WT/TPR/S/311 • Pakistan
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RÉSUMÉ
1. L'économie pakistanaise s'est montrée résistante dans un contexte difficile. La croissance du
PIB réel a atteint presque 3,2% par an en moyenne durant la période à l'examen et elle devrait
être supérieure à 4% en 2014/15. L'économie pakistanaise a réussi à croître malgré les épreuves
auxquelles elle a été confrontée, comme des dispositifs de sécurité très rigoureux, la crise
économique mondiale et une série de catastrophes naturelles. Toutefois, des défis considérables
restent à relever, qui concernent, entre autres choses, les pénuries d'énergie, la précarité de la
situation budgétaire et le manque d'investissement.
2. Le Pakistan a enregistré des déficits budgétaires persistants pendant la période considérée.
Le déficit a dépassé 8% du PIB en 2011/12 comme en 2012/13, mais il est tombé à 5,3% du PIB
en 2013/14. Pendant la période à l'examen, la part des recettes budgétaires totales dans le PIB
est tombée à moins de 13% en 2012/13, alors que la part des recettes fiscales dans le PIB est
tombée à moins de 10%, soit un taux parmi les plus faibles du monde. La baisse des recettes est
imputable à plusieurs facteurs, principalement une évasion fiscale de grande ampleur, un large
éventail d'exonérations fiscales et une base d'imposition toujours étroite. Par ailleurs, le recours
fréquent à des décrets réglementaires spéciaux (SRO), qui sont des mesures discrétionnaires
prévoyant des exonérations et des réductions fiscales et tarifaires bénéficiant aux intérêts en
place, grève considérablement les recettes budgétaires.
3. Les dépenses étaient supérieures à 21% du PIB en 2011/12 comme en 2012/13. Elles ont
augmenté du fait de l'accroissement des versements au titre du service de la dette, qui sont
intervenus en raison du déficit budgétaire persistant et de son financement. Une part importante
des dépenses est destinée à couvrir les pertes d'entreprises d'État telles que Pakistan International
Airlines, les Chemins de fer pakistanais et Pakistan Steel Mills. Le gouvernement accorde aussi
d'importantes subventions au secteur énergétique. En conséquence, le Pakistan se trouve
actuellement dans une situation où les recettes ne suffisent pas à couvrir ne serait-ce que les
dépenses courantes, et le gouvernement doit emprunter s'il veut continuer à fonctionner. Les
autorités sont conscientes de cette situation budgétaire précaire et elles ont engagé un
programme d'assainissement des finances publiques et de restructuration ou de privatisation des
entreprises d'État.
4. Les objectifs de la politique monétaire sont de maintenir la stabilité monétaire et de
promouvoir la croissance économique. La récente politique monétaire s'explique par des efforts
visant à maintenir la stabilité du taux de change et à accumuler des réserves de change.
Néanmoins, la réalisation des objectifs précités est entravée par le manque d'autonomie de la
Banque centrale, qui a conduit le gouvernement à emprunter massivement pour financer le déficit
budgétaire et les entreprises du secteur public à contracter des prêts au cours des dernières
années. L'inflation, telle que mesurée par l'indice des prix à la consommation (IPC), a culminé à
17% en 2008/09; elle est depuis retombée à 8,6% en 2013/14 en raison de la chute des cours
mondiaux des produits de base et de la réduction de certains prix intérieurs administrés.
5. Le déficit du compte des opérations courantes du Pakistan est tombé de près de 14 milliards
de dollars EU en 2007/08 (8,2% du PIB) à environ 3 milliards de dollars EU en 2013/14 (1,2% du
PIB). L'amélioration du déficit courant s'explique par une réduction de plus de moitié du déficit des
services et par une nette augmentation des envois de fonds des travailleurs émigrés. Par ailleurs,
en 2013/14, le compte de capital et d'opérations financières s'est redressé.
6. Les exportations du Pakistan continuent d'être fortement concentrées, les produits agricoles,
les textiles et les vêtements représentant plus des trois quarts des exportations totales en 2013.
La principale catégorie d'importations prise séparément est toujours celle des combustibles. La
part des produits manufacturés dans les importations totales a chuté, ce qui peut s'expliquer par
un climat de l'investissement morose. L'UE-28 reste le principal marché d'exportation du Pakistan,
suivie des États-Unis et de la Chine, tandis que les Émirats arabes unis sont la principale source
des importations du Pakistan, suivis de la Chine et de l'UE-28.
7. En avril 2010, les deux chambres du Parlement ont adopté la 18ème révision
constitutionnelle, qui a pour effet de décentraliser le pouvoir politique et de réduire les attributions
du Président, tout en rééquilibrant les pouvoirs entre le judiciaire, le gouvernement et l'opposition.