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La réforme monétaire – Bientôt une réalité !
réduire le nombre et la valeur des billets en circulation et de restaurer leur convertibilité en or.
Attwood et ses collaborateurs, adeptes de l’école de la « monnaie fiduciaire » demandaient en fait que
l’argent soit redéfini de façon permanente et d’inclure les billets de banque ainsi que les pièces de
monnaie et les lingots. Cette redéfinition a maintenant été acceptée depuis longtemps. Les billets de
banque ainsi que les pièces de monnaie sont reconnus comme de l’argent « liquide ». Tout comme les
pièces de monnaie, ils sont désormais émis, sans facteur d’endettement, par un organisme
gouvernemental, la Banque d’Angleterre. Bien que les billets de banque britanniques portent toujours
la mention « I promise to pay … » (« je promets de payer … »), ceci ne représente qu’un vestige
insignifiant du passé. Les billets de banque ne sont pas aujourd’hui de simples notes de crédit. Tout le
monde sait pertinemment qu’ils représentent du liquide.
Le problème auquel nous sommes confrontés est similaire à celui d’Attwood. Mais notre définition
de l’argent devrait maintenant inclure, non seulement les billets de banque et les pièces de monnaie,
mais aussi les fonds électroniques créés par les banques sur nos comptes courants. Bien que certaines
personnes se prétendant bien informées disent que ces fonds ne sont pas de l’argent mais du crédit,
ces fonds électroniques sont maintenant clairement reconnus comme de l’argent qui peut être dépensé
directement et immédiatement.
Le fait que ces banques commerciales créent toujours ces fonds
libellés en devises officielles et que cette création de monnaie génère des bénéfices revenant au privé
constitue un anachronisme flagrant.
Dans les années 1820, avec la montée progressive de la pression en faveur d’une réforme
parlementaire, Attwood admit que les réformateurs de la politique monétaire devaient coopérer avec
les militants qui défendaient d’autres causes radicales. Une de ces campagnes visait à abroger les
Lois sur le blé qui appliquaient un tarif douanier sur le grain importé et protégeaient donc les
bénéfices du secteur agricole. Ces lois contraignaient les ouvriers des villes à payer des prix plus
chers pour les produits alimentaires. En 1829, Attwood réussit à rassembler ces divers groupes qui
avaient lancé des campagnes sous la bannière de l’Union politique de Birmingham pour la protection
des droits publics (Birmingham Political Union for the Protection of Public Rights), une « nouvelle
union politique générale entre les classes populaires et les classes moyennes ». Sa première priorité a
été de faire campagne pour réformer la Chambre des communes, qui était devenue, selon Attwood,
« le lieu de l’ignorance, de la stupidité et de l’indifférence » peuplé d’individus avides de pouvoir,
spécialisés dans la pratique de l’exercice d’influence et de personnes corrompues. Attwood a
subordonné, à ce moment-là, la cause de la réforme monétaire à celle de la réforme parlementaire.
Pendant le déroulement de la campagne sur la réforme parlementaire, qui était menée sous sa
direction par l’Union Politique de Birmingham (Birmingham Politicial Union), des unions politiques
similaires se formèrent dans tout le pays. Des manifestations importantes et des marches sur Londres
furent organisées. Attwood eut alors l’occasion de démontrer qu’il était capable non seulement de
rassembler des groupes politiques de divers horizons, mais également de combiner une rhétorique
radicale tout en maintenant ses partisans sur le chemin de « la paix, de la loi et de l’ordre ». L’objectif
étant, comme John Stuart Mill l’a dit ultérieurement, de « donner l’impression d’être prêt à crier son
indignation sans pour autant faire dégénérer les manifestations ».
La Loi sur la charte bancaire de 1844 (The Bank Charter Act) a finalement entraîné le monopole de la Banque
d’Angleterre sur l’émission des billets de banque en Angleterre et au Pays de Galles. Les banques écossaises et celles
d’Irlande du Nord émettent toujours leurs propres billets de banque mais ceux-ci doivent être garantis par des billets de la
Banque d’Angleterre. Néanmoins, le nombre et la valeur des billets de banques émis correspond tout simplement à ce qui
est nécessaire par rapport aux besoins du public. Ils ne jouent aucun rôle sur le contrôle de la valeur totale de la masse
monétaire. Ceci est assuré par l’ajustement des taux d’intérêt, afin de contrôler la demande de fonds non liquides, à savoir
les fonds de comptes bancaires créés par des banques commerciales et émis en faveur de leurs clients sous forme de prêts
rapportant des intérêts.
Les statistiques monétaires officielles actuelles acceptent ce principe mais soulèvent un problème différent. Elles
contiennent d’autres définitions sur la masse monétaire (au sens strict), en se basant sur des agrégats monétaires déroutants
appelés M0, M1, M2, M3, M3 élargi M4, etc. Ceux-ci font même partie du voile mystérieux qui enveloppe le système
monétaire même dans les pays dits « démocratiques ». La réforme qui fait l’objet de notre discussion les remplacera par
une définition claire de l’argent, tout simplement « M » (pour Money).