Maceio - 2012

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Gwenaëlle AUGÉ
Faculté de médecine Paris Ile-de-France Ouest
RAPPORT DE STAGE
HOSPITALIER
DU 18 JUIN AU 13 JUILLET 2012
À MACEIÓ, ALAGOAS, BRÉSIL
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Année universitaire 2011/2012
SOMMAIRE
INTRODUCTION
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DESCRIPTION DU STAGE
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DESCRIPTION DE L'ACCUEIL REÇU À L'ÉTRANGER
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IMPLICATION DANS LE COMITÉ LOCAL DE SA VILLE
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REMERCIEMENTS PARTICULIERS
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INTRODUCTION
J'ai effectué un stage de 4 semaines principalement dans un hôpital universitaire à Maceió, capitale
de l'état d'Alagoas au Brésil : du 16 juin au 13 juillet 2012. J'ai eu la possibilité de passer des
journées dans d'autres hôpitaux.
Ayant juste terminé ma 6ème année de médecine et passé l'ECN, j'étais très intéressée par la
possibilité de faire un stage à l'étranger avec l'IFMSA pour allier travail et plaisir.
Etant quelqu'un de curieux, motivé, rigoureux et indépendant, ce stage était une opportunité de
découvrir d'une façon assez ludique, comment les hôpitaux d'un pays si éloigné étaient gérés et
comment les médecins et les étudiants se répartissaient le travail quotidien. De plus cela me
permettait de mettre en pratique de nouveau les connaissances que j'avais acquises et de les
confronter aux méthodes de travail du pays. Evidemment faire un stage à l'étranger doit s'inclure
dans la découverte du pays dans lequel on est, ses habitants et leur culture !
En tant que futur Docteur en médecine, j'ai toujours pensé qu'il était fondamental d'acquérir des
connaissances sur les politiques de santé, les façons de travailler, la relation médecin-patient et en
tant que citoyenne du monde, je pense sincèrement que de nos jours les personnes ont la possibilité
d'être plus proches les uns des autres que jamais. Cela signifie que l'on peut être amené à voyager et
à être confronté dans son travail à des patients et des spécificités propres à différents pays.
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DESCRIPTION DU STAGE
J1 samedi soir de mon arrivée, accueil dès l'aéroport par des étudiants en médecine qui m'emmènent
me détendre un peu dans un bar appelé Coconut avec des groupes qui jouent de la musique locale :
du forró (nom provenant de l'anglais « for all » pour une danse que tout le monde peut s'approprier
rapidement), de la pagode ou de la samba...
J2 dimanche : marche le long des belles plages de Maceió, dégustation de tapioca le soir ; une crêpe
de manioc garnie de noix de coco et de fromage de vache frais et quelques caïpirinhas comme une
vraie touriste. J'apprends que les locaux préfèrent les caïpiroskas à base de vodka aux caïpirinhas à
base de cachaça ; l'alcool de canne à sucre.
J3 lundi : premier jour de stage à l'hôpital "HGE" pour hôpital général d'état offrant des soins
d'urgence générale : gros choc émotionnel ! Ca sent très mauvais. Premières choses qui frappent :
l'odeur et le nombre de patients étendus dans tous les coins qui hurlent de douleur, crachent par
terre, saignent, vomissent directement sur le sol, meurent sous les yeux des médecins et des autres
patients. On intube à tour de bras, les mouches volent, il existe une agitation permanente, un bruit
de fond intense et pourtant toute l'équipe médicale semble détendue. Pas de précipitation comme si
un tri naturel devait se faire parmi les malades...
Un tour dans l'unité de soins intensifs pour étudier le dossier d'un patient qui convulse sous
neuroleptique (Haldol), fort intéressant de voir que le malheureux séjourne là depuis presque un
mois sous ventilation mécanique via sa trachéotomie après avoir reçu une balle en pleine tête. Pas
de quoi s'affoler, cela arrive tous les jours et même de nombreuses fois, pas la peine non plus de
vouloir s'atteler à compter le nombre d'accidentés de la voie publique. Pas étonnant quand on voit la
façon de conduire des habitants de Maceió...
Chaos serait donc un mot un peu fort et négatif, je devrais certainement retenir cette impression de
fameux bordel !
