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nouveaux, un renforcement de la sécurité énergétique nationale, une amélioration des
transports urbains, une diminution de la facture énergétique (par des économies d’énergie et
une efficacité énergétique accrue) et une amélioration de la qualité de l’air. Tout en sachant
qu’il est dans l’intérêt de leur nation de réduire l’utilisation des combustibles fossiles, de
nombreux pays continuent de craindre des retombées économiques négatives ou ne disposent
pas des outils ni des moyens pour aller plus loin, surtout dans le contexte économique actuel.
En conséquence, le niveau d’ambition reste insuffisant au niveau mondial.
En 2011, la communauté internationale a ouvert des négociations sur un nouvel accord
mondial afin d’agir collectivement pour préserver le système climatique de la planète. Cet
accord, qui doit être finalisé d’ici la fin 2015 et qui devrait s'appliquer à partir de 2020, est en
cours de négociation dans le cadre d'un processus dénommé «Plateforme de Durban pour une
action renforcée».
Les négociations dans le cadre de l’ADP se déroulent suivant deux axes: le premier verra
l’adoption d’un nouvel accord international d’ici à 2015, et le second vise à relever le niveau
d’ambition avant 2020, date à laquelle l’accord de 2015 entrera en vigueur. Si la
présente communication porte essentiellement sur le premier axe, à savoir l'élaboration de
l’accord de 2015, les mesures que nous allons prendre d’ici à 2020 seront déterminantes pour
la bonne orientation des politiques.
2. POLITIQUE INTERNATIONALE EN MATIERE DE CLIMAT: ETAT DES LIEUX, DEFIS ET
OPPORTUNITES POUR LA PERIODE 2020-2030
L’accord de 2015 va devoir intégrer en un régime global unique, d’ici à 2020, les multiples
arrangements contraignants ou non pris au titre de la Convention des Nations unies sur les
changements climatiques (ci-après «la convention») qui sont en vigueur actuellement. L’UE
et un certain nombre d’autres pays européens, de même que l’Australie, ont accepté une
seconde période d’engagement juridiquement contraignante au titre du protocole de Kyoto, en
tant que mesure de transition entre 2012 et 2020. Dans le même temps, soixante autres pays
dont les États-Unis d’Amérique, les grandes économies émergentes, des pays à revenu faible
ou intermédiaire ainsi que des pays en développement parmi les moins avancés se sont
engagés à prendre diverses mesures de réduction et de limitation des émissions au titre de la
convention. Ces engagements sont le fruit de la conférence sur le climat qui s’est tenue à
Copenhague à la fin 2009 et ils ont été formellement présentés en tant qu’engagements non
encore juridiquement contraignants au titre de la convention, l’année suivante, à Cancun (voir
le document d’accompagnement des services de la Commission pour plus de précisions).
Le caractère unilatéral ou ascendant («bottom up») du processus d’engagement Copenhague-
Cancun a permis une approche internationale plus rassembleuse. Pour la première fois, les
États-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Union européenne et d’autres pays
se sont engagés, au niveau international, à adopter une politique nationale spécifique en
matière de climat, dans le cadre d'une initiative commune. Toutefois, outre leur caractère
facultatif, plusieurs des engagements pris par les grands pays sont conditionnels et dépendent,
par exemple, de l’adoption de mesures plus ambitieuses par d’autres pays et de la disponibilité
de ressources financières. Plus important encore, rappelons-le, les engagements actuels, pour
autant qu'ils soient totalement honorés, devraient se traduire par moins d’un tiers des
réductions d’émissions requises pour rester en deçà d’une hausse des températures de 2 °C.
Pour élaborer l’accord de 2015, il nous faudra tirer les leçons des succès et des échecs de la
convention, du protocole de Kyoto et du processus Copenhague-Cancun. Nous devrons nous
départir du modèle Nord/Sud qui caractérisait le monde dans les années quatre-vingt-dix pour
nous tourner vers un système fondé sur l’interdépendance et la responsabilité partagée.