RR - 27/05/17 - 769891704 - 1/6 Seconde Chapitre 2.3 3 semaines Parenté et diversité des organismes ► TP 1. Plan d’organisation des Vertébrés I. Tous les vertébrés ont le même plan d’organisation avec trois axes de polarité A. L’axe antéro-postérieur B. L’axe dorso-ventral C. L’axe droite-gauche ► TP 2. Mise en place du plan d’organisation II. Le plan d’organisation est mis en place au cours du développement embryonnaire A. La mise en place du plan d’organisation obéit à un programme génétiquement déterminé ► TP 3. Les gènes du développement B. Les gènes homéotiques contrôlent le développement C. Les gènes homéotiques présentent une étonnante similitude chez toutes les espèces III. Les similitudes aux différents niveaux d’organisation conduisent à la notion d’origine commune des espèces A. À l’échelle moléculaire B. À l’échelle cellulaire C. À l’échelle des organismes OBJECTIF A l’intérieur d’une espèce, chaque individu est unique sur le plan génétique. Chez les vertébrés, par exemple, on peut établir des ressemblances importantes entre les espèces. On cherche à préciser sur quels critères morphologiques, anatomiques, cellulaires et moléculaires on peut établir à la fois une parenté et une diversité entre les organismes. ► TP 1. Plan d’organisation des Vertébrés RR - 27/05/17 - 769891704 - 2/6 I. Tous les vertébrés ont le même plan d’organisation avec trois axes de polarité On appelle plan d’organisation les caractéristiques relatives à : - l’orientation des axes de polarité (antéro-postérieur, dorso-ventral, droite-gauche) ; - la symétrie ; - la position relative des grandes parties du corps et des organes. Polarité : différence marquée entre les deux extrémités d’un axe. ► VOIR. Écorché et squelette humain. ► FIGURE 1a. Dissections Grenouille dans Hatier p. 232, 233 et Doc. APBG (dissection latérale) ► FIGURE 1b. Dissections Souris dans Hatier p. 233 et Doc. APBG (dissection latérale) ► FIGURE 1c. Squelettes de vertébrés dans Hatier p. 229 Dos Droite Arrière Avant Gauche Ventre Axes de polarité A. L’axe antéro-postérieur C’est l’axe principal d’un vertébré. Il est défini par la tête, à l’avant, suivie du tronc avec ses appendices pairs (membres ou nageoires) qui se prolonge souvent par une queue (post-anale). Le squelette présente un plan de symétrie et une polarité antéro-postérieure : un crâne, une succession de vertèbres formant la colonne vertébrale qui porte deux ceintures osseuses (scapulaire et pelvienne) d’où partent des membres pairs. Au niveau du tronc, des côtes sont rattachées aux vertèbres. B. L’axe dorso-ventral ► FIGURE 2 a, 2b. Organisation du système nerveux dans Hatier p. 230, 231. Il est défini par le système nerveux en position dorsale et une cavité générale renfermant les « viscères » (organes digestifs, excréteurs, reproducteurs) en position ventrale. L’axe nerveux présente aussi une polarité antéro-postérieure : encéphale (protégé par le crâne) et moelle épinière (dans la colonne vertébrale) d’où partent une succession de nerfs crâniens et rachidiens. ► FIGURE 1b. Dissections Souris dans Hatier p. 233 ► VOIR. Écorché humain (mannequin) L’appareil digestif est formé du tube digestif impair et de glandes annexes dissymétriques. Il est ventral et présente aussi une polarité antéro-postérieure (bouche, œsophage, estomac, intestin, anus). RR - 27/05/17 - 769891704 - 3/6 C. L’axe droite-gauche Il résulte de la présence des deux axes précédents qui définissent un plan de symétrie bilatérale (= plan sagittal). La plupart des organes sont symétriques (appareil respiratoire, urinaire, reproducteur etc.) mais quelques uns sont en position dissymétrique comme le cœur, le foie, le pancréas, la rate etc. ► TP 2. Mise en place du plan d’organisation II. Le plan d’organisation est mis en place au cours du développement embryonnaire On appelle développement l’ensemble des étapes de l’édification d’un organisme depuis la cellule œuf jusqu’à l’adulte. Le développement embryonnaire se déroule en trois étapes : - la segmentation, simple multiplication cellulaire (aboutissant à la morula puis à la blastula) ; - la gastrulation, mise en place des feuillets embryonnaires (ectoderme, mésoderme et endoderme) ; - l’organogenèse, mise en place des organes et acquisition de la forme. A. La mise en place du plan d’organisation obéit à un programme génétiquement déterminé ► FIGURE 3. Segmentation dans Nathan TD (1989) p. 7. Les premiers stades de développement sont comparables dans la plupart des espèces animales. Dès la fécondation la cellule œuf subit une série de divisions non séparées par des phases de croissance. Cette segmentation dure de quelques heures à quelques jours selon les espèces et aboutit