L'atelier suture est ouvert : ici on recoud même les plaies palmaires profondes car la plupart des
patients ne peuvent pas se permettre d'attendre une exploration chirurgicale. Les moyens sont
limités, le matériel à usage multiple, le sterilium se fait rare et le papier pour se sécher les mains
part en lambeaux. J'oubliais : il pleut dans la salle via le ventilo et les brancards sont de vulgaires
tables en métal à roulettes.
On m'enseigne la « technique de guerre » pour recoudre avec un fil sans aiguille et une simple
aiguille creuse ; comprenez que lorsque le fil stérile sertis manque, il est plus économique de
récupérer les chutes de fil, de les passer dans l'aiguille creuse qui a préalablement été introduite
dans les berges de la plaie, et de secondairement ôter l'aiguille tout en veillant à ce que le fil reste en
place pour pouvoir faire le nœud.
Inutile de penser qu'une intimité avec le patient doit être respectée, en effet chaque salle de
consultation est le lieu d'éternels allées et venues de patients tous plus ensanglantés les uns que les
autres qui réclament des soins. C'est bien la première fois depuis ces quelques expériences de garde
aux urgences traumatologiques à Versailles où j'ai parfois dû soigner des SDF à l'hygiène plus que
déplorable, que je veille à ne toucher personne et que je note la saleté des gens...
A côté de ça, existe une salle de repos avec télé écran plat pour les guerriers qui tourne en boucle ;
où les étudiants tentent de réviser leurs cours entre chaque patient à suturer, où les chirurgiens
attendent un appel du bloc et où finalement il fait bon ne rien faire. Le calme après et avant la
tempête qui fait rage quasiment 24h sur 24 de l'autre côté de la porte.
L'activité ne cesse jamais surtout en période de fête où les hommes saouls ont pour habitude de se
battre avec des tessons de bouteille et pendant lesquels les enfants aiment lancer des pétards et feux
d'artifices : grandes causes de brûlures graves et d'amputations de doigts.
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En fin d'après-midi, il me reste un peu de temps pour profiter du beau temps à la plage, d'aller au
marché de fruits et légumes et de cuisiner quelques plats fançais pour le lendemain soir : ratatouille
et gratin dauphinois.
J4 mardi : Premier jour à l'hôpital universitaire de l'UFAL en médecine interne. Je suis censée suivre
un médecin hématologiste, bonne idée puisque j'aime l'hématologie. J'arrive à l'hôpital vers 8h15, la
visite commence tout en portuguais. Un étudiant dévoué José tente de me traduire les paroles du
néphrologue qui fait le tour des chambres. Une fois la visite terminée, il s'agit de discuter plus
sérieusement des différents patients, on se pose dans une grande salle de cours avec les étudiants,
les résidents (internes) et le médecin néphrologue. Durée estimée à 2 heures de cours de portugais,
c'est bien de comprendre que ça parle d'hématurie, de syndrome néphrotique et d'antibiotiques
néphrotoxiques mais c'est long ! Heureusement qu'après ça, un pot en l'honneur des Festas Juninas
nous attend (célébration des Saints Antoine, Pierre et Jean). On mange du maïs et des sucreries à la
cacahuète. Les étudiants sont tous très accueillants et me posent des questions sur les études de
médecine, la France. Je rencontre Léo le médecin hématologue très sympathique mais ne parlant
contre toute attente pas un mot d'anglais. Après ça, une étudiante me propose de voir une de ses
patientes atteinte d'un sarcome avec d'innombrables localisations dures comme du bois : une
énorme masse iliaque appuie sur le réseau lymphatique, elle se plein de sa cuisse et de sa jambe qui
ont triplé de volume et qui sont de plus en plus douloureuses. Pas étonnant quand on sait le temps
que la pauvre a attendu avant d'obtenir un rendez-vous pour une biopsie : plus de 4 mois ! Elle a 17
ans, elle est mariée et son pronostic est plus que sombre. Malheureusement je ne peux que lui
donner mon regard compatissant quand les larmes inondent ses yeux. Elle ne connait pas le nom de
sa maladie et ses parents préfèrent que cela reste un secret pour elle, ainsi que le pronostic afin
qu'elle ne perde pas espoir. Je suis très émue, décidément l'onco-pédiatrie n'est vraiment pas pour
moi !
