L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Introduction 1 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA L’hypertension artérielle (HTA) est la plus fréquente des maladies cardiovasculaires, elle est également la principale cause des accidents vasculaires cérebraux, d’insuffisance cardiaque et d’insuffisance rénale. La prise en charge thérapeutique d’une HTA vise à réduire le risque de survenue de ses complications. Cet objectif nécessite à la fois un abaissement suffisant des chiffres de la pression artérielle et la prise en charge des autres facteurs de risques cardiovasculaires (tabagisme, dyslipidémie, diabète…). Le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) joue un rôle clé dans la physiologie et la physiopathologie cardiovasculaire et rénale. En physiologie, le SRAA intervient de façon remarquable, dans la régulation de la pression artérielle et du bilan hydrosodé. L’effecteur principal du SRAA est l'angiotensine II impliquée, en particulier, dans la genèse de l'hypertension artérielle par ses actions sur les vaisseaux (vasoconstriction) et les glandes surrénales (sécrétion d’aldostérone et de catécholamines). Il était donc logique que la recherche d’une inhibition de ces effets devienne un objectif majeur dans la mise au point de nouveaux traitements pharmacologiques antihypertenseurs. Depuis une quarantaine d’années, l’exploration approfondie du SRAA, de la cascade enzymatique catalysée par la rénine et l’enzyme de conversion et du mode d’action de l’angiotensine II a permis de développer successivement plusieurs outils pharmacologiques puis thérapeutiques. 2 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Le blocage du SRAA a des effets hémodynamiques, antihypertenseurs et anti-inflammatoires puissants et ralentit la progression de la maladie rénale audelà des résultats obtenus par la baisse de la tension artérielle. Après les décennies 70 et 80 qui ont vu successivement la mise sur le marché des bêta-bloquants, puis des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), la décennie 90 a vu celle des antagonistes de l’angiotensine II ou sartans. Alors que les premiers inhibiteurs du SRA développés ont été les IEC, il aurait été plus intéressant d’un point de vue physiopathologique, de développer des médicaments qui ciblent plus spécifiquement le SRA tels qu’un inhibiteur direct de la rénine ou un ARA. Ces médicaments agissant sur des éléments clés de ce système ont constitué des avancées majeures dans le traitement pharmacologique de l’hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires comme l’insuffisance cardiaque et l’infarctus du myocarde. Des recherches sont en cours visant à développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour bloquer plus efficacement encore le SRAA de façon à mieux protéger les patients à haut risque cardio-rénal. Cette thèse s’articulera donc selon 2 axes principaux : Une première partie consacrée aux généralités sur la physiopathologie de l’hypertension artérielle et la physiologie du système rénine-angiotensine et une seconde partie présentant les propriétés pharmacologiques des inhibiteurs de ce système ainsi que leur intérêt dans le traitement de l’hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires. 3 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA PARTIE I: Généralités 4 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA CHAPITRE I RAPPELS SUR LA PRESSION ARTERIELLE ET L’HYPERTENSION 5 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I. PHYSIOLOGIE DE LA PRESSION ARTERIELLE SANGUINE I.1. Définition de la pression artérielle La Pression Artérielle (PA) est la pression qui règne sur la paroi interne des vaisseaux pendant la circulation sanguine. On la dénomme également Tension artérielle. Elle est physiologiquement définie par la formule : P=QxR P = pression artérielle, Q = débit cardiaque, R= les résistances périphériques, essentiellement artériolaires [171]. Il faut aussi tenir compte de la masse sanguine circulante (MS), car ce sont ces trois facteurs (Q, R, MS) qui seront modifiés par les agents antihypertenseurs [147]. La pression artérielle est une variable entre deux extrêmes, la PA systolique (PAS) et la PA diastolique (PAD). La PAS résulte de l'activité du cœur pendant l'éjection sanguine systolique contre les résistances périphériques, on l'appelle encore en langage courant «maxima». La PAD, appelée en langage courant «minima», dépend seulement des résistances périphériques et de la volémie. Entre ces deux valeurs de PAS et de PAD, on a la pression différentielle, appelée encore la pression pulsée et c'est elle qui donne la sensation du pouls [171]. 6 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA La pression artérielle (PA) normale chez l’adulte se définit comme une pression inférieure ou égale à 140/90 mm Hg. I.2. Facteurs déterminants de la PA I.2.1. Le débit cardiaque Le débit cardiaque est le produit du volume d'éjection systolique par la fréquence cardiaque. Q = Fc × VES. Fc = Fréquence cardiaque, VES = Volume d'éjection systolique Ces deux facteurs varient dans le même sens et sont sous contrôle du système neurovégétatif [56]. I.2.2. Les résistances artérielles Selon Poiseuille, les résistances artérielles sont proportionnelles à la viscosité et à la longueur du vaisseau et inversement à son rayon. R = 8.Ω.L / π.r4 * La longueur du vaisseau (L) est constante. * La viscosité (Ω) ne varie que dans certaines circonstances pathologiques (les polyglobulies). 7 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA * Seul le calibre (r) peut faire varier la pression. Sa variation est assurée essentiellement par les artérioles (car elles ont une importante musculature lisse). [56] I.2.3. Autres facteurs La distensibilité de la paroi artérielle amortit les variations instantanées de la pression. Elle assure l’écoulement sanguin au cours de la diastole en restituant l’énergie emmagasinée lors de la systole [56]. I.3. Régulation de la PA I.3.1. Régulation nerveuse C’est une régulation rapide qui agit sur la vasomotricité et le débit cardiaque. Elle met en jeu les barorécepteurs de façon réflexe [56,136]. I.3.2. Régulation hormonale à moyen et à long terme [56,136] Système rénine–angiotensine–aldostérone (SRAA) L'appareil juxta-glomérulaire sécrète la rénine sous l’influence des variations de pression régnant dans l’artériole afférente. La rénine attaque l’angiotensinogène hépatique donnant l’angiotensine I transformée en angiotensine II sous l’effet d’une enzyme de conversion. L’angiotensine II est hypertensive par une vasoconstriction intense et en stimulant la sécrétion de l'aldostérone [150,271]. L’aldostérone Elle intervient sur la PA en contrôlant la volémie lié au mouvement du sodium (Na+). Sa sécrétion est mise en jeu par le SRA et par la diminution du rapport sodium/potassium (Na+/K+) dans le plasma. L’aldostérone augmente la 8 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA réabsorption du Na+ dans le tubule distal et donc elle entraîne une augmentation de la PAS. Les catécholamines Ce sont des hormones hypertensives libérées par la médullosurrénale qui renforce la réaction de «fuite ou de lutte» amorcée par le sympathique en cas de stress. Peptide atrial natriurétique (PAN) Il est sécrété par les myocytes auriculaires en cas d’augmentation de la volémie ou d’hypertension auriculaire, il entraîne une vasodilatation et une excrétion hydrosodée ce qui concourt à la normalisation de la PAS. Hormone anti-diurétique (ADH) Elle est sécrétée par la neurohypophyse en cas d’hypovolémie ou d’hyperosmolarité d’eau (>280 mol/kg). Les prostaglandines rénales Facteurs endothéliaux (l’endothéline et l’oxyde nitrique (NO)) [56,136]. I.3.3. Régulation intrinsèque de la PAS Autorégulation myogénique C’est la réponse propre des fibres musculaires lisses à l’étirement, quand la PA augmente ces fibres se contractent et inversement, quand la PA diminue elles se relâchent. 9 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Autorégulation chimique Elle est assurée par: Des facteurs métaboliques vasodilatateurs tels que l’anoxie, l’hypercapnie, la diminution du pH, les ions potassiques (K+), l’acide lactique. L’effet de ces facteurs nécessite un temps de latence. [136]. Des facteurs humoraux vasodilatateurs (la Bradykinine) Des facteurs humoraux constricteurs (sérotonine des plaquettes). [136] II. PHYSIOLOGIE DE L’HYPERTENSION ARTERIELLE L’hypertension artérielle (HTA) est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), comme une pression artérielle systolique (PAS) égale ou supérieure à 140 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique (PAD) égale ou supérieure à 90 mmHg, il ne s’agit évidement que d’une valeur limite arbitraire fixée dans un but d’orienter la décision de traiter un hypertendu. En fait, ces chiffres seront modulés selon l’âge et le terrain (femme enceinte, diabète…) Elle représente la principale cause de morbi-mortalité cardiovasculaire. Le traitement a réduit notablement l’incidence de ses complications. Ainsi, l’HTA pose un problème de santé publique par le nombre de sujets concernés [199, 19,79]. II.1. Etiologies et classification Dans 95 % des cas, le bilan ne permet pas de trouver une cause précise, on parle d’HTA «essentielle». Dans les 5 % restant, une cause précise peut être identifiée, l’HTA est dite «secondaire». En plus de causes organiques (rénales 10 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA ou surrénales), des circonstances comportementales peuvent contribuer à l’élévation de la pression artérielle, comme l’excès d’alcool ou l’obésité. En revanche, le stress, improprement appelé «tension nerveuse», est peu responsable d’HTA car les élévations tensionnelles imputables au stress ne sont souvent que temporaires. Enfin il existe des HTA génétiques (notamment de rares causes monogéniques) [208]. II.1.1. HTA essentielle 95 % des HTA n’ont pas de cause retrouvée. On parle alors d’HTA essentielle. Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une HTA comme l’hérédité, les médicaments ou les toxiques (réglisse, vasoconstricteurs), l’excès pondéral (25 % des sujets en surpoids sont hypertendus), les facteurs nutritionnels ou environnementaux (consommation sodée, alcool, sédentarité, stress) [199, 19,79]. II.1.2. HTA secondaires Les HTA secondaires sont relativement rares et leur fréquence au sein d’une population d'hypertendus tout venant est d'environ 5 à 10 %. Elles sont rattachées à une étiologie et une physiopathologie plus ou moins connue : HTA secondaire aux maladies rénales telles que l’insuffisance rénale aigue ou chronique, la néphropathie unilatérale et la sténose des artères rénales. HTA secondaire aux maladies de la surrénale telles que l’hyperaldostéronisme primaire, le phéochromocytome et le syndrome de Cushing. 11 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA HTA iatrogène: elle peut être secondaire à l’administration des vasoconstricteurs par voie nasale, des contraceptifs oestro-progestatifs, des corticoïdes, des anti-inflammatoires non stéroïdiens... HTA toxique HTA gravidique HTA secondaire au syndrome d’apnée du sommeil [199, 65]. II.2. Complications de l’HTA Une pression diastolique et/ou systolique chroniquement élevée est associée à des changements structuraux et fonctionnels au niveau rénal, vasculaire et cardiaque qui favorisent l’apparition d’accidents vasculaires cérébraux et cardiaques [97]. Quelque soit l’origine de l’HTA (essentielle ou secondaire à une pathologie) elle provoque des effets délétères sur de nombreux organes: Le cœur: les complications cardiaques de l’HTA peuvent se manifester par une hypertrophie ventriculaire gauche, une dilatation des cavités, une altération des fonctions systolique et diastolique, une insuffisance cardiaque et une insuffisance coronaire (angor, infarctus). Les reins: les complications rénales de l’HTA peuvent se manifester par : Une néphroangiosclérose secondaire à des lésions artériolaires, elle s’exprime d’abord par une microalbuminurie puis une macroalbuminurie, parallèlement à une baisse de la clairance glomérulaire. L’insuffisance rénale est souvent tardive. 12 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Une ischémie rénale secondaire à une atteinte des artères rénales Le cerveau: les complications cérébrales de l’HTA peuvent conduire à: Des accidents vasculaires cérébraux: l’HTA demeure la principale cause des AVC qui peuvent être soit hémorragiques, soit ischémiques. Une encéphalopathie hypertensive à l’occasion d’une HTA maligne avec un tableau d’hypertension intracrânienne. Une démence artériopathique par atteinte diffuse des artères cérébrales par de l'athérome Les vaisseaux: L’hypertension artérielle est à l’origine de nombreuses complications vasculaires qui peuvent conduire à: Une artériopathie oblitérante et anévrisme par atteinte des grosses artères. Atteinte des organes sensoriels (rétinopathie, atteinte cochléo- vestibulaire). 13 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA CHAPITRE II TRAITEMENT DE L’HYPERTENSION ARTERIELLE 14 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I. TRAITEMENT NON MEDICAMENTEUX La prise en charge de l’HTA commence par la mise en place de mesures non pharmacologiques. Ces règles hygiéno-diététiques sont poursuivies pendant 3 mois avant d’envisager un traitement médicamenteux. Chez certains patients ayant une HTA limite, elles peuvent suffire à normaliser les chiffres de la pression artérielle (PA). Chez d’autres, la mise en route d’un traitement antihypertenseur est nécessaire pour normaliser la PA, mais dans tous les cas, l’observance des mesures non pharmacologiques est fondamentale [183]. L’objectif des règles hygiéno-diététiques est de faire baisser le niveau tensionnel de l’individu, de diminuer au maximum le recours au traitement pharmacologique et le cas échéant d’en tirer l’efficacité maximale, de traiter les facteurs de risque associés et de s’intégrer dans la prévention primaire de l’HTA et des facteurs de risque cardiovasculaires à l’échelle d’une population. Ces mesures hygiéno-diététiques comprennent [183]: I.1. Arrêt du tabagisme Le tabac entraîne une augmentation de la PA dans les 15 à 30 minutes qui suivent la consommation d’une cigarette. Il aggrave le pronostic cardiovasculaire par un rôle indépendant de la PA. Il faut largement inciter le patient hypertendu à arrêter de fumer. I.2. Réduction pondérale L’obésité est associée à une augmentation des chiffres de PA. La réduction pondérale permet d’abaisser les chiffres de PA. Le régime constitue donc une étape primordiale dans la prise en charge de l’hypertendu obèse. Devant une 15 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA HTA légère chez un patient obèse, il faut commencer par une cure d’amaigrissement pendant 3 à 6 mois qui peut suffire à normaliser la PA avant d’envisager un traitement médicamenteux. Chez l’hypertendu traité qui présente un excès pondéral, le régime peut permettre d’alléger le traitement antihypertenseur, voire de l’arrêter. I.3. Activité physique L’exercice physique est un adjuvant précieux des traitements antihypertenseurs. Il procure en lui-même un bénéfice, au moins immédiat, sur le contrôle des PA systoliques et diastoliques. Il améliore la qualité de l’observance, aide à la stabilité du poids et contribue positivement à la sensation de «mieux-être» des sujets [2]. Le patient sédentaire a un risque de développer une HTA de 20 à 50% plus important que le patient pratiquant une activité physique régulière. La pratique régulière (15 à 20min, trois fois par semaine) d’une activité physique participe à la diminution des chiffres de PA (un exercice d’intensité modérée permet de diminuer la PA systolique d’environ 5 à 10mmHg). I.4. Réduction de la consommation d’alcool Bien que n’étant pas un facteur de risque d’athérosclérose dans la majorité des enquêtes épidémiologiques, la consommation excessive d’alcool est associée à différentes pathologies cardiovasculaires: hypertension artérielle, cardiomyopathie dilatée primitive, accident vasculaire cérébral, notamment hémorragique [25]. 16 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA L’alcool élève le niveau de PA, il peut interférer avec le traitement médicamenteux et induire une résistance aux antihypertenseurs [183]. I.5. Réduction des apports en sodium La relation positive entre la consommation duils sel et le niveau de pression artérielle laisse présager qu’une diminution des chiffres de pression artérielle pourrait être obtenue par réduction des apports en sel [25]. Une réduction modérée des apports quotidiens en chlorure de sodium aux environs de 100 mmol/j fait baisser les chiffres de PA systolique d’environ 5 mmHg. Les patients hypertendus doivent suivre un régime modérément salé apportant environ 100 mmol/j de sel. Il ne faut pas prescrire de régime sans sel strict pour une HTA non compliquée. I.6. Optimisation des apports en potassium Un régime alimentaire supplémenté en potassium permet d’abaisser les chiffres de PA. Une alimentation riche en potassium est donc souhaitable chez les patients hypertendus. Les sels potassiques doivent être utilisés avec prudence, notamment chez les sujets âgés ou chez les patients traités par des diurétiques épargneurs de potassium ou des IEC afin d’éviter tout risque d’hyperkaliémie [183]. 17 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I.7. Thérapeutiques comportementales Le stress émotionnel peut provoquer une élévation aiguë de la PA. Issues des pratiques orientales de relaxation psychique et physique (yoga, zen, méditation transcendantale...), les techniques comportementales se proposent d’éduquer l’individu à contrôler volontairement les réponses du système nerveux sympathique aux différents stress quotidiens. La permanence de cet effet à distance des moments de relaxation, l’applicabilité de ces méthodes au-delà du champ d’action de leurs initiateurs restent toutefois à démontrer. S’il est peu probable qu’elles pourraient être généralisées, ces méthodes non médicamenteuses s’inscrivent dans un comportement d’ensemble qui, orienté et contrôlé, permet un meilleur équilibre physique et psychique, et secondairement une meilleure observance des traitements [2]. II. TRAITEMENT MEDICAMENTEUX Les mesures non médicamenteuses améliorent le pronostic cardiovasculaire non seulement en diminuant la pression artérielle mais également en agissant favorablement sur les paramètres du bilan métabolique dans le dessein d’une moindre évolutivité de l’athérosclérose, en particulier coronaire. En cas d’échec des mesures non médicamenteuses en termes d’objectif tensionnel, un traitement médicamenteux est donc instauré [25]. II.1. Classification des antihypertenseurs Les antihypertenseurs appartiennent à sept grandes classes thérapeutiques qui sont les diurétiques, les bêtabloquants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), les inhibiteurs calciques, les antagonistes des récepteurs de 18 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA l’angiotensine II, les vasodilatateurs et les antihypertenseurs centraux sans oublier de citer les inhibiteurs directs de la rénine comme nouveaux antihypertenseurs [2]. II.1.1 Les diurétiques Les diurétiques sont des agents pharmacologiques qui ont pour but d’augmenter l’excrétion rénale du sodium (Na+) et d’eau. Il existe trois types principaux de diurétiques dont le site d’action se place différemment au niveau du néphron: Les thiazidiques et apparentés: l’action de ces diurétiques se situe entre la branche ascendante de Henlé et le segment de dilution distal. Ils n’ont pas d’action sur la concentration urinaire proximale, mais ils inhibent la réabsorption du chlorure de sodium. Ce type de diurétiques n’est pleinement efficace que lorsque la fonction rénale est normale. Ils sont contre-indiqués car inefficaces en cas d’insuffisance rénale sévère. Les diurétiques de l’anse: ils bloquent les mouvements de chlore et de sodium au niveau de la branche ascendante de Henlé, empêchant ainsi la réabsorption du Na+. Ces diurétiques sont puissants par leur action rapide et brève et ils ne sont actifs en cas d’insuffisance rénale. les diurétiques distaux: leur action se fait au niveau du tube contourné distal ; ils diminuent l’excrétion du potassium et d’ion H+ et augmentent la fraction de sodium excrétée d’environ 2%. Ce sont des 19 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA épargneurs potassiques, faiblement natriurétiques et contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale. Les diurétiques provoquent une natriurèse, entraînant une contraction du volume plasmatique et extracellulaire, une diminution initiale du débit cardiaque et une baisse de la PA. On observe ensuite un retour vers les valeurs initiales du volume plasmatique et du débit cardiaque et l’apparition d’une diminution des résistances périphériques. II.1.2. Les bêtabloquants Les bêtabloquants sont des antagonistes spécifiques et compétitifs des récepteurs bêta-adrénergiques postganglionnaires du système nerveux sympathique. Le mécanisme d’action des bêtabloquants n’est pas encore éclairci ; trois hypothèses principales sont invoquées pour expliquer l’action des bêtabloquants: la diminution de la contractilité cardiaque, la diminution de la libération de rénine et une action sur le système nerveux. Les antagonistes bêta-1-adrénergiques ou «cardiosélectifs» ont peu d’affinité pour les récepteurs bronchiques et vasculaires, respectant ainsi les effets vasodilatateurs périphériques des catécholamines circulantes et l’équilibre entre récepteurs alpha et bêta-adrénergiques. Ils limitent le risque d’aggravation d’un trouble de la microcirculation ou d’une hypoglycémie. Certains bêtabloquants sont doués d’une activité agoniste partielle ou «activité sympathomimétique intrinsèque» (ASI). Ils ont un effet inhibiteur moins marqué sur la fréquence et le débit cardiaques. 20 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Le labétalol se situe à part, car il exerce des propriétés alpha et bêtabloquantes. Il peut être utilisé en cas de trouble de la circulation périphérique. Le céliprolol possède une action bêta-1-inhibitrice et une action bêta-2agoniste. Son profil pharmacologique permettrait son utilisation en cas de broncho-pneumopathie chronique obstructive. II.1.3. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine L’effet antihypertenseur des IEC résulte principalement de l’inhibition de la synthèse d’angiotensine II. L’enzyme de conversion est l’enzyme responsable de la transformation d’angiotensine I en angiotensine II, hormone hémodynamiquement active. Les IEC entrent en compétition avec l’angiotensine I au niveau des sites catalytiques de l’enzyme. L’inhibition enzymatique est spécifique, les IEC ne bloquent pas d’autres protéases. Les effets de l’inhibition de l’enzyme de conversion portent [215]: sur le système rénine-angiotensine-aldostérone les IEC entraînent une augmentation de l’activité rénine plasmatique, une augmentation du taux d’angiotensine I, une réduction du taux d’angiotensinogène et surtout une diminution des concentrations plasmatiques d’angiotensine II et d’aldostérone. sur le système kallicréine-kinine, par un blocage de la dégradation de la bradykinine. 21 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA La résultante en est une suppression des effets vasopresseurs et antinatriurétiques de l’angiotensine II et de l’aldostérone, elle peut-être potentialisée par l’action vasodilatatrice et natriurétique de la bradykinine. sur les prostaglandines: Les IEC pourraient également exercer leurs effets en stimulant la production de prostaglandines, vasodilatatrices et natriurétiques. II.1.4. Les inhibiteurs calciques À l’intérieur de cette classe hétérogène, on distingue habituellement quatre familles ou groupes chimiques dont les chefs de file possèdent des profils pharmacologiques différents, liés à leur sélectivité tissulaire ou au type de canal calcique bloqué préférentiellement. la nifédipine , représentant du groupe des dihydropyridines (DHP), possède une sélectivité vasculaire marquée qui l’expose à une moindre réduction de la contractilité et de la conduction cardiaque que le vérapamil, chef de file des phénylalkylamines, dont la sélectivité cardiaque est plus importante. Le diltiazem, chef de fil des benzothiazépines, présente un profil intermédiaire. A l’inverse des molécules précédentes, bloqueurs préférentiels des canaux de type L, le mibéfradil, dérivé tétralol non commercialisé, agit préférentiellement sur les canaux de type T [149]. Les inhibiteurs calciques semblent agir en inhibant le transfert transmembranaire du calcium. Ils diminuent ainsi le taux du calcium libre intracellulaire, ce qui a pour conséquence de réduire le tonus du muscle lisse vasculaire. Cet effet s’exerce essentiellement au niveau précapillaire, c’est-à22 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA dire sur les vaisseaux de petit calibre dont le tonus vasoconstricteur est anormalement élevé chez la plupart des hypertendus. Il s’agit du principal mécanisme d’action des antagonistes calciques sur la PA [2]. II.1.5. Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II Après le succès des IEC dans les années 1980, notamment dans le traitement de l’insuffisance cardiaque et de la néphropathie diabétique, il est apparu que le blocage du système rénine-angiotensine n’était pas maximal, en raison notamment du rétrocontrôle exercé par la rénine et l’angiotensine I. Aussi, le blocage compétitif des récepteurs AT1 de l’angiotensine II par des inhibiteurs peptidiques, puis non peptidiques, est devenu un mode thérapeutique de l’HTA [105]. Tous les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II sont des antagonistes non peptidiques et sont tous spécifiques des récepteurs AT1. En grande majorité, les antagonistes AT1 sont non compétitifs [2]. L’administration d’un antagoniste des récepteurs AT1 s’accompagne d’une augmentation dose-dépendante de la rénine dans le plasma, liée à l’interruption du rétrocontrôle négatif de l’angiotensine II sur la sécrétion de rénine par blocage de récepteurs AT1 23 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA II.1.6. Les vasodilatateurs Les vasodilatateurs artériolaires directs sont capables de réduire le tonus artériolaire et devraient abaisser la PA de façon non spécifique dans tous les types d’hypertension. La classe thérapeutique des vasodilatateurs antihypertenseurs est très hétérogène par la chimie, mais trouve son unité dans son site d’action ; ces vasodilatateurs se fixent électivement et agissent directement sur l’artériole, en entraînant la relaxation du muscle lisse vasculaire. Vasodilatateurs artériolaires directs Les vasodilatateurs directs ont pour effet quasi exclusif une relaxation du muscle lisse vasculaire artériolaire, leurs autres effets étant pour l’essentiel des adaptations secondaires à la vasodilatation. On cite comme molécules appartenant à cette classe pharmacologique: L’hydralazine et la dihydralazine Le minoxidil dont l’emploi est réservé aux hypertensions réfractaires, en cas d’échec des polythérapies habituelles Alphabloquants La prazosine est un vasodilatateur indirect et fut le premier alphabloquant disponible par voie orale [110]. C’est un alpha-1-bloquant remarquablement sélectif qui antagonise la noradrénaline par compétition au niveau de ses récepteurs alpha-1 postsynaptiques périphériques [92]. 