychologues comme PIAGET et ROUSSEAU ont
permis de comprendre que l’enfant n’est pas "un adulte en miniature" mais une créature qu’il
faut aborder en tenant compte de son évolution physique et psychique dans le cadre de son
éducation. En effet l’enfant doit cesser d’apparaître comme "un adulte réduction", dont il est
permis d’interpréter les comportements en fonction de "la mentalité adulte". Il ne pense ni
n’agit comme l’homme. on ne peut donc le comprendre qu’en fonction de ses propres
structures mentales- un double effort est donc nécessaire : il faut d’une part s’efforcer de
connaître ses structures et d’autre part, faire preuve d’imagination dans une véritable
décentration psychologique- l’objet de la psychologie de l’enfant définit ainsi, par voie de
conséquence, la méthode devant s’imposer pour son éducation.
L’enfant est un être en perpétuel devenir : il importe donc de suivre son évolution pas à pas,
en observateur et en expérimentateur, en se plaçant dans le courant du développement.
Nous nous efforcerons de vous en donner quelques détails à travers les chapitres suivants :
Chapitre1 : définitions : éducation, instruction, psychopédagogie
Chapitre 2 : les étapes de l’évolution de l’enfant
Chapitre 3 : connaissance de l’adolescence
Chapitre 4 : la place des activités ludiques dans la vie de l’enfant
Chapitre 5 : l’ordre et la discipline
Chapitre 6 : l’émulation
Chapitre 7 : la famille, l’école de dimanche
Chapitre 8 : quelques citations bibliques
Chapitre 1 : instruction, éducation, psychopédagogie
A/ L’instruction
Elle consiste à donner des connaissances, un savoir à une personne ; elle est plutôt théorique.
Instruire c’est faire connaître, inculquer une connaissance à quelqu’un (Deut11 :19-20).
Recyclage des Moniteurs/trices, District d’Avedji/Lomé, Septembre 2008
« La psychologie de l’enfant à l’usage des moniteurs »
Préparée et présentée par M. HAMENOU Kodzo Pascal, Sociologue et Educateur de Jeunes
B/ L’éducation
C’est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore « mures »
afin de leur donner les atouts nécessaires à leur intégration dans n’importe quelle société
donnée.
Elle est l’art d’élever les enfants. Sous une autre forme, l’éducation a toujours existé, depuis
qu’il y a des pères et des mères qui apprennent à leurs enfants à parler, à manger, à se vêtir, à
se garder des dangers, à s’intégrer dans leur société.
Peu à peu, le développement constant de la civilisation et l’élargissement des connaissances
ont rendu très difficile pour les parents la tâche de donner à leurs enfants une préparation
suffisante à la vie.
Pour suppléer à l’insuffisance des familles, une institution nouvelle est née, l’école. des
spécialistes se sont chargés de l’éducation et de l’instruction de l ‘enfance. Avec le temps ils
ont inventé des techniques qui s’améliorent au fur et à mesure que progressent les données
psychologiques de l’enfant.
C/ La Pédagogie
On peut définir la pédagogie comme une science basée sur la connaissance de l’enfant. Elle
donne les règles à suivre pour instruire et éduquer les enfants. La pédagogie traite de la
théorie de l’éducation.
D/ La psychologie
Elle se définit d’un point de vue global comme la science de la conduite ; il faut entendre non
seulement le comportement observable mais encore l’action sur l’entourage.
E/ La psychopédagogie
Elle est quant à elle la science de l’éducation qui prend en considération la dynamique de la
psychologie et les étapes du développement de l’enfant pour une meilleure adaptation de
l’enseignement et des méthodes.
PIAGET est l’un des auteurs dont elle s’inspire.
IMPLICATION SPIRITUELLE
Plusieurs passages de la bible nous invitent à instruire et à éduquer l’enfant selon la voie du
Seigneur.
Il convient de connaître l’enfant qui est au centre de l’instruction et de l’éducation afin de lui
apporter un enseignement adapté selon les étapes de son évolution que nous aborderons dans
le prochain chapitre.
Chapitre 2 : les étapes de l’évolution de l’enfant
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Préparée et présentée par M. HAMENOU Kodzo Pascal, Sociologue et Educateur de Jeunes
Ce chapitre est de loin le plus important de notre étude. Il nous aidera à comprendre l’enfant
dans toute sa personnalité (physique, psychologique, psychique, …) et par conséquent à
apprendre à mieux jouer notre rôle d’éducateur.