à un ensemble de cellules toutes indifférenciées (totipotentes). ► FIGURE 4. Développement embryonnaire d’un Amphibien d’après Nathan p. 160, 161 Les cellules s’organisent ensuite selon les trois axes de polarité. Chez les vertébrés le tube neural se forme en position dorsale puis la tête devient visible ce qui impose l’axe antéro-postérieur. ► FIGURE 5. Plan d’organisation des vertébrés dans Hatier p. 239 De part et d’autre du tube neural se mettent en place les somites qui sont des massifs cellulaires pairs à l’origine des différents organes. Tous les embryons de Vertébrés passent alors par un stade où ils se ressemblent beaucoup (stade phylotypique) puis enfin se mettent en place les structures caractéristiques de chaque classe (bec, ailes, nageoires…). Au sein d’une espèce donnée la succession et la nature et la durée des stades de développement sont identiques pour tous les individus. C’est la conséquence de la réalisation d’un programme génétique de développement. ► TP 3. Les gènes du développement Les mécanismes permettant à une cellule d’identifier son âge et sa position ne sont pas au programme, de même que l’exploitation de ces données par la cellule. ► FIGURE 6a. Mutations homéotiques dans Hatier p. 248. RR - 27/05/17 - 769891704 - 4/6 ► FIGURE 6b. Mutations homéotiques dans Hatier p. 249. ► FIGURE 7. Mutation bithorax dans Hatier p. 245 (et Wolpert p.162). B. Les gènes homéotiques contrôlent le développement Deux ensembles de gènes sont nécessaires pour qu’un organe se mette en place : - des gènes de structure, spécifiques (= caractéristiques de chaque espèce), qui définissent la nature de l’organe et qui sont les mêmes dans toutes les cellules ; - des gènes du développement (= gènes architectes) qui, dans chaque cellule, commandent l’activité de tel ou tel gène de structure en fonction de la position de la cellule et de l’âge. Ainsi, chaque cellule n’exprime qu’une partie de son information génétique. Les gènes du développement sont sélecteurs de position et temporels. Quand les gènes du développement sont touchés par une mutation il en résulte la substitution d’une partie du corps par une autre, normalement située ailleurs (= homéosis). On parle de mutation homéotique, les gènes du développement sont donc aussi appelés gènes homéotiques. Lors d’une mutation homéotique tout se passe comme si c’était l’adresse et non la construction de la structure qui était modifiée. Les gènes homéotiques codent des protéines régulatrices (homéoprotéines = facteurs de transcription) qui se lient à l’ADN grâce à une zone spécifique, l’homéodomaine, et orientent l’expression de l’information génétique. L’homéodomaine est constitué de 60 acides aminés et possède un motif héliceboucle-hélice caractéristique de nombreuses protéines qui se fixent sur l’ADN et y reconnaît des régions régulatrices. Ce domaine est codé par l’homéoboîte (= homéobox) du gène homéotique (180 paires de bases). C. Les gènes homéotiques présentent une étonnante similitude chez toutes les espèces 1. Similitude de séquence La séquence de nucléotides codant l’homéodomaine est comparable. ► FIGURE 8. Complexes de gènes homéotiques dans Hatier p. 251 2. Similitude d’organisation chromosomique Les gènes homéotiques sont toujours groupés dans le même ordre sur un fragment de chromosome. Chez la Drosophile les gènes homéotiques forment le complexe HOM constitué deux groupes de gènes sur le chromosome 3 (Antennapedia et Bithorax, 9 gènes). Chez les Vertébrés il existe une trentaine de gènes homéotiques qui forment qui quatre groupes connus sous le nom de complexes Hox : Hox A, Hox B, Hox C et Hox D. Chez la Souris ils sont respectivement portés par les chromosomes 6, 11, 15 et 2. 3. Similitude de fonction Des gènes homéotiques humains (Hox-2.6) ou de Souris (Hox-4.2), peuvent remplacer fonctionnellement le gène correspondant de la Drosophile (Deformed). Les protéines codées par ces trois gènes ont donc même fonction et agissent sur les mêmes cibles en permettant le développement normal de la mouche. Des processus de développement aussi différents que celui d’un insecte et d’un vertébré, résultent de l’action de gènes semblables. RR - 27/05/17 - 769891704 - 5/6 4. Similitude d’activité ► FIGURE 9. Activité des gènes homéotiques RR L’ordre des gènes homéotiques sur le chromosome reflète toujours celui dans lequel ils s’expriment dans l’espace, c’est à dire le long de l’axe antéropostérieur, et dans le temps c’est à dire au cours de la vie de l’organisme (= colinéarité). Exemple. Chez la Drosophile, le gène Ultrabithorax (= Ubx) détermine les structures des segments T3 (= thorax 3) et A1 (= abdomen 1). Si une mutation l’empêche de s’exprimer