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  Le facteur de la cause interne, qui constitue le premier outil analytique, 
place  l’accent  sur  la  comparaison  entre  l’accusé  et  une  personne  normale.    La 
comparaison  entre  l’accusé  et  une  personne  normale  s’effectuera  sur  une  base 
objective et peut reposer sur la preuve psychiatrique.  Plus celle-ci suggérera qu’une 
personne  normale,  c’est-à-dire  une  personne  qui  ne  souffre  d’aucune  maladie 
mentale, est susceptible de développer un tel état, plus les tribunaux seront fondés à 
considérer que l’élément déclencheur possède une nature externe.  Ces constatations 
excluront la condition de  l’accusé  de  la  portée  de  l’art. 16 C. cr. Le raisonnement 
inverse est également applicable.  
 En  l’espèce,  l’application  du  premier  facteur  suggère  que  la 
consommation  de  drogues  représente  une  cause  externe.    Une  personne  normale 
semble effectivement susceptible de développer une psychose toxique à la suite de la 
consommation de drogues.  Ce constat suggère fortement que B ne souffrait pas d’un 
trouble mental au moment de commettre les faits reprochés.  D’ailleurs, l’apparition 
rapide  des  symptômes  psychotiques  indique  généralement  que  les  idées  délirantes 
chez B étaient attribuables à un facteur externe.  De plus, les symptômes psychotiques 
vécus par B ont  commencé  à  s’estomper  peu  de temps après la consommation  de 
drogues, et ce, de façon continue jusqu’à leur extinction complète.  La Cour d’appel a 
jugé que cette rétrocession des symptômes révélait une concordance entre la durée de 
l’intoxication  et  les  manifestations  de  la  psychose  toxique.    La  cour  a  pu  donc 
affirmer que B ne souffrait d’aucune maladie mentale avant de commettre les crimes