Le soir, Samila qui m'accueille a proposé à ses amis étudiants en médecine à venir fêter mes 25 ans
sur le toît de l'immeuble près de la piscine, je goûte aux brigadeiros : des sucreries faîtes de lait
concentré sucré et de poudre de cacao cuits.
J5 mercredi : première journée en néonatalogie avec César un étudiant en médecine qui parle super
bien anglais. En effet, après la galère en médecine interne pour me faire comprendre, avec l'accord
des médecins, je décide de poursuivre mon stage en pédiatrie et plus particulièrement en
néonatalogie car c'est un service que je n'ai pas fréquenté en France. Je demande également si
possible de passer dans différents services pour voir un peu comment fonctionne un hôpital
brésilien. César me traduit tout ce que je ne comprends pas : ici les femmes qui viennent
d'accoucher se retrouvent en néonatalogie avec leur bébé si tout va bien après l'examen par un
pédiatre et un gynécologue après l'accouchement. On examine plusieurs nouveau-nés de quelques
heures, il m'apprend qu'au Brésil ils appliquent quasi systématiquement ce score particulier aux
bébés pour déterminer leur terme en fonction des plis plantaires, de l'aspect du pavillon de l'oreille
et des mamelons. Les mères sont très jeunes, 17, 18 ans parfois moins. C'est peut-être la raison pour
laquelle ce n'est souvent pas la mère mais la tante, la soeur, la grand-mère ou une amie proche qui
écoutent nos conseils et apprennent à faire la toilette du bébé, l'hygiène du cordon ombilical et du
périnée. Les mères semblent parfois desabusées, elles sont elles-même encore enfants, dorment
avec leur peluche.
Les étudiants brésiliens doivent préparer des power points sur des cours. Je trouve cette méthode
d'apprentissage très anglo-saxonne très intéressante et interactive car elle permet à l'étudiant de
s'impliquer beaucoup plus dans l'apprentissage du cours qu'il prépare. Aujourd'hui c'est le choc
septique du nouveau-né.
Le soir, nous allons fêter l'anniversaire du frère de Samila et Sanara : Sandro.
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J6 jeudi : deuxième journée en néonatalogie. Seul nuage dans la matinée, une mère qui présente des
convulsions, les gynécologues interviennent, ce n'est plus de notre ressort. Un des bébés présente
des difficultés à têter, mais c'est tout un art de mettre le bébé au sein. Finalement la pédiatre
expérimentée trouve la technique, mère sur le flanc, bébé allongé contre elle. Nouveau power point
sur les maladies à dépistage néo-natale : test de Guthrie. Dans l'état d'Alagoas, on dépiste
systématiquement la drépanocytose, idem dans l'état de Bahia où la population a souvent des
origines africaines et où le paludisme peut être rencontré.
J7 : vendredi : troisième journée de pédiatrie en consultation de suivi du nouveau-né et du
nourisson. Un bébé présente une dermatite atopique sans cause formelle retrouvée. L'éducation des
mères quant à l'alimentation des enfants est vraiment à faire. Beaucoup diversifient l'alimentation
dès l'âge de 4 mois avec beaucoup de farine de manioc qu'ils appellent macaxera. Ainsi il est
fréquent de rencontrer des cas de Kwashiorkor chez les enfants plus âgés, les plus pauvres ayant des
parents qui ne peuvent se permettre de leur acheter du lait maternisé.
Le soir on danse le forró au cours d'un bal populaire à Jaragua et ensuite nous sortons en boîte de
nuit appelé Loop pour danser au son des rythmes brésiliens joués en live.
J8 samedi / J9 dimanche: César m'emmène à Barra de Sao Miguel, une bourgade en bord de mer à
quelques kilomètres de Maceio pour passer le week-end avec la famille dans une grande maison
dans un « condomino » ; une résidence privée avec garde à l'entrée, grilles d'enceinte.
J10 lundi : quatrième journée en pédiatrie. En ce moment c'est la grêve dans les universités car l'état
a pris la décision de rabaisser de moitié le montant des retraites des médecins universitaires.
L'hôpital tourne donc un peu au ralenti et les horaires des étudiants sont un peu hasardeux. On
alterne journée complète/demi-journée, j'apprends à faire des prises de sang sur 2 nouveau-nés de
moins d'un jour.
Le soir, vélo le long de la plage avec Samila et Luis, un étudiant en médecine et dîner dans un
restaurant italien.