24 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA La vasodilatation induite par la prazosine est liée à l’inhibition de la vasoconstriction noradrénergique, sans effet sur la vasoconstriction induite par l’angiotensine II. Urapidil: Comme la prazosine, l’urapidil abaisse la PA via un blocage des récepteurs alpha-1-postsynaptiques, avec réduction des résistances périphériques totales sans modification de la fréquence ou du débit cardiaque et via un effet sur la régulation centrale de la PA. II.1.7. Les antihypertenseurs centraux Les antihypertenseurs centraux inhibent le système nerveux sympathique au niveau central. Il s’agit principalement de l’alphaméthyldopa, de la clonidine, de la guanfacine, de la rilmenidine, du guanoxabenz et de la moxonidine. L’importance des effets secondaires de cette classe thérapeutique, notamment l’hypotension orthostatique chez le sujet âgé, l’absence d’effet cardio ou néphroprotecteur démontré et le choix thérapeutique offert par les autres classes thérapeutiques en ont limité les indications. II.2. Choix des médicaments antihypertenseurs Le choix de l’antihypertenseur se fait en fonction des recommandations internationales, du terrain et d’éventuelles pathologies associées et des habitudes du prescripteur [183]. Dans l’HTA essentielle non compliquée, les cinq classes d’antihypertenseurs majeurs (les diurétiques thiazidiques, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les 25 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA-II) ont montré un bénéfice sur la morbi-mortalité cardiovasculaire dans les essais cliniques. Ces cinq classes d’antihypertenseurs peuvent donc être proposées en première intention dans la prise en charge d’un hypertendu essentiel non compliqué. Le choix d’un traitement médicamenteux sera adapté à chaque patient en fonction: des indications préférentielles de certaines classes dans des situations cliniques particulières (en accord avec les études cliniques) ; de l’efficacité et de la tolérance des médicaments déjà pris par le patient; des interactions médicamenteuses possibles [199]; de l’existence de comorbidités pouvant justifier ou contre-indiquer certains antihypertenseurs ; du coût du traitement et de sa surveillance, en sachant que le diurétique thiazidique fait partie des classes dont le coût journalier est le plus faible. 26 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA II.3. Stratégie d’adaptation du traitement antihypertenseur II.3.1. Monothérapie initiale On débute en général un traitement antihypertenseur par une monothérapie ou par une plurithérapie faiblement dosée ayant l’indication en première intention. Pour les monothérapies, l’une des cinq classes pharmacologiques suivantes est utilisée: les bêtabloquants, les diurétiques, les antagonistes calciques, les IEC et les antagonistes des récepteurs à l’angiotensine II [25]. La monothérapie permet habituellement une normalisation des chiffres tensionnels chez 50 à 70%des hypertendus. En cas d’inefficacité totale de la monothérapie initiale, il est recommandé de l’arrêter et de lui substituer un produit appartenant à une autre classe. C’est la stratégie de «la monothérapie séquentielle». On débute par un premier traitement antihypertenseur dont on adapte la posologie. Si il n’y a pas de normalisation tensionnelle ou d’effet tensionnel satisfaisant après 4 à 6 semaines de traitement maximal, on passe à un autre médicament appartenant à une autre classe d’antihypertenseur (figure 1). On peut essayer ainsi différentes classes pharmacologiques en monothérapie avant d’avoir recours à une association. Cette stratégie permet de n’utiliser qu’une seule molécule et donc de limiter les effets secondaires et d’accroître l’observance du traitement. La monothérapie séquentielle est cependant difficile à appliquer chez l’hypertendu en pratique quotidienne. Le succès de cette approche pour un 27 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA patient donné dépend en effet largement du hasard puisqu’il faut trouver le produit qui soit à la fois efficace et bien toléré. Figure 1: Stratégie d’adaptation du traitement antihypertenseur et fréquence du suivi [267] 28 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA II.3.2. Plurithérapies fixes Le fait que l’HTA présente de multiples mécanismes a motivé l’apparition de plurithérapies fixes microdosées. En cas d’efficacité partielle de la monothérapie initiale, il convient d’adjoindre une molécule d’une autre classe plutôt que d’augmenter les doses du médicament initial (figure 2). Cette association d’antihypertenseurs permet de contrôler les chiffres tensionnels de 70 à 90% des patients. Par ailleurs, cette stratégie diminue la survenue de certains effets secondaires dose-dépendants (trouble de la kaliémie sous diurétiques, flush et oedème sous antagonistes calciques) [25]. Les associations à privilégier pour leur synergie d’action sont les suivantes (figure 3): bêtabloquant + diurétique ; bêtabloquant + antagoniste calcique ; IEC + diurétique ; IEC + antagoniste calcique ; antagoniste calcique + ARA II; ARA II + diurétique Il existe des associations d’antihypertenseurs à doses fixées qui permettent une prise médicamenteuse unique contenant plusieurs principes antihypertenseurs. 29 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Figure 2: les associations possibles entre les différentes classes d’antihypertenseurs (les associations les plus rationnelles sont figurées par des lignes pleines) [267] Figure 3: Schéma résumant les associations des classes thérapeutiques Qui favorisent la baisse tensionnelle [267] 30 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA A l’inverse, certaines associations d’antihypertenseurs sont déconseillées car elles augmentent le risque d’effets secondaires : IEC+diurétique épargneur de potassium en raison du risque accru d’hyperkaliémie bêtabloquant+vérapamil et bêtabloquant + diltiazem : les deux associations doivent être évitées en raison du risque accru de troubles conductifs alphabloquant+antagoniste calcique : car cette association présente risque accru d’hypotension orthostatique. En cas d’échec de la bithérapie antihypertensive, il convient de rechercher une cause de la résistance au traitement antihypertenseur (mauvaise observance, fausse résistance, HTA secondaire, interaction médicamenteuse). Ce n’est qu’après avoir éliminé ces différentes étiologies qu’une trithérapie peut être initiée [85, 243]. 31 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA CHAPITRE III LE SYSTEME RENINE-ANGIOTENSINE 32 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I. SYSTEME RENINE-ANGIOTENSINE I.1. Introduction Le système rénine-angiotensine, l’un des principaux complexes de régulation de la pression sanguine, est distribué entre le sang circulant et l’espace péricellulaire de l’interstium tissulaire. Il participe en physiologie et en pathologie de la régulation de la vasomotricité et du remodelage tissulaire dans le système cardiovasculaire. Dans le cadre de ces effets, le système rénineangiotensine tissulaire agit sur les cellules musculaires lisses vasculaires et les fibroblastes, tandis que le système rénine-angiotensine plasmatique a pour cibles les cellules endothéliales et les leucocytes circulants [32]. Le système rénine-angiotensine-aldostérone gouverne l’homéostasie hydrosodée dans l’organisme. Il s’agit d’une cascade enzymatique dont le seul précurseur connu est l’angiotensinogène et qui aboutit à la synthèse d’un octapeptide vasoactif, l’angiotensine II [153]. Le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) est un superbe exemple de l’application en clinique humaine des données de la recherche fondamentale. La découverte et l’utilisation des inhibiteurs du système rénineangiotensine, qu’il s’agisse d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA), de bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine II ou actuellement d’inhibiteurs de la rénine illustrent bien ce que l’on appelle aujourd’hui «la recherche translationnelle» [53]. 33 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I.2. Les composants du système rénine-angiotensine I.2.1. Angiotensinogène [153] L’angiotensinogène est le substrat unique et spécifique de la rénine [246]. Il s’agit d’une glycoprotéine de 60 kDa constituée de 452 acides aminés dont les dix acides aminés de l’Ang I comportant le site d’hydrolyse par la rénine à l’extrémité N-terminale et les 442 acides aminés du des-Ang I-angiotensinogène porteur d’un site de clivage C-terminal [48]. L’angiotensinogène est un peptide sécrété par les hépatocytes de façon constitutive et n’est donc pas, contrairement à la rénine, stocké dans des granules de sécrétion. Une hépatectomie totale entraîne une chute du taux d’angiotensinogène plasmatique [242]. Les sujets porteurs d’une cirrhose hépatique ou d’une anastomose portocave ont un taux d’angiotensinogène plasmatique bas et une pression artérielle diminuée. La sécrétion hépatique de l’angiotensinogène est finement régulée de façon transcriptionnelle et/ou post-transcriptionnelle par les stéroïdes, l’Ang II et les cytokines. La concentration d’angiotensinogène plasmatique est élevée dans les hypercorticismes, pendant la grossesse, sous contraception orale œstrogénique et lors de l’inflammation. Elle est abaissée lors d’une surrénalectomie, d’une thyroïdectomie et d’un traitement inhibiteur de l’ECA [69, 68, 61]. Pendant la grossesse, l’angiotensinogène plasmatique augmente d’un facteur 4 à 6 parallèlement à l’élévation croissante du taux d’estrogènes [130] et une forme particulière d’angiotensinogène dite de «haut poids moléculaire» est sécrétée. 34 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I.2.2. Rénine Propriétés biochimiques et régulation La rénine est une aspartylprotéase sécrétée par les cellules myoépithéliales de l’appareil juxta-glomérulaire rénal [151]. Ce sont des cellules musculaires lisses ayant subi une métaplasie endocrine et situées à l’extrémité de la paroi de l’artériole efférente. La rénine est une glycoprotéine dont le poids moléculaire est de 40 kDa environ et qui comprend deux sous unités de 20 et 25 kDa [96]. Elle est principalement sécrétée sous forme de prorénine inactive (90 %) et peu sous forme de rénine active (10 %). L’enzyme de maturation n’est pas encore clairement connue bien que plusieurs candidats soient discutés dans la littérature [176,228]. L’activation se fait exclusivement dans les granules de sécrétion et la rénine est libérée dans la circulation après stimulation [80]. La concentration de rénine est le facteur limitant de la cascade enzymatique du système rénine-angiotensine et sa sécrétion est régulée de façon très fine et rapide, la régulation du taux d’angiotensinogène étant un mécanisme beaucoup plus lent [126]. La concentration physiologique de rénine est de l’ordre de la picomole, mais peut varier de 10 à 1 000 fois. Quatre mécanismes principaux sont impliqués dans la régulation de la synthèse et de la sécrétion de rénine : La stimulation des barorécepteurs situés dans la paroi de l’artériole afférente du glomérule ; la sécrétion de rénine est stimulée par une baisse de la pression de perfusion et vice-versa; 35 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA L’innervation sympathique avec une stimulation par les agonistes bêtaadrénergiques et une diminution de la sécrétion lors de l’utilisation de bêtabloquants ; Le rétrocontrôle négatif exercé par l’Ang II, par action directe, sur les récepteurs AT1 et AT2 situés au niveau des cellules de l’appareil juxtaglomérulaire ; Enfin, le signal paracrine généré par le débit urinaire du chlorure de sodium dans le tube distal en regard de la macula densa: la baisse de ce débit aboutit à une diminution de la réabsorption du chlore par les cellules juxta-glomérulaires stimulant la sécrétion de rénine et inversement. Rôles de la rénine La rénine a longtemps été considérée comme une enzyme ayant pour seul rôle la génération d’Ang I avec une action du SRA essentiellement médiée par la fixation de l’Ang II à ses récepteurs. Plus récemment, on a montré que la rénine avait des effets cellulaires indépendants de la génération d’Ang II [188]. C’est en partant de ce constat qu’on est parvenue à mettre en évidence un récepteur de la rénine sur des cellules mésangiales humaines en culture [188] puis à le cloner [189]. Ce récepteur est une protéine de 350 acides aminés, avec un unique domaine transmembranaire, et n’a pas d’homologie de structure avec d’autres familles de récepteur connues ; c’est le premier récepteur d’une aspartylprotéase décrit. Il lie de façon spécifique la rénine et la prorénine et cette liaison entraîne: 36 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA L’augmentation d’un facteur quatre de l’efficacité de la conversion de l’angiotensinogène en Ang I lorsque la rénine est liée à la membrane (par rapport à la rénine non liée) ; L’activation intracellulaire de la voie des MAP-kinases mitogènes, indépendamment de la génération et de l’action de l’Ang II. Ce récepteur a une expression élevée au niveau cardiaque, cérébral, oculaire et placentaire, et faible au niveau rénal et hépatique. Des techniques d’immunofluorescence ont permis de le localiser plus précisément au niveau du mésangium glomérulaire, de l’endothélium de l’artère rénale et des artères coronaires [190]. Ce récepteur pourrait avoir une implication physiologique importante : un rôle fonctionnel de la prorénine indépendant de l’Ang II pourrait expliquer l’efficacité des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans la prévention de la néovascularisation rétinienne chez l’animal [182], et chez l’homme dans la correction de l’hypertrophie myocardique et aortique et la prévention de la néphroangiosclérose indépendamment du niveau tensionnel [190].L’inhibition de ce récepteur pourrait représenter une nouvelle perspective thérapeutique [182]. I.2.3. Angiotensine I L’Ang I est un décapeptide dépourvu d’activité biologique propre mais il est clivé par l’enzyme de conversion pour former un octapeptide actif qui est l’Ang II. Il est également dégradé en desaspartyl-angiotensine I par une aminopeptidase et en angiotensine par une endopeptidase [178]. 37 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I.2.4. Enzyme de conversion Définition et propriétés L’enzyme de conversion, ou kininase II (ECA) est une ectoenzyme membranaire de 180 kDa qui existe sous deux formes [21]: l’une soluble dans le plasma, le liquide céphalorachidien (LCR) et de nombreux fluides physiologiques et l’autre ancrée à la membrane plasmique de différents types de cellules (cellules endothéliales, cellules épithéliales et cellules neuroépithéliales). C’est la forme tissulaire qui joue un rôle prépondérant dans la conversion d’Ang I en Ang II L’ECA possède deux sites catalytiques distincts appelés site N-terminal et C-terminal. Ces deux sites ont certaines propriétés communes et quelques propriétés distinctes. Les deux sites catalysent le clivage de l’angiotensine I et de la bradykinine avec une efficacité identique. Le domaine N-terminal clive de manière physiologique l’angiotensine 1-7 [58] et le peptide hémorégulateur ACSDKP [17, 218]. Le substrat physiologique du site C-terminal n’est pas connu. Rôles de l’enzyme de conversion L’enzyme de conversion (ECA) est une métalloprotéase à zinc qui possède deux domaines amino et carboxyterminaux avec chacun son site actif (dipeptidyl-carboxypeptidase) [274]. Elle a de multiples substrats, en dehors de l’Ang I, elle est capable de dégrader la bradykinine (BK), peptide vasodilatateur, en un métabolite inactif (BK1-7) mais aussi le tétrapeptide N-Acétyl-Séryl-Aspartyl-Lysyl-Proline (AC38 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA SDKP) impliqué dans le contrôle de la prolifération des cellules souches hématopoïétiques [17]. L’ECA augmente donc la production d’un vasoconstricteur puissant, l’Ang II, en dégradant parallèlement un vasodilatateur potentiel, la BK. ECA-2 Un homologue humain de l’ECA a récemment été décrit [251]. L’ECA-2 est également une métalloprotéase à zinc de 805 acides aminés ayant une homologie de structure significative avec l’ECA [151]. Contrairement à l’ECA, elle a une fonction carboxypeptidase et dipeptidyl-carboxypeptidase, ce qui aboutit à l’hydrolyse de l’Ang I en Ang 1-9 et de l’Ang II en Ang 1-7 ainsi qu’à la dégradation de la BK. En revanche, l’ECA-2 est incapable de convertir l’Ang I en Ang II et son activité enzymatique n’est pas bloquée par les inhibiteurs de l’ECA. L’ECA-2 est donc un inhibiteur de la formation de l’Ang II en stimulant des voies alternatives de dégradation de l’Ang I. Cette enzyme a été localisée au niveau de la membrane des cardiomyocytes, des cellules de l’endothélium et du tubule rénal ainsi qu’au niveau du testicule. La mutation du gène de l’ECA-2 n’a pas de conséquence sur le plan tensionnel mais entraîne une augmentation de la concentration d’Ang II et une anomalie de la contractilité cardiaque [55]. Cette enzyme est donc en partie un contre-régulateur physiologique de l’ECA 39 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I.2.4. Angiotensine II Définition et effets biologiques L’angiotensine II est un octapeptide généré par clivage de l’angiotensine I (décapeptide inactif) sous l’action de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (figure 4). Figure 4 : Schéma illustrant la cascade enzymatique du SRA qui aboutit à la formation de l’octapeptide active (angiotensine II) [153] Les principaux effets biologiques de l’angiotensine II sont [153] : Des effets vasculaires: L’Ang II exerce une action vasopressive et trophique sur les cellules musculaires lisses des parois du système cardiovasculaire. Sur le plan vasculaire, on peut distinguer les effets 40 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA immédiats de l’Ang II sur l’hémodynamique et les effets tardifs sur la synthèse des constituants de la paroi artérielle [81]; Des effets surrénaliens: l’Ang II stimule la production d’aldostérone par les cellules de la zone glomérulée du cortex surrénal ; Des effets rénaux: l’Ang II intervient dans la régulation du débit sanguin rénal et de la filtration glomérulaire par une action vasoconstrictrice des artérioles efférente et afférente glomérulaires, dans la réabsorption tubulaire de sodium (soit directement dans le tube proximal en activant l’échangeur Na/H, soit indirectement dans le canal collecteur en stimulant la sécrétion surrénale de l’aldostérone) et dans la régulation de la sécrétion de rénine au niveau de l’appareil juxta-glomérulaire ; Des effets cérébraux: à ce niveau, l’Ang II agit par la stimulation de la soif en activant la sécrétion de vasopressine et par la régulation centrale de la pression artérielle ; Des effets sur le système nerveux sympathique: l’Ang II stimule la libération de noradrénaline ; Des effets tissulaires: l’Ang II possède une action trophique et hyperplasique. En effet, l’Ang II a une action rapide qui vise à contrebalancer une baisse de pression artérielle et/ou de volémie alors qu’à long terme elle a une action sur le remodelage vasculaire en favorisant l’hypertrophie des cellules musculaires lisses et la production de matrice extracellulaire. Ces effets trophiques associés à son action vasoconstrictrice aboutissent à une diminution de la compliance des artères élastiques et à une élévation des résistances périphériques. 41 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA L’Ang II a un effet endocrine sur sa propre sécrétion en exerçant un feedback négatif rapide sur la sécrétion de rénine et un feed-back positif sur la synthèse hépatique d’angiotensinogène [126]. Alors que les demi-vies plasmatiques de la rénine et de l’angiotensinogène sont assez longues, l’Ang II est dégradée en quelques secondes par des peptidases en plusieurs métabolites actifs: l’Ang III qui agit sur les mêmes récepteurs que l’Ang II, l’Ang IV et l’Ang 1-7 qui possèdent leurs propres récepteurs avec des effets distincts. Voies de formation de l’angiotensine II L’enzyme de conversion (ECA) n’est pas la seule enzyme capable de transformer l’angiotensine I en angiotensine II, et une partie de cette synthèse peut être conservée malgré l’inhibition totale de l’ECA. Ainsi, un groupe d’enzymes tissulaires présent au niveau aortique et dénommé CAGE (Chymostatin sensitive Angiotensin II Generating Enzyme), et la chymase (une enzyme présente chez l’homme au niveau du cœur et des vaisseaux) peuvent réaliser cette transformation. L’affinité de la chymase pour l’angiotensine I est nettement supérieure à celle de l’ECA. Elle serait responsable de 75% de la production intracardiaque d’angiotensine II chez l’homme [259, 258]. D’autres enzymes tissulaires (t-PA, cathepsine G et tonine) transforment directement l’angiotensinogène en angiotensine II [82]. Récepteurs de l’angiotensine II: Les effets de l’Ang II sont médiés par des récepteurs membranaires faisant partie de la famille des récepteurs à sept domaines transmembranaires couplés 42 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA aux protéines G. Deux gènes codant pour deux récepteurs à l’Ang II dont la pharmacologie est différente ont été clonés chez l’homme [153]. Les récepteurs AT1 Le récepteur AT1 est une chaîne polypeptidique de 359 acides aminés contenant sept segments hydrophobes intramembranaires connectés par trois boucles intra et extracellulaires. Le gène codant pour ce récepteur est exprimé dans les vaisseaux (cellules musculaires lisses), les reins, les surrénales, le cœur, le cerveau et l’hypophyse. L’activation du récepteur AT1 par l’Ang II est responsable de la plupart des actions visant à augmenter la pression artérielle (vasoconstriction, prolifération cellulaire, croissance tissulaire, réabsorption rénale de sodium, stimulation du système nerveux sympathique, sécrétion de l’aldostérone...) [45]. Les récepteurs AT2: Le récepteur AT2 est une chaîne polypeptidique de 363 acides aminés à sept domaines transmembranaires, couplé à une protéine G, qui a seulement 34 % d’homologie avec le récepteur AT1. Il est fortement exprimé durant le développement fœtal dans les tissus mésenchymateux. Chez l’adulte, son expression est réduite mais persiste à un faible taux au niveau de l’endothélium vasculaire, du cœur et du rein [47]. Le mécanisme d’action principal du récepteur AT2 est médié par la libération de BK avec pour conséquence la génération de monoxyde d’azote (NO) et GMPc [231, 232].Cette action a pour conséquences une vasodilatation, 43 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA une inhibition de la prolifération cellulaire et possiblement une augmentation de la natriurèse [44].Son action s’oppose donc à celle du récepteur AT1. Les récepteurs non AT1 non AT2 Ils ont été décrits dans les tissus cancéreux et les fibroblastes cardiaques. Leur nature et leur rôle restent à préciser. I.2.6. Aldostérone L’aldostérone est une hormone minéralocorticoïde sécrétée par la zone glomérulée du cortex surrénal. Contrairement à la rénine et aux angiotensines (qui sont des protéines et des peptides), l’aldostérone est un stéroïde synthétisé à partir du cholestérol par une série de réactions comprenant plusieurs étapes faisant intervenir différentes enzymes [153]. La sécrétion d’aldostérone est essentiellement régulée par l’Ang II et le potassium extracellulaire. Physiologiquement, les concentrations d’aldostérone et de rénine sont étroitement corrélées. L’Ang II stimule la biosynthèse de l’aldostérone par un effet sur les enzymes stéroïdogènes lors de sa liaison à son récepteur AT1 situé à la surface des cellules de la zone glomérulée. L’aldostérone a un rôle central dans la régulation de la volémie et son implication est importante dans certaines formes d’HTA et d’insuffisance cardiaque [206]. Son action principale est la régulation du transport transépithélial du sodium (réabsorption de sodium, excrétion de potassium) dans le tubule collecteur cortical du rein mais aussi dans d’autres organes comme la parotide ou le côlon. Par ailleurs, l’aldostérone a également des effets rapides, non génomiques qui ont été mis en évidence dans plusieurs types cellulaires 44 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA notamment les cardiomyocytes, les cellules musculaires lisses vasculaires et les cellules du muscle strié squelettique [95]. I.3. Compartimentation du système rénine-angiotensine [179] Le système rénine-angiotensine a été décrit comme un système endocrine par H. Goldblatt en 1934 [104]. La rénine active est synthétisée et stockée par les cellules myoépithélioïdes de l’artériole afférente du glomérule rénal. Sa sécrétion est contrôlée par divers stimuli diminuant la concentration du calcium libre dans la cellule myoépithélioïde (stimulation β-adrénergique, baisse de la tension pariétale dans l’artériole et diminution de la réabsorption du sodium et du chlore par le cotransport Na-K-2Cl de la macula densa). Inversement, l’augmentation du NaCl dans la macula densa et de l’angiotensine II freine la sécrétion de rénine en augmentant la concentration du calcium libre dans les cellules myoépithélioïdes. La rénine active sécrétée diffuse dans les compartiments plasmatique, lymphatique et interstitiel, de même que son substrat, l’angiotensinogène, synthétisé et sécrété par le foie (il est également probable que de faibles quantités d’angiotensinogène soient directement synthétisées au niveau de la paroi artérielle). A l’opposé, les peptides dérivés de l’angiotensinogène (angiotensines I et II) n’agissent vraisemblablement que dans le compartiment dans lequel ils ont été produits. Un point important est que si la rénine active diffuse librement dans le plasma, elle s’adsorbe dans les tissus, en particulier dans la paroi artérielle. 45 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Dans le compartiment interstitiel, les résidus mannose-6 phosphate retiennent la rénine par des liaisons électrostatiques de faible affinité [263] conduisant à un enrichissement en rénine et en angiotensine du milieu interstitiel par rapport au plasma [60]. Un récepteur membranaire ayant une forte affinité pour la prorénine et la rénine active [189] a récemment été mis en évidence. Son implication physiologique et physiopathologique doit encore être précisée [54]. I.4. SRA et remodelage vasculaire L’activation du système rénine-angiotensine in vivo peut être étudiée de deux façons: soit en analysant les effets de l’activation du système sur la structure vasculaire, soit en étudiant les conséquences de l’inhibition de l’angiotensine II dans des modèles ne dépendant pas directement de l’activation du système rénine-angiotensine. Dans tous les cas, il est toujours difficile de séparer complètement la réponse fonctionnelle sur la pression artérielle de la réponse structurale sur la paroi des vaisseaux [179]. Classiquement, la production d’angiotensine II conduit à une hypertension artérielle et à une hypertrophie de la paroi artérielle. Cette dernière s’accompagne d’une augmentation de la synthèse de matrice extracellulaire et de la sécrétion plasmatique d’antiprotéases [34]. L’hypertension, en augmentant la «tenségrité» (tension interne réglée par la conformation du cytosquelette) des cellules musculaires lisses liée à leur adhérence à la matrice extracellulaire, s’ajoute ici aux effets directs de l’angiotensine II sur la trophicité des cellules vasculaires. Inversement, lorsque l’hypertension artérielle n’est pas directement liée à l’activation du système 46 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA rénine-angiotensine, comme chez le rat spontanément hypertendu ou dans le modèle d’intoxication à la nitroarginine (suppression de la production endothéliale de monoxyde d’azote (NO), au potentiel vasodilatateur), le blocage du système rénine-angiotensine entraîne une baisse importante de la pression artérielle et de la trophicité de la paroi artérielle [124]. 