
 Dans sa réponse, Jésus ne répond pas  directement par les dix commandements (Ex 
20,1-17), mais par la prière que tout juif prononce chaque matin dans sa profession de 
foi : le Shema Israël  (Ecoute Israël) : Dt 6,4-5.  
 
 La récitation du Shema Israël comporte trois chapitres : 
- Le premier nous appelle à la connaissance et la reconnaissance de la royauté 
céleste, 
- Le second, à l’acceptation du « joug des commandements divins », 
- Le troisième nous trace le chemin vers la sainteté individuelle par la domination 
de toute tentation, à l’intérieur de nous-même et à l’extérieur. 
Jésus  ajoute :  Tu  aimeras  de  tout  ton  esprit  (l’ouverture  du  cœur),  de  toute  ton 
intelligence, comme un développement du premier chapitre du Shema Israël. Jésus 
apporte une lumière nouvelle sur la connaissance de Dieu (1 Jn 5,20), et notre amour 
du prochain en est transfiguré. 
                                                    
 Il joint  à  ce  premier commandement  un  second (v.  31a) qui  prescrit  l’amour  du 
prochain,  en citant le passage du Lévitique 19,18. 
 
 Ces deux commandements, qui n’en font qu’un seul, expriment l’essentiel de la Loi 
de Moïse. La réponse de Jésus provoque l’entière satisfaction du scribe qui reprend 
pratiquement les mêmes paroles, en insistant sur le caractère du Dieu unique  (Dt 
4,35). Puis il conclut avec les paroles du prophète Osée 6,6, que l’amour de Dieu et 
du prochain est préférable à tous les sacrifices offerts au Temple. 
 Jésus parle de remarque judicieuse et lui adresse un compliment : « Tu n’es pas loin 
du Royaume de Dieu (v. 34a) ». Quel chemin reste-t-il à parcourir pour y entrer ? 
 Le temps des controverses est révolu. 
 
Le Messie et David. (Marc 12,35-37) 
 
 Marc rappelle une scène où c’est Jésus qui interroge avec deux questions. Une foule 
nombreuse l’écoute avec attention (v.37b). La Maître contredit de nouveau l’opinion 
des scribes à son sujet  (35-37a), puis dénonce leur hypocrisie (v. 38-40). 
 La discussion porte tout d’abord sur le titre qu’on lui donne : « Fils de David ». Une 
tradition voyait le Messie comme un descendant du grand roi (S 7,14-27). L’aveugle 
de Jéricho (10,48-49) et la foule à Jérusalem (11,10) le nomment ainsi. Jésus, voyant 
toute l’ambiguïté politique de ce titre (nationalisme et royalisme), ne l’a jamais utilisé 
pour lui-même. 
 Jésus répond aux scribes, comme souvent, en faisant appel aux Ecritures. Il reprend 
le Psaume 110 (le psaume le plus souvent cité dans le Nouveau Testament : Ac 2,36 ; He 
1,13 ; 5,6), tenu pour un psaume messianique et attribué à David : «  Le Seigneur 
(Dieu) a dit à mon Seigneur (le Messie) : Siège à ma droite (Ps 110,1). » Ainsi, le 
Messie,  fils  de  David  est  appelé  par  Jésus  « Seigneur »,  titre  divin  et  de  la 
résurrection. 
 Pour  Marc,  Jésus  est  plus  qu’un  messie  de  la  descendance  de  David.  Par  sa 
Résurrection il dévoile le mystère divin de sa personnalité, inscrite dans l’Ecriture. 
 
 Dans les versets 38-40, Jésus, comme un prophète passionné, dénonce une dernière 
fois ses adversaires : ces scribes et ces pharisiens qui recherchent la gloire, dévorent 
le biens des pauvres et tombent dans l’hypocrisie religieuse.  
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