Une génération en mal d'amour (3)
Tavannes (Suisse) avril 1982
Bonsoir à tous, il m'est bien agréable de vous retrouver et comme il vous l'a été
annoncé, nous allons traiter d'une génération en mal d'amour et nous croyons être
en pleine actualité en parlant d'amour.
Pour introduire cette troisième conférence, nous prenons la lettre de l'apôtre Paul
aux Éphésiens chapitre 3 du verset 14 au verset 21.
A cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père, de qui toute famille dans les
cieux et sur la terre tire son nom, afin qu'il vous donne, selon la richesse de sa
gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur, en sorte
que Christ habite dans vos cœurs par la foi ; afin qu'étant enracinés et fondés dans
l'amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la
longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l'amour de Christ, qui surpasse
toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de
Dieu. Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-
delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à Lui soit la gloire dans l'Église et
en Jésus-Christ dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen !
Que cette parole d'amour nous atteigne ce soir, qu'elle nous transforme pour la joie
de Dieu et pour notre joie !
Nous sommes donc en pleine actualité lorsque nous parlons d'amour parce qu'il
semble qu'il n'est rien aujourd'hui que nous crions plus fort que notre besoin
d'amour et que l'homme vive sur la surface de la terre, quelles que soient la
couleur de sa peau, sa race ou sa condition sociale, l'homme a faim d'amour.
Aujourd'hui plus que jamais, cela peut étonner peut-être, il exprime sa faim
d'amour dans une violence, sans précédent elle aussi dans toute l'histoire de notre
espèce. Mais il semble la plupart du temps que nous ne sachions pas de quoi nous
parlons quand nous parlons d'amour. Amour, sexe, passion, faiblesse tout est dans
le même sac, on ne fait plus la différence entre ces choses et pourtant je le répète, il
n'est rien que notre génération crie plus fort que son besoin d'amour. Nos
psychologues, nos sociologues ou nos savants d'une manière générale s'accordent
pour dire que seul l'amour peut aujourd'hui rendre à l'homme le goût de vivre parce
que l'amour est l'aliment essentiel de notre cœur : nous nous passerions de
nourriture, mais pas d'amour. Nous nous passerions de voiture, de confort, mais pas
d'amour. La Bible montre que jusqu'au niveau de nos fibres les plus fondamentales,
nous avons été faits, les uns comme les autres, pour vivre d'amour. Aujourd'hui,
que de crises résultent précisément de ce manque d'amour ! Peut-être y en a-t-il ici
ce soir qui comprennent ce que signifie manquer d'amour, manquer d'affection. Le
suicide résulte la plupart du temps du manque d'amour. Nos savants affirment que
c'est à partir du moment l'individu dans la société a le sentiment de ne plus être
aimé que des idées de suicide lui viennent en tête.
Me rendant dans l'Est de la France pour une série d'évangélisations en Alsace, j'ai
pu entendre à la radio de ma voiture, qu'un jeune homme de dix-sept ans avait mis
fin à ses jours après avoir laissé, sur la table de son studio, ces quelques mots : "
Plus personne ne m'aime, alors j'en finis avec la vie qui n'a plus aucune saveur, plus
aucun goût. "
Ils sont légion ceux qui aujourd'hui pourraient ainsi dire ou écrire et voyez-vous,
nous souffrons en amour à tous les âges.
Peut-être le saviez-vous : avec mon épouse (elle s'appelle Jeanne et vous avez
certainement entendu parler), nous avons un ministère d'accueil. Nous recevons à la
maison des enfants privés affection et nous en avons vu venir qui ne savaient pas
sourire. Je pense en particulier à cette petite Christine, laquelle n'avait jamais été
aimée depuis le jour de sa naissance jusqu'au jour elle vint chez nous ; elle ne
savait pas sourire, elle ne riait pas et par la suite, l'amour que nous lui avions donné
l'avait métamorphosée. L'amour est une puissance de métamorphose ! Aujourd'hui,
nous souffrons en amour quand nous sommes enfant et puis nous souffrons en
amour lorsque nous sommes jeunes, adultes ou encore moins jeunes. Il y a quelque
temps, alors que je me trouvais à Reims, je m'étais approché d'un homme très âgé,
assis sur un banc, l'air dans le vide, le regard dans le vague. Je m'étais approché de
lui pour lui tendre un traité évangélique et l'inviter à entrer dans la salle de réunion,
et cet homme de me regarder pour me demander :
- De quoi parlez-vous ? Que dites-vous ?
- Nous annonçons ce merveilleux message de l'amour de Dieu qui sauve, en
Jésus-Christ, l'homme d'aujourd'hui.
Cet homme, continuant de me fixer :
- Vous croyez que Dieu existe, monsieur ?
- Certainement ! Je demeure dans la région parisienne et si je suis à Reims,
c'est pour le dire aux habitants de cette ville.
- Et vous croyez en plus que Dieu est amour ?
- Certainement ! La Bible l'affirme !