47 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I.5. Rôle du SRA dans la pathogenèse de l’hypertension [9] Enzymes autres que la rénine Angiotensinogène Bradykinine Rénine Angiotensine I Enzymes autres que l’ECA ECA Fragments de Kinine inactifs Vasoconstriction directe Activité noradrénergique périphérique Activité sympathique du SNC Libération de catécholamines surrénale Angiotensine II Résorption sodique Libération d’aldostérone Flux sanguin rénal Volume sanguin Vasoconstriction Prolifération des cellules du muscle lisse Remodelage cardiaque et vasculaire Tension artérielle Figure 5 : Schéma illustrant le rôle des composants du SRA dans la pathogenèse de l’HTA 48 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA II. BLOCAGE DU SYSTEME RENINE-ANGIOTENSINE [223] Le blocage du SRAA, au niveau systémique et local, joue un rôle protecteur dans certaines pathologies cardiaques ou rénales [240]. Le blocage du SRAA exercerait des effets pléiotropes dont certains sont encore méconnus mais pourraient contribuer aux effets thérapeutiques et ouvrir de nouvelles perspectives à l’avenir [46]. L’inhibition du SRAA occupe désormais une place privilégiée dans le traitement de l’hypertension artérielle [276,144], de la décompensation cardiaque [52,135], de la protection post-infarctus [52,116] et de la néphropathie avec microalbuminurie ou protéinurie, notamment la néphropathie diabétique [273,115]. La présence d’un diabète sucré représente une condition clinique qui oriente volontiers le choix thérapeutique vers un bloqueur du SRAA de façon à tirer profit de ses effets bénéfiques à la fois vasculaires, cellulaires et métaboliques [248]. Une amélioration a été démontrée, non seulement en ce qui concerne les critères d’évaluation intermédiaire, mais aussi les événements cliniques, y compris la mortalité [223]. Il existe plusieurs possibilités pharmacologiques pour obtenir un blocage du SRAA (figure 6). 49 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Figure 6 : Illustration du système rénine-angiotensine-aldostérone et des sites d’action des différentes approches pharmacologiques pour bloquer le système [223] Les bêta-bloquants inhibent certes partiellement la sécrétion de rénine [28], mais de façon insuffisante pour être considérés comme de vrais antagonistes du SRAA. Les antagonistes des récepteurs de l’aldostérone (spironolactone, éplérénone) ne peuvent pas, non plus, être considérés comme des inhibiteurs du SRAA à part entière puisqu’ils ne bloquent que les effets minéralocorticoïdes de l’aldostérone, mais n’interfèrent en rien avec les effets vasoconstricteurs et cellulaires de l’Ang II. 50 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Les effets de l’Ang II peuvent être bloqués par un IEC [63], par un antagoniste des récepteurs AT1 (ARA) [63, 39] et/ou par un inhibiteur direct de la rénine comme l’aliskiren [213]. 51 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA PARTIE II: Les inhibiteurs du système rénine-angiotensine 52 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA CHAPITRE I LES INHIBITEURS DE L’ENZYME DE CONVERSION DE L’ANGIOTENSINE (IECA) 53 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I. HISTORIQUE La découverte des IEC trouve sa source dans les années soixante lorsqu’un pharmacologue brésilien nommé FIERRERA a montré qu’un extrait de venin de la vipère BOTHROPS JARARACA était capable de potentialiser les effets biologiques de la bradykinine qui est une substance vasodilatatrice, par inhibition de sa dégradation [223, 4]. En 1966, il a été montré que ce facteur potentialisateur de la bradykinine était capable d’inhiber une enzyme décrite comme une carboxypeptidase et appelée kininase II. En 1968, VANE remarqua que la kininase et l’enzyme de conversion avaient le même mécanisme d’action et constituaient le même enzyme. Au début des années 70, deux types d’inhibiteurs du système rénineangiotensine ont été utilisés dans le cadre d’études expérimentales puis en investigations physiologiques chez l’Homme ; il s’agit de la «saralazine» qui est une substance antagoniste compétitive de l’angiotensine II au niveau de ses récepteurs, et du teprotide qui est un inhibiteur peptidique de l’enzyme de conversion de l’angiotensine [178]. Le teprotide n’est malheureusement utilisable que par voie veineuse ; ce qui limitait son utilisation à long cours. Ainsi s’ouvrait de nouvelles perspectives de recherche pour aboutir à la naissance de la première molécule de cette classe thérapeutique en 1970. 54 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA L’inhibition de l’enzyme de conversion n’a pu être utilisée au long cours qu’après l’avènement du captopril et de l’enalapril dont l’utilisation a considérablement augmenté vers la fin des années 70 ; ainsi et dans l’espace de 5 ans, plus d’un million de malades ont été traités par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion dont environ 70% pour une hypertension artérielle et 30% pour une insuffisance cardiaque ; il est à signaler que cette utilisation a été limitée aux hypertensions artérielles et insuffisances cardiaques thérapeuticorésistantes. Actuellement, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion sont à l’étude dans le traitement des stades précoces de l’insuffisance cardiaque et dans le traitement des cardiopathies ischémiques [83, 249]. II. CLASSIFICATION ET STRUCTURE CHILIQUE: II.1. Classification: La classification des différents inhibiteurs de l’enzyme de conversion peut se concevoir : II.1.1. Selon leur structure chimique (tableau n°1): actuellement, on distingue trois classes chimiques d’IEC [178, 4]: 55 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Tableau I: Classification des IEC selon leur structure chimique [249] Classification par structure chimique IEC possédant fonction DCI une IEC possédant une Captopril sulfhydryle fonction sulfhydryle libre Fentiapril libre ou masquée IEC possédant une Pivopril, fonction sulfhydryle Alacepril, masquée Zofénopril Des IEC non soufrés IEC non soufrés possédant Enalapril, Périndopril, comportant un radical une fonction acide et une Ramipril, Cilazapril carboxyl fonction ester Spirapril, Quinapril Indolapril, Pentopril Trandolapril, IEC non soufrés possédant Lisinopril, Acide deux fonctions acides enalaprilique, Acide périndoprilique IEC possédant un radical phosphinyle osinopril 56 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA II.1.2. Classification des IEC selon qu’ils soient directement actifs ou qu’ils soient des «prodrogues»: Tableau II: Classification des IEC selon qu’ils se comportent comme des prodrogues [4] Classes des IEC IEC directement actifs et ayant un groupement DCI Captopril thiol IEC «prodrogue» avec groupement thiol Alacepril IEC directement actifs et sans groupement thiol Lisinopril IEC «prodrogue» sans groupement thiol Enalapril Périndopril Ramipril Cilazapril Quinapril Pentopril Fosinopril Delapril 57 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA II.2. Structure chimique: Tableau III: Structure chimique des principaux inhibiteurs de l’enzyme de conversion [93] DCI Formule développée Captopril Enalapril maleate 58 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Ramipril 59 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA DCI Formule développée Lisinopril Quinapril hydrochloride Périndopril 60 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA DCI Formule développée Cilazapril Fosinopril Trandolapril 61 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA DCI Formule développée Spirapril Alacepril Zofénopril calcium 62 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA III. PROPRIETES PHARMACOCINETIQUES: Les propriétés pharmacocinétiques des principaux IEC sont résumées dans le tableau I. Le captopril se distingue par sa demi-vie courte [31]. Tous les autres IEC (molécules actives) possèdent une demi vie supérieure à 12 heures, compatible avec l’administration mono-quotidienne. Il est à noter que deux molécules, le quinapril et le ramipril, ont des pharmacocinétiques complexes bi ou triphasiques. La voie d’élimination est rénale dans la majorité des cas. Pour cette raison, les posologies d’IEC doivent toujours être diminuées en cas d’insuffisance rénale. Seuls le trandolapril et le fosinopril sont significativement éliminés par le foie. La majorité des IEC est administrée en tant que prodrogues. Ces prodrogues restent inactives en l’absence d’estérification par le foie. L’avantage des prodrogues par rapport aux molécules actives est essentiellement une meilleure biodisponibilité. L’ECA est présente dans le plasma et dans les tissus. Les IEC diffèrent quant à leur affinité pour l’enzyme liée aux tissus. La liaison de différents IEC avec les tissus a été étudiée sur des homogénats de cœur [86] Le classement par ordre décroissant d’affinité est: 63 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Quinaprilat = bénazaprilat > perindoprilat > lisinoprilat > fosinoprilat Plusieurs auteurs ont montré que cette affinité pour l’ECA tissulaire était mieux corrélée avec le pouvoir antihypertenseur que l’inhibition de l’ECA circulante [220]. Cependant, la signification clinique de ces résultats reste incertaine (tableau IV). 64 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Enalapril lisinopril bénazepril quinapril ramipril trandolapril 3 oui phosphinyle fosinopril Tableau IV : Caractéristiques pharmacocinétiques comparées des différents inhibiteurs de captopril carboxyle l’enzyme de conversion (IEC) d’après [35]. DCI carboxyle oui carboxyle oui 4-10 carboxyle oui 3 carboxyle oui 2 carboxyle non 1-2 sulfhydryle oui 2-8 non 2-8 15-24 36 12 Triphasique terminal 0,7-0,9 1,9-2,5, 25 4, 9-18,>50 Foie-rein 1,25-20 Rein-foie 10-11 5-80 50-60 70 rein 12 rein 5-80 >60 10-80 11 rein 5-40 >37 terminal rein 2,5-40 6-60 rein 6,25-300 60 rein 75-91 1-8 1,7 Zinc ligand Prodrogue Tmax molécule active (h) T½ molécule active (h) Voie d’élimination Dosage (mg) Indice de biodisponibilité (%) 65 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA IV. PROPRIETES PHARMACODYNAMIQUES IV.1. Mode d’action IV.1.1. Blocage de l’enzyme de conversion L’enzyme de conversion de l’angiotensine permet la transformation de l’angiotensine I inactive en angiotensine II substance puissamment vasoconstrictrice et antinatriurétique par son effet stimulant sur la sécrétion d’aldostérone par la corticosurrénale. Les inhibiteurs de cet enzyme empêchent la formation de l’angiotensine II et s’opposent ainsi à son effet vasoconstricteur et antinatriurétique [223]. Ils inhibent l’augmentation, induite par l’angiotensine II, de la libération de noradrénaline (effet présynaptique), et l’effet de stimulation de la croissance cellulaire et de la production de collagène par les fibroblastes. Les IEC inhibent en parallèle la dégradation de la bradykinine ce qui va favoriser ses effets tissulaires locaux de vasodilatation par stimulation de la production de monoxyde d’azote (NO) et de prostaglandines vasodilatatrices. Ceci se traduit par une diminution de la pression sanguine et une augmentation de la natriurèse avec une suppression de l’action facilitatrice exercée par l’angiotensine sur les récepteurs sympathiques. Ce qui pourrait expliquer l’absence de la tachycardie réflexe secondaire à l’hypotension provoquée par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion [178,122]. Tous les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ont la même cible [12,62]: c’est le site catalytique de l’enzyme de conversion de l’angiotensine qui 66 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA comporte un ion zinc et un résidu arginine qu’il s’agit de masquer pour empêcher la conversion de l’angiotensine I [62]. Le blocage de l’enzyme de conversion de l’angiotensine est compétitif. Il est donc réversible et influencé par la quantité de substrat disponible. La durée de liaison à cette enzyme conditionne la durée d’action des inhibiteurs de l’enzyme de conversion plus que leur temps de séjour plasmatique. On considère qu’il faut bloquer environ 90 % des molécules d’enzyme de conversion de l’angiotensine pour obtenir un effet cliniquement significatif (baisse de pression artérielle chez l’hypertendu par exemple). Le rôle d’un blocage de l’enzyme de conversion de l’angiotensine tissulaire n’est pas clairement établi pour l’instant. Biologiquement, l’inhibition de l’enzyme de conversion est marquée par une diminution de l’activité de l’ECA plasmatique, des taux de l’angiotensine II et d’aldostérone et une augmentation importante de l’activité rénine plasmatique (ARP) et de la concentration de l’angiotensine I par levée du rétrocontrôle négatif exercé par l’Ang II [4]. IV.1.2. Sites d’interaction et spécificité d’action des inhibiteurs de l’enzyme de conversion Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion sont spécifiques et ne bloquent que peu ou pas du tout les autres protéases. Le pouvoir inhibiteur du captopril est cinq mille fois supérieur vis-à-vis de l’enzyme de conversion que vis-à-vis des autres protéases comme la trypsine ou la chymotrypsine. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion contenant un groupement sulfhydryle peuvent interagir avec des substances comme les protéines et le 67 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA glutathion pour former des complexes réversibles et constituer ainsi une réserve. Ce groupement sulfhydryle est rendu responsable d’une certaine instabilité en ce qui concerne la liaison ; «inhibiteur de l’enzyme de conversion–enzyme de conversion». IV.1.3. Facteurs pouvant influencer l’intensité et la durée des effets obtenus avec les inhibiteurs de l’enzyme de conversion La dose administrée L’efficacité des inhibiteurs de l’enzyme de conversion augmente parallèlement à l’augmentation de la dose administrée jusqu’à l’atteinte d’un plateau pour lequel l’effet obtenu est maximal et au-delà duquel l’élévation des doses administrées ne fait que prolonger l’effet obtenu sans en augmenter l’amplitude [249,94]. Le niveau de l’activité de la rénine plasmatique Plusieurs études ont montré que les effets obtenus avec les inhibiteurs de l’enzyme de conversion dépendent du niveau initial de l’activité de la rénine plasmatique. Plus cette activité est élevée plus les effets obtenus sont importants. Ceci pourrait expliquer la survenue d’hypotension brutale chez certains patients à activité rénine plasmatique élevée [38,100]. La race Pour la même dose administrée, les effets obtenus sont variables selon la race du patient. 68 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA IV.2. Effets pharmacologiques des inhibiteurs de l’enzyme de conversion IV.2.1. Effets hormonaux Sur le système rénine-angiotensine-aldostérone A court terme, l’administration d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion met en jeu l’ensemble des régulations du système rénine-angiotensine: Une diminution des concentrations circulantes en angiotensine II estimée à environ 50 % provoque une augmentation de la concentration d’angiotensine I qui n’est plus transformée. Cette angiotensine I accumulée peut donner lieu à la production, d’une part, d’Ang1-7 vasodilatateur et, d’autre part, d’angiotensine II (produite sous l’action des systèmes enzymatiques alternatives: chymases et CAGE). Une diminution de la synthèse de l’aldostérone accompagnée parallèlement d’une accumulation de potassium. La sécrétion de l’aldostérone est toutefois en partie stimulée par le taux de potassium, ce qui évite une élévation dangereuse de la kaliémie, au moins lorsque la fonction rénale est normale. Une élévation de l’activité rénine plasmatique chez le sujet sain, et chez l’insuffisant cardiaque, du fait de la mise en jeu du feed back négatif que provoque la baisse d’angiotensine II [226, 62]. 69 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Sur le système kallicréine-kinine: Une partie de l’action antihypertensive des IEC pourrait s’expliquer par l’inhibition de la dégradation de la bradykinine, substance douée de propriétés vasodilatatrices. L’augmentation du taux de bradykinine pourrait agir sur la production de prostaglandines vasodilatatrices (PGI2 et PGE2), complétant ainsi l’action des IEC au niveau de la fibre musculaire lisse vasculaire et au niveau rénal. L’augmentation du taux de bradykinine est responsable d’un effet secondaire validant qui est la toux [4,226]. Sur les catécholamines circulantes: La diminution des catécholamines circulantes induite par les IEC s’explique au moins en partie par une action périphérique: l’angiotensine II, par l’intermédiaire de récepteurs présynaptiques à l’angiotensine, favorise la libération de noradrénaline au niveau des terminaisons sympathiques, elle possède également une action sur la libération des catécholamines à partir de la médullosurrénale ainsi qu’une action facilitatrice au niveau des transmissions ganglionnaires [226]. Sur l’hormone anti-diurétique (ADH): Les IEC entraînent une diminution des taux plasmatiques d’ADH chez l’hypertendu sévère et l’insuffisant cardiaque [29, 148]. 70 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA IV.2.2. Effets cardiovasculaires: Effets hémodynamiques: Les IEC diminuent les résistances vasculaires systémiques, sans accélération de la fréquence cardiaque, en administration aiguë et en administration chronique. Il ne semble pas exister d’échappement thérapeutique ni de tachyphylaxie [31]. Au niveau vasculaire, les IEC engendrent essentiellement une baisse de la pression artérielle systémique, dont le principal facteur responsable est la chute de production d’angiotensine II plasmatique et tissulaire, ce qui limite la vasoconstriction artériolaire, malgré l’élévation par rétrocontrôle négatif de la rénine. La chute de la pression artérielle est à la fois systolique et diastolique. L’effet sur la PAS est plus marqué du fait d’un effet vasodilatateur non homogène prédominant au niveau des territoires musculaires et affectant à la fois les artérioles et les gros troncs artériels, dont la compliance est améliorée [226]. Chez le sujet sain, en régime normosodé, la baisse de la pression artérielle reste modeste, accompagnée d’une diminution discrète des résistances périphériques totales et d’une augmentation minime du débit cardiaque [4]. Chez le sujet hypertendu: la diminution des résistances périphériques totales est plus nette et s’accompagne d’une chute de la pression artérielle à la fois systolique et diastolique. Les IEC dans l’HTA ont peu d’effet sur le débit cardiaque et la fraction d’éjection, mais ils réduisent la masse myocardique et améliorent les indices de relaxation myocardique [159]. 71 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Chez l’insuffisant cardiaque: les IEC provoquent une vasodilatation à la fois artérielle et veineuse responsable d’une diminution de la post-charge, mais aussi de la pré-charge. La chute de la pression artérielle est habituellement peu importante, et s’accompagne d’une augmentation nette du volume d’éjection systolique et du débit cardiaque et d’une chute de la pression capillaire pulmonaire [226]. Effets cardiaques: Sur le plan cardiaque, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion s’individualisent par rapport aux autres vasodilatateurs par l’absence d’effet chronotrope direct sur le nœud sinusal, et, en dépit de l’abaissement tensionnel, ils ne modifient pas la fréquence cardiaque et n’entraînent pas de tachycardie réflexe [226, 233]. Les IEC pourraient par ailleurs exercer un effet bénéfique au niveau de la circulation coronaire, en s’opposant à la vasoconstriction induite par la stimulation du système sympathique au cours de l’ischémie myocardique [148]. Effets rénaux: Au niveau du territoire vasculaire rénal, malgré une diminution de la pression artérielle, les IEC augmentent le débit sanguin rénal, sans modifier la filtration glomérulaire, du fait d’une chute du tonus vasculaire des artérioles afférentes. A ce niveau, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion provoquent une vasodilatation importante avec une baisse des résistances vasculaires rénales [226]. Il en résulte une diminution de la pression hydrostatique intraglomérulaire. Cet effet pourrait être responsable de l’action favorable des 72 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA IEC sur la vitesse de dégradation de la fonction rénale en cas de néphropathie diabétique [172]. Dans l’insuffisance cardiaque, le débit sanguin rénal, très diminué, augmente de façon marquée en présence d’un IEC, contribuant alors à une majoration de la diurèse. IV.2.3. Effets métaboliques L’hypertension artérielle est souvent associée à des troubles métaboliques regroupés dans le syndrome métabolique «X» qui comprend principalement une résistance à l’insuline, une obésité, une dyslipidémie et des troubles du métabolisme glucidique [283]. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine ont des effets bénéfiques sur les métabolismes glucidique et lipidique, sur la résistance à l’insuline et le système nerveux autonome ainsi que sur la progression de l’athérosclérose. Ils empêchent la dégradation de la bradykinine et favorisent la libération des prostaglandines E, ce qui améliore le métabolisme glucidique et diminue la résistance à l’insuline. En améliorant la sensibilité à l’insuline, cette classe des antihypertenseurs diminue également les concentrations d’acides gras libres et consécutivement abaisse la synthèse des VLDL-TG et LDL-cholestérol et diminue le catabolisme des HDL-cholestérol. Ces mécanismes permettent ainsi d’abaisser les concentrations plasmatiques de triglycérides et de LDL-cholestérol et d’augmenter celle du HDL-cholestérol [1,229] 73 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA V. INDICATIONS THERAPEUTIQUES V.1. Hypertension artérielle V.1.1. Indications des IEC dans l’hypertension artérielle selon l’étiologie Les IEC ont prouvé leur efficacité dans toutes les formes d’hypertension, en dehors de l’HTA de l’hyperaldostéronisme primaire lié à un adénome surrénalien. L’indication élective des IEC est représentée par l’hypertension à rénine élevée, ce qui correspond généralement à l’hypertension essentielle du sujet jeune. L’effet antihypertenseur des IEC est équivalent à celui des diurétiques ou des bêta-bloquants en monothérapie dans le traitement de l’HTA essentielle. L’efficacité d’une monothérapie par IEC, jugée sur le contrôle des chiffres tensionnels, varie de 50 à 75 %. Cette efficacité est obtenue dans un délai rapide d’environs 10 jours, sans phénomène d’échappement ultérieur [226]. V.1.1.1. Hypertension artérielle essentielle L’hypertension artérielle essentielle est la forme clinique qui concerne le plus grand nombre de patients présentant une élévation des chiffres tensionnels. Chez eux, l’efficacité antihypertensive des inhibiteurs de l’enzyme de conversion a été montrée initialement avec le captopril utilisé à fortes doses (300 mg/j), puis les plus faibles posologies (de 50 à 100 mg/j) ont indiqué un meilleur rapport efficacité/tolérance [280]. 74 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Tous les inhibiteurs de l’enzyme de conversion commercialisés possèdent une action antihypertensive comparable. La prescription en monothérapie conduit à observer une baisse des pressions systolique et diastolique de 15 à 25 % et une «normalisation» chez 50 % des sujets ayant initialement une hypertension artérielle légère (pression artérielle diastolique comprise entre 90 et 110 mmHg). Comme l’amplitude de la réponse antihypertensive aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion dépend de l’activation du système rénine-angiotensine, il semblerait logique que l’on observe une moindre efficacité des inhibiteurs de l’enzyme de conversion chez les sujets ayant une faible concentration de rénine (âgés ou de race noire). Cette observation n’est pas confirmée chez l’hypertendu âgé chez lequel la réponse antihypertensive aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion est comparable à celle de l’hypertendu jeune. En revanche, une moindre efficacité est observée chez l’hypertendu de race noire par comparaison à celui de race blanche [166]. Chez l’hypertendu essentiel, la comparaison des inhibiteurs de l’enzyme de conversion aux autres classes des antihypertenseurs ne montre pas de différence d’efficacité lorsque les résultats sont exprimés en moyenne sur un groupe de patients: les baisses tensionnelles moyennes et le pourcentage de répondeurs sont identiques [166]. En revanche, les baisses tensionnelles observées de façon individuelle ne sont pas identiques sous une monothérapie par inhibiteurs de l’enzyme de conversion, par inhibiteur calcique ou par bêtabloquant [10]. Toutefois, aucun critère clinique ou biologique ne permet d’évaluer a priori l’efficacité antihypertensive d’un traitement au long cours par inhibiteur de l’enzyme de conversion. En particulier, la réponse tensionnelle induite par une 75 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA première dose n’est pas prédictive de la réponse observée après administration au long cours [177]. L’efficacité antihypertensive des inhibiteurs de l’enzyme de conversion se maintient au long cours et, malgré les modifications hormonales observées au bout de quelques semaines de traitement (élévation de la concentration d’angiotensine II et d’aldostérone), le contrôle tensionnel persiste sans nécessité d’augmentation de la posologie [214]. V.1.1.2. Hypertension artérielle rénovasculaire Dans l’hypertension artérielle rénovasculaire par sténose unilatérale d’une artère rénale, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ont montré leur efficacité pour normaliser la pression artérielle en administration ponctuelle ou durable [127]. L’efficacité antihypertensive est d’autant plus importante que la rénine est élevée. Dans cette circonstance, la posologie initiale doit être faible afin d’éviter une hypotension de première dose. Le traitement par inhibiteurs de l’enzyme de conversion, malgré son efficacité dans ce type d’hypertension, n’est envisagé au long cours que lorsque la revascularisation n’est pas possible. Dans l’hypertension artérielle secondaire à des sténoses bilatérales des artères rénales ou à une sténose unilatérale sur rein unique hémodynamiquement significative, une insuffisance rénale est à craindre lors de la prescription d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion. L’arrêt du traitement permet alors la normalisation de la fonction rénale [280]. 