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RR - 27/05/17 - 769891704 - 4/6
► FIGURE 6b. Mutations homéotiques dans Hatier p. 249.
► FIGURE 7. Mutation bithorax dans Hatier p. 245 (et Wolpert p.162).
B. Les gènes homéotiques contrôlent le développement
Deux ensembles de gènes sont nécessaires pour qu’un organe se mette en place :
- des gènes de structure, spécifiques (= caractéristiques de chaque espèce), qui
définissent la nature de l’organe et qui sont les mêmes dans toutes les cellules ;
- des gènes du développement (= gènes architectes) qui, dans chaque cellule,
commandent l’activité de tel ou tel gène de structure en fonction de la position
de la cellule et de l’âge. Ainsi, chaque cellule n’exprime qu’une partie de son
information génétique.
Les gènes du développement sont sélecteurs de position et temporels.
Quand les gènes du développement sont touchés par une mutation il en résulte la
substitution d’une partie du corps par une autre, normalement située ailleurs (=
homéosis). On parle de mutation homéotique, les gènes du développement sont
donc aussi appelés gènes homéotiques.
Lors d’une mutation homéotique tout se passe comme si c’était l’adresse et non la
construction de la structure qui était modifiée.
Les gènes homéotiques codent des protéines régulatrices (homéoprotéines =
facteurs de transcription) qui se lient à l’ADN grâce à une zone spécifique,
l’homéodomaine, et orientent l’expression de l’information génétique.
L’homéodomaine est constitué de 60 acides aminés et possède un motif hélice-
boucle-hélice caractéristique de nombreuses protéines qui se fixent sur l’ADN et y
reconnaît des régions régulatrices. Ce domaine est codé par l’homéoboîte (= homéobox)
du gène homéotique (180 paires de bases).
C. Les gènes homéotiques présentent une étonnante similitude chez
toutes les espèces
1. Similitude de séquence
La séquence de nucléotides codant l’homéodomaine est comparable.
► FIGURE 8. Complexes de gènes homéotiques dans Hatier p. 251
2. Similitude d’organisation chromosomique
Les gènes homéotiques sont toujours groupés dans le même ordre sur un
fragment de chromosome.
Chez la Drosophile les gènes homéotiques forment le complexe HOM constitué
deux groupes de gènes sur le chromosome 3 (Antennapedia et Bithorax, 9 gènes).
Chez les Vertébrés il existe une trentaine de gènes homéotiques qui forment qui
quatre groupes connus sous le nom de complexes Hox : Hox A, Hox B, Hox C et Hox
D. Chez la Souris ils sont respectivement portés par les chromosomes 6, 11, 15 et 2.
3. Similitude de fonction
Des gènes homéotiques humains (Hox-2.6) ou de Souris (Hox-4.2), peuvent
remplacer fonctionnellement le gène correspondant de la Drosophile (Deformed).
Les protéines codées par ces trois gènes ont donc même fonction et agissent sur
les mêmes cibles en permettant le développement normal de la mouche.
Des processus de développement aussi différents que celui d’un insecte et d’un vertébré, résultent de
l’action de gènes semblables.