les mouches possèdent deux paires d’ailes. En effet, c’est le gène Antennapedia (= Antp, situé immédiatement devant) qui s’exprime (voir figure7 et figure 8). Pour chaque gène la limite antérieure de la zone d’expression est très marquée alors que la limite postérieure est floue. Il en résulte plusieurs régions successives du corps. On appelle dominance postérieure (= prévalence postérieure) le fait qu’un gène homéotique fonctionnel a tendance à inhiber l’action des gènes homéotiques situés et exprimés plus à l’avant. La perte de fonction d’un gène homéotique entraîne donc une transformations des structures caractéristiques de la partie du corps, où il est normalement exprimé, vers des structures caractéristiques de la partie du corps normalement située juste devant. Plus on va vers l’avant, moins de gènes s’expriment en même temps et inversement, plus on va vers l’arrière plus de gènes s’expriment en même temps. C’est la combinaison des différents gènes homéotiques qui confère à une zone donnée son identité positionnelle. On parle de combinatoire génique. Le développement de chaque cellule (division, mort, différenciation, migration) dépend non seulement de son patrimoine génétique mais aussi de sa position dans l’embryon. Cette information positionnelle résulte de l’intégration des signaux reçus des cellules voisines et va déboucher sur l’expression différentielle et partielle de son patrimoine génétique (hors programme). III. Les similitudes aux différents niveaux d’organisation conduisent à la notion d’origine commune des espèces A. À l’échelle moléculaire 1. La molécule d’ADN a toujours la même structure Elle est toujours formée des mêmes nucléotides (Adénine, Thymine, Cytosine et Guanine). Elle est toujours formée de deux chaînes de nucléotides complémentaires et enroulées en hélice. L’ADN apparaît donc hérité d’un même ancêtre, commun à toutes les espèces. 2. Des gènes apparentés contrôlent le développement Tous les gènes homéotiques se ressemblent beaucoup. On en déduit qu’ils sont issus d’une succession de duplications d’un gène ancestral suivies d’une série de mutations. Des gènes présentant des séquences voisines et assurant une fonction comparable chez des groupes différents sont dits homologues. Les gènes issus d’une duplication puis d’une divergence au sein de l’espèce sont dits paralogues. RR - 27/05/17 - 769891704 - 6/6 Les complexes de gènes homéotiques de l’Homme, de la Souris (Hox) de la Grenouille et de la Drosophile (HOM) sont très voisins entre eux tant par leur séquence que par leur ordre sur les chromosomes. On en déduit qu’ils sont hérités d’un ancêtre lointain commun aux Vertébrés et aux Insectes. Il est possible d’imaginer que cet ancêtre commun était composé de segments identiques répété (≈ annélide) et, qu’au cours de l’évolution, plusieurs gènes divergents se soient exprimés différemment. B. À l’échelle cellulaire Toutes les cellules eucaryotes de tous les êtres vivants sont organisées de la même manière : - une membrane plasmique qui délimite la cellule ; - un noyau qui contient plusieurs molécules d’ADN ; - un cytoplasme, siège du métabolisme cellulaire. Cette organisation commune suggère une origine commune à tous les organismes eucaryotes. ► FIGURE 10a. Similitudes chez les vertébrés (squelette) dans Bordas TD 1983 p. 438 (Américan Museum of Natural History ; New-York), voir aussi FIGURE 1c. Squelettes de vertébrés dans Hatier p. 229. ► FIGURE 10b. Similitudes chez les vertébrés (membre antérieur) dans Bordas TD 1983 p. 440. ► FIGURE 10c. Similitudes chez les vertébrés (encéphale) dans Bordas TD 1983 p. 438, 440, 443, 445 ► FIGURE 10d. Similitudes chez les vertébrés (embryons) dans Bordas TD 1983 p. 445 voir aussi FIGURE 5. Plan d’organisation des vertébrés dans Hatier p. 239. C. À l’échelle des organismes Que ce soit sur le plan morphologique (organisation externe), anatomique (organisation interne) ou embryologique on observe des ressemblances dans tous les groupes d’êtres vivants. Cela se traduit par un plan d’organisation commun à un ensemble d’espèces. Tous les organismes qui ont un même plan d’organisation dérivent vraisemblablement d’un même ancêtre commun. BILAN L’étude des parentés entre les êtres vivants met en évidence des gènes du développement qui présentent d’importantes similitudes chez les Vertébrés, les Invertébrés et même chez les Plantes. Les gènes du développement sont des gènes sélecteurs qui commandent l’activité d’autres gènes, en particulier les gènes de structure. L’apparition de nouvelles espèces tient alors plus à de petites modifications au niveau des gènes du développement qu’à la mise en place de gènes de structure entièrement nouveaux