76 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA V.1.1.3. Hypertension artérielle par hyperaldostéronisme primaire Dans l’hypertension par hyperaldostéronisme primaire (adénome de Conn et hyperplasie surrénale bilatérale), le volume hydrosodé est augmenté et la rénine est effondrée et ne peut pas être stimulée. Le traitement par un inhibiteur de l’enzyme de conversion est, dans cette circonstance, toujours inefficace [158]. V.1.1.4. Phéochromocytome Un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine peut [23] occasionnellement être administré à un malade porteur d’un phéochromocytome. Le cas échéant, il ne semble pas qu’il y ait de problèmes particuliers à craindre. Une baisse substantielle de la pression artérielle peut être observée [207]. V.1.2. Indications des IEC dans l’HTA selon la pathologie associée V.1.2.1. Diabète L’hypertension artérielle est fréquente chez le diabétique de type 1 ou de type 2. Son traitement a montré des bénéfices dans la diminution des complications cardiovasculaires liées à la macroangiopathie [280, 256]. Pour une baisse tensionnelle comparable, l’énalapril a montré une plus grande efficacité contre les complications cardio-vasculaires que la nisoldipine, un antagoniste calcique [85]. De plus, l’énalapril, pour une baisse tensionnelle 77 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA moindre que l’amlodipine, a aussi montré une plus grande efficacité pour protéger contre les complications cardiovasculaires chez l’hypertendu diabétique de type 2 [243]. En revanche, le captopril n’a pas montré de supériorité par rapport à l’aténolol vis-à-vis de la prévention des complications cardiovasculaires à même efficacité antihypertensive chez des diabétiques de type 2 [257]. Un autre avantage potentiel des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine chez le malade diabétique est leur effet bénéfique sur le métabolisme des glucides. Ces agents accélèrent le transport de glucose dans le muscle squelettique, peut-être en augmentant le flux sanguin ou en induisant une accumulation locale de bradykinine [142, 23]. Ces résultats indiquent que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion devraient être les médicaments de premier choix chez l’hypertendu diabétique. V.1.2.2. Insuffisance cardiaque Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine constituent aujourd’hui un traitement classique de l’insuffisance cardiaque [23] En diminuant à la fois la pré et la post-charge, ces agents apparaissent particulièrement appropriés pour traiter les malades hypertendus présentant une défaillance cardiaque. L’utilisation des inhibiteurs de l’enzyme de conversion a transformé le traitement et le pronostic des patients souffrant d’insuffisance cardiaque qui, chez l’hypertendu, peut être schématiquement rencontrée dans deux situations [280]: 78 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Insuffisance cardiaque secondaire à une dysfonction systolique. A ce stade, l’hypertension n’est plus présente et la pression artérielle est même basse. L’introduction du traitement par inhibiteurs de l’enzyme de conversion induit une hypotension qui limite l’augmentation de leur posologie. Insuffisance cardiaque secondaire à une dysfonction diastolique: l’hypertension est fréquemment rencontrée au cours ou au décours des épisodes de décompensation cardiaque. Ces patients sont souvent âgés et présentent une histoire d’hypertension artérielle ancienne. Un traitement par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion est proposé avec le double objectif de traiter l’hypertension et d’améliorer les signes d’insuffisance cardiaque. Dans cette circonstance, l’institution du traitement et la posologie doivent s’adapter à la situation hémodynamique qui nécessite de très faibles doses au début puis leur augmentation progressive à des intervalles d’une semaine. V.1.2.3. Insuffisance rénale L’efficacité antihypertensive des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine chez les malades avec insuffisance rénale chronique a été confirmée [141]. Quelques études suggèrent que ces médicaments, du fait qu’ils réduisent la pression intraglomérulaire, retardent la progression de l’insuffisance rénale, pour une baisse tensionnelle équivalente, mieux que d’autres types d’agents antihypertenseurs [89]. Un effet bénéfique sur la protéinurie est généralement observé sous inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. 79 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Les relations entre l’hypertension artérielle et la pathologie rénale sont complexes, mais l’élévation tensionnelle est un facteur de risque bien authentifié d’aggravation des néphropathies. Le traitement antihypertenseur améliore le pronostic des néphropathies et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ont montré qu’ils possédaient un rôle protecteur supplémentaire à celui apporté par la baisse tensionnelle. Les preuves du bénéfice du traitement par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ont été apportées chez les diabétiques de type 1 macroprotéinuriques [155], et chez des patients porteurs de néphropathies autres que diabétiques [118,165]. Ces études indiquent que, chez l’insuffisant rénal, l’hypertension artérielle doit être traitée avec l’objectif d’une baisse tensionnelle la meilleure possible. Il n’y a aucune contre-indication à l’utilisation des inhibiteurs de l’enzyme de conversion chez ces patients, mais au contraire des indications spécifiques à cette population. V.2. Autres indications V.2.1. Indication en post-infarctus Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine permettent chez l’homme de prévenir l’augmentation du volume télédiastolique survenant après un infarctus du myocarde [201]. Conjointement, une amélioration des pressions de remplissage et de la capacité à l’effort a été observée. Les études SAVE (Survival And Venticular Enlargment) et AIRE ont confirmé que la prescription d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (Captopril pour la 1ère, Ramipril pour la seconde) améliorait la survie chez les sujets à fonction ventriculaire gauche altérée après infarctus ainsi que chez les 80 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA sujets ayant eu des manifestations d’insuffisance ventriculaire gauche congestive à la phase initiale. Désormais, on ne peut pas concevoir le traitement du postinfarctus dans ces deux circonstances sans inhibiteur de l’enzyme de conversion. Dans cette indication, on estime que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion interfèrent avec les mécanismes de remodelage ventriculaire gauche qui, dans les infarctus transmuraux étendus, conduisent à la dilatation cavitaire progressive et à l’insuffisance ventriculaire gauche congestive. Les IEC dans ces indications ont la capacité de réduire la dilatation cavitaire ou en tout cas d’en réduire la progression et d’éviter la détérioration de l’état contractile de la zone non intéressée par la nécrose. V.2.2. Indication dans la prévention des complications ischémiques Les effets vasculaires des IEC (pression-indépendants, dits pléiotropes) ont longtemps été le cheval de bataille du marketing de firmes pharmaceutiques. Les arguments restaient indirects. En effet, les IEC diminuent l’athérome expérimental, préviennent ou inversent le remodelage vasculaire, et enfin restaurent la fonction endothéliale des patients athéromateux normotendus, des hypertendus et des diabétiques. Ces effets bénéfiques seraient partiellement indépendants du blocage de l’ECA dans le plasma et pourraient s’expliquer par un effet sur les systèmes tissulaires ou par un effet antioxydant. Il ne manquait que la démonstration directe que ces effets pharmacologiques s’accompagnent d’un bénéfice clinique clair. C’était l’objectif de l’étude HOPE, récemment publiée [159]: Les patients ont été traités dans un plan factoriel par ramipril 10 mg, vitamine E, ou les 81 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA placebos correspondants pendant 5 ans. Le critère principal de jugement était un composite de mortalité cardiovasculaire, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral. La compliance au traitement a été excellente. Le traitement par vitamine E ne s’est accompagné d’aucun bénéfice. En revanche, le traitement par IEC s’est accompagné d’une baisse de toutes les complications cardiovasculaires. La réduction du risque absolu chez ces patients à haut risque est équivalente à celle observée en réponse à divers traitements bien validés comme les statines, l’aspirine et les bêtabloquants. VI. PRECAUTIONS D’EMPLOI VI.1. Effets indésirables Certains effets secondaires des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine sont dus au blocage du système rénine-angiotensine en lui-même, qu’il s’agisse d’hypotension, d’hyperkaliémie ou d’insuffisance rénale. Ces effets secondaires sont largement prévisibles et peuvent en conséquence être évités la plupart du temps par des mesures de prévention simples [23]. D’autres effets secondaires semblent être relatés à l’inhibition propre de l’enzyme de conversion de l’angiotensine ou spécialement à la présence d’un radical sulfhydryle [62]. VI.1.1. Hypotension artérielle Les IEC peuvent induire une hypotension. Celle-ci est d’autant plus fréquente que le patient est en état d’hyperréninisme, comme au cours d’une 82 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA déplétion sodée ou d’un traitement diurétique concomitant. Dans un tel cas de figure, il est recommandé de débuter le traitement à faibles doses, ou de diminuer les doses des diurétiques préalablement à l’introduction des IEC [31]. 83 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA VI.1.2. Toux sèche Le traitement au moyen d’un IEC s’accompagne d’une toux sèche, irritative, persistante et non productive, rendant souvent nécessaire l’arrêt du traitement chez 5–20 % des patients traités [71]. La toux provoquée par les IEC ne peut être soulagée par les antitussifs habituels. Il s’agit de l’effet secondaire le plus habituel de cette classe de médicaments [197]. Le mécanisme de la toux semble lié à l’excitation des fibres C du nerf vague par la bradykinine et/ou la substance P. VI.1.3. Angiœdème L’œdème angioneurotique est une complication rare, mais de pronostic parfois vital. Il se caractérise par l’apparition d’œdèmes localisés aux lèvres, à la langue, à la gorge, au nez, ou à toute autre partie de la face. Ces œdèmes sont volontiers migratoires. Ils peuvent conduire à l’asphyxie. Le mécanisme semble lié à la bradykinine ou à l’un de ses métabolites. Le taux d’œdème angioneurotique est de 1 à 2/1 000. Il est plus élevé chez les noirs. Bien que plus fréquent lors de l’instauration du traitement, l’œdème angioneurotique peut survenir après des années de traitement [31]. VI.1.4. Insuffisance rénale Les IEC sont susceptibles d’induire une insuffisance rénale réversible par baisse de la perfusion rénale. Ceci est observé particulièrement en cas de sténose bilatérale des artères rénales, ainsi que dans l’insuffisance cardiaque sévère ou l’hypovolémie profonde. Le mécanisme est une vasodilatation élective sur 84 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA l’artériole efférente du glomérule et un effondrement de la filtration. Cette situation doit être anticipée par l’administration de faibles doses d’IEC et l’inflation volémique lorsqu’elle est possible [123]. VI.1.5. Autres effets indésirables Les dysgueusies Les troubles du goût sont classiques, pouvant aller jusqu’à l’agueusie. Ils sont signalés surtout avec le Captopril. Ils disparaissent en général après quelques semaines de traitement ou lors d’une simple diminution de posologie [226]. Les troubles digestifs Ils sont rares et peuvent se manifester par une anorexie, des nausées, des gastralgies, des douleurs abdominales, des diarrhées ou une constipation. Les troubles hématologiques Les complications hématologiques (éosinophilie, neutropénie, thrombopénie) surviennent avec l’emploi de fortes doses. Elles sont favorisées par les altérations rénales et les affections auto-immunes. Hyperkaliémie L’hyperkaliémie peut être observée par baisse de sécrétion d’aldostérone. Elle est rare en l’absence d’insuffisance rénale ou de traitement diurétique par épargneur de potassium. 85 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Effets indésirables du captopril: ces effets sont représentés par: des cas exceptionnels d’aplasie ou hypoplasie médullaire, des protéinuries, voire quelques cas de glomérulonéphrite extra membraneuse. VI.2. Contre indications VI.2.1. Allergie connue aux IEC C’est une contre-indication absolue à l’utilisation de ces produits [226]. VI.2.2. Grossesse Lors d’une administration intempestive au cours des deuxième et troisième trimestres de la grossesse, les IEC peuvent induire de multiples anomalies fœtales, incluant oligoamnios, hypoplasie pulmonaire, retard de croissance fœtal, mort fœtale, anurie néonatale et mort néonatale [31, 210]. VI.2.3. Sténose de l’artère rénale Lorsque la pression en aval d’une sténose chute au-dessous d’un certain niveau, l’angiotensine II devient nécessaire pour maintenir une filtration glomérulaire [154]. En empêchant la synthèse de l’angiotensine II avec un inhibiteur de l’enzyme de conversion, le risque existe en conséquence de diminuer la pression intraglomérulaire à un point tel que la filtration cesse. La détérioration de la fonction rénale peut passer inaperçue lorsque la sténose touche seulement une artère, le rein controlatéral étant capable de 86 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA compenser. La probabilité de voir une insuffisance rénale se développer sous inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine est plus grande en cas de sténose bilatérale ou de sténose sur rein unique [158]. VI.2.4. Insuffisance rénale C’est une contre indication classique aux IEC. Dans les formes modérées, les IEC peuvent parfois être prescrits, à faible dose et sous surveillance biologique stricte. VI.3. Interactions médicamenteuses VI.3.1. Sels de potassium et diurétiques épargneurs potassiques Cette association diurétique épargneur de potassium–IEC n’est pas formellement contre-indiquée, elle impose simplement une surveillance de la kaliémie [226]. VI.3.2. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Les AINS entraînent une rétention hydrosodée et antagonisent les prostaglandines qui ont un effet vasodilatateur. Ils sont dès lors responsables d’une augmentation de la pression artérielle et, en cas d’association ils contrecarrent ainsi l’effet des médicaments antihypertenseurs y compris les IEC. De plus, les AINS font partie des médicaments exposant à un risque d’hyperkaliémie comme les diurétiques hyperkaliémants, les IEC et les sartans. Le risque d’hyperkaliémie est donc d’autant plus important en cas d’association, avec pour principale conséquence l’apparition de troubles du rythme cardiaque et d’anomalies des fonctions musculaires. 87 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA VI.3.3. Neuroleptiques et antidépresseurs tricycliques Comme pour tout autre antihypertenseur, ce type d’association majore le risque d’hypotension orthostatique [226]. VI.3.4. Insuline et sulfamides hypoglycémiants Certains cas d’amélioration de la tolérance au glucose ont été rapportés avec le captopril ou l’énalapril, exposant au risque d’hypoglycémie [226]. VII. PRESCRIPTION ET POSOLOGIE VII.1. Première prescription La prescription d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion dans le traitement de l’hypertension artérielle est simple pour les patients chez lesquels le bilan clinique et biologique est sans anomalie (absence de pathologie rénale, d’insuffisance cardiaque ou de déshydratation) [280]. Si l’hypertension est essentielle, le traitement peut être commencé d’emblée à dose normale : Chez le sujet de moins de 65 ans sans pathologie rénale ou vasculaire, aucun contrôle biologique n’est nécessaire à court terme. L’efficacité sur la pression artérielle doit être évaluée au minimum au bout de 2 semaines de traitement. Chez le sujet de plus de 65 ans et lorsqu’il existe une pathologie rénale ou vasculaire, le traitement doit être débuté à demi-dose et augmenté au 88 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA bout d’une quinzaine de jours. Un contrôle de la créatininémie et de la kaliémie est souhaitable avant cette augmentation. Le risque d’hypotension de première dose existe lors de la prescription d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion. Elle sera crainte chez les patients dont le système rénine-angiotensine est très stimulé (traitement diurétique, diarrhée, régime sans sel strict, déshydratation, insuffisance cardiaque, hypertension rénovasculaire). Dans ces situations, il est recommandé d’arrêter si possible le traitement diurétique préalable 3 jours avant le début de celui par inhibiteur de l’enzyme de conversion, d’utiliser de très faibles posologies en début de traitement chez les patients à risque et de surveiller la pression artérielle après la première prise. VII.2. Posologie en fonction du médicament prescrit Le captopril Les posologies étaient initialement de 300 mg/j, mais il est apparu que le supplément d’efficacité obtenu pour des doses supérieures à 100 mg/j était modeste alors que la fréquence de certains effets secondaires était plus grande. Actuellement, on considère que la dose optimale du captopril est, en l’absence d’insuffisance rénale, de 50 à 100 mg/j. Cette dose quotidienne doit être administrée en au moins deux prises espacées au maximum de 12 heures [211]. L’énalapril Il provoque une baisse tensionnelle qui est dose-dépendante jusqu’à 10 mg/j. L’augmentation de la posologie à 20 mg n’accentue pas l’amplitude de la baisse tensionnelle mais en prolonge la durée [281]. 89 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Le lisinopril Il provoque une baisse tensionnelle qui est dose-dépendante jusqu’à la dose de 80 mg/j. La prescription en une prise par 24 heures est recommandée à la posologie de 20 mg en l’absence d’insuffisance rénale. Le périndopril Il possède une action antihypertensive dose-dépendante de 2 à 8 mg/j. La posologie usuelle recommandée est de 4 mg/j en une prise [152]. Le ramipril Il possède une action antihypertensive dose-dépendante avec un plateau à 10 mg/j. La posologie usuelle dans l’hypertension essentielle est de 5 mg/j en une prise [102]. Les autres IEC Les doses optimales du quinapril sont de 20 mg/j, du trandolapril de 2 mg/j, du fosinopril de 20 mg/j, du bénazepril de 10 mg/j, du cilazapril de 2,5 mg/j et du moexipril de 15 mg/j. 90 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA VII.3. Les IEC commercialisés au Maroc Tableau VII : Présentation des inhibiteurs de l’enzyme de conversion actuellement commercialisés au Maroc DCI Désignation Présentation Captopril Lopril® -Cps sec 25 mg et 50 mg : Bte 28 Enalapril Renitec® - Cps sec 5 mg et 20 mg : Bte 28 Périndopril Coversyl® - Cps sec 2 mg et 4 mg : Bte 30 Benazepril Cibacene® - Cps sec 5 mg et 10 mg : Bte 28 Cilazapril Inhibace® - Cps sec 2,5 mg et 5 mg : Bte 28 Ramipril Triatec® - Cps sec 12,5 mg, 2 mg et 5 mg : Bte 30 Trandolopril Odrik® - Gel 0,5 mg et 2 mg : Bte 28 (D’après KETTANI N. GMM 2002 : 402-404) 91 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA VIII. UTILISATION DES INHIBITEURS DE L’ENZYME DE CONVERSION EN COMBINAISON VIII.1. Combinaisons libres L’efficacité antihypertensive augmente lorsque plusieurs médicaments antihypertenseurs de familles pharmacologiques différentes sont associés. Ainsi, la combinaison des antihypertenseurs constitue la base de la stratégie thérapeutique utilisée depuis plus de 40 ans pour prendre en charge les sujets dont la pression artérielle n’est pas contrôlée par la prescription d’une monothérapie [213]. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion peuvent être associés à toutes les autres familles d’antihypertenseurs. Une addition des effets antihypertenseurs a été montrée avec les diurétiques thiazidiques [214], les antagonistes calciques [33] et les bêta-bloquants [235]. L’association d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion à un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II (AT1-bloquant) ou à la spironolactone expose à un risque d’hyperkaliémie et n’est pas, actuellement, recommandée pour le traitement de l’hypertension artérielle. Celle d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion à un alpha-bloquant ou à un antihypertenseur central n’a pas été évaluée de façon documentée mais rien ne la contre-indique. Dans deux essais ayant inclus plusieurs milliers de patients et récemment publiés, les études Syst-Eur [236] et HOT [119], un inhibiteur de l’enzyme de conversion a été ajouté à un antagoniste calcique chez les patients non contrôlés par une monothérapie. 92 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Ces deux études indiquent que les combinaisons d’antihypertenseurs comportant un inhibiteur de l’enzyme de conversion permettent d’obtenir une plus grande efficacité chez des hypertendus non contrôlés par une monothérapie. VIII.2. Combinaisons à dose fixée [280] Un médicament qui, dans un seul comprimé, associe deux principes actifs répond à la définition d’une combinaison à dose fixée. Plusieurs médicaments de ce type comportant un inhibiteur de l’enzyme de conversion ont été mis au point. La justification de ces médicaments s’appuie sur la mise en évidence de l’effet partiellement complémentaire d’un diurétique et d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion. Ce résultat a été retrouvé pour plusieurs dosages de chaque principe actif et avec différents inhibiteurs de l’enzyme de conversion. L’un des avantages de cette combinaison est qu’elle diminue les effets secondaires métaboliques rencontrés avec les diurétiques. Le choix de la dose d’hydrochlorothiazide en combinaison avec un inhibiteur de l’enzyme de conversion a été guidé par la recherche d’un rapport efficacité/tolérance optimal. En effet, la plupart des essais publiés montrent qu’une dose d’hydrochlorothiazide de 12,5 mg/j est hypotensive mais que la baisse tensionnelle est maximum avec 25 mg/j [43]. En revanche, il n’est observé aucune baisse de la kaliémie lorsque 12,5 mg d’hydrochlorothiazide sont combinés à un inhibiteur de l’enzyme de conversion, alors qu’une réduction très modeste mais statistiquement significative est observée avec 25 mg 93 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA d’hydrochlorothiazide. Ainsi, le choix le plus souvent retenu pour la dose d’hydrochlorothiazide dans les bithérapies a été de 12,5 mg/jour. Les combinaisons à dose fixée qui associent un inhibiteur de l’enzyme de conversion à l’hydrochlorothiazide sont actuellement indiquées en deuxième intention en cas d’échec d’une monothérapie comportant un inhibiteur de l’enzyme de conversion. L’utilisation en première intention de ces médicaments a été récemment admise en France pour l’association périndopril-indapamide (respectivement 2 et 0,625 mg). Ces deux médicaments sont combinés à faible dose et ont montré que leur efficacité était similaire à celle d’une monothérapie, avec une incidence d’effets secondaires métaboliques comparable à celle du placebo [8]. Des combinaisons à dose fixée qui associent un inhibiteur de l’enzyme de conversion à un antagoniste calcique ont été mises au point et certaines seront commercialisées en France en prescription de deuxième intention. Elles ont montré leur efficacité antihypertensive additive [66]. IX. BENEFICES DES IEC SUR LA MORBIDITE ET LA MORTALITE EN PREVENTION PRIMAIRE CHEZ L'HYPERTENDU Bien que les inhibiteurs de l'enzyme de conversion soient utilisés dans le traitement de l'hypertension depuis presque 20 ans, leur efficacité pour prévenir les complications cardiovasculaires de l'hypertendu en prévention primaire n'est toujours pas formellement établie. En effet, les essais thérapeutiques de morbidité et de mortalité comportant un traitement par inhibiteur de l'enzyme de 94 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA conversion de première intention n'ont commencé qu'au début des années 90 et leurs résultats, en 1998, ne sont pas disponibles [213]. Comme ils ont débuté après la publication des études montrant les bénéfices du traitement de l'hypertension par un diurétique ou un bêta-bloquant, les effets des inhibiteurs de l'enzyme de conversion sont comparés à ceux de ces traitements de référence. Les études Syst-Eur [236] et HOT [119] sont deux essais de morbidité et de mortalité pour lesquels un inhibiteur de l'enzyme de conversion a été ajouté à un antagoniste calcique chez les patients non contrôlés par une monothérapie. Des bénéfices sur la prévention des complications cardiovasculaires ont été montrés dans ces études mais, comme tous les patients ne recevaient pas un inhibiteur de l'enzyme de conversion, le bénéfice ne peut lui être formellement attribué. Ces essais indiquent toutefois qu'une stratégie thérapeutique comportant la prescription d'un inhibiteur de l'enzyme de conversion en deuxième intention permet une réduction des complications cardiovasculaires chez l'hypertendu traité en prévention primaire. X. FUTUR DES INHIBITEURS DE L’ENZYME DE CONVERSION DE L’ANGIOTENSINE: Les IEC constituent une des grandes avancées du traitement pharmacologique de ce dernier quart de siècle. Ils ont révolutionné la vie des insuffisants cardiaques. Plusieurs problèmes restent non résolus. Autant leur 95 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA indication dans l’insuffisance cardiaque est indiscutable, leur place dans le traitement de l’hypertension artérielle reste peu claire. Les deux premières études ayant comparé les IEC au traitement classique diurétique-bêtabloquant n’ont pas démontré de supériorité claire des IEC, ni en termes d’efficacité, ni en termes d’événements, ni en termes de tolérance [120,121]. Même chez le diabétique, les résultats sont comparables entre IEC et traitement classique. Leur coût est pourtant supérieur de plusieurs ordres de magnitudes. Ces considérations ne semblent pas avoir altéré la progression des ventes des IEC. Cependant, les autorités de tutelles devront bien en tenir compte à l’avenir, en l’absence de nouvelles données plus convaincantes. L’effet des IEC sur la prévention des événements ischémiques chez les patients à haut risque est très intéressant. Le problème généré par ces résultats est là encore un problème de coût. Est-il concevable, au plan économique, de doubler, voire tripler l’assise de prescription des IEC, et ce d’autant que l’effet «pléiotrope», réellement pression indépendant des IEC, ne reste qu’une hypothèse non démontrée ? Le rôle de la bradykinine reste énigmatique. La comparaison directe des IEC et des antagonistes des récepteurs AT1 est d’un grand intérêt à cet effet. Un grand espoir est mis dans le développement de molécules inhibant à la fois l’ECA et l’endopeptidase neutre. Cette dernière est une enzyme ubiquitaire dont un des rôles physiologiques est de cliver des facteurs natriurétiques atriaux et cérébraux (atrial natriuretic peptide [ANP] et brain natriuretic peptide [BNP]). 