Les phases essentielles de l’évolution psychique de l’enfant correspondent sensiblement aux
étapes de son développement physique. Les deux peuvent ne pas se superposer mais rien
n’empêche qu’elles marchent en parfaite correspondance. A chacun de ses stades, on doit
considérer l’enfant comme un être à part, ses goûts, ses raisonnements, ses jugements, ses
actes révèlent chaque fois qu’il n’est plus ce qu’il a été précédemment et qu’il n’est pas
encore ce qu’il deviendra plus tard.
Première période : Jusqu'à 6 ans
De trois à huit mois, le bébé commence à s’intéresser à ce qu’on lui montre, aux
mouvements de ses mains ; il reconnaît les objets familiers et les personnes qui vivent autour
de lui. Les bruits, les sons le captivent : c’est la période des intérêts sensoriels.
A partir d’un an et à mesure que son langage se perfectionne, apparaît sa première activité
intellectuelle. Il rapporte tout à lui – il se révèle naturellement accaparant et jaloux – c’est
l’âge de l’égocentrisme et des intérêts subjectifs.
Entre trois et six ans, le pourquoi des choses préoccupe l’enfant – les données fournies
directement par les sens ne suffisent plus à satisfaire sa curiosité – il pose sans cesse des
questions – une sorte d’ivresse de causalité le poursuit : les pourquoi se succèdent tout le long
de la journée – si gênantes que soient parfois ses interminables questions, n’étouffons pas
chez l’enfant cet instinct questionneur, notre meilleur auxiliaire pour son instruction.
Deuxième préiode : De 6 à 12 ans
L’enfant se rend compte de ce qu’il pense et de ce qu’il dit – il parle beaucoup – il s’efforce
de traduire en actes les idées qui lui trottent dans la tête – sa mémoire emmagasine - son
attention devient volontaire ; il commence à raisonner et à juger – son esprit critique s’éveille.
C’est vers sept ans qu’il cesse d’ajouter foi spontanément aux contes de fées.
Troisième période : de 12 à 15 ans
L’enfant sent monter la vie à lui, il se sent vivre. Il a des idées personnelles, son sens critique
commence à poindre, sa volonté s’affermit – à mesure qu’il grandit il devient capable de
maintenir son attention sur une suite de faits qui s’enchaînent – il les associe – il voit des
ressemblances et des différences – il les coordonne en un tout de plus en plus logique.
L’enfant se sent à présent à mesure d’aborder et de comprendre des sujets moins puérils. Les
histoires imaginaires cessent de le passionner ; mais en revanche, les histoires d’aventures
vécues retiennent davantage son intention.
DIRECTIVES PEDAGOGIQUES
L’évolution tant physique qu’intellectuelle s’échelonne sur une période relativement
considérable de la vie humaine, plus du quart pour la majorité des hommes.
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L’éducateur doit tenir compte de ce lent processus de transformation pour ne proposer à
l’enfant que des activités en rapport avec son âge, son degré de développement.
On ne saurait connaître un enfant et comprendre ses réactions si on ignore les caractéristiques
de son âge. On ne saurait aussi le connaître si s’en tenant à ces idées générales, on néglige
l’observation du cas concret et précis qu’il représente. La référence au stade évolutif doit se
compléter de la référence à la personnalité.
DIRECTIVES SPIRITUELLES
Proverbes 22/6 : Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre et quant il sera vieux, il ne
s’en détournera pas.
Il faut noter que l’enfance représente une période de la vie extrêmement riche et extrêmement
importante en elle-même.
Il est indispensable d’aborder cette période de la vie humaine avec beaucoup plus de sérieux –
selon notre texte biblique la suite de l’existence en dépend en grande partie.
Selon cette étude, nous pensons que la période idéale pour la conversion de l’enfant se situe
entre 6 et 12 ans. Pendant cette période, l’enfant se rend compte de ce qu’il pense ; il
commence à raisonner – son esprit critique s’éveille- il est donc capable de prendre une
décision en ce qui concerne le bien et le mal. Bien sûr, il ne faut pas attendre la période de la
conversion pour donner l’enseignement biblique ; certains enfants étonnent par leur
connaissance avant l’âge de 6 ans.
Il ressort aussi de notre analyse qu’il est nécessaire d’avoir au moins 3 classes différentes
d’enfants lors des regroupements à but éducatif et d’adapter le contenu du message à donner
en fonction de chaque classe d’âges.