J11 mardi : je suis à l'hôpital toute la journée en néonatalogie pour des consultations le matin de
suivi ; analyse du développement psycho-moteur et des courbes de croissance et en hospitalisation
l'après-midi en néonatalogie.
Nous passons la soirée dans un bar avec des amis de César.
J12 mercredi : je suis en consultation de pédiatrie le matin, consultation de suivi pour la plupart,
vérification des vaccinations qui sont similaires : le BCG est systématique et le méningitec plus
répandu sinon nous partageons les même vaccinations.
L'après-midi est passé en compagnie d'une amie de César qui m'emmène manger les meilleurs
tapiocas sur le plage Jatiuca.
J13 jeudi : dernier jour en pédiatrie avec César, c'est leur dernier jour de stage, la matinée est donc
assez "light" puisque après les quelques consultations, un petit casse croûte est organisé. On mange
beaucoup de plats à base de maïs car on est encore proche des festas juninas et de ses plats
traditionnels.
Le soir, nous partons pour Sao Miguel pour un autre bal populaire de Forro.
J15 samedi : excursion à la praia do Frances ou « plage des Français »
J16 dimanche : excursions à la praia do gunga.
J17 lundi : USIC dans une clinique privée : nombreux chocs cardiogéniques sur infactus du
myocarde etc... un patient est en dialyse pour insuffisance rénale aigue sur nécrose tubulaire suite à
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un état de choc prolongé sur infarctus massif du myocarde. Ici c'est hight tech, rien à voir avec
l'HGE et je me sens vraiment comme dans un hôpital français. Les patients sont riches et les
familles peuvent donc se permettre des hospitalisations qui coûtent cher. Avec Raianne, une
étudiante, on fait les observations des patients et leur examen clinique physique.
J18 mardi : journée en USIC de nouveau à "l'hôpital du cœur".
J19 mercredi : j'ai pu prendre ma matinée pour me rendre aux piscines naturelles de Pajuçara, une
des plages de Maceio en kayak avec Luis. J'y fais du snorkeling et vois plein de très beaux poissons
de couleur différentes (gris et jaunes rayés, bleus, rouge/marrons, mini rascasses). Nous déjeunons
dans un des meilleurs restaurants traditionnels brésiliens de Maceiò : Divina Gula. Au menu :
macaxeira (manioc), carne de sol (bœuf).
Après-midi en USIC avec Raianne de nouveau pour l'évolution des patients. Raianne et d'autres
élèves ont dû passer un petit examen pour pouvoir faire ce stage spécial en soins intensifs.
Globalement les étudiants en médecine ici touchent à tout avant la fin de leurs études (fin de la
6ème année, date à laquelle ils peuvent s'installer comme médecin généraliste). Ils commencent les
stages en deuxième année et sont beaucoup plus responsabilisés et mis en avant. Je trouve les
médecins très disponibles pour eux. Ainsi ils se sentent prêts à pratiquer à la fin des six années
d'étude. Cependant bon nombre d'entre eux, quasiment tous à vrai dire, veulent se spécialiser pour
gagner plus d'argent et avoir de meilleures conditions de travail.
J20 jeudi : après-midi USI général avec Raianne. Nouveau choc, mais éthique cette fois : que
pensez-vous de l'admission en réanimation puis de la trachéotomisation d'une petite mamie de 101
ans qui vient de faire un AVC et qui est dans le coma ? Je ne vous raconte pas la liste interminable
d'antécédents de la patiente. Je pose la question : pourquoi alors qu'à l'HGE les gens meurent à la
pelle dans un bazar monstrueux, on ne laisse pas tranquille ici cette dame qu'on porte à bout de bras
! La réponse est simple : dans les cliniques privées, tant que les familles peuvent payer les soins,
c'est eux qui décident du sort de leur proche même s'il paraît abhérent de faire survivre quelqu'un
qui n'a plus aucune chance ! Autres cas intéressants : aplasie chez un patient de 22 ans qui manipule
des produits chimiques, détresse respiratoir chez une patiente de 18 ans cypho-scoliotique ayant une
pneumonie, cas non résolu d'un patient de 25 ans qui a présenté un oedème pulmonaire aigu ayant
nécessité intubation oro-trachéale dans les suites directes d'une appendicectomie.