96 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Ces molécules sont actuellement en phase III de développement et semblent présenter un potentiel supérieur aux IEC, notamment en termes de pourcentage de répondeurs en monothérapie. Le potentiel de ces inhibiteurs mixtes semble aussi très fort dans l’insuffisance cardiaque. Il faut attendre plus de données quant à leur profil de sécurité avant d’en dire plus [31]. XI. CONCLUSION: Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l’angiotensine sont devenus actuellement une classe thérapeutique très utile pour traiter les malades avec hypertension artérielle ou insuffisance cardiaque congestive. Ces médicaments sont efficaces et généralement bien tolérés. En ce qui concerne l'hypertension artérielle, on ignore encore si les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l’angiotensine ont un effet bénéfique sur la mortalité et la morbidité cardiovasculaires. Chez le malade avec insuffisance cardiaque ainsi que chez celui ayant présenté un infarctus du myocarde, en revanche, l'évidence existe déjà que ces agents diminuent substantiellement le risque de décéder d'une complication cardiovasculaire. 97 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA CHAPITRE II LES ANTAGONISTES DES RECEPTEURS DE L’ANGIOTENSINE II (ARA II) 98 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA INTRODUCTION [191] Des antagonistes spécifiques du récepteur AT1, ont été mis au point. Ces agents peuvent jouer un rôle thérapeutique étant donné qu’ils bloquent efficacement les effets vasoconstricteurs et de prolifération de l’Ang II, quel que soit le mécanisme de production. De plus, ils n’entravent pas l’action du récepteur AT2 qui peut avoir des effets bénéfiques sur la structure et la fonction vasculaires dans l’hypertension. Le losartan est le premier agent lancé dans cette classe de médicaments et son usage dans le traitement de l’hypertension est déjà très répandu. Le losartan offre une efficacité comparable à celle d’autres agents antihypertenseurs. 99 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I. HISTORIQUE Les succès thérapeutiques obtenus avec les IEC, notamment dans le traitement de l’insuffisance cardiaque et de la néphropathie diabétique, ont été une des avancées thérapeutiques marquantes des années 1980 [13]. Il est apparu rapidement que le blocage du système rénine -angiotensine obtenu à l’aide des IEC n’était pas maximal en raison du rétrocontrôle exercé sur la rénine et l’angiotensine I et par l’apparition de voies accessoires de transformation de l’angiotensine I par les chymases. Le blocage compétitif de l’action de l’angiotensine II est connu depuis longtemps, au travers des antagonistes peptidiques (saralazine, 1-sarcosine, 8isoleucine angiotensine II et d’autres angiotensine-8-substitués). Ces antagonistes peptidiques n’avaient aucun intérêt clinique à cause de manque de biodisponibilité orale et parce qu’ils exprimaient une activité agoniste partielle inacceptable. Cependant, il a fallu attendre le développement des antagonistes non peptidiques pour évaluer pleinement le potentiel thérapeutique de cette classe. La découverte à la même époque des premiers IEC actifs par voie orale contribua à l’oubli des antagonistes peptidiques, et ce n’est qu’en 1988 que furent découvertes de nouveaux antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II, cette fois-ci non peptidiques et de structure imidazolique appelés S-8307 et S8308 . 100 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA A travers une astucieuse série de modifications, on a développé un antagoniste compétitif non peptidique du récepteur AT1 de l’angiotensine II, puissant et actif par voie orale, le losartan [265]. Depuis la commercialisation du losartan en 1996, de nombreuses molécules ont été développées. L’objectif de cette synthèse est de revoir la pharmacologie des antagonistes non peptidiques du récepteur AT1 et d’exposer les résultats des principaux essais cliniques testant ces molécules [31]. II. STRUCTURE CHIMIQUE Le losartan obéit à une structure générale présentant un noyau imidazolique qui est associé en plus à un noyau phényle tétrazole (tableau V). Le valsartan, l’irbesartan et le candesartan reprennent cette même structure mais sans imidazole. Ainsi l’affinité de ces antagonistes pour les récepteurs AT1 est du à: Un groupe phényle en position para du groupe N-benzole Une fonction acide en position ortho de la chaîne aromatique terminale représentée par le tétrazole Une chaîne latérale lipophile représentée par le groupe N-butyle Une double liaison verrouillant la chaîne aliphatique avec le reste de la molécule [125]. 101 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Tableau V: Formules développées des molécules antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II [27] DCI Formule développée Formule brute Classe chimique Trityl C22H22ClN6O losartan Valsartan Biphényl tétrazole C24H29N5O3 Enantiomère (S) dérivé de la L-valine non hétérocyclique Candesartan cilexetil C33H34N6O6 Biphényl tétrazole 102 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Telmisartan C33H30N4O2 Non Biphényl tétrazole Eprosartan C23H24N2O4S mesylate Irbesartan Non Biphényl tétrazole C25H28N6O3 Biphényl tétrazole Olmesartan C24H26N6O3 103 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA III. PROPRIETES PHARMACOCINETIQUES On retiendra tout d’abord que le candesartan et le losartan sont des prodrogues dont l’activité dépend d’un métabolite. On notera aussi que ces médicaments sont fortement liés aux protéines et que leurs demi-vies sont relativement longues. On remarquera encore que l’excrétion est hépatique plutôt que rénale et qu’il ne faudra donc pas en réduire la dose dans l’insuffisance rénale à l’exception peut être du candesartan et du valsartan dont les posologies initiales doivent être réduites dans l’insuffisance rénale sévère [31]. III.1. Le losartan [27,20,51,101,156] III.1.1.Absorption Après administration par voie orale, l’absorption du losartan est rapide et presque complète. Sa biodisponibilité n’est que de 33 %, du fait d’un effet de premier passage hépatique avec formation d’un métabolite actif: le E-3174. Les Tmax sont respectivement pour le losartan et le E-3174 de 1 heure et 3,5 heures. La cinétique d’absorption du losartan et du E-3174 est linéaire pour des doses comprises entre 10 et 200 mg. L’absorption n’est pas modifiée par les aliments. III.1.2. Distribution Le losartan et le E-3174 sont fortement liés aux protéines plasmatiques (> 98 %), principalement à l’albumine. 104 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Les volumes de distribution moyens sont de 34 litres pour le losartan et de 12 litres pour le E-3174. III.1.3. Métabolisme Le losartan, après administration per os ou intraveineuse, est transformé à 14 % en acide 5-carboxylique, métabolite actif appelé E-3174, selon un processus d’oxydation sur le groupement CH2OH transformé en COOH par les enzymes hépatiques du cytochrome P450. Deux métabolites inactifs principaux sont également formés par hydroxylation de la chaîne latérale butyle et un métabolite mineur par glucurono-conjugaison, c’est le N-2 tétrazole glucuronide. III.1.4. Elimination: Après obtention des concentrations maximales, la décroissance des concentrations de losartan et de E-3174 est exponentielle ; les demi-vies d’élimination terminale sont respectivement comprises entre 1,5 et 2 heures et 4 à 9 heures. Les clairances plasmatiques respectives sont de 610 ml/min et 47 ml/min. Il n’y a pas d’accumulation du losartan et du E-3174 en cas de prises répétées. Le losartan et ses métabolites sont excrétés par voies biliaire et urinaire. Dans les urines, sont retrouvés 3 à 5% de la dose de losartan inchangé et 6 à 8 % de la dose sous forme de E-3174 actif. 105 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA III.2.Le valsartan III.2.1. Absorption Après administration orale, l’absorption du valsartan est rapide (Tmax est de l’ordre de 2 heures). A titre d’exemple, la biodisponibilité absolue moyenne de TAREG® gélule est de l’ordre de 23 %. L'administration répétée de valsartan ne modifie pas sa cinétique et son accumulation est faible avec une prise par jour. Les concentrations plasmatiques sont similaires chez les hommes et les femmes. L’aire sous la courbe est diminuée de 48 % lors de l’administration au cours d’un repas. Les taux plasmatiques sont similaires 8 heures après la prise à jeun ou non [22]. III.2.2. Distribution Le volume de distribution à l’état d’équilibre est faible (17 litres) avec une clairance hépatique de 2,2 litres /heure. La fixation protéique est de l’ordre de 94-97 % principalement sur l’albumine (92 %) [40]. III.2.3. Métabolisme: Le métabolisme du valsartan est faible (10 %). Il est biotransformé par oxydation en un seul métabolite inactif, c’est le valéryl-4-OH -valsartan [50]. 106 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA III.2.4. Elimination: La décroissance cinétique du valsartan est multi-exponentielle La demi-vie plasmatique apparente est de 9 heures. La clairance plasmatique est lente (2 litres/heure) par rapport au débit sanguin hépatique (environ 30 litres/heure) L’élimination s’effectue à 70 % dans les fèces et 30 % au niveau urinaire, essentiellement sous forme inchangée. Une étude pharmacocinétique a permis de confirmer l’existence d’une élimination biliaire du valsartan à la fois sous forme inchangée et sous forme glucuro-conjuguée [163,184,185]. III.3. Candesartan [216,264,72,129,192] III.3.1. Absorption Le candesartan cilexetil est un promédicament: une hydrolyse de la fonction ester se produit au cours de l’absorption digestive, libérant ainsi le candesartan qui est la substance active. L’absorption du candesartan n’est pas influencée par la prise alimentaire. La pharmacocinétique est linéaire pour des doses allant de 2 à 16 mg. La biodisponibilité absolue du candésartan en solution orale est de 40 %. La biodisponibilité relative de la forme «comprimé» par rapport à la solution orale est de 34 %. Le Tmax est de 5,5 heures. 107 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Les Cmax après administration de 4 mg et 8 mg en comprimés sont respectivement de 28 μg/l et 55 μg/l. III.3.2. Distribution Le volume de distribution (VD) est de 0,13 l/kg. La liaison aux protéines plasmatiques est supérieure à 99%. III.3.3. Métabolisme Le candésartan est partiellement métabolisé au niveau hépatique. Son métabolisme fait intervenir l’isoenzyme CYP2C9 du cytochrome P450. Le métabolite principal est le CV 15959 (inactif). III.3.4. Elimination La demi-vie est de 9 heures. La clairance totale est de 0,37 ml/min/kg. 66 % sont éliminés par voie biliaire et 33 % par voie urinaire. III.4. Telmisartan:[224, 238] III.4.1.Absorption Le telmisartan est directement actif. Sa biodisponibilité absolue est en moyenne d'environ 50 %. Après absorption de 40 mg per os, les paramètres suivants sont obtenus Cmax=44,7 μg/l et Tmax=1 h. 108 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA La prise de nourriture entraîne une légère diminution de l’aire sous la courbe sans incidence clinique. Il n'y a pas de progression linéaire entre la dose et les taux plasmatiques. III.4.2. Distribution La liaison aux protéines plasmatiques est supérieure à 99,5%, essentiellement à l'albumine et à l'alpha1-glycoprotéine acide. Le volume apparent de distribution à l'état d'équilibre est en moyenne d'environ 500 litres. III.4.3. Métabolisme Le telmisartan est partiellement métabolisé au niveau hépatique en dérivé glucurono-conjugué. III.4.4. Elimination La cinétique d'élimination du telmisartan est bi-exponentielle. La demi-vie d'élimination terminale est de plus de 20 heures. 98 % de telmisartan sont éliminés dans les fèces. III.5. Irbesartan [161,162,230,260] III.5.1. Absorption Après administration orale, la biodisponibilité absolue varie entre 60 et 80 %. 109 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Contrairement à certains autres médicaments de cette classe, l’irbesartan est directement actif. L’absorption n’est pas modifiée par la prise alimentaire. Le Tmax est de 1,5 à 2 heures. De 10 à 600 mg, l’aire sous la courbe augmente de manière linéaire avec la dose ; la cinétique est alors linéaire. Les concentrations plasmatiques à l’équilibre sont obtenues après 3 jours d’administration orale d’une prise par jour. III.5.2. Distribution Le volume de distribution est de 53-93 litres. La liaison aux protéines plasmatiques est supérieure à 90 %. III.5.3. Métabolisme L’irbésartan est partiellement métabolisé au niveau hépatique par oxydation et glucurono-conjugaison. Le métabolite principal est le glucuronide d’irbésartan (6 %) ; ce dernier n’a qu’une activité infime par rapport à l’irbésartan. III.5.4. Elimination La demi-vie d’élimination terminale est de 11 à 15 heures. 80 % sont éliminés par voie biliaire et 20 % par voie urinaire. 110 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Les clairances totale et rénale sont respectivement de 157-176 ml/min et 3-3,5 ml/min. III.6. Eprosartan [49,167,164,244,245] III.6.1.Absorption: Après administration orale (comprimé de 300 mg), la biodisponibilité absolue est faible, elle est de l’ordre de 13 %. Cette faible biodisponibilité n’est pas la conséquence d’un effet de premier passage hépatique, mais elle est liée à une mauvaise solubilité du produit pH dépendante. Il n’y a pas d’interférence avec les repas. Après administration d’une dose orale de 300 mg, la valeur moyenne du Tmax est de 1,5 à 2 heures. III.6.2. Distribution La liaison aux protéines plasmatiques de l’éprosartan est de 98 %. III.6.3. Métabolisme Le métabolisme de l’éprosartan ne fait pas intervenir le cytochrome P450. Un faible pourcentage d’éprosartan est métabolisé sous forme d’acylglucuronide d’éprosartan. 111 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA III.6.4. Elimination La demi-vie de l’éprosartan est de 5 à 7heures après administration d’une dose orale de 300 mg. 90 % sont éliminés par voie biliaire et 10 % par voie urinaire. La clairance plasmatique est de 7l/h. III.7. Olmesartan III.7.1. Absorption et distribution L'olmésartan est le métabolite actif d'une prodrogue qui est l'olmésartan médoxomil. La biodisponibilité moyenne absolue d'olmésartan à partir de la forme comprimé est de 25,6%. La concentration plasmatique maximale moyenne (Cmax) d'olmésartan est atteinte dans les 2 heures suivant la prise d'olmésartan médoxomil par voie orale. Après administration orale d'une dose unique, la concentration plasmatique d'olmésartan augmente de manière quasi linéaire en fonction de la dose jusqu'à 80 mg. Le sexe des patients ne modifie pas la pharmacocinétique de l'olmésartan. L'olmésartan se fixe fortement aux protéines plasmatiques (99,7%). Cependant, la significativité clinique des interactions compétitives entre 112 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA l'olmésartan et les autres médicaments à forte liaison aux protéines plasmatiques administrés simultanément est faible, comme le confirme l'absence d'interaction cliniquement significative entre l'olmésartan et la warfarine. Après administration par voie intraveineuse, le volume de distribution moyen est faible (16-29 litres). III.7.2. Métabolisme et élimination: La clairance plasmatique totale est de 1,3 l/h relativement lente par rapport au flux sanguin hépatique (90 l/h). Le cycle entéro-hépatique de l'olmésartan est minime. La majeure partie de l'olmésartan est éliminée par les voies biliaires (60%); de ce fait, son utilisation chez les patients présentant une obstruction des voies biliaires est contre-indiquée. Après administration orale répétée, la demi-vie d'élimination de l'olmésartan est de 10 à 15 heures. L'état d'équilibre est atteint dès les premières doses et aucune accumulation n'a été observée après 14 jours de prises répétées. La clairance rénale est d'environ 0,5-0,7 L/h et est indépendante de la dose. La clairance plasmatique totale est de 1,3 l/h relativement lente par rapport au flux sanguin hépatique (90 l/h). 113 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA III.7.3. Pharmacocinétique dans des populations particulières: Sujets âgés Chez les patients hypertendus, à l'état d'équilibre, l'aire sous la courbe (ASC) est augmentée de 35% chez les sujets âgés (65-75 ans) et de 44% chez les sujets très âgés (≥75 ans) par rapport aux sujets plus jeunes. Insuffisants rénaux Chez les insuffisants rénaux, l'ASC à l'état d'équilibre est augmentée respectivement de 62% et 82% chez les patients atteints d'insuffisance rénale légère et modérée par rapport aux volontaires sains. Insuffisance hépatique Après administration orale unique, les valeurs de l'ASC d'olmésartan sont augmentées respectivement de 6% et 65% chez les patients ayant une insuffisance hépatique légère et modérée par rapport aux volontaires sains. 114 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Tableau VI: Synopsis des antagonistes non peptidiques du récepteur AT1 à l’angiotensine II [37,105] Métabolite biodisponibilité Demi-vie actif Losartan Oui Posologie habituelle 30- 40% EXP 3174 2 heures 50 -200 mg 6 -9 heures Valsartan Non 25% 6 heures 40-80 mg Candésartan Oui 10-35 % 3,5-4 heures 4-8 mg CV11974 (actif) Irbésartan Non 60-80 % 11-15 heures 150-300 mg Eprosartan Non 15 % 3-6 heures 200-800 mg Telmisartan Non 50% 3-7 heures 20-80 mg Olmesartan Oui 25,6%. 13 heures 10-40 mg médoxomil (Olmesartan) 115 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA IV. PROPRIETES PHARMACODYNAMIQUES IV.1. Mécanisme d’action [27] L’inhibition de l’ECA a ses avantages puisque le fait de bloquer cet enzyme permet d’abaisser les taux d’angiotensine II. Cependant, cette stratégie comporte également ses faiblesses telles que la limitation partielle de la production de l’angiotensine II, au quelle s’ajoute l’absence de spécificité du mode d’action des IEC qui interfère avec le métabolisme de la bradykinine. Contrairement aux IEC, les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II agissent principalement par un blocage plus spécifique et plus complet de la cascade du système rénine-angiotensine. Leur principal mécanisme d’action consiste à bloquer les effets négatifs de l’angiotensine II en se liant de façon spécifique aux récepteurs AT1. Les ARA II entraînent une augmentation du taux de l’angiotensine II circulante et peuvent stimuler les récepteurs AT2. Ceci a des effets contremodulatoires bénéfiques conduisant à une diminution de l’hypertrophie et de la vasodilatation: Le candésartan est un antagoniste non compétitif des récepteurs AT1 de l’angiotensine II. Il bloque ainsi la réponse pressive de l’angiotensine II. 116 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA L’éprosartan est un antagoniste compétitif des récepteurs AT1 de l’angiotensine II. Il bloque ainsi la réponse pressive de l’angiotensine II. L’irbésartan et le telmisartan sont des antagonistes spécifiques et non compétitifs des récepteurs AT1 de l’angiotensine II. Le losartan est le premier antagoniste non peptidique spécifique des récepteurs de type AT1 de l’angiotensine II. Le valsartan est un antagoniste compétitif puissant et sélectif des récepteurs AT1 de l’angiotensine II [27]. IV.2. Effets pharmacologiques du blocage des récepteurs AT1 La baisse tensionnelle est observée préférentiellement chez les sujets dont le système rénine-angiotensine est activé [31]: Chez le sujet sain, il a été nécessaire d'induire une activation du système rénine-angiotensine pour mesurer l'activité antihypertensive de cette classe [77,15]. Dans ces conditions, la baisse tensionnelle induite par les inhibiteurs des récepteurs AT1 est observée à la fois en décubitus et en orthostatisme à partir des doses les plus faibles. En réponse au blocage des récepteurs AT1, on observe une augmentation des concentrations de rénine et d'angiotensine II, attribuée à un rétrocontrôle de la sécrétion rénale de rénine induite par la baisse de la pression intraglomérulaire. Cette augmentation de rénine et d'angiotensine II persiste 7 jours après l'arrêt du traitement. L'augmentation des concentrations sériques d'angiotensine II peut stimuler les récepteurs AT2 dont le rôle physiologique 117 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA reste imprécis. De plus, elle peut conduire à des phénomènes de rebond tensionnel à l'arrêt du traitement. Chez l'hypertendu, le blocage des récepteurs AT1 entraîne une baisse de la pression artérielle dépendante de la dose. Cette baisse tensionnelle ne s'observe qu'en cas d'activation du système rénine-angiotensine, du fait de l'absence d'interaction avec le métabolisme des kinines (contrairement aux inhibiteurs de l'enzyme de conversion). Ceci a plusieurs conséquences: Tout d'abord, le taux de répondeurs au traitement par antagonistes des récepteurs AT1 est un peu plus faible qu'avec les IEC (environ 50 %) [105,134]. Ensuite, toutes les firmes pharmaceutiques ont développé très tôt des associations fixes avec les diurétiques thiazidiques. En effet, les diurétiques, en plus de leur effet antihypertenseur propre, activent le système rénine-angiotensine et donc potentialisent l'action des antagonistes des récepteurs AT1. Dans ces conditions, les taux de réponse au traitement sont proches des IEC et des autres classes en monothérapie [187,108]. Dans tous les cas, la baisse de pression artérielle provoquée par les ARA II est plus progressive que celle induite par les IEC et ne s'accompagne pas de tachycardie réflexe. L'absence d'activation réflexe est probablement à mettre sur le compte du blocage de la stimulation sympathique induite par l'angiotensine II, et peut-être aussi par un réajustement aigu du baroréflexe en fréquence. Il est possible de bloquer plus complètement le système rénine-angiotensine en associant un IEC et un inhibiteur des récepteurs AT1, ce qui montre 118 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA indirectement la persistance de voies alternes de synthèse de l'angiotensine II [14]. 119 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA IV.3. Comparaison des modes d’action des IEC et des ARA II [261] Les IECA et les antagonistes des récepteurs de l’Ang II contrecarrent les effets de l’angiotensine II chez les hypertendus. Le mécanisme d’action des antagonistes des récepteurs de l’Ang II diffère de celui des IECA par le fait qu’ils bloquent les effets de l’Ang II plutôt que sa formation [217]. Il y aurait des avantages au mécanisme d’action des antagonistes des récepteurs de l’Ang II: Premièrement, une inhibition plus spécifique et complète de l’Ang II, puisque contrairement aux IECA, les antagonistes de l’Ang II bloquent aussi l’effet de l’Ang II produite par d’autres voies que celle impliquant l’enzyme de conversion de l’angiotensine [217,7] En second lieu, l’enzyme inhibée par les IECA métabolise les bradykinines. Les IECA causent ainsi une accumulation de bradykinines, qui serait à l’origine de certains de leurs effets indésirables majeurs, tels la toux et l’angiœdème. Par leur mécanisme d’action différent, les antagonistes des récepteurs de l’Ang II sont moins sujets à causer ces effets. Toutefois, il faut savoir que l’augmentation des bradykinines causée par les IECA pourrait être importante dans l’explication de certains de leurs effets bénéfiques [148,205]: L’effet vasodilatateur des bradykinines pourrait être important. De plus, les bradykinines pourraient diminuer l’agrégation plaquettaire et avoir des effets antithrombotiques et antiprolifératifs bénéfiques [160]. 120 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA V. EFFICACITE CLINIQUE ET INDICATIONS V.1. Hypertension artérielle L’indication officielle des antagonistes des récepteurs de l’Ang II est le traitement de l’hypertension artérielle légère à modérée. Ces agents se sont révélés aussi efficaces que plusieurs agents antihypertenseurs de classes différentes [261]. Tout comme les IECA, les antagonistes des récepteurs de l’Ang II semblent être moins efficaces chez la population noire d’origine africaine puisque les niveaux de rénine sont moins élevés chez cette catégorie de patients [217,5]. Lorsque la dose d’antagoniste des récepteurs de l’Ang II est optimale et que la tension artérielle n’est pas contrôlée, il a été démontré que l’addition d’une faible dose d’hydrochlorothiazide (12,5 mg) a un effet additif bénéfique [217,7,6,209,5] V.1.1. Etudes sur le traitement de l’hypertension à l’aide des ARA II [84] Trois études de morbidité et de mortalité ont été réalisées sur l’emploi des ARA II comme un traitement antihypertensif. L’étude LIFE est la seule dont l’hypothèse principale se soit confirmée, puisqu’on a effectivement noté une réduction de la pression artérielle similaire dans les deux groupes de traitement. 121 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Pour cette étude, on a recruté des personnes plus âgées atteintes d’hypertension et présentant une hypertrophie ventriculaire gauche objectivée par électrocardiographie. Les sujets étaient âgés de 67 ans en moyenne et 54 % d’entre eux étaient des femmes. Les sujets ont été répartis au hasard de manière à recevoir un traitement fondé sur l’emploi d’un bêta-bloquant (aténolol) ou d’un ARA (losartan). L’agent antihypertenseur admissible en deuxième intention était l’hydrochlorothiazide ; un bloqueur des canaux calciques pouvait également être employé si nécessaire. Comme la pression artérielle systolique de référence se chiffrait à 175 mmHg, 89 % des sujets ont eu besoin d’un traitement de deuxième intention. Or, on a constaté une diminution significative de -30/17 et de -29/17 mm Hg de la pression artérielle avec les traitements par le losartan et l’aténolol, respectivement. Comparativement au traitement actif fondé sur l’emploi d’un bêta-bloquant, le traitement par le losartan a été associé à une diminution de 13 % du risque relatif (RR) pour ce qui est du principal paramètre composé des éléments suivants (crise cardiaque, accident vasculaire cérébral et décès d’origine cardiovasculaire): Le RR d’accident vasculaire cérébral, fatal ou non, a été réduit de 25 %. Le RR de diabète sucré de novo a aussi été réduit de 25 % La diminution de l’hypertrophie ventriculaire gauche a été significativement plus marquée dans le groupe de traitement fondé sur le losartan. 122 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Les bienfaits du losartan peuvent être amplifiés en adjoignant de l’hydrochlorothiazide à ce médicament. L’association médicamenteuse composée de 50 mg de losartan et de 12,5 mg d’hydrochlorothiazide et celle formée de 100 mg de losartan et de 25 mg d’hydrochlorothiazide se sont révélées significativement plus efficaces que l’hydrochlorothiazide utilisé seul pour abaisser la pression artérielle mesurée en clinique ou par surveillance ambulatoire. Elles ont également produit des diminutions encore plus marquées de la PAS/PAD diurne moyenne, l’écart se chiffrant à 5,3/2,0 mm Hg et à 5,8/3,4 mm Hg, pour les associations médicamenteuses dosées à 50/12,5 mg et à 100/25 mg, respectivement. Autre observation pertinente sur le plan clinique: l’association médicamenteuse la plus fortement dosée (losartan à 100 mg et hydrochlorothiazide à 25 mg) n’a entraîné aucun effet métabolique indésirable. V.1.2. Action sur les organes cibles de l’hypertension artérielle Il est maintenant clair que l’efficacité des traitements de l’hypertension artérielle sur les organes cibles est en grande partie conditionnée par l’intensité de la baisse tensionnelle et peut être limitée par la mise en jeu des contrerégulations. [31] Les effets rénaux Les ARA II respectent le débit de filtration glomérulaire et le flux sanguin rénal. Ils ont une action natriurétique modérée. On a également pu montrer que chez les sujets avec une protéinurie importante ( 2g/j), non diabétique, les ARA II sont responsables, parallèlement à la baisse tensionnelle, d’une diminution importante de la protéinurie. 