Chapitre 3 : connaissance de l’adolescence
L’adolescence est un processus plutôt qu’une période de maturation. Ce qui peut être entendu
aussi bien sur le plan physiologique que sur le plan psychologique ou social. Maturation, cela
veut dire marche vers une maturité qui peut être affective, intellectuelle, sociale ou physique.
La maturité est aussi un processus d’acquisition des aptitudes, des qualités ou des
qualifications nécessaires à un individu pour tenir sa place dans la société.
Du point de vue purement chronologique, les auteurs ne sont pas d’accord sur la
détermination de la période précise de l’adolescence. certains la situent entre 13 et 21 ans.
D’autres entre 12 et 19 ans. Cette instabilité permet simplement de dire que l’adolescence est
la période de transition entre l’enfance et l’âge adulte.
Si l’adolescence est une période de transition ou si elle apparaît comme telle, c’est non
seulement parce que les deux périodes qui la limitent et l’encadrent semblent plus facile à
définir mais aussi parce qu’on peut y voir une sorte d’instance, instance de maturité et
instance d’adulte.
I/ L’ADOLESCENCE DU POINT DE VUE SOCIOLOGIQUE ET ECONOMIQUE
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L’insertion sociale de l’adolescent comme adulte avec les droits, les devoirs et pouvoirs qui
sont ceux des adultes se fait de nos jours de plus en plus tard.
Le temps de plus en plus long nécessaire à l’apprentissage d’un métier, la prolongation de
l’exercice professionnel des adultes accroissent cet allongement de la
période de
transition, ce qui a des répercutions considérables sur le plan non seulement social, mais aussi
psychologique d’une masse de plus en plus grande d’adolescentes et d’adolescents laissés en
instance, c’est à dire en marge.
II/ L’ADOLESCENCE DU POINT DE VUE PSYCHOLOGIQUE ET
PSYCHOSOCIAL
Plusieurs critères permettent de définir l’adolescence :
a)
la sexualité
Le développement de la sexualité est rapide et suscite des motivations puissantes. Ici le flirt
est considéré comme le phénomène typique de l’adolescence. il comporte d’abord tous les
jeux de la séduction et l’apprentissage des sentiments amoureux à l’occasion des relations
interpersonnelles avec des partenaires de sexe opposé.
Se faire connaître et se faire reconnaître par l’autre dans une relation sentimentale et érotique
est une expérience importante pour l’adolescent ou l’adolescente.
Par le flirt et à travers lui, l’adolescente et l’adolescent recherchent en quoi et comment ils
peuvent plaire, jusqu’à quel point ils peuvent plaire et qu’est-ce qui plaît en eux ou en elles.
On comprend pourquoi l’échec sentimental, lorsqu’il prend une importance particulière, du
fait de l’intensité de l’implication personnelle, atteint la personnalité même de l’adolescent ou
de l’adolescente et remet en question tout son être.
De plus en plus surtout par suite à des transformations de la mentalité sociale et le
développement des méthodes contraceptives, les expériences sexuelles directes remplacent le
flirt et se font de plus en plus précoces.
La pression des besoins sexuels est à l’origine de nombreux autres problèmes de la conscience
adolescente, car ces besoins entrent en conflit avec d’autres non moins naturels à cet âge tel
que le besoin d’idéal.
b)
la révolte contre l’environnement social et besoin de recréer les valeurs
Après un début marqué par le narcissisme, l’effervescence de la rumination intérieure, le
débat du « moi» avec lui-même, le romantisme, l’adolescence est surtout caractérisée par
toutes les formes de la révolte, car on ne s’oppose soi-même qu’en s’opposant, on ne
s’affirme qu’en niant. Les périodes antérieures d’opposition ne disposent pas de la puissance
physique que l’individu découvre et retient à l’adolescence.
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Préparée et présentée par M. HAMENOU Kodzo Pascal, Sociologue et Educateur de Jeunes
La révolte de l’adolescence comporte des critiques sur tous les fronts : critique de la famille,
critique de la société, critique des valeurs, de la religion et de tout ce qui est admis par la
société et les adultes.

Critique de la famille
Devenu capable de juger, l’adolescent met d’abord en jugement sa famille. Cette négation est
sans doute nécessaire pour que les adolescents puissent parvenir à une construction
personnelle des valeurs et finalement s’émanciper. De ce point de vue, on peut dire que
l’opposition aux valeurs familiales et aux personnes de la famille est normale et que la
fin de l’adolescence représente la période sensible à la réalisation de l’autonomie.
Il s’agit, du point de vue de l’évolution psychologique, d’une mise en question d’un certain
système antérieur de dépendance pour établir un nouveau système de relation familiale.

