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• à l'ensemble de la population (programmes de dépistage, tests génétiques
"vendus en grande surface"), avec toutes les inquiétudes qu'il peut soulever et
qui doivent être appréciées par rapport aux éventuels bénéfices de santé
publique.
En maints aspects le conseil génétique se situe donc parmi les objectifs de la pratique
médicale (médecine prédictive). Cependant, certaines des questions qu'elle soulève doivent
être considérées comme relevant plutôt du domaine de la recherche scientifique, puisque les
connaissances concernant les gènes impliqués dans l'étiologie des maladies humaines, les
limites de leur variabilité normale et de leur polymorphisme, leur interaction avec les facteurs
environnementaux et avec d'autres gènes, sont encore en train d'évoluer. Ceci devrait se
répercuter sur le processus d'information et de communication qui est une partie du conseil
génétique. Ce processus est délicat et requiert une grande expertise dans l'information des
consultants (section III).
La manière dont les choix pratiques ouverts aux consultants sont présentés est une part
importante du conseil génétique : elle touche à des conceptions morales, sociales ou
traditionnelles, ce qui renforce le cadre éthique du conseil. Celui-ci devrait faire bénéficier
les consultants des aspects bénéfiques des tests génétiques : une meilleure évaluation des
risques génétiques qui souvent rassure, la possibilité d'une préparation ou d'une intervention,
des capacités plus sûres d'une reproduction saine (section IV). Toutefois, les questions
morales, l'incidence des intérêts et des pièges socio-politiques, devraient être le souci constant
du conseiller génétique (section V).
II. La pratique du conseil génétique : une enquête
Cette partie du rapport se fonde sur les réponses à un questionnaire visant à obtenir des
informations sur la manière dont le conseil génétique est pratiqué dans différents pays. Ces
réponses ont été fournies par des membres du CIB et des professionnels éminents. (Etats-
Unis d'Amérique : Dr A. Robinson, "National Jewish Center for Immunology and Respiratory
Medicine", Denver, Colorado ; Prof. V.B. Penchaszadeh, Génétique médicale, "Beth Israel
Medical Center", New York ; Royaume-Uni : Dr D. Shapiro, "Nuffield Council on
Bioethics" ; Italie : Prof. A. Bompiani, Société italienne de bioéthique, Comité national de
bioéthique ; Chili : Dr R. Cruz-Coke, Service de génétique, Hôpital J.J. Aguirre, Université
du Chili ; Mexique : Dr R. Lisker Y. ; Argentine : Dr L. Vidal-Rioja, IMBICE ; Japon :
Dr D. Macer, "Institute of Biological Sciences", Université de Tsukuba ; Israël : Dr R.
Carmi, Service de génétique, Hôpital Soroka, Ben Gurion University, Beer-Sheba ; Chine :
Dr Qiu Renzong, Bioéthique, Académie chinoise des sciences sociales, Pékin ; Zaïre : Rev.
J.-M. Mpendawatu, Vatican.) Nous donnons ici, pour éclairer leurs opinions, quelques
extraits de leurs réponses, mais il serait souhaitable, pour une étude plus complète, de
consulter l'ensemble des documents.
2.1 Définition du conseil génétique
Les définitions données convergent pour admettre qu'il s'agit d'une communication
d'informations concernant un état génétique diagnostiqué, permettant de prendre une décision,
aussi autonome que possible, tout en protégeant les particularités psychologiques et éthiques
de la personne qui demande la consultation. S'il est défini dans de nombreux pays comme
une relation médecin-patient, le conseil génétique, du fait de sa complexité, a fait naître une
nouvelle profession, notamment aux Etats-Unis d'Amérique : celle de conseillers génétiques
non-médecins.
• ETATS-UNIS D'AMERIQUE :
Un procès de communication qui suppose un diagnostic, des explications et des choix
(comme toute consultation médicale). Toutefois, dans le conseil génétique, il existe un besoin
plus grand de détails, en particulier pour l'explication et la décision, pour lesquels un soutien
humain et psychologique joue un rôle essentiel. Les conseillers sont engagés dans l'éthique
du "droit des gens au savoir".