123 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Très récemment, il a été prouvé que les ARA II peuvent être utilisés avec succès chez les patients atteints de diabète compliqué de micro et de macroangiopathie; surtout quand les IEC sont contre indiqués [112]. Les effets cardiaques [31] Pour la régression de l’hypertrophie ventriculaire gauche, Les IEC sont considérés comme plus efficaces que les autres traitements. Il a été suggéré que l’inhibition de la voie de dégradation de la bradykinine expliquait cette plus grande efficacité. Dans ce contexte, il était important de démontrer que les antagonistes des récepteurs AT1, qui n’interfèrent pas avec la dégradation de la bradykinine, permettaient une régression de l’hypertrophie ventriculaire gauche. L’action antihypertensive des ARA II et l’absence de contre-régulation sympathique le laissait entrevoir. Un travail récent démontre que 8 mois de traitement par le valsartan permettent une réduction de la masse ventriculaire gauche plus importante que l’aténolol, pour une baisse tensionnelle toutefois plus marquée [250]. Très récemment, des études ont montrés que les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II améliorent la perfusion myocardique et le débit coronaire chez les patients asymptomatiquement présentant une hypertension artérielle ; ce qui amène à leur utilisation en cas de microangiopathie coronaire associée à une HTA pour prévenir ou même réduire l’hypertrophie ventriculaire gauche. 124 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Les effets artériels Les ARA II ont des propriétés vasodilatatrices marquées. Leur action est nettement sensible à la déplétion en sel et en volume circulant. Avec ces dernières, on a pu mettre en évidence expérimentalement une diminution de l’hypertrophie vasculaire et de la prolifération des cellules musculaires lisses. Les effets cérébraux Au niveau cérébral, tous les composants du SRA sont présents. L’Ang II est impliquée dans la régulation du métabolisme des fluides, de l’appétit en sel, de la libération d’ADH et dans la régulation de la fonction cardiovasculaire. Les ARA II ont un effet bénéfique comparable à celui des IEC vis-à-vis du risque d’accident vasculaire cérébral. V.2. Insuffisance cardiaque Les IEC ont clairement démontré une diminution de la morbidité et la mortalité chez les patients insuffisants cardiaques [148]. Même si on peut s’attendre à un effet bénéfique similaire avec les antagonistes des récepteurs de l’Ang II, qu’en est-il exactement? Chez des patients insuffisants cardiaques, il a été démontré que les antagonistes des récepteurs de l’Ang II ont des effets hémodynamiques bénéfiques, maintenus pendant des semaines ou des mois de traitement [148]. 125 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA L’utilisation des antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA) dans l’IC L’étude ELITE I: A ce jour, un seul essai thérapeutique a rapporté une amélioration de la survie dans l’insuffisance cardiaque en réponse au traitement par les antagonistes des récepteurs AT1. Il s’agit de l’essai ELITE [99,31]. Ce travail, a fait couler beaucoup d’encre, car son critère principal de jugement était la tolérance rénale du losartan (50 mg en une prise quotidienne), par rapport au captopril (50 mg trois fois par jour), et non la mortalité. La tolérance a été meilleure dans le groupe losartan, avec moins d’arrêts de traitement. Quoi qu’il en soit, la mortalité s’est avérée plus faible dans le groupe de patients traités par losartan (4,8 %, 17 patients), par rapport au captopril (8,7 %, 32 patients). Les hospitalisations pour décompensation cardiaque ont été moins fréquentes dans le groupe losartan. La réduction de mortalité a été imputable à une diminution marquée des morts subites. L’étude ELITE II [84] L’essai ELITE I n’était pas dimensionné pour montrer une différence de mortalité. Il a été logiquement suivi de l’étude ELITE II, récemment publiée [31]. La première fois que des chercheurs ont comparé les différences de mortalité entre les ARA et les IEC chez des patients atteints d’IC systolique chronique, c’était au cours de l’étude intitulée: Losartan Heart Failure Survival Study ou ELITE II. [84] 126 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Quelque 3 152 patients y ont été recrutés. Ceux-ci présentaient une IC de classe II, III ou IV selon la classification de la NYHA ; ils ont été répartis au hasard de manière à recevoir soit une dose cible de 50 mg de losartan une fois par jour, soit de 50 mg de captopril trois fois par jour [204]. Au cours des 18 mois d’observation, les taux de mortalité et d’hospitalisation ont été similaires dans les deux groupes, quoique l’on ait noté une tendance pour le captopril au chapitre de la morbidité et de la mortalité. Cependant, les patients traités par le losartan dans l’essai ELITE II ont été significativement moins nombreux à abandonner leur traitement en raison d’effets indésirables L’étude OPTIMAAL L’essai intitulé «Optimal Trial In Myocardial Infarction with the Angiotensin II Antagonist Losartan» (OPTIMAAL) a également permis de comparer le losartan au captopril, mais dans une population de patients différente [74]. Aucune différence significative n’a pu être observée au chapitre de la mortalité et de la morbidité, mais cette fois encore, le losartan a été mieux toléré et assorti d’un nombre d’abandons du traitement significativement moins élevé. L’étude CHARM: Certains patients ne tolèrent pas les IEC. C’est ce qui a motivé la réalisation de l’étude «Candesartan in Heart Failure: Assessment of Reduction in Mortality and morbidity» (CHARM)-Alternative. 127 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Cette étude a servi à évaluer les répercussions du candésartan sur la mortalité et la morbidité chez des patients atteints d’IC non traités à l’aide d’un IEC en raison d’une intolérance antérieure à ce type de médicaments [111]. Quelques 2 028 patients ayant une FEVG (fonction d’éjection du ventricule gauche), égale ou inférieure à 40 %, et des antécédents d’intolérance aux IEC ont été répartis au hasard en deux groupes de manière à recevoir soit une dose cible de 32 mg de candésartan une fois par jour, soit un placebo. Au cours des 33,7 mois d’observation, on a constaté, dans le groupe traité par le candésartan, une réduction de 23 % du risque relatif (RR) de mortalité d’origine cardiovasculaire ou d’hospitalisation pour cause d’IC. V.3. Hypertrophie du ventricule gauche L’hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) est une importante manifestation des lésions des organes cibles et est due à des changements trophiques attribuables à des facteurs tels que l’augmentation des taux plasmatiques, de norépinéphrine, de rénine et d’angiotensine II [9,91]. Il existe des données suggérant que l’Ang II est mitogène et favorise l’hypertrophie cardiaque. L’Ang II peut promouvoir l’hypertrophie cardiaque indépendamment de son effet sur la tension artérielle. En outre, l’Ang II accélère directement et indirectement l’apparition des maladies coronaires en ayant un effet sur au moins quatre voies (vasoconstriction, prolifération, prépondérance des cellules oxydatives et perméabilité vasculaire). 128 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Plusieurs études sur des patients hypertendus ont démontré une mortalité plus élevée chez les patients atteints de HVG. Une étude récente a évalué cet aspect [138]. Cette étude à double insu d’une durée de 48 semaines portait sur 115 patients atteints d’hypertension légère ou modérée et présentant des signes de HVG (indice de la masse du VG>131 g/m3 chez les hommes et>100 g/m3 chez les femmes). Tous les patients prenaient de l’hydrochlorothiazide ou de la félodipine auquel ils ajoutaient de l’irbesartan (150 mg) ou de l’aténolol (50 mg). Chez les deux groupes, la réduction de la tension artérielle a été similaire, mais les patients prenant de l’irbesartan ont présenté une régression plus précoce et plus importante de l’HVG. Après 24 semaines, l’irbesartan a réduit la masse du VG de 10,7 g/m3 et l’aténolol l’a réduit de 3,9 g/m3. Après 48 semaines, l’irbesartan a réduit la masse du VG de 19,7 g/m3 et l’aténolol l’a réduit de 10,9 g/m3, ce qui représente une différence d’environ 40% à la 48 ème semaine. En outre, 67% des patients dans le groupe aténolol et 34% dans le groupe irbesartan ont signalé des effets indésirables, ce qui semble indiquer une tolérabilité supérieure et une protection des organes cibles avec l’irbesartan [9]. 129 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA V.4. Maladies rénales et protéinurie [36] Il est maintenant admis que les inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine II et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ont un effet protecteur sur les reins, en particulier au cours du diabète, indépendamment de la diminution de la pression artérielle et du blocage du système rénine-angiotensine. Les mécanismes de cet effet protecteur sont peu ou pas connus. Afin de répondre à cette question, Izuhara et al. [132] ont réalisé des expériences in vitro et in vivo afin de comparer les effets des IRA à ceux des bêta-bloquants (BB) et des inhibiteurs des canaux calciques (ICC). Etudiant un mélange de plasmas, de malades en insuffisance rénale terminale traités par hémodialyse, incubé pendant une semaine à 37°C, ils ont constaté que la production de pentosidine (un témoin de la formation des produits glycosylés qui sont des facteurs essentiels des complications chez le diabétique) était inhibée en fonction de la dose par les 3 classes de médicaments, mais avec des concentrations inhibant 50 % de l’effet maximal, beaucoup plus basses avec les IRA qu’avec les BB et les ICC. De même, la production de Otyrosine, un dérivé de la phénylalanine obtenu en présence de radical hydroxyl, fut plus inhibée par les IRA que par les ICC. On constata un effet des bêtabloquants, mais de moindre amplitude. Ces résultats furent confirmés in vivo chez des rats hypertendus, atteints de diabète de type 2 et porteurs de lésions rénales. Ces rats furent traités pendant 20 semaines soit avec un IRA (olmesartan), soit avec un BB (aténolol), soit avec un 130 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA ICC (nifédipine). L’effet antihypertenseur sur la pression systolique ne fut pas significativement différent dans ces 3 conditions. En revanche, seul l’ARA diminua la protéinurie et protégea les reins comme le montra l’examen histologique. L’activation des cellules mésangiales, les lésions des podocytes, des tubules et de l’interstitium, et l’infiltration par les cellules inflammatoires étaient très diminuées avec ce traitement. De même, seul l’ARA prévint la formation de dépôts de fer dans l’interstitium rénal, corrigea l’hypoxie cellulaire, réduisit l’expression de l’hème oxygénase, et inhiba la formation de pentosidine, de manière parallèle à la réduction de la protéinurie. Ainsi, s’expliquerait la capacité de ces médicaments à protéger les reins indépendamment de leurs propriétés anti-hypertensives [132]. VI. POSOLOGIE [27] VI.1. Le candésartan [27] La posologie initiale recommandée est de 8 mg/jour, en une fois, prise indifféremment par rapport aux repas. Chez les sujets de plus de 75 ans, ainsi que chez les patients insuffisants rénaux sévères et les insuffisants hépatiques légers à modérés, il convient de débuter à 4 mg/jour en une seule prise. Chez les patients insuffisamment contrôlés, il est possible d’augmenter la posologie à 16 mg/jour en une prise et/ou d’ajouter un autre antihypertenseur. 131 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA VI.2. L'éprosartan La dose recommandée est d'un comprimé de 600 mg par jour, le matin pendant ou en dehors des repas. Le passage d'une monothérapie par éprosartan à l'association fixe éprosartan-hydrochlorothiazide (600 mg/12,5mg) peut être envisagé après 8 semaines de stabilisation de la pression artérielle. Sujets âgés: Bien que les données dans cette population soient limitées, aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez le sujet âgé. Insuffisance hépatique: L'utilisation de l’éprosartan chez les patients atteints d'insuffisance hépatique légère à modérée n'est pas recommandée. Ce médicament est contre-indiqué chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère. Insuffisance rénale: Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance rénale légère à modérée. L’éprosartan est contre-indiqué chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine <30 ml/min). VI.3. L’irbésartan La posologie initiale recommandée est de 150 mg/jour, en une fois, prise indifféremment par rapport aux repas. Chez les sujets de plus de 75 ans, ainsi que chez les patients hémodialysés, on débute par une dose de 75 mg/jour en une seule prise. 132 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Chez les patients insuffisamment contrôlés, il est possible d’augmenter la posologie à 300 mg/jour en une prise et/ou d’ajouter un autre antihypertenseur [27]. VI.4. Le losartan La dose initiale est de l’ordre de 50 mg par jour prise en une seule fois. En cas d’efficacité insuffisante après 4 à 6 semaines : soit on double la dose: 100 mg prise en une seule fois par jour ou 50 mg administrée en deux fois par jour, soit on fait appel à l’association avec l’hydrochlorothiazide 12,5 mg (HYZAAR®) [27]. VI.5. Le telmisartan Chez les adultes: la dose initiale est de l’ordre de 40 mg par jour en une seule prise. Chez certains patients, une posologie quotidienne de 20 mg peut toutefois être suffisante. Dans les cas où la pression artérielle visée n'est pas atteinte à la posologie usuelle, la dose peut être augmentée jusqu'à une dose maximale de 80 mg en une prise par jour. Chez les insuffisants rénaux (légers à modérés): aucun ajustement posologique n’est nécessaire. Chez les insuffisants hépatiques (légers à modérés): la posologie quotidienne ne doit pas excéder 40 mg en une prise par jour [27]. 133 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA VI.6. Le valsartan La posologie usuelle recommandée est de 80 mg par jour. Une posologie de 40 mg/jour en une prise peut toutefois contrôler l’hypertension artérielle de certains patients. La posologie est inchangée chez les sujets âgés et les insuffisants rénaux sous réserve d’une surveillance de la fonction rénale et de la kaliémie [27]. VI.7. L’olmesartan Chez les adultes: La posologie initiale d'olmésartan est de 10 mg par jour en une prise pendant ou en dehors des repas. Chez les patients insuffisamment contrôlés à cette dose, la posologie d'olmésartan peut être augmentée à la posologie optimale de 20 mg par jour en une prise. Si une diminution plus importante de la pression artérielle est nécessaire, la posologie d'olmésartan peut être augmentée à 40 mg par jour en une prise. Chez les sujets âgés: La posologie maximale d'olmésartan est de 20 mg par jour en une seule prise. Chez les insuffisants rénaux: Chez les patients ayant une insuffisance rénale légère à modérée, la posologie maximale d'olmésartan est de 20 mg par jour en une seule prise. Chez les patients ayant une insuffisance rénale sévère, l'utilisation d'olmésartan n'est pas recommandée. Chez les insuffisants hépatiques: En cas d'insuffisance hépatique l'utilisation d'olmésartan n'est pas recommandée. 134 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA VI.8. Les ARA II commercialisés au Maroc Tableau VIII : Présentation des antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II commercialisés au Maroc DCI Désignation Présentation Losartan Cosaar® Cps sec 50 mg : Bte 28 Valsartan Tareg® Gel 80 mg : Bte 28 Candesartan (27) Atacand® -Cps 4 mg : Bte 28 -Cps 8 mg : Bte 28 - Cps 16 mg : Bte de 28 Irbesartan (27) Aprovel® - Cps 150 mg : Bte 28 - Cps 300 mg : Bte 28 (D’après KETTANI N, GMM 2002 : 171) VII. TOLERANCE ET EFFETS INDESIRABLES Cette classe thérapeutique est généralement bien tolérée [217,5]. Les IEC causent de la toux chez 5 à 20% des patients [131]. L’incidence de toux est beaucoup plus faible avec les antagonistes des récepteurs de l’Ang II (1-3 %), et même comparable au placebo dans certaines études cliniques [209]. Ce qui en 135 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA fait un traitement de choix chez les patients bien équilibrés par IEC et qui présentent cet effet secondaire. Il n’y a pas d'influence des ARA II sur le métabolisme du glucose, des lipoprotéines, du cholestérol total, des triglycérides ou de l'acide urique. Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II ne présentent pas des effets particuliers sur le poids, la clairance de la créatinine, le volume urinaire et l’excrétion urinaire sodique. Il faut noter la possibilité de réponse exagérée en cas d'hypovolémie, notamment induite par un traitement au long cours par diurétiques ou régime désodé. Le risque de collapsus à l'introduction des inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine doit être prévenu par un sevrage suffisamment prolongé, et éventuellement une recharge hydrosodée [31]. De même, il convient d'être prudent en cas d'hyperkaliémie avérée ou de pathologie prédisposante (insuffisance rénale), qui peut être aggravée par le traitement concomitant par cette classe thérapeutique. L'association aux diurétiques hyperkaliémiants est déconseillée. Enfin, l'existence d'une sténose hémodynamique de l'artère rénale expose à une réponse tensionnelle exagérée et, parfois, à une oligo-anurie en cas de sténose bilatérale. Des cas d'œdèmes angioneurotiques ont été rapportés par la pharmacovigilance, le risque est théoriquement plus faible qu’avec les IEC, 136 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA puisqu’il n’y a pas d’accumulation de bradykinines. Cependant, des cas ont été rapportés avec le losartan: il faut donc demeurer vigilant. L'incidence excessive d'hépatite avec certains produits en développement (tasosartan) a suffi pour interrompre précocement leur développement. Des cas d'hépatite ont aussi été rapportés avec le losartan [30]. Les autres effets indésirables des ARA II sont: l’insuffisance rénale, l’étourdissements, les maux de tête et les effets gastro-intestinaux. Cependant, l’incidence de ces effets est très faible, parfois comparable à celles du placebo [261]. VIII. CONTRE INDICATIONS: Les antagonistes des récepteurs AT1 sont contre-indiqués à tous les stades de la grossesse et chez la femme allaitante [31]. La prescription de ces molécules au cours des deuxième et troisième trimestres de la grossesse expose aux mêmes complications que les IEC, à savoir à un risque d’oligoamnios et d’insuffisance rénale néonatale. Ces médicaments sont également contre-indiqués chez les patients présentant une sténose bilatérale de l’artère rénale ou une sténose artérielle rénale sur rein unique, par analogie avec les IEC, et dans l’insuffisance hépatique sévère. 137 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA IX. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES [27] IX.1. Interactions `médicamenteuses cliniquement significatives validées par le GTIAM [143,132,168,26,70,103] IX.1.1. Par analogie avec les inhibiteurs de l’enzyme de conversion Les effets hémodynamiques des ARA II sont comparables à ceux des IEC dont le mécanisme d’action se situe en amont de celui des sartans et par extrapolation, les associations suivantes sont considérées pour l’ensemble des sartans (sous réserve que leur pharmacocinétique n’est pas entièrement superposable). IX.1.1.1Associations déconseillées Avec les diurétiques hyperkaliémiants seuls ou associés (Amiloride, canrénoate de potassium, spironolactone, triamtérène) Le risque d’hyperkaliémie (potentiellement létale) existe du fait de l’addition des effets hyperkaliémiants ; il est majoré lors d’une insuffisance rénale. Une telle association ne se justifie qu’en cas de traitement d’une hypokaliémie chez un hypertendu. Avec les sels de potassium 138 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Avec le lithium Le risque de toxicité par augmentation de la lithiémie, pouvant atteindre des valeurs toxiques, est lié à la diminution de l’excrétion rénale du lithium. Une surveillance stricte de la lithiémie avec adaptation de la posologie est nécessaire en cas de caractère indispensable de la thérapeutique antihypertensive. IX.1.1.2. Précautions d’emploi Avec les AINS et les salicylés Il existe un risque d’insuffisance rénale aiguë sur terrain déshydraté par diminution de filtration glomérulaire lié à l’inhibition des prostaglandines vasodilatatrices. Il est nécessaire d’hydrater et de surveiller la fonction rénale du patient, dans ce cas, en début de traitement. Une réduction de l’effet antihypertenseur peut être également observée. Avec les diurétiques hypokaliémiants Il existe un risque d’hypotension artérielle brutale et/ou d’insuffisance rénale aiguë lors de l’instauration du traitement par un IEC (et par extrapolation un sartan) en cas de déplétion sodée préexistante, en particulier chez les porteurs de sténose de l’artère rénale. IX.1.2. En tant qu’antihypertenseur: Les associations suivantes sont considérées pour l’ensemble des sartans. 139 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA IX.1.2.1. A prendre en compte Antidépresseurs imipraminiques Dans ce cas, l’effet antihypertenseur et le risque d'hypotension orthostatique sont majorés (effet additif). Corticoïdes, tétracosactide Il y a une diminution de l'effet antihypertenseur (rétention hydrosodée des corticoïdes). Neuroleptiques L’effet antihypertenseur et le risque d'hypotension orthostatique sont majorés (effet additif). IX.1.2.2. Précaution d'emploi Baclofène Il y a une majoration de l'effet antihypertenseur, ce qui implique une surveillance de la tension artérielle et une adaptation posologique de l'antihypertenseur si nécessaire. IX.2. Interactions pharmacocinétiques Des interactions pharmacocinétiques, dont le retentissement clinique n’est pas connu, ont été observées entre le losartan et : 140 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Le fluconazole, inhibiteur enzymatique potentiel. Il entraîne une augmentation significative de l’aire sous la courbe du losartan à l’état d’équilibre avec une inhibition de formation du E-3174 [139, 140]. La rifampicine : il induit significativement le métabolisme du losartan et du E-3174 entraînant ainsi une diminution de l’aire sous la courbe et de la demi-vie des 2 composés [277]. Le ritonavir qui entraîne une perturbation des concentrations sériques du losartan. La significativité clinique n’en est pas connue [254]. X. LA POSSIBILITE DE COMBINER LES IEC AUX ARA II Des hypothèses sont présentement à l’étude, on croit qu’une telle association pourrait être encore plus efficace. Elle permettrait un bloc complet de l’effet de l’angiotensine II et préserverait l’accumulation de bradykinines [148] Au cours d’une courte étude de 2 semaines, des patients insuffisants cardiaques traités avec des doses maximales recommandées ou tolérées d’IEC ont bénéficié de l’ajout à leur traitement d’un antagoniste des récepteurs de l’Ang II. La combinaison est apparue sécuritaire et a diminué davantage la postcharge [117]. Une seconde étude effectuée chez 73 patients insuffisants cardiaques (fraction éjection <40%) a évalué l’effet de l’ajout de losartan à une thérapie conventionnelle incluant un IEC. On a observé une amélioration de la capacité fonctionnelle et de la fonction ventriculaire gauche au repos et à l’effort. De plus, cette thérapie combinée a été bien tolérée [253]. 141 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Concernant la protéinurie, une étude pilote a soulevé le fait que le losartan ajouté aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion puisse potentialiser les effets néphroprotecteurs des IEC dans les maladies rénales chroniques [282]. Cependant, à l’heure actuelle, ces résultats ne sont que préliminaires et on ne peut recommander de telles associations sans les résultats de prochaines études. XI. COMPARAISON DES MOLECULES DES ARA II Deux études ont comparé directement l’efficacité des inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine II. Dans une étude à double insu menée auprès de 1 369 patients atteints d’hypertension légère ou modérée, on n’a noté aucune différence entre le valsartan (80-160 mg) et le losartan (50-100 mg) dans la réduction des tensions artérielles systolique et diastolique après quatre semaines de traitement. Les deux agents étaient supérieurs au placebo [9]. Une autre étude menée auprès de 532 hypertendus légers ou modérés a comparé l’irbesartan, le losartan et un placebo pendant 8 semaines de traitement. Les patients recevant 150 mg d’irbesartan ou 100 mg de losartan ont obtenu une réduction des tensions artérielles systolique et diastolique comparables (9 à 11 mm Hg comparativement à la valeur initiale). Les deux agents étaient supérieurs au placebo. Cependant, les patients recevant 300 mg d’irbesartan ont obtenu une réduction des PA systolique et diastolique significativement supérieure (12 à 16 mm Hg ou une réduction approximative de 25%) comparativement à ceux ayant reçu 100 mg de losartan. Cette différence était statistiquement significative après une semaine de traitement et a continué de l’être jusqu’à la fin de l’étude. 142 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA XII. CONCLUSION: Les antagonistes des récepteurs de l’Ang II constituent un bon choix chez les patients hypertendus ayant développé une toux secondaire à un IEC. De plus, leur posologie peut aussi faciliter la fidélité au traitement chez certains patients. D’un point de vue économique, il faut savoir que le coût des antagonistes des récepteurs de l’Ang II est généralement plus élevé que celui des IEC. Les antagonistes de l’Ang II sont un choix intéressant chez les patients hypertendus avec plusieurs co-morbidités, vu le profil d’effets indésirables limité de ces agents [217]. L’emploi des antagonistes des récepteurs de l’Ang II chez les insuffisants cardiaques ou chez les patients atteints de maladies rénales ne peut être recommandé comme premier choix de traitement, tant que des études supplémentaires n’auront démontré clairement qu’ils sont aussi bénéfiques que les IEC dans le traitement de ces pathologies. 