Révolte contre la société
Cet aspect de la révolte est surdéterminé c’est à dire que plusieurs motivations concourent aux
mêmes résultats : généralisation de l’attitude, d’accusation envers la famille et de négation des
valeurs familiales, protestations et rancœur contre la prolongation d’un être en instance qui
pérennise les relations de dépendance et mise en accusation de la société par rapport aux
idéaux romantiques à la volonté de s’affirmer.
C’est là le classique anticonformisme de l’adolescence.

Révolte contre l’univers
Ici, on se trouve devant ce qu’on appelle l’âge philosophique c’est à dire, la mise en question
de la signification de l’univers et de la vie elle-même. Adolescents et adolescentes
s’interrogent anxieusement sur les raisons de leur « être-là ». ils ont le sentiment aigu de
l’absurdité de l’existence et ils rationalisent, et intellectualisent cette absurdité dans certaines
philosophies où se mêlent l’angoisse de l’être en détresse et l’angoisse de l’absurde.
Bien entendu, les valeurs religieuses subissent elles aussi le contre coup de cette révolte.

Recréation des valeurs
Le besoin de recréer des valeurs aboutit à une inspiration et à des réalisations de qualité
renouvelant des manières habituelles de sentir, de penser, de s’exprimer.

Vivre sa vie
Il y a dans l’expression vivre sa vie pour les adolescents et les adolescentes une espérance et
une volonté, une impatience, une exigence. Il y a le soucis d’une indépendance à conquérir,
l’espérance de ne plus avoir de compte à rendre à personne, c’est à dire avoir enfin la libre
disposition de soi-même. Depuis les plus petits accrochages avec l’environnement familial, tel
que pouvoir entrer et sortir à n’importe quelle heure, avoir les amis que l’on a décidé d’avoir
et pas les autres, jusqu’aux aspirations les plus profondes telles que :
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- Choisir sa vie comme on l’entend
- Choisir le métier qui plaît
Tout ce qui contredit la libre expression de cette liberté est vécue comme contrainte
injuste et une frustration illégitime.
III/ ASPECTS PSYCHO-PATHOLOGIQUES DE L’ADOLESCENCE
a)
la dissocialité
Dissocier les attitudes de révolte, d’intolérance à la frustration, de refus des contraintes, du
besoin illimité, de libertés, favorisent le passage à la dissocialité, c’est à dire à la rupture de
l’engagement social. La dissocialité est donc le refus social de base par lequel on accepte de
jouer un rôle social, d’avoir une fonction et des responsabilités, de participer à l’animation de
la vie sociale.
Suivant les péripéties de l’histoire personnelle de l’adolescente ou de l’adolescent, les
données du caractère et le degré d’acuité du conflit familial et social, les voies de la
dissocialité se différencient : délinquance, vagabondage, prostitution et enfin choix d’une
existence marginale.
b)
la fuite du réel, de l’angoisse et de l’avenir
Cette caractéristique se manifeste par différentes formes de régressions plus ou moins
névrotiques ou par la toxicomanie (recherche du paradis artificiel).
c)
les perversions sexuelles
Lorsque le refus de l’identification des parents du même sexe ou la présence de barrières
psychologiques d’origines diverses barrent la voie à l’hétérosexualité, se constituent des
formes anormales de la vie sexuelle (homosexualité, pédophilie ou auto-érotisme).
CONCLUSION
L’adolescence telle que décrite dans cette étude interpelle autant les parents que les
responsables de l’éducation (moniteurs, enseignants). Il faut comprendre que pendant cette
période de passage de l’enfance à l’âge adulte, le jeune garçon ou la jeune fille a un vif désir
de liberté. Cette liberté d’actions et d’expressions réclamées a l’avantage de former la
personnalité future.
L’éducateur ou le parent a en ce moment précis, la lourde mission de s’efforcer de
comprendre et d’orienter le ou la future adulte afin d’éviter certaines déviations susceptibles
de compromission.
Il serait intéressant d’organiser des études bibliques ou des débats en famille ou entre jeunes
pouvant leur donner l’occasion de s’exprimer.
Aussi, l’on doit faire l’effort d’être constamment en communication avec l’adolescent ou
l’adolescente afin de cerner ses besoins intrinsèques et d’y remédier.
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Chapitre 4 : La place des activités ludiques dans la vie de l'enfant
I/
LE JEU EST UN BESOIN POUR L’ENFANT
Pour tous, mais particulièrement pour l’enfant, vivre c’est agir. L’activité est pour lui un
besoin impérieux, pour son corps comme pour son esprit, et cette activité se traduit par le jeu.
