Exposition
LES BAS MORCEAUX DE L'ODALISQUE
Rétrospective Duchamp Duchamp
La Fondation du Professeur Swedenborg présente également son exposition Les Bas morceaux de
l'Odalisque qui offre une vue d'ensemble sur l'œuvre injustement méconnue de Duchamp Duchamp !
En effet, ce faux frère de Duchamp (Marcel), par ailleurs charcutier réputé de Blainville (sa recette des
PPieds de cochon à talon aiguille est historique), développa, jusqu'à sa mort en 1969, une production
polymorphe (conférences, sculptures, objets, installations, peintures, photographies) qui, tout en mettant
en boîte le succès mondain de Marcel, ouvrait une relation peu explorée entre le théâtre, les arts
culinaires et les arts plastiques.
Puisque Marcel Duchamp invente le "Ready-Made" (un objet manufacturé devient œuvre d'art par le
geste de l'artiste qui le signe et le met au musée), Duchamp Duchamp va plus loin et crée le Living
Ready-Lade Vvert Célacon : un être vivant placé dans une vitrine devient une œuvre d'art, nous raconte,
entre autre, sa genèse et démontre quelques-uns des grands principes de la pataphysique (par exemple
le principe de l'équivalence des contraires).
Duchamp Duchamp avait l'esprit curieux. Il explora en autodidacte, sans complexe et de façon
désordonnée, des domaines techniques essentiellement appliqués à la charcuterie (on lui doit sous le
pseudonyme de Roger Planchon un ouvrage 'Traitement industriel des sous-produits d'abattoirs" (Dunod,
Paris 1936) qui de manière très prémonitoire, traite du problème des déchets et des farines animales…)
pour se tourner ensuite vers les sciences pures (sa connaissance de la pataphysique en est la preuve).
Lors du passage de la chambre folding Blainville, il fur fasciné par la personnalité du Professeur
Swedenborg, son mode de vie et la présence mystérieuse d'Hanna Hurri sa femme de chambre
mythique, inuit et sourde. Le Professeur à peine rentré de chez les Åsa, travaillait sur des sujets aussi
divers que les figures de la foudre, les soliculomancies (pratiques divinatoires utilisant le soleil) ou les
célestographies (images obtenues en exposant une plaque sensible directement, sans appareil ni
objectif). Très vite, les deux hommes se lièrent d'amitié. Leur collaboration fut intéressée, fructueuse
même, et logiquement Duchamp Duchamp fut l'exécuteur testamentaire de son ami. Il eut alors la charge
de mettre en œuvre la fondation que le Professeur Swedenborg voulait dédier à l'art contemporain.
Dans ses rares moments de liberté, entre ses amours avec Marthe la caissière de la charcuterie, la
gestion de ses entreprises et sa production artistique, Duchamp Duchamp fut, à la manière d'un
archéologue, l'