J21 vendredi : matinée en gynécologie-obstétrique à l'hôpital universitaire: échographies pré-natales
avec le Dr Felipe qui parle anglais. Puis direction le bloc pour 1 césarienne à 42 SA ; la mère est
jeune et a fini par débarquer sans ses papiers de suivi de grossesse. Résultat : une fille de 4 450
grammes, liquide méconial, ballonisation apgar 5 - 9 ! J'assiste à deux accouchements par voie
basse sans péridurale _s'il vous plaît_ dans la matinée ! Les anesthésies par péridurale sont rarement
pratiquées par manque de moyen. Naissance d'un petit garçon prématuré au terme de 30 SA poids :
1 350 grammes d'une maman de 17 ans qui était bien arrivée en MAP. Le bébé respire mais
forcément, quand on arrive sans suivi en dernière minute, pas de temps pour les corticoïdes. Il est
donc aspiré, intubé, examiné et envoyé ilico presto en soins intensifs de néonatalogie pour être
nourri par le cordon, réchauffé et recevoir du surfactant exogène. Le deuxième accouchement par
voie basse se passe sans encombre. Ici ce sont les obstétriciens ou les internes, parfois les
infirmières qui font les accouchements car le métier de sage-femme tend à disparaître. Chaque
naissance est un chamboulement émotionnel, tant de questions existentielles d'un coup, on se sent
l'âme d'un philosophe !
Le soir, je planche pour essayer d'expliquer avec un power point le système de santé français aux
étudiants brésiliens et aux 2 étudiantes polonaises qui sont arrivées quelques jours avant !
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J22 samedi, on se réveille tôt à 5h45 pour aller à Maragogi réputé pour ses piscines naturelles. Le
soir, nous retournons écouter de la musique et en particulier un chanteur qui gagne à être connu :
Wado et dont un des musiciens est un étudiant en médecine à Maceio.
J24 lundi : deuxième journée en gynécologie : examen de la femme enceinte avec une étudiante en
6ème année de médecine et les 2 polonaises.
J25 mardi : troisième journée en gynécologie : consultation avec plusieurs gynécologues qui nous
apprennent l'examen gynécologique. Au Brésil, il est fréquent que les femmes jeunes demandent à
être stérilisées. Suivant la technique réalisée, un des gynécologues propose même après plusieurs
années à ces femmes qui voudraient à nouveau être enceinte, une microchirurgie par coelioscopie
ou laparotomie de reperméabilisation des trompes. L'avantage de ce geste est le coût beaucoup
moindre que celui de la FIV. C'est ainsi qu'on reçoit une patiente de 37 ans qui a eu 2 enfants avant
l'âge de 25 ans et qui souhaite retomber enceinte de son nouveau compagnon.
J26 mercredi : 4ème matinée en gynécologie au bloc opératoire pour extraction d'un nodule
mammaire de 3 cm puis retour en consultation de gynécologie avec les étudiants : une patiente de
21 ans présente une douleur hypogastrique et iliaque bilatérale... BU, FCV expliqué par le médecin,
prescription de prise de sang pour dépistage MST : HIV, hépatites B et C, syphilis. On ne lésine pas
sur les explorations.
Rendez-vous le soir avec les LEOs locaux pour une petite présentation des systèmes de santé
français, polonais et brésilien qui est ma foi fort compliqué.
J27 jeudi : 5ème matinée en gynécologie avec les étudiants en 5ème année (la pratique tous les
jours sans théorie débute en 5ème année, avant ça la théorie et la pratique sont mélangées et se font
à l'hôpital sous forme d'enseignement intégré) : les médecins sont vraiment vigilants sur la bonne
compréhension des étudiants et sont encore une fois très disponibles. Ils prennent le temps de
montrer les choses avant de les jeter dans la fosse aux lions. C'est un peu triste de devoir attendre un
pareil stage pour avoir de si bonnes explications sur l'examen gynécologique : examen du périné, de
la vulve et des glandes de Bartolin, la pose du speculum etc. Le FCV s'accompagne du test de
Shilling systématiquement.
J28 vendredi : dernier jour de stage en gynécologie en consultation de suivi et reçu de la
certification.
Soirée pizza organisée chez Kiko avec des étudiants en médecine et les deux Polonaises afin de se
dire au revoir car c'est la fin du stage !