143 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA CHAPITRE III LES INHIBITEURS DIRECTS DE LA RENINE (IDR) 144 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I. HISTORIQUE DE RECHERCHE [113] Les premières tentatives pour inhiber la rénine ont utilisé des anticorps antirénines, des analogues synthétiques du pro-segment de la prorénine (précurseur de la rénine) susceptibles de bloquer l’accès de l’angiotensinogène au site actif de la rénine et des analogues peptidiques de la partie N-terminale de l’angiotensinogène [90,212]. Les molécules ainsi synthétisées n’avaient qu’un très faible pouvoir inhibiteur vis à vis de la rénine humaine. L’étape suivante a été l’utilisation de la pepstatine (pentapeptide naturel isolé à partir de culture d’actinomyces) et de peptides contenant une statine ou un analogue de la statine [114]. La statine est un acide aminé particulier qui se comporte comme un analogue de l’état de transition de l’hydrolyse de la liaison peptidique par la rénine. La pepstatine s’est aussi révélée être un médiocre inhibiteur de la rénine humaine. La statine a ensuite été remplacée par différents autres analogues synthétiques de l’état de transition. Ainsi, de 1980 à 1995, plusieurs inhibiteurs de la rénine humaine ont été synthétisés, comme l’enalkiren, le CGP38-560, le remikiren, le zankiren, le ciprokiren et le terlakiren [90,212]. Chez l’Homme, ces médicaments avaient une faible biodisponibilité absolue par défaut d’absorption intestinale (1-2 %), une demi-vie courte, une grande variabilité pharmacocinétique inter-sujets et une efficacité tensionnelle limitée chez les patients hypertendus. Leur coût de synthèse était extrêmement élevé, limitant la dose administrée et donc l’efficacité thérapeutique. A ce stade, tous les programmes de développement des inhibiteurs de la rénine furent 145 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA arrêtés, et ce d’autant que les ARA apparaissaient comme être des alternatives plus simples à développer. Une recherche active a redémarré dans les années 2000-2005 et de nouveaux inhibiteurs de la rénine humaine ont été développés, selon une nouvelle approche fondée sur l’analyse de la structure du site actif de la rénine en cristallographie aux rayons X. Parmi les quatre molécules récemment découvertes, l’aliskiren, c’est l’inhibiteur puissant et spécifique de la rénine humaine (IC50=0,6 nM) dont le développement clinique est le plus avancé. Il s’agit d’une molécule hydrophile qui se comporte comme un analogue de l’état de transition de l’hydrolyse de la liaison peptidique par la rénine [237]. II. PROPRIETES CHIMIQUES DE L’ALISKIREN Contrairement à la plupart des inhibiteurs peptidiques de la rénine, l’aliskiren est une molécule plutôt hydrophile qui possède des propriétés physico-chimiques favorables comprenant la solubilité aqueuse élevée (>350 mg/ml à pH 7.4) qui ont été considérées très importantes au préalable pour améliorer la biodisponibilité orale [262, 278]. L’aliskiren est un octanoyl amide (figure 7) substitué avec une formule moléculaire de C30H53N3O6 et une faible masse moléculaire qui est de l’ordre de 551.8 g/mol (609.8 g/mol comme sel de hemi-fumarate). Au lieu de la structure carbonée du peptide qui caractérisait les composés antérieurs, l’aliskiren a une partie lipophile qui interagit avec la grande poche hydrophobe de la rénine. 146 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Aliskiren Figure 7: (A); représente la structure chimique développée de l’aliskiren, (B), c’est une vue générale de la structure cristalline de l’aliskiren lié à la rénine humaine glycosylée. (D), représente une vue étendue de la liaison entre la partie lipophile de l’aliskiren et la poche hydrophobe de la rénine humaine, (C): est une vue rapprochée indiquant la différence dans l’interaction entre l’aliskiren (violet) et l’inhibiteur peptidique: le CGP38-560 (vert) avec le site actif de la rénine humaine [278] 147 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA III. PARAMETRES PHARMACOCINETIQUES [88] III.1. Absorption Après administration orale, le pic des concentrations plasmatiques d’aliskiren est atteint après 1 à 3 heures. La biodisponibilité absolue de l’aliskiren est d’environ 2 à 3 %. Les repas à haute teneur en graisse réduisent la Cmax de 85 % et l’ASC de 70 %. Après une administration quotidienne en prise unique, les concentrations plasmatiques à l’état d’équilibre sont atteintes en 5 à 7 jours et sont 2 fois plus élevées qu’après la prise de la dose initiale [18]. III.2. Distribution Après administration intraveineuse, le volume moyen de distribution à l’état d’équilibre est d’environ 135 litres, indiquant que l’aliskiren se distribue principalement dans l’espace extravasculaire. La liaison de l’aliskiren aux protéines plasmatiques est modérée (47-51 %) et ne dépend pas de la concentration. 148 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA III.3. Métabolisme et élimination: La demi-vie moyenne est d’environ 40 heures (allant de 34 à 41 heures). L’aliskiren s’élimine principalement dans les selles (figure 8) sous forme inchangée (78 %). Figure 8: L’excrétion cumulative de l’aliskiren dans les urines et les selles [88] Environ 1,4 % de la dose orale totale est métabolisé. L’enzyme responsable de ce métabolisme est le CYP3A4 (figure9). Après une administration orale, environ 0,6 % de la dose est retrouvé dans les urines. Après administration intraveineuse, la clairance plasmatique moyenne est d’environ 9 l/h. 149 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Figure 9: Arrangement condensé du métabolisme de l’aliskiren [88] III.4. Pharmacocinétique de l’aliskiren en fonction des caractéristiques des patients: L’aliskiren est un traitement antihypertenseur efficace en prise unique quotidienne chez les patients adultes, indépendamment du sexe, de l’âge, de l’indice de masse corporelle et de l’origine ethnique. L’ASC est 50 % plus élevée chez les personnes âgées (> 65 ans) que chez les sujets jeunes. Le sexe, le poids et l’origine ethnique n’ont aucune influence cliniquement pertinente sur la pharmacocinétique de l’aliskiren. La pharmacocinétique de l’aliskiren a été étudiée chez des patients présentant des degrés variables d’insuffisance rénale. Suite à une administration quotidienne en prise unique chez les sujets présentant une altération de la fonction rénale, l’ASC relative et la Cmax de l’aliskiren à l’état d’équilibre ont été de 0,8 à 2 fois plus élevées par rapport aux taux observés chez des sujets 150 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA sains. Cependant, ces modifications n’étaient pas corrélées au degré d’insuffisance rénale. Aucun ajustement de la posologie initiale de l’aliskiren n’est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale légère à sévère. Toutefois, il convient d'administrer le produit avec précaution chez les patients présentant une altération sévère de la fonction rénale. Aucune modification significative de la pharmacocinétique de l’aliskiren n’a été observée chez les patients atteints d’une maladie hépatique légère à sévère. Par conséquent, aucun ajustement de la posologie initiale de l’aliskiren n’est nécessaire chez les patients présentant une altération de la fonction hépatique légère à sévère. IV. PROPRIETES PHARMACODYNAMIQUES: IV.1. Récepteurs à la rénine et à la prorénine [13] La découverte d’un récepteur liant la rénine et la prorénine, présent au niveau rénal, cardiaque et vasculaire, a modifié la vue générale du SRA [188,189]. En effet, ce récepteur, identifié tout d’abord dans les cellules mésangiales rénales en culture [188], confère à la rénine une activité propre en plus de son activité enzymatique [189]. La liaison de la rénine à ce récepteur dans des modèles cellulaires augmente son activité catalytique vis-à-vis de l’angiotensinogène et stimule directement l’activité des ERK intracellulaires (extracellular regulated kinase) [189] et la synthèse du TGF-β1 [128] indépendamment de l’angiotensine II. 151 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Ce récepteur lie aussi la prorénine (forme inactive de la rénine), cette liaison au récepteur confère à la prorénine une activité catalytique susceptible de cliver l’angiotensinogène [189]. Ainsi, l’augmentation de l’activité catalytique de la rénine/prorénine par liaison à son récepteur pourrait être à l’origine de lésions supplémentaires des organes cibles (rein, vaisseau, cœur). Il est donc tentant de spéculer qu’un inhibiteur de la rénine puisse apporter une protection supplémentaire par rapport aux autres inhibiteurs du SRA en interagissant sur la relation rénine/prorénine-récepteur en particulier chez les patients diabétiques dont les concentrations de prorénine plasmatiques sont élevées et fréquemment associées aux complications microvasculaires du diabète [157,59] ou en bloquant des effets délétères directs de la prorénine [266]. IV.2. Mécanisme d’action Le développement d’un inhibiteur de la rénine présente l’intérêt d’une plus grande spécificité d’inhibition du système rénine-angiotensine. La rénine est en effet l’enzyme qui permet la production d’angiotensine I en clivant l’angiotensinogène. L’angiotensine I, inactive, est secondairement transformée en angiotensine II, biologiquement active, sous l’action de l’enzyme de conversion [98]. L’aliskiren a une partie lipophile qui interagit avec la grande poche hydrophobe de la rénine. De plus, l’aliskiren interagit avec une grande sous-poche distincte antérieurement non reconnue de la rénine [106]. Cette liaison est responsable de la haute affinité entre l’aliskiren et la rénine (figure 10). 152 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA En inhibant l’enzyme rénine, l’aliskiren inhibe le SRA au point d’activation, en bloquant la conversion de l’angiotensinogène en angiotensine I et en réduisant les taux d’angiotensine I et d’angiotensine II. Alors que d’autres inhibiteurs du SRA (IEC et antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II) entraînent, par compensation, une élévation de l’activité rénine plasmatique (ARP), le traitement par l’aliskiren diminue l’ARP d’environ 50 à 80 % chez les patients hypertendus. Des réductions similaires ont été observées lorsque l’aliskiren a été associé à d’autres antihypertenseurs. L’élévation de l’ARP a été indépendamment associée à un risque cardiovasculaire accru chez les patients hypertendus et normotendus. Les conséquences cliniques des différences d’effet sur l’ARP ne sont pas connues à ce jour. Figure 10 : Interaction de l’aliskiren avec la poche hydrophobe de la rénine [3] 153 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Par ailleurs, la découverte d’un récepteur à la rénine et à la prorénine, présent aux niveaux rénal, cardiaque et vasculaire, confère à la rénine et à la prorénine une activité propre indépendante de l’angiotensine II et de son récepteur, pouvant entraîner une prolifération cellulaire et favoriser la fibrose. Si les inhibiteurs de la rénine interfèrent avec cette nouvelle voie de signalisation, ils pourraient apporter une protection supplémentaire par rapport aux autres inhibiteurs du système rénine-angiotensine, en particulier chez les patients diabétiques, dont les concentrations de prorénine plasmatiques sont élevées et fréquemment associées aux complications microvasculaires du diabète. Les inhibiteurs de la rénine permettent donc de réduire l’activité catalytique de la rénine «à la source» et de s’opposer aux effets du système rénineangiotensine au niveau de son point d’activation, qui constitue l’étape limitante du système [98]. IV.3. Effets pharmacologiques [106] IV.3.1. Effets sur le système rénine-angiotensine-aldostérone: Dans des études précliniques, l’aliskiren a produit une réduction dépendante de la dose de l’activité de la rénine plasmatique (ARP) et de la tension artérielle chez des marmousets et des rats spontanément hypertendus [270] et a réduit l’albuminurie et l’hypertrophie du ventricule gauche chez des rats transgéniques pour les gènes de la rénine et de l’angiotensine humaines [203]. Ces observations concordent avec les effets protecteurs sur les organes. Dans une étude comparant l’aliskiren à un inhibiteur de l’ECA, l’énalapril, et à un placebo chez des volontaires normotendus en bonne santé, l’aliskiren a 154 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA entraîné la suppression dépendante de la dose du SRAA (comme le montre la réduction de l’ARP, de l’angiotensine I, de l’angiotensine II et de l’aldostérone plasmatiques) tout en augmentant le taux de la rénine plasmatique active [199]. L’aliskiren a diminué l’ARP, alors que l’énalapril a augmenté celle-ci. L’aliskiren à une dose de 160 mg a inhibé l’angiotensine II dans la même mesure que l’énalapril, à une dose de 640 mg, l’aliskiren a été plus puissante que l’énalapril. Dans une étude à double insu avec un comparateur actif menée chez des patients atteints d’hypertension légère à modérée, 226 sujets ont été assignés au hasard à l’aliskiren à une dose de 37,5-300 mg ou au losartan à une dose de 100 mg par jour pendant 4 semaines [106]. L’aliskiren a produit une réduction dépendante de la dose de la tension artérielle systolique ambulatoire diurne pendant la journée et de l’ARP. La modification de la tension artérielle systolique avec le losartan 100 mg n’était pas significativement différente de celle observée avec l’aliskiren 75, 150 et 300 mg. Dans une étude multicentrique randomisée à double insu, contrôlée avec placebo menée avec un comparateur actif pendant 8 semaines chez des patients atteints d’hypertension légère à modérée, l’effet antihypertensif de l’aliskiren 150 mg était comparable à celui de l’irbésartan 150 mg (figure 11). L’aliskiren aux doses de 300 et 600 mg a réduit la tension artérielle dans une mesure significativement plus grande que l’irbésartan 150 mg [109]. Dans toutes ces études comparatives, l’aliskiren a été extrêmement bien toléré. 155 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Figure 11: Etude de l’efficacité antihypertensive de l’aliskiren chez des patients hypertendus pendant 8 semaines à raison d’une seule prise par jour [78,109] IV.3.2. Effets cardiaques [180] L’étude ALOFT (Aliskiren Observation of Heart Failure Treatment Study) a également démontré que l’inhibition directe de la rénine par l’aliskirène procure des bénéfices neuro-humoraux significatifs indépendants de son effet antihypertenseur. L’étude ALOFT comptait 302 patients insuffisants cardiaques symptomatiques (stades II à IV) présentant de l’insuffisance cardiaque avec une 156 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA histoire d’hypertension ou présentement hypertendus, une concentration du peptide natriurétique de type B (BNP) supérieure à 100 pg/ml, traités avec un bêta-bloquant et un inhibiteur de l’ECA ou un ARA [170]. Les patients ont été répartis de façon aléatoire pour recevoir pendant trois mois, en plus de leur traitement habituel, un placebo (n=146) ou l’aliskirène à raison de 150 mg par jour (n=156). La concentration plasmatique du NT-proBNP (un marqueur biochimique reconnu de l’insuffisance cardiaque) a augmenté de 762±6 123 pg/ml avec le placebo, alors qu’elle a baissé de 244±2 025 pg/ml avec l’aliskirène, témoignant d’un effet favorable sur l’insuffisance cardiaque [170]. L’étude ALOFT a démontré que l’aliskirène pourrait être efficace comme thérapie de complément afin de prévenir les défaillances cardiaques chez les patients avec histoire ou présentement hypertendus. IV.3.3. Effets rénaux [13, 180] L’angiotensine II joue un rôle crucial dans le contrôle de l’hémodynamique intra-rénale et de la fonction rénale [186,195]. Le blocage du SRA par les IEC et les ARA a clairement démontré leur très grande efficacité à réduire l’atteinte rénale chez les patients ayant une néphropathie protéinurique. Malgré l’administration de doses usuelles d’IEC et d’ARA, un certain nombre de patients restent protéinuriques et leur fonction rénale s’altère inexorablement. Ce phénomène s’explique en partie par une insuffisante inhibition du SRA intrarénal à ces doses [270]. La nécessité d’inhiber plus efficacement le SRA intrarénal est d’autant plus importante que sa régulation est indépendante de celle du SRA circulant [195,270]. Les inhibiteurs de la rénine seraient susceptibles de 157 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA bloquer plus efficacement le SRA intra-rénal et de prolonger ainsi la neutralisation des effets de l’angiotensine II intra-rénale. L’étude AVOID (Aliskiren in the Evaluation of Proteinuria in Diabetes) a démontré que l'aliskirène aurait un effet protecteur sur les reins indépendamment de son effet antihypertenseur chez les patients présentant de l'hypertension, un diabète de type 2, et une néphropathie. L'étude AVOID avait pour but d’évaluer les effets protecteurs sur les reins d’une bithérapie ciblant le SRA en ajoutant un traitement à l’aliskirène à la dose maximale recommandée de losartan (100mg par jour) et à un traitement antihypertenseur optimal. Cette étude internationale, à double insu et à répartition aléatoire a démontré que, chez les patients présentant simultanément de l’HTA, un diabète de type 2 et une néphropathie, la double inhibition du SRA obtenue en ajoutant l’aliskirène à l’ARA procure un avantage significatif sur les plans du taux d’excrétion urinaire de l’albumine et du ratio albuminurie/créatinine, et ce, sans augmenter significativement l’hyperkaliémie. En effet, comparativement au placebo, le traitement consistant en 300 mg d’aliskirène par jour a réduit le ratio moyen albumine/créatinine de 20 % avec une réduction≥50 % chez 24,7 % des patients ayant reçu l’aliskirène, comparativement à 12,5% pour les patients ayant reçu le placebo. A la fin de l’étude, on n’a observé qu’une petite différence entre les deux groupes sur le plan de la PA, les valeurs dans le groupe ayant reçu l’aliskirène n’ayant été inférieures à celles du groupe ayant reçu le placebo que de 2 mm Hg pour la PA systolique et de 1mmHg pour la PA diastolique. Le bénéfice sur 158 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA l'albuminurie semble donc indépendant de l'effet sur la PA. Enfin, le nombre total de réactions indésirables et le nombre de réactions indésirables graves ont été comparables entre les deux groupes [198]. L’étude AVOID a donc démontré que l’aliskirène exerce un effet protecteur sur les reins hors de proportion avec la faible diminution de la PA observée dans cette population d’étude. V. UTILISATIONS THERAPEUTIQUES V.1. Indication thérapeutique: l’hypertension artérielle L’aliskiren est approuvé pour le traitement de l’hypertension essentielle légère ou modérée et peut être administré seul ou en concomitance avec des diurétiques thiazidiques, des inhibiteurs de l’ECA ou des bloqueurs des canaux calciques de la classe des dihydropyridines [180]. Chez les patients hypertendus, l’administration une fois par jour de l’aliskiren à des doses de 150 mg et 300 mg a entraîné des diminutions dosedépendantes de la pression artérielle systolique et diastolique qui ont été maintenues pendant toute la durée de l’intervalle de dose de 24 heures (maintien du bénéfice au petit matin) avec un rapport pic/vallée moyen pour la réponse diastolique allant jusqu’à 98 % pour la dose de 300 mg. 85 à 90 % de l’effet antihypertenseur maximal a été observé après 2 semaines de traitement. L’effet antihypertenseur s’est maintenu au cours du traitement à long terme, indépendamment de l’âge, du sexe, de l’indice de masse corporelle et de l’origine ethnique. 159 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA V.1.1.Monothérapie: Des études réalisées avec l’aliskiren utilisé en monothérapie ont montré des effets antihypertenseurs comparables à ceux d’autres classes d’antihypertenseurs, dont les IEC et les ARA II. Comparé à un diurétique (hydrochlorothiazide), l’aliskiren à 300 mg abaisse la pression artérielle systolique/diastolique de 17,0/12,3 mmHg en comparaison à 14,4/10,5 mmHg pour l’hydrochlorothiazide à 25 mg après 12 semaines de traitement. Chez les patients diabétiques hypertendus, l’aliskiren en monothérapie s’est avéré bien toléré et efficace. En général, l’effet sur la PA était proportionnel à la dose, mais se stabilisait entre 300 et 600 mg/jour. Après soustraction de l’effet placebo, on a établi que le traitement actif avait permis de réduire la PAD de 7 à 8 mmHg en six semaines au sein de la cohorte globale. Une tendance similaire s’est dégagée pour la PAS ; en effet, après soustraction de l’effet placebo, la baisse nette de la PAS oscillait entre 10 et 11 mmHg dans toutes les études sur la monothérapie. L’aliskiren à 150 et à 300 mg/jour se caractérise par une tolérabilité semblable à celle d’un placebo et par un effet antihypertenseur semblable à celui des ARA [227]. V.1.2. Traitement d’association: Comme la plupart des patients ont besoin d’au moins deux antihypertenseurs pour atteindre leur TA cible, il est primordial d’évaluer cet agent en association avec d’autres antihypertenseurs [227]. 160 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA En association avec un diurétique thiazidique (hydrochlorothiazide), l’efficacité antihypertensive de l’aliskiren est renforcée et l’incidence de l’hypokaliémie induite par le diurétique est réduite [13,269]. Ces caractéristiques sont partagées avec les autres bloqueurs du SRA que sont les IEC et les ARA. Bien que la libération et la synthèse de la rénine immunoréactive soient majorées de façon synergique par la combinaison du diurétique et de l’aliskiren, l’activité catalytique des molécules de rénine nouvellement libérées dans le plasma reste massivement inhibée indiquant que la neutralisation de la contre-régulation interne du SRA persiste [42]. Enfin, comme pour les IEC et les ARA, la combinaison de l’aliskiren 150 mg/j avec l’amlodipine 5 mg/j s’avère aussi additive sur le plan tensionnel (données non publiées). Ces études cliniques préliminaires montrent qu’un inhibiteur de la rénine humaine suffisamment puissant et ayant une demi-vie pharmacologique prolongée pour contrebalancer sa mauvaise biodisponibilité, réduit la pression artérielle de façon plus marquée que des doses standards d’un ARA, et ce, avec un profil de tolérance similaire à un placebo. V.2. Posologie: L’aliskiren est autorisé pour le traitement de l’hypertension essentielle, depuis août 2007 dans l’Union Européenne (UE) sous les noms de RASILEZ®, ENVIAGE®, SPRIMEO®, TEKTURNA® et RIPRAZO®. Dans l’Union européenne, RASILEZ® est commercialisé dans les pays suivants: Autriche, Belgique, Suisse, Danemark, Finlande, Grèce, Allemagne, Irlande, Islande, 161 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Slovaquie, Suède, et Royaume-Uni. L’aliskiren a été autorisé le 6 mars 2007 aux États-Unis sous le nom commercial de TEKTURNA®. Il est également autorisé en association avec l’hydrochlorothiazide sous le nom de RASILEZ HCT®. La dose initiale recommandée de l’aliskiren est de 150 mg une fois par jour. Chez les patients dont la pression artérielle n’est pas suffisamment contrôlée, la posologie peut être augmentée jusqu’à 300 mg une fois par jour [221, 193]. L’effet antihypertenseur est notable dans les deux semaines (85 à 90 %) suivant l’initiation du traitement avec une dose de 150 mg une fois par jour. L’aliskiren doit être pris avec un repas léger une fois par jour, de préférence à la même heure chaque jour [221]. La prise concomitante de l’aliskiren et le jus de pamplemousse est contre indiquée. Aucun ajustement de la dose initiale n’est nécessaire chez les patients âgés (plus de 65 ans), chez les patients présentant une insuffisance rénale légère à sévère ou chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère à sévère [221, 193] V.3. Tolérance et effets indésirables de l’aliskiren La tolérance générale de l’aliskiren (150 à 300 mg/j) est bonne et comparable à celle d’un placebo et des ARA. Comme pour les IEC et les ARA, il existera un risque potentiel d’effets secondaires dans les conditions où la 162 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA pression artérielle et la perfusion rénale sont très dépendantes de la rénine [200,169], en particulier si l’administration d’un inhibiteur de la rénine s’accompagne d’un blocage plus intense du SRA et d’une neutralisation plus complète des effets hémodynamiques de l’angiotensine II. Comme pour les IEC et les ARA à forte dose, il existe incontestablement une augmentation de ce risque chez les patients âgés, ceux en hypovolémie (diurétiques à forte dose, vomissement, diarrhée…), ceux traités par un inhibiteur de la cox ou ayant une sténose artérielle rénale, et au cours d’une anesthésie générale [239,109]. Pour des doses allant jusqu’à 300 mg, le traitement par l’aliskiren a entraîné une incidence globale des effets indésirables comparable à celle du placebo. Les effets indésirables ont été généralement d’intensité légère et de nature transitoire, et n’ont nécessité que peu fréquemment une interruption du traitement: La diarrhée constitue l’effet indésirable le plus fréquent. L’incidence de la toux était comparable chez les patients recevant le placebo (0,6 %) et chez les patients traités par l’aliskiren (0,9 %). Des angiœdèmes sont survenus durant le traitement par l’aliskiren avec des fréquences comparables à celles observées sous traitement par le placebo ou par l’hydrochlorothiazide. 163 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Des signes suggérant une réaction allergique (en particulier difficulté à respirer ou à avaler, ou gonflement du visage, des extrémités, des yeux, des lèvres et/ou de la langue) dans ce cas, les patients doivent arrêter le traitement. Effets sur les paramètres biologiques: Au cours des études cliniques contrôlées, des modifications cliniquement significatives des paramètres biologiques standards ont été peu fréquentes: Hémoglobine et hématocrite: De légères diminutions ont été observées mais aucun patient n’a interrompu le traitement en raison d’une anémie. Ces effets s’observent également avec les autres médicaments qui agissent sur le SRAA. Kaliémie: en monothérapie, les augmentations de la kaliémie étaient mineures et peu fréquentes (0,9 % par rapport à 0,6 % avec le placebo). Néanmoins, lors d’une étude dans laquelle l’aliskiren a été utilisé en association à un IEC chez des patients diabétiques, les augmentations de la kaliémie étaient plus fréquentes (5,5 %). C’est pourquoi, comme avec toute substance agissant sur le SRA, une surveillance régulière des électrolytes et de la fonction rénale est préconisée chez les patients présentant un diabète, une maladie rénale ou une insuffisance cardiaque [137]. V.4. Contre indications: Hypersensibilité à la substance active (aliskiren) .L’aliskiren est contre indiqué dans les second et troisième trimestres de grossesse [64]. 164 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Chez l’Homme, on ignore si l’aliskiren est excrété dans le lait maternel. Chez la ratte, il est excrété dans le lait. Son utilisation n’est donc pas recommandée chez les femmes qui allaitent [64]. L’utilisation concomitante d’aliskiren avec la ciclosporine, ainsi qu’avec la quinidine et le vérapamil, est contre-indiquée. L’aliskiren ne doit pas être utilisé chez l’enfant et l’adolescent en dessous de 18 ans compte tenu de l’absence de données concernant la sécurité et l’efficacité. Comme les inhibiteurs de l'ECA et des ARA, l’aliskiren ne doit pas être utilisé chez les patients atteints d’une sténose bilatérale de l'artère rénale [221]. Il doit être utilisé avec prudence chez les patients atteints d'une cirrhose biliaire en raison de son excrétion par voie hépatobiliaire [221, 241]. V.5. Interactions médicamenteuses [221,64] L’aliskiren est métabolisé de façon minime par les enzymes du cytochrome P450. Par conséquent, aucune interaction due à l’inhibition ou à l’induction des isoenzymes du cytochrome P450 n’est attendue [194,76]. L’aliskiren et les inhibiteurs de la glycoprotéine P (gp-P): Les inhibiteurs faibles de la glycoprotéine-P Aucune interaction pertinente avec l’aténolol, la digoxine, l’amlodipine ou la cimétidine n’a été observée [64]. 