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Chapitre 3 La régulation économique :
le marché et l’État
1. La coordination et la régulation des activités économiques
1.1. En quoi consiste la coordination par le marché ?
A. Définition du marché
Le marché est le lieu de rencontre (matérialisé ou non) de l’offre et de la demande pour un
(ou plusieurs) bien(s) ou service(s). En effet, l’offre et la demande sont plus ou moins
sensibles à une même variable qui est le prix. La confrontation de l’offre et de la demande
d’un bien ou d’un service sur un marché permet de déterminer un prix qui égalisera les
quantités offertes et les quantités demandées (ajustement de l’offre et de la demande) : ce prix
est appelé « prix du marché » (ou prix d’équilibre).
B. La diversité des marchés
Il existe plusieurs formes de marchés, qui se différencient selon la nature des biens ou des
services échangés : marché des biens et services, marché du travail, marché financier.
Chaque marché peut être décomposé en marchés plus ciblés. Par exemple, dans le marché des
biens et services, on trouve le marché de l’automobile, le marché de l’immobilier, le marché
des assurances… Par extension, certains marchés correspondent plus à un concept qu’à un
produit : on peut par exemple parler du marché de la beauté (ex. : le maquillage, les soins du
corps, le fitness, la chirurgie plastique) ou encore du marché de la sécurité (ex. : les alarmes,
les agents de surveillance, les portes blindées).
La structure des marchés peut également varier et l’on peut opposer notamment les marchés
concurrentiels, dans lesquels il y a une multitude d’offreurs et de demandeurs, et les
monopoles, dans lesquels un seul offreur est présent. Les marchés se différencient également
par leur étendue géographique (marchés local, régional, national, mondial).
C. Les rôles du marché
Le marca pour premier rôle de rendre possible l’échange à un prix accepté par les offreurs
et les demandeurs. Les prix résultant de cet échange remplissent une triple fonction :
l’information (les prix sont des signaux indiquant la rareté relative des biens ou des services),
l’incitation (une variation des prix incite les producteurs et les consommateurs à modifier
leur offre ou leur demande) et l’équilibre (la variation des prix permet d’assurer l’équilibre
entre l’offre et la demande). Le marché est l’instrument de coordination des activités
économiques.
1.2. Qu’est-ce que la régulation économique par l’État ?
A. La notion de régulation
L’État, au sens large, comprend les administrations publiques (centrales et locales) et la
sécurité sociale. La régulation de l’activité économique par l’État concerne toutes les actions
de l’État (réglementation et politiques économiques) qui visent à équilibrer les marchés et à
orienter l’évolution spontanée de l’économie. La régulation par l’État s’appuie toujours sur
des objectifs et elle nécessite la mise en œuvre de moyens (ou instruments) adaptés à la
réalisation de ces objectifs. La régulation par l’État se combine avec la coordination des
activités économiques par le marché.
B. Les objectifs de la régulation
L’intervention de l’État a trois objectifs principaux : corriger les dysfonctionnements du
marché (ex. : la pollution atmosphérique), assurer une protection sociale (ex. : la
couverture maladie universelle, CMU) et réguler l’activité économique (ex. : la lutte contre
le chômage). Les objectifs de la gulation sont à la fois de nature économique et sociale. Le
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principal objectif économique de la régulation est la croissance, qui suppose notamment le
plein emploi, la stabilité des prix et l’équilibre du commerce extérieur. Il existe par ailleurs
des objectifs sociaux assignés à la gulation par l’État comme l’amélioration de la
prévention (santé publique), la lutte contre les violences urbaines et l’élévation du niveau
d’éducation.
C. Les outils de la régulation
Pour réguler l’activité économique, l’État dispose de la politique économique, qui s’appuie à
la fois sur des instruments de connaissance (comptabilité nationale, INSEE) et sur des
instruments d’intervention, parmi lesquels on peut citer l’action sur les prélèvements
obligatoires (ex. : la baisse de l’impôt), les privatisations (ex. : TF1, Renault, Société
Générale), la réglementation (ex. : les lois sur les 35 heures, la loi de protection de
l’environnement). L’État est également producteur de services marchands, il intervient
donc sur des marchés concurrentiels et participe, de ce fait, à la régulation des marchés.
2. L’économie française : une économie de marché régulée
2.1. Pourquoi et comment l’État régule-t-il d’économie de marché ?
A. Notion d’économie de marché régulée
L’État intervient pour améliorer le fonctionnement de l’économie de marché : il fixe les
règles, contrôle la concurrence, régule les marchés (politique économique pour favoriser et
entretenir la croissance). Il peut même se substituer partiellement au marché lorsque celui-ci
atteint ses limites.
Les principales limites du marché sont les externalités (effets d’une activité d’un agent sur
les autres agents, sans qu’il y ait transaction sur un marché), comme la pollution, et
l’impossibilité de fournir des biens publics collectifs (biens indivisibles qui profitent à tout le
monde, même ceux qui n’en veulent pas et qui, de ce fait, ne sont pas prêts à contribuer à leur
financement). En outre, par l’intermédiaire du secteur public, l’État pèse sur la production
nationale, soit sous forme de monopoles publics, soit dans des entreprises du secteur
concurrentiel.
B. L’économie de marché régulée française
Tous les secteurs d’activité sont, plus ou moins directement, concernés par la régulation de
l’État, ne serait-ce que par la réglementation de portée générale (le SMIC, la législation sur
la durée du travail, l’interdiction des pratiques de concurrence déloyale telles que le
dumping). Il existe cependant des domaines dans lesquels l’État occupe une place
prépondérante par l’intermédiaire des entreprises publiques dont le capital est détenu
majoritairement par lui : les transports, l’énergie, la santé, l’éducation…
2.2. Quel est le poids de l’État face au marché en France ?
On peut commencer par rappeler les principales données figurant dans le document 16, p. 45
(TEF 2004-2005) : fin 2002, le secteur public d’entreprises, composé de toutes les entreprises
publiques contrôlées majoritairement par l’État, comprend 1 613 entreprises qui emploient
1,12 million de salariés, soit 5,2 % de l’emploi salarié total en France. Parmi elles, on peut
noter le poids important de La Poste, la SNCF, France Telecom et EDF, qui totalisent à eux
seuls 2/3 des emplois (750 000 emplois).
On note une évolution marquée par une volonté de désengagement de l’État (privatisations
partielles ou totales), en particulier dans les activités industrielles (Renault, Thomson,
SNECMA), dans le secteur des banques (BNP Paribas, Crédit Lyonnais, Banque Hervet) et
des assurances (GAN, CNP-Assurances) et, plus récemment, dans le secteur des
télécommunications (France Telecom), des transports et infrastructures liées au transport (Air
France, Sociétés d’Autoroutes, Aéroports de Paris) ou encore de l’énergie (EDF).
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