Et ce vieillard de se mettre à pleurer.
- Je ne puis le penser, je ne puis le croire, j'ai lutté toute ma vie avec mon
épouse qui n'est plus aujourd'hui, nous avons lutté pour élever des enfants,
avec elle nous avons lutté, souffert, pleuré pour leur donner à chacun une
situation et à l'heure qu'il est, ces enfants vivent comme s'ils n'avaient jamais
eu de père. Et vous croyez que Dieu existe, vous croyez qu'Il est amour ?
J'ai lui dire que cette histoire relevait de l'ingratitude caractérisée de ses enfants,
mais le Seigneur, Lui, restait intact dans l'amour qu'Il vouait à cet homme.
On souffre en amour quand on est dans ce qu'il est convenu d'appeler le troisième
ou le quatrième âge, on a besoin d'amour à cet âge-là. On a besoin d'amour quand
on est enfant, on en a besoin quand on est adolescent, on en a besoin quand on est
adulte, on en a besoin quand on franchit cette barrière du troisième ou du quatrième
âge. Il n'est rien que nous crions plus fort, que nous disions plus haut que ce besoin
d'amour.
La chanteuse française Nicoletta chante ceci : " A quoi sert de vivre libre quand on
vit sans amour ? " Même libres, si nous sommes privés d'amour, nous sommes
perturbés, nous sommes agités, traumatisés, choqués. Nous avons besoin d'amour.
Mais dans quelle direction se tourner, regarder pour satisfaire cet immense
besoin d'amour qui est en chacun ? Où donc aller, sur quelle île nous réfugier ?
C'est là qu'intervient alors la bonne nouvelle de l'Évangile. La Bible nous fait savoir
que Dieu est amour dans sa Personne, Il est amour dans son cœur ; l'amour chez
Dieu n'est pas un sentiment au niveau de son cœur comme c'est le cas chez nous la
plupart du temps. Chez Dieu, l'amour est son cœur-même, son être-même, c'est sa
personne-même, c'est son essence- même. Savez-vous que la Bible est le seul Livre
au monde à nous faire savoir que l'amour, à sa source, est une Personne et que tout
véritable amour ne peut procéder que de cette Personne ? Quelle joie de savoir que
Dieu veut pour chacun d'entre nous un vrai baptême d'amour ! J'ai coutume de dire
que le salut, c'est un baptême d'amour. Le salut se produit le jour l’être humain
découvre tout à coup que Dieu aime et est envahi de cet amour en son cœur. Oui,
Dieu est amour ! C'est l'une des plus grandes, des plus belles révélations que
nous ayons sur Dieu et sur sa Personne dans les Saintes Écritures et pour satisfaire
ce besoin d'amour qui se trouve en tous en même temps qu’en chacun, il faut aller à
Dieu. Il n'y a que Dieu qui puisse réellement nous combler sur ce plan, Dieu seul
est à même de le faire, Il l'a fait pour celui qui vous parle. J'aimerais préciser que je
ne suis pas venu au monde dans un beau village comme le vôtre, et je ne suis pas
venu au monde dans une famille chrétienne. Qui sait ? J'ai peut-être bénéficié de ce
privilège parce que certains disent sans cesse qu'ils ont eu le privilège de venir au
monde dans une famille chrétienne. Peut-être est-ce aussi un privilège de venir au
monde dans une famille non chrétienne ? Il faudrait creuser la question. Pendant
dix-huit ans, j'ai cheminé seul, parce qu'à la maison, on ne parlait pas de Dieu. Mon
père était dans l'enseignement, c’était un intellectuel qui ne s'opposait pas à Dieu
mais ne nous en avait jamais rien dit ; aussi, quand, pour la première fois, j'ai
entendu parler du Dieu qui s'appelle Amour, comme cela avait frémi dans mon
cœur ! Et puis un jour, j'ai ouvert mon cœur à cet amour, je me suis laissé sauver
par ce Dieu qui est l'Amour, voilà trente ans de cela. Je vous ai dit que c'est à dix-
huit ans que ce baptême d'amour s'est passé dans ma vie : vous faites le calcul et
vous y êtes !
Voilà donc trente ans que je me rassasie de cet amour de Dieu qui surpasse toute
connaissance comme nous l'avons entendu tout à l'heure, de sorte que derrière ces
galaxies, ces univers et ces mondes, il y a bien plus qu'une intelligence infinie
comme le disent nos savants, il y a bien plus qu'une cause première ou qu'une
existence fondamentale, il y a l'Amour, il y a un ur qui bat pour nous. Je ne sais
pas si vous en avez pris conscience en ce jour, je l'ai pour ma part expérimenté et
j'en ai remercié Dieu dès ce matin, sachant qu'il y a là un immense cœur qui bat
pour moi ; ce cœur-là bat aussi pour vous.
La Bible nous révèle :
Car Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en Lui, ne périsse point mais qu'il ait la vie éternelle.