165 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA En cas d’administration avec l’atorvastatine (80 mg), l’ASC et la Cmax d’aliskiren (300 mg) à l’état d’équilibre ont augmenté de 50 %. Inhibiteurs modérés de la gp-P L’administration concomitante de kétoconazole (200 mg) avec l’aliskiren (300 mg) a entraîné une augmentation de 80 % des concentrations plasmatiques d’aliskiren [194]. Les études précliniques indiquent que l’administration concomitante d’aliskiren et de kétoconazole augmente l’absorption gastrointestinale d’aliskiren et diminue l’excrétion biliaire. Par conséquent, des précautions doivent être prises lorsque l’aliskiren est administré avec le kétoconazole ou d’autres inhibiteurs modérés de la gp-P (itraconazole, clarithromycine, télithromycine, érythromycine, amiodarone). Inhibiteurs puissants de la gp-P Une étude d’interaction médicamenteuse en dose unique chez des volontaires sains a montré que la ciclosporine (200 et 600 mg) augmente la Cmax de 75 mg d’aliskiren d’environ 2,5 fois et l’ASC d’environ 5 fois. L’augmentation peut être plus importante avec des doses d’aliskiren plus élevées. Aussi, l’administration concomitante d’aliskiren avec des inhibiteurs puissants de la gp-P est contre-indiquée. L’aliskiren et le furosémide Lorsque l’aliskiren a été co-administré avec le furosémide, l’ASC et la Cmax du furosémide ont été diminuées de 30 % et 50 % respectivement [194]. Il est donc recommandé que les effets du traitement par le furosémide lors de 166 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA l’initiation et de l’ajustement du traitement soient surveillés afin d’éviter une éventuelle insuffisance de l’effet en cas de surcharge volémique. L’aliskiren avec le potassium et les diurétiques épargneurs du potassium Sur la base de l’expérience acquise lors de l’utilisation d’autres substances agissant sur le système rénine-angiotensine, l’utilisation concomitante de diurétiques épargneurs du potassium, de suppléments potassiques, de substituts de sel contenant du potassium ou d’autres substances pouvant augmenter les taux sériques de potassium (par exemple l’héparine) peut entraîner une augmentation de la kaliémie. Si une administration concomitante est jugée nécessaire, des précautions devront être prises. L’aliskiren et autres médicaments L’administration concomitante d’aliskiren avec le valsartan, la metformine, l’amlodipine ou la cimétidine a conduit à des modifications de la Cmax ou de l’ASC de l’aliskiren entre 20 % et 30 %. L’administration concomitante de l’aliskiren n’a eu aucun effet significatif sur la pharmacocinétique du valsartan, de la metformine ou de l’amlodipine [75]. Par conséquent, aucun ajustement de la dose de l’aliskiren ou de ces médicaments administrés simultanément n’est nécessaire [194]. 167 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA VI. ÉVALUATION DU DEGRE DE BLOCAGE DU SRA PAR UN INHIBITEUR DIRECTS DE LA RENINE Le blocage de la réaction rénine-angiotensine peut être évalué par différents paramètres in vitro et in vivo. In vitro L’efficacité des anti-rénines se juge habituellement à leur pouvoir inhibiteur vis-à-vis de la rénine humaine (ou de primates) agissant sur l’angiotensinogène humain ou sur un substrat synthétique. In vivo Le blocage du SRA par un anti-rénine est habituellement suivi par le degré d’inhibition de l’ARP mesurée par trapping de l’angiotensine I. La mesure du taux plasmatique d’angiotensine I et II peut être couplée au dosage de l’ARP. Le dosage de l’angiotensine I a l’avantage d’être le reflet direct de la réaction rénine-angiotensinogène, alors que la mesure de l’ARP est effectuée ex vivo, après incubation du plasma pendant une durée de temps variable, et peut être source de résultats discordants et en particulier de surestimation de l’effet si elle n’est pas réalisée par trapping de l’angiotensine I [133,67]. Deux autres paramètres hormonaux indirects peuvent être utiles pour apprécier l’inhibition du système rénine in vivo, le dosage de la concentration de rénine active par essai immunoradiométrique [175] et celui de l’aldostérone plasmatique. La concentration plasmatique en rénine active s’élève de façon 168 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA dose-dépendante lors de l’administration d’un inhibiteur de la rénine [173], montrant la mise en jeu secondaire de la libération de rénine par les cellules juxta-glomérulaires du fait de la suppression du rétrocontrôle négatif exercé par l’angiotensine II [24,174]. L’aldostérone plasmatique peut servir aussi de marqueur hormonal mais son abaissement ne peut s’observer qu’en cas de produit à longue durée d’action du fait de sa demi-vie relativement longue. Malgré une biodisponibilité qui reste faible (2 à 3 %), la puissance de l’aliskiren inhibiteur vis-à-vis de la rénine humaine (IC50=0,6 nM) et sa demivie pharmacocinétique prolongée lui confèrent une activité biologique in vivo équivalente à celle d’un ARA ou d’un IEC. L’administration répétée d’aliskiren de 40 mg à 640 mg/j en solution pendant 8 jours à des sujets normotendus ayant des apports sodés quotidiens de 100 mmol/j réduit massivement l’ARP et les concentrations d’angiotensine I et d’angiotensine II et augmente la concentration de rénine plasmatique de façon dépendante de la dose [196]. L’intensité du blocage du SRA obtenue par 150 mg d’aliskiren est similaire à celle obtenue par 20 mg d’énalapril [196]. Chez des sujets normotendus déplétés en sel, l’intensité du blocage du SRA obtenue par 300 mg d’aliskiren en dose unique était supérieure à celle obtenue par 160 mg de valsartan en dose unique [16]. L’aliskiren 300 mg réduisait significativement l’activité rénine plasmatique et les concentrations d’angiotensine I et d’angiotensine II pendant 48 heures (200). Il stimulait la libération de la rénine immunoréactive dans le plasma de façon plus intense et plus prolongée et réduisait l’excrétion urinaire 169 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA d’aldostérone de façon plus prolongée que le valsartan 160 mg. Contrairement au valsartan 160 mg, la combinaison d’aliskiren 150 mg et de valsartan 80 mg n’augmentait pas les concentrations d’angiotensine I et II dans le plasma. Les effets sur la libération de la rénine active et l’excrétion urinaire d’aldostérone de la combinaison d’aliskiren 150 mg et de valsartan 80 mg ont été similaires à ceux observés sous 300 mg d’aliskiren en monothérapie et significativement supérieurs à ceux observés sous 160 mg de valsartan en monothérapie [16]. En tenant compte des concentrations plasmatiques des médicaments, la combinaison d’aliskiren 150 mg et de valsartan 80 mg avait en fait un effet synergique sur la libération de rénine. La baisse de la pression artérielle sous traitement combiné à faible dose (aliskiren 150 mg+valsartan 80 mg) était similaire à celle observée avec chacune des monothérapies administrées à double dose (aliskiren 300 mg et valsartan 160 mg), témoignant ainsi d’un effet additif des faibles doses administrées en combinaison. Les résultats de cette étude réalisée chez des volontaires sains soumis à une déplétion sodée, montrent que les effets prolongés de l’aliskiren, en monothérapie ou en combinaison avec le valsartan, sur la libération de la rénine active et la diminution de l’aldostérone urinaire sont liés à un blocage prolongé des effets de l’angiotensine II au niveau rénal et surrénalien. La combinaison des deux médicaments a un effet synergique sur les hormones du SRA. Cet effet est directement lié à la neutralisation par l’inhibiteur de la rénine de la contre-régulation interne du SRA consécutive à une levée du feed-back de l’angiotensine II induite par l’ARA [16]. 170 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA VII. AVANTAGES ET LIMITES DES INHIBITEURS DIRECTS DE LA RÉNINE CHEZ L’HOMME [13] La mise au point de substances capables d’inhiber la réaction de la rénine sur l’angiotensinogène permet à priori d’individualiser sans ambiguïté l’action propre du SRA dans la régulation de la pression artérielle et de la fonction cardiaque. Elle offre une nouvelle voie thérapeutique dans le traitement de l’hypertension et de l’insuffisance cardiaque et des néphropathies protéinuriques, avec comme avantage théorique sa plus grande sélectivité. Les inhibiteurs de la rénine ont des avantages potentiels listés ci-après la grande spécificité pour la rénine humaine; l’inhibition de l’étape limitante de la formation de l’angiotensine II; la spécificité de substrat (l’angiotensinogène est le seul substrat connu pour la rénine); la mise au repos du SRA (suppression de tous les peptides dérivés de l’angiotensine I, inhibition des voies alternatives de génération de l’angiotensine II indépendantes de l’enzyme de conversion, absence de stimulation des récepteurs AT2 ou autres récepteurs aux angiotensines IV [13,219], neutralisation des conséquences de la libération de la rénine stimulée par la levée du feedback négatif de l’angiotensine II secondaire au blocage du SRA); la baisse tensionnelle induite par un inhibiteur de la rénine tel que l’aliskiren est de même amplitude voire supérieure à celle d’un ARA; 171 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA la bonne tolérance. Les limites des inhibiteurs de la rénine: Ces inhibiteurs sont d’autant plus efficaces que l’apport en sel est réduit. Cette ligne thérapeutique, que l’on fasse appel aux inhibiteurs de la rénine, aux IEC ou aux ARA, ne dispensera jamais d’une intervention sur les apports ou les éliminations sodées par les diurétiques. Une deuxième limite théorique réside dans le fait que le blocage de la rénine aboutit, par une baisse du taux plasmatique d’angiotensine II, à une augmentation de la sécrétion de la rénine comme pour les IEC et les ARA. L’élévation nette de l’enzyme, la rénine, en cas d’administration d’inhibiteur de la rénine, exige un taux plasmatique non négligeable d’inhibiteur pour bloquer cette augmentation secondaire de la rénine, ce qui ne semble pas à priori être un problème pour les nouveaux inhibiteurs de la rénine tels que l’aliskiren. L’aliskiren est actuellement en développement dans les pathologies cardiaques et dans les néphropathies protéinuriques d’origine diabétique ou non. Une évaluation rigoureuse et complète des risques potentiels liés à l’utilisation de tels médicaments sera nécessaire. Elle nécessitera l’étude de nombreux patients ayant différentes pathologies telles qu’une hypertension artérielle, une insuffisance rénale ou une insuffisance cardiaque. VIII. AUTRES IDR EN INVESTIGATION CLINIQUE Bien que cette catégorie de médicaments anti-hypertenseurs apparaissent comme une nouveauté dans ce domaine, le concept de traitement de 172 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA l’hypertension par inhibition directe de la rénine a été établi au plus de 50 ans [221,87]. Avant l’aliskiren, les laboratoires de recherche pharmaceutique ont essayé de développer un inhibiteur viable de la rénine. Ainsi, plusieurs molécules analogues de l’angiotensinogène ont été synthétisées et présentées dans des modèles pré-cliniques comme étant capable de réduire l’activité rénine plasmatique (ARP) et la pression artérielle quand elles sont administrées par voie intraveineuse [42]. Il s’agit, notamment, de molécules telles que; ditekiren, énalkiren, rémikiren et zankiren [87,18]. Toutefois, ces molécules n’ont pas été développées pour l’utilisation clinique en raison de [145]: La faible efficacité; La mauvaise biodisponibilité par voie orale (conséquence d’un effet de premier passage hépatique intense); La demi-vie courte; La durée d’action courte; Le coût élevé de synthèse. Actuellement, il y a trois molécules de cette classe en phase I et II des essais de développement dans les laboratoires pharmaceutiques suisses: SPEEDEL [234]. 173 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA IX. CONCLUSION: Le premier inhibiteur direct de la rénine, actif par voie orale (l’aliskiren), s’est révélé efficace et bien toléré en monothérapie. Associé à d’autres antihypertenseurs, il a abaissé davantage la PAD et la PAS. L’Aliskiren semble bien toléré, ses effets indésirables étaient moindres lorsqu’il était associé à un inhibiteur calcique ou à un inhibiteur de l’ECA. On a aussi démontré qu’il exerce un effet antihypertenseur pendant la totalité du nycthémère et que son effet persiste à l’arrêt du traitement. C’est un nouvel agent qui intervient à l’étape de l’activation de la rénine et qui pourrait constituer, seul ou en association, un ajout important à l’arsenal actuel d’antihypertenseurs. 174 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA CHAPITRE IV INTERET DU DOUBLE BLOCAGE DU SRA 175 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA I. BLOCAGE DU SRA PAR L’ASSOCIATION: IEC+ARA Lors de la commercialisation des ARA, ces médicaments ont été proposés comme alternative aux IEC. Pourtant, les IEC ne permettent pas de bloquer complètement la production d’Ang II qui peut résulter aussi de l’action d’autres enzymes non inhibées par les IEC et dont l’activité pourrait même être accrue pour compenser le blocage de l’angiotensine convertase. De plus, en raison même de leurs mécanismes d’action spécifiques, les mécanismes moléculaires des IEC et des ARA exercent des effets communs (la diminution des effets de l’Ang II sur son récepteur AT1), mais aussi des effets différents selon la classe envisagée [223,272]. Ainsi, il est bien connu que les IEC augmentent les taux de bradykinine alors que les ARA ne le font pas. Par ailleurs, les IEC, suite à la réduction des taux circulants de l’Ang II, diminuent l’action non seulement sur les récepteurs AT1 mais aussi sur AT2. Par contre, les ARA augmentent plutôt les effets de l’hormone sur ces récepteurs AT2; en effet, dans ces conditions, l’Ang II, dont la production n’est pas bloquée par les ARA (et pourrait même être augmentée par mécanisme de compensation), ne peut plus se fixer (ou se fixe moins) sur les récepteurs AT1 bloqués par les ARA. L’association d’un ARA à un IEC a prouvé son efficacité supérieure dans deux indications particulières [275]: d’une part la néphropathie macroprotéinurique [273], d’autre part l’insuffisance cardiaque réfractaire [272]. Il restait à démontrer que la combinaison d’un IEC et d’un sartan (ARA) offrait un avantage chez des patients à haut risque cardiovasculaire, mais sans insuffisance cardiaque ni néphropathie diabétique. Cette question a été testée 176 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA dans l’essai thérapeutique ONTARGET visant à comparer les effets d’une combinaison d’un IEC (ramipril 10 mg/jour) et d’un ARA (telmisartan 80 mg/jour) à une monothérapie par l’une ou l’autre de ces molécules ou à un placebo. De façon résumée, cette étude a montré une protection équivalente du telmisartan par comparaison au ramipril vis-à-vis de la survenue du critère composite primaire (combinaison des décès d’origine cardio-vasculaire, des infarctus du myocarde, des accidents vasculaires cérébraux et des hospitalisations pour insuffisance cardiaque), avec une meilleure tolérance pour l’ARA. Par contre, l’addition de telmisartan au ramipril, utilisé à la dose maximale de 10 mg par jour, n’a pas apporté un bénéfice supplémentaire par rapport à la monothérapie ; la combinaison IEC-ARA s’est révélée, au contraire, un peu moins bien tolérée, avec davantage d’hypotension, de syncope et de dysfonction rénale [247,222]. II. BLOCAGE DU SRA PAR L’ASSOCIATION: IEC+IDR (ou ARA+IDR) L’inhibition du SRAA par un IEC et/ou un ARA aboutit à une sécrétion compensatoire de rénine avec augmentation de l’activité rénine plasmatique. Dans ces conditions, il paraît logique d’administrer conjointement un inhibiteur de la sécrétion de rénine pour empêcher ce mécanisme de compensation et renforcer l’effet escompté de blocage du SRA [213,107,202] L’inhibiteur direct de la rénine, l’aliskiren, a été testé soit en combinaison avec un IEC (ramipril), soit avec un ARA (valsartan) chez des patients avec 177 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA hypertension artérielle [107]. Dans les deux cas de figure, la baisse de pression artérielle a été significativement plus marquée avec le double blocage qu’avec une monothérapie. Par ailleurs, l’augmentation de l’activité rénine plasmatique, accrue avec une monothérapie par IEC ou par ARA, était diminuée sous aliskiren seul, mais aussi avec le double blocage incluant l’aliskiren. La double inhibition du SRA a été bien tolérée, avec cependant une incidence d’hyperkaliémie légèrement supérieure par comparaison à une monothérapie [107]. Il reste à démontrer que ce double blocage est capable de diminuer les événements cardiovasculaires, y compris la mortalité, des patients hypertendus réfractaires par rapport à une monothérapie ou à d’autres associations couramment utilisées dans le traitement de l’hypertension artérielle [144]. De même, l’intérêt éventuel de ce double blocage chez les patients avec insuffisance cardiaque ou avec néphropathie diabétique doit encore faire l’objet de recherches complémentaires. 178 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA CHAPITRE V NOUVELLES PERSPECTIVES DU BLOCAGE DU SRA 179 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA INTRODUCTION: Le rôle important joué par le SRA en pathologie cardio-rénale [46,225] et les effets de protection remarquable apportés par le blocage pharmacologique de ce système [225,52,115] ont conduit à la poursuite de recherches importantes dans ce domaine de façon à essayer d’optimiser l’efficacité thérapeutique. Au vu de ce qui vient d’être discuté, un triple blocage combinant un IEC, un ARA et un inhibiteur de la rénine (aliskiren) pourrait être envisagé, mais l’intérêt d’une telle approche doit encore être évalué en clinique. I. NOUVELLES APPROCHES PHARMACOLOGIQUES [223] De nouveaux progrès sont à attendre dans un proche avenir au vu de la meilleure compréhension des aspects moléculaires du SRA [46]. Ainsi, l’enzyme de conversion de l’angiotensine II (ECA-2) est une protéine récemment identifiée dans le rein et dans le cœur [57,41]. L’activité de cet ECA2 résulte dans la formation d’angiotensine 1-7 (un peptide apparemment doté d’effets bénéfiques dans le cœur et dans le rein). La découverte de ce peptide ouvre donc de nouvelles perspectives thérapeutiques [255,11]. De nouveaux antagonistes non peptidiques des récepteurs de l’angiotensine sont en développement de même que de nouveaux modulateurs du SRA [11]. On peut envisager: des agonistes des récepteurs AT2; des antagonistes balancés des récepteurs AT1 et AT2; 180 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA des antagonistes avec une action double, bloquant à la fois l’Ang II et l’endothéline; des inhibiteurs mixtes de l’enzyme de conversion et de l’endopeptidase neutre; des agents exerçant une triple inhibition (ECA, endopeptidase neutre, endothéline) [11]; Le développement de molécules capables d’activer la fonction de l’ECA-2 devrait également apporter de nouvelles options thérapeutiques dans les atteintes rénales et cardiaques [57] II. VACCINATION ANTI-ANGIOTENSINE: Le blocage du SRA est tellement important en clinique, mais aussi, plus difficile à obtenir par des moyens pharmacologiques, De nouvelles approches innovantes sont envisagées telles que, le «CYT006-AngQb» qui est un vaccin conjugué à base d’une particule virus-like, ciblant l’Ang II [252]. Une étude de phase IIa multicentrique a comparé en double aveugle deux doses de ce vaccin (100 et 300 μg) à un placebo chez 72 patients présentant une hypertension artérielle légère à modérée. Les patients ont reçu une injection sous-cutanée du vaccin à 0, 4 et 12 semaines. La réponse des anticorps contre l’Ang II était forte et plus importante avec la dose supérieure du vaccin. Dans ce groupe, les diminutions de la pression artérielle ont été significatives par rapport aux valeurs de base et aux valeurs de fin d’étude sous placebo. Le contrôle était surtout amélioré aux heures du petit matin, période connue comme étant à plus 181 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA haut risque d’échappement de la pression artérielle et de complications cardiovasculaires. Des études complémentaires, testant aussi bien l’efficacité que la sécurité au long cours de ce vaccin, sont bien entendu indispensables avant d’envisager de recourir à cette approche innovante en clinique. 182 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Conclusion 183 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Le blocage du système rénine-angiotensine est devenu une des approches thérapeutiques majeures en médecine dans le traitement de l’hypertension artérielle, des pathologies cardiovasculaires et rénales. La connaissance des IEC a permis des avancées dans la physiopathologie de l’hypertension artérielle et de l’insuffisance cardiaque en particulier, leur pharmacologie évolue toujours, alors que l’inhibition de l’enzyme de conversion paraissait a priori le type même du mécanisme d’action dépourvu de tout mystère. Bien des indications actuellement reconnues des IEC, n’étaient pas même imaginables au début de leur utilisation comme antihypertenseurs réservés au traitement de l’hypertension sévère non maîtrisée par des médicaments habituels. Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II sont des bons antihypertenseurs par leurs effets sélectifs visant l’angiotensine II indépendamment de ses voies de synthèse et par leur bonne tolérance clinique et biologique. On tient que les ARA II font parties des options possibles à tous les stades de prise en charge de l’HTA, au même titre que les médicaments commercialisés dans cette indication. Cependant, les ARA II sont clairement positionnés comme substitution aux IEC en cas de mauvaise tolérance et d’indication préférentielle. Quant aux inhibiteurs directs de la rénine (IDR), ils sont capables d’inhiber l’action de la rénine sur l’angiotensinogène. La mise au point de cette classe thérapeutique offre une nouvelle voie thérapeutique dans le traitement de l’hypertension et de l’insuffisance cardiaque et des néphropathies protéinuriques, avec comme avantage théorique sa plus grande sélectivité. 184 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Résumés 185 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Résumé Le système rénine-angiotensine (SRA) est un système hormonal qui régule la tension artérielle et la balance hydrique. Le SRA déclenche une cascade de réactions enzymatiques, par lesquelles la rénine agit sur l’angiotensinogène pour produire l’angiotensine I. L’angiotensine I est convertie en angiotensine II par l’action de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA). Le blocage du système rénine-angiotensine s’est avéré très utile, voire incontournable, dans le traitement de l’hypertension artérielle, des pathologies cardiovasculaires et de la néphropathie albuminurique. Ce blocage peut être réalisé par un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC), un antagoniste des récepteurs AT1 de l’angiotensine II (ARA II) et/ou, récemment, un inhibiteur direct de la rénine (l’aliskiren). Les IEC agissent sur le SRA par inhibition de l’enzyme de conversion en empêchant la formation de l’angiotensine II. Il a été démontré que Les IEC réduisent les taux de mortalité, d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux et d’insuffisance cardiaque. Les ARA sont un outil thérapeutique spécifique qui antagonise le SRA par le blocage sélectif des récepteurs AT1 de l’angiotensine II, inhibant ainsi les effets de l’angiotensine II. Les ARA se lient directement aux récepteurs AT1 au lieu d’inhiber la formation de l’angiotensine II. Théoriquement, les ARA devraient entraîner moins d’effets secondaires, mais ils devraient montrer une efficacité similaire dans la protection cardiovasculaire comparativement aux IEC 186 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA L’inhibition directe de la rénine par l’aliskiren représente la forme de thérapie antihypertensive la plus récente. L’aliskiren, en agissant par blocage de la rénine, s’est révélé efficace dans le traitement de l’hypertension artérielle et bien toléré en monothérapie et en association avec d’autres médicaments antihypertenseurs. 187 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA . . 1 . 188 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA . 189 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Summary The renin-angiotensin system (SRA) is a hormonal system that regulates blood pressure and water balance. The SRA starts a cascade of enzymatic reactions, by which the renin acts on angiotensinogen to produce angiotensin I. Angiotensin I is converted into angiotensin II by the action of the enzyme angiotensin converting The blocking of the renin-angiotensin system has proven very useful, even essential, in the treatment of arterial hypertension, cardiovascular pathologies and albuminuric nephropathy. This blocking can be realized by an inhibitor of angiotensin converting enzyme (ECA) inhibitors, an antagonist of AT1 receptors of angiotensin II (ARA II) and / or recently a direct inhibitor of renin (the aliskiren). The ECA inhibitors act on the SRA by inhibition of the enzyme of conversion by preventing the formation of angiotensin II. It was shown that the ECA inhibitors reduce mortality, myocardial infarction, cerebral vascular accidents and cardiac failure. The ARA is a specific therapeutic tool that antagonizes the SRA by the selective blocking of AT1 receptors of angiotensin II, thus inhibiting the effects of angiotensin II. The ARA binds directly to AT1 receptors rather than inhibit the formation of angiotensin II. Theoretically, the ARA should cause fewer side effects, but they should show similar effectiveness in cardiovascular protection compared to the ECA inhibitors. 190 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA The direct inhibition of the renin by aliskiren represents the form of the antihypertensive therapy imost recent. The aliskiren, acting by blocking the renin, has proved effective in the treatment of hypertension and well tolerated as in monotherapy and in combination with other antihypertensive drugs. 191 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA Références Bibliographiques 192 L’intérêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine dans le traitement de l’HTA [1]. Agner A. Antihypertensive therapy and blood lipids: ACE inhibitors. Scand J Clin Invest 1990 ; 50 : 55-9 [2]. A La Batide-Alanore, Julien J. Traitement médical de l’hypertension artérielle. Encycl Méd Chir; Cardiologie 2000; [11-302-B-10] ; 21p [3]. Alan H, Gradman and Rishi Kad. Renin Inhibition in Hypertension.J Am Coll Cardiol 2008; 51: 519-528 [4]. Andrejack M, Pharmacologie comparée des inhibiteurs de l’enzyme de conversion. Par. Médicale 1988 ; 22 : 38-44 [5]. Anonyme. Angiotensin II receptor antagonists. Drug Facts and Comparisons février 1999 : 165-165. [6]. Anonyme. 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