une membrane. La concentration plasmatique est proportionnelle à la dimension du
patch. A l'application du premier patch, le taux de principe actif s'élève graduellement
pour se stabiliser après 12 à 24 heures. En effet, un réservoir sous-cutané de principe
actif se forme lentement sous la peau, et c'est de ce dépôt que le principe actif passe
dans le sang pour aboutir à son site d'action. L'effet du médicament reste stable après
changement de patch, pour autant que le délai mentionné par le fabricant soit respecté.
En effet, lorsque l'ancien patch est retiré, le dépôt sous-cutané qu'il a créé assure
encore une diffusion continue de principe actif, ce jusqu'à ce qu'un autre dépôt se crée
sous le nouveau patch et prenne la relève. Il faut prendre en compte cette élimination
retardée lors d'un surdosage du médicament ou d'un changement de traitement.5,6
L'absorption des médicaments par voie transdermique est influencée par divers facteurs.
En cas d'altération de la peau (blessure ou maladie) par exemple, la résorption peut être
sensiblement augmentée. La fièvre et l'activité sportive peuvent aussi accroître
l'irrigation sanguine de la peau et favoriser la résorption du principe actif. Une
augmentation transitoire du taux sérique de principe actif peut parfois en résulter. Ainsi,
tout apport exogène de chaleur (bouillotte ou coussin électrique) à l'endroit où est
appliqué le patch est à éviter (risque de surdosage). D'autre part, la composition du
tissu sous-cutané en lipides et en eau varie avec l'âge, de même que la température
corporelle, rendant moins prévisible l'absorption des médicaments.7
Dans le cas d'un traitement contre la douleur chronique avec le fentanyl, on réservera
l'usage du patch transdermique dans les cas où une médication orale n'est plus possible
ou que la voie parentérale nécessite un appareillage trop encombrant ou pénible pour le
patient.8
La règle lors de l'utilisation de dispositifs transdermiques chez le patient âgé est de
commencer avec une faible dose et de l'adapter progressivement en fonction de la
réponse obtenue. L'utilisation de certains principes actifs sensibles, comme le fentanyl,
devrait se faire sous surveillance régulière d'un soignant, en particulier lorsque le
patient gère lui-même son traitement à domicile, pour éviter tout accident dû à une
utilisation inadéquate.
Des réactions d'hypersensibilité aux adhésifs des patches peuvent survenir
fréquemment.9 Par exemple, les patches Transtec® provoquent des dermatites de
contact lorsqu'ils sont enlevés de la peau chez 17% des patients, associées dans 14,7%
des cas à un prurit. Par ailleurs, un exanthème nécessitant l'arrêt du traitement survient
chez 7,5% des patients, après cinq mois à deux ans de traitement. Une dermatite
localisée peut évoluer vers une atteinte systémique potentiellement grave. Dans ce cas,
il faut renoncer à l'utilisation de patchs chez ces patients.10
Recommandations d'utilisation
Où et comment appliquer un patch ?
Il faut toujours alterner les sites d'application du patch pour éviter les irritations locales.
Dans un système thérapeutique transdermique, la cinétique de libération du patch est
indépendante de l'endroit où l'on colle le patch : soit c'est la membrane semi-perméable
(patch réservoir), soit c'est l'interaction entre la matrice et le principe actif (patch
matriciel) qui régule l'absorption de ce dernier par la peau. On choisit généralement un
emplacement qui n'entraîne pas d'importants plis cutanés. Certains sites d'applications
ne doivent pas être utilisés (par exemple, seins pour les patches avec œstrogènes).