Être chrétien, c'est avoir reçu en soi cette présence de Dieu qui est l'Amour-même,
ce Saint Esprit de Dieu dont le fruit est l'amour.
Être chrétien, c'est être passé par ce baptême d'amour, cette métamorphose.
Savez-vous que l'amour est puissant ?
La Bible déclare qu'il est puissant comme la mort. L'amour est fort comme la mort
(Cantique des Cantiques 8/6). C'est fort la mort vous savez ! Je ne sais s'il vous est
arrivé de réfléchir sur la mort et de penser aux milliers de générations, aux millions
d'hommes qu'elle a envoyés dans la poussière depuis le commencement : personne
n'a pu lui résister et au fond, contre quoi, contre qui luttons-nous constamment,
sinon contre cette mort que l'homme a refusée d'emblée, dès le commencement, et
qu'il refuse toujours ? Nos savants nous disent aujourd'hui que la mort est source
d'angoisse considérable. La mort, c'est fort, c'est puissant, elle a envoyé dans la
poussière des générations qui ont été impuissantes face à elle. L'amour est fort
comme la mort. C'est puissant, l'amour, et l'amour pourrait, ce soir, métamorphoser,
changer des cœurs présents dans cette salle de réunion !
Dans des textes lus tout à l'heure, l'apôtre Paul est tellement impressionné par
l'amour de Dieu qu'il tente follement de lui donner des dimensions comme s'il était
possible de donner des dimensions à l'amour, surtout celui de Dieu, quand nous
savons qu'il surpasse toute connaissance ! Pourtant lorsque nous considérons ces
dimensions, nous trouvons que Paul a eu raison de parler de la longueur, de la
largeur, de la hauteur, de la profondeur de l'amour de Dieu et je vous invite à
méditer quelques instants sur ces dimensions afin que vous sachiez combien vous
êtes aimés, vous qui, passez peut-être par des moments difficiles, vous demandant
s'il y a une issue, si quelqu'un s'intéresse à vous, si quelqu'un vous aime : il en est
un qui vous cherche !
Voilà qui explique votre présence parmi nous ce soir : elle ne relève pas du hasard,
mais du bon vouloir de notre Dieu.
L'apôtre parle par exemple de la profondeur de l'amour de Dieu.
On dit généralement d'une dimension qu'elle est profonde lorsqu'on la considère à
partir de son point le plus élevé en regardant vers le bas. Ainsi, au faîte d'un mur en
regardant vers le bas, vous diriez qu'il est profond.
De ce même mur, vu d'en bas en regardant vers le haut, vous diriez : ce mur est
haut.
L'amour de Dieu est profond. En d'autres termes, à partir de quel point, de quel
endroit pourrions-nous commencer de l'évaluer, de le mesurer ?
A votre sens, quel est l'endroit le plus élevé qui se puisse situer dans l'infini des
cieux ? La Bible répond : c'est le trône de Dieu parce que Dieu a mis tout sous ses
pieds (Éphésiens 1/22). Il n'y a rien qui puisse se situer au-dessus de Dieu. Le trône
de Dieu est l'endroit le plus élevé dans l'infini des cieux et c'est à partir de qu'il
convient de commencer d'évaluer la profondeur de l'amour de Dieu. Jusqu'où ?
Jusqu'où mesurer cet amour sinon jusqu'à nous, jusqu'à cette terre, jusqu'à l'homme
qui est tant aimé de Dieu : cette profondeur de l'amour de Dieu, nous la retrouvons
dans ce texte de Jean 3/16 : Car Dieu a tant aimé le monde et c'est ce petit terme
tant : quatre lettres, T-A-N-T. Exprimé, contenu dans ce petit mot, il y a toute la
profondeur de l'amour de Dieu ! Dieu ne nous a pas seulement aimés, la Bible
précise qu'Il nous a tant aimés. Il faut donc commencer de mesurer la profondeur
de l'amour de Dieu à partir du trône de Dieu jusqu'à nous, dimension que le Christ a
franchie afin de venir vers nous pour nous atteindre, se faisant homme, comme
nous, à notre image (hormis le péché comme l'atteste la Bible) et il y a dans ce qu'il
est convenu d'appeler l'incarnation, toute la profondeur de l'amour de Dieu. Je crois
que nous passerons l'éternité à sonder ce mystère de l'incarnation. Ce Dieu
immense qui, en Jésus-Christ s'est fait chair, homme à notre image pour venir vers
nous afin de ne pas nous écraser de sa sainteté, de sa majesté, Jean en témoigne
dans son Évangile au premier chapitre et au verset 14 : La parole a été faite chair,
et elle a habité (le terme grec dit littéralement : elle a tabernaclé parmi nous, ceci
pour rappeler le tabernacle de Dieu parmi les hommes au désert, sous la conduite
de Moïse). La Parole de Dieu a donc tabernaclé parmi nous en Jésus-Christ. En
tabernaclant de cette manière-là, elle a franchi toute cette dimension de la
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