Quand il joue, il ne s’ennuie pas, il agit, il est heureux. « un enfant qui ne joue pas, n’est pas
un enfant normal, et son épanouissement adulte en sera affecté » (Défrance).
II/
LE JEU, STIMULANT NATUREL DE LA CROISSANCE
« Lorsque l’être humain vient au monde, il ne dispose, pour s’adapter à sa situation nouvelle,
que de l’ensemble des réflexes qui permettent de sucer.
Quant aux fonctions motrices, il doit les acquérir de lui-même. Le moyen naturel par lequel il
acquiert son autonomie neuro-musculaire est le jeu : c’est en jouant à parler qu’il façonne ses
organes phonateurs ; c’est en jouant à bouger qu’il module ses muscles. Telle est la grande
leçon d’une conception fonctionnelle du jeu : la fonction crée l’organe » (R. Gilbert).
III/
LE JEU JUSQU'A 7 ANS
Le jeu constitue pour le petit enfant une activité spontanée. Agir, pour lui, c’est jouer. Dans le
jeu, son besoin d’activité trouve à se dépenser. Il y satisfait aussi son penchant à l’imitation.
tour à tour, pagayeur, pêcheur, maître d’école, il veut faire comme les « grands ». Son
imagination lui crée un monde à lui où il évolue en toute tranquillité, un univers qui lui
semble réel.
Si l’on observe l’enfant, on voit avec quel sérieux il s’amuse. il peut s’occuper ainsi des
heures entières sans la moindre fatigue.
« Quand les grandes personnes regardent jouer un enfant, elles disent qu’il s’amusent, et c’est
là une grande erreur : il est en train de recréer le monde et croit à ce qu’il imagine : la bataille,
le voyage, la construction d’une maison… ceux qui ne se lassent pas de l’observer remarquent
qu’il est presque toujours grave, surtout lorsqu’il joue tout seul ; il se parle à mi-voix,
ébauchant des gestes étranges qui ressemblent à des célébrations rituelles, comme s’il
formulait des enchantements » (Valery-Radot).
IV/
LE JEU APRES 7 ANS
Aux environs de 7 ans, l’enfant invente des jeux plus savants, plus compliqués où il procède
déjà avec ordre, combinaisons où il met en œuvre son imagination et son intelligence. Mais
les jeux individuels l’intéressent de moins en moins ; il désire partager ses amusements avec
ses camarades.
L’éducateur laissera les enfants organiser eux-mêmes leurs jeux. Son rôle, ici, ne peut être que
celui d’un guide avisé. Il veillera à ce que les jeux n’excèdent pas les forces physiques des
enfants et écartera les jeux grossiers, violents plus propres à développer les instincts brutaux
qu’à recréer sainement.
Le jeu, en demandant les gestes les plus naturels et en répondant aux intérêts les plus profonds
de l’enfant, renferment une valeur éducative indiscutable mais non pas une valeur collective.
Il convient donc de maintenir l’éducation physique chargée de corriger les défectuosités
organiques.
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V/
LA VALEUR DU JEU
Le jeu délasse du travail et active les grandes fonctions physiologiques que ce travail
contrarie : respiration, circulation, sécrétions.
Le jeu développe l’adresse, l’initiative, la décision, l’endurance.
Les jeux forment à la solidarité ; il trempent et discipline le caractère. Par le jeu, l’enfant
manifeste ses goûts et ses aptitudes.
Par le jeu aussi, se révèle parfois les vocations futures : « jeux d’enfants, métiers d’hommes »
a-t-on dit.
Au point de vue social, le jeu a une grande importance. « L’enfant y polit son caractère, y
apprend à observer certaines règles, à se soumettre à un chef, à prendre des responsabilités. Il
doit s’oublier lui-même pour se dévouer au succès du groupe. Et puis, il fait des concessions,
supporte un échec, et suit des rebuffades, inhibe certains gestes, bref, il fait déjà ce que tout
membre de la société humaine doit faire tout au long de sa vie » (F. Léon).
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre, nous attirons l’attention des parents et des éducateurs sur
l’importance du jeu pour le développement physique et psychosocial de l’enfant.
De la même manière dont nous veillons à la nourriture et à la santé de nos enfants, nous
devons veiller à ce qu’ils jouent et surtout à ce qu’ils jouent sainement.
Retenons du reste qu’un enfant qui ne joue pas du tout est un malade à qui il faut
promptement apporter
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