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DESCRIPTION DE L'ACCUEIL REÇU À L'ÉTRANGER
Je suis accueillie dès la sortie de l'aéroport par un couple d'étudiants en médecine dont Raianne qui
est LEO, qui m'emmènent directement prendre un verre dans un restaurant avec musique où je
recontre plein d'étudiants en médecine de Maceió. Je serai la seule étudiante étrangère pendant 2
semaines et demi.
Je suis logée chez une étudiante en médecine Samila qui est LEO également, qui vit avec sa soeur
Sanara dans un appartement avec 3 chambres dans un immeuble de standing intermédiaire, qui
présente tout de même une piscine sur le toît et une vue imprenable sur la ville dans un quartier
fréquentable la journée. Par contre, interdiction de sortir seule après 18h quand il fait déjà nuit ;
Maceiò est réputé pour être désormais la ville la plus dangereuse du Brésil.
Je prends quasiment tous mes repas chez Samila, sauf les jours où je passe la journée entière à
l'hôpital. Le prix du déjeuner est alors pris en charge.
Il n'y a pas de programme social prévu pour moi car je suis seule ici. Samila conduit peu et doit
étudier, je fais donc mes propres plans avec les personnes que je suis amenées à rencontrer ici. Je
dois dire qu'il est vraiment facile de se faire des connaissances, les Brésiliens sont latins d'origine
pour la plupart et la communication est évidente la plupart du temps. En ayant solliciter les
étudiants que je rencontre, je ne m'ennuie pas, j'arrive à prévoir des excursions chaque week-end, à
sortir le soir et à prendre des bains de soleil avec crème solaire bien sûr ! Cesar, mon "parrain" ici
est resté très disponible pour moi tout le long du séjour, grâce à lui, j'ai fait de nombreuses
excursions : Barra de Sao Miguel, Sao Miguel, Maragogi et grâce à ses amis : praia do Gunga, praia
do Frances, piscines naturelles de Pajuçara...
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IMPLICATION DANS LE COMITÉ LOCAL DE SA VILLE
J'ai accueilli au mois de septembre 2012, un étudiant bulgare en 4ème année de médecine à
l'université de Munich. Il a effectué à l'hôpital Foch de Suresnes (92), un stage de 4 semaines en
médecine interne. L'IFMSA a financé sa carte de transport mensuel pour 5 zones, et il s'est acheté
une carte SIM française. La cohabitation s'est très bien déroulée, il a été discret et poli tout en
s'intéressant aux personnes de son environnement : famille et amis que j'ai pu lui présenter.
Etant très autonome dans sa vie en Allemagne et ayant des connaissances à Paris, il a su profiter des
richesses de la ville : jardins du Luxembourg et des Tuileries, avenues Montaigne et des Champs
Elysées, musées d'Orsay et du Louvrres, Centre Georges Pompidou, nombreuses sorties
nocturnes...et même une journée au parc de Disneyland Paris. J'ai fait avec lui des visites et des
excursions : tour dans la ville de Saint-Germain-en-Laye, visite du hameau de la Reine, des petits et
grands Trianon dans le parc du château de Versailles, parc du château de Marly-le-Roi, maison et
jardins de Claude Monet à Giverny, institut du Monde Arabe, glacier Berthillon sur l'île Saint-Louis,
Musée d'Art Moderne, pique-nique sur l'île de la Cité, Marais, fête de l'Humanité à La Courneuve,
visite du Sacré-coeur et de Montmartre, soirée dans un bar à vin « La Classe », déjeuner dans un
restaurant français typique près du jardin du Luxembourg, Lovelife Parade pour les 20 ans du
SIDAction, dégustation de macarons Pierre Hermé, soirée galettes et crêpes bretonnes à la maison...
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REMERCIEMENTS PARTICULIERS
Les LEOs de Paris Ouest pour leur investissement dans la poursuite des échanges, leur disponibilité
et leur sérieux.
Samila et Sanara pour m'avoir chouchoutée pendant ces 4 semaines à Maceió et m'avoir permis de
me sentir chez moi !
Les équipes médicales que j'ai pu cotoyer.
César pour ses conseils, son pragmatisme, son aide et son dynamisme.
Luis pour son originalité, sa gentillesse ses prises d'initiatives pour me faire découvrir sa culture, sa
ville !
Kléber, Mau-Mau, Marillia, Baianno, Patricia, Sanara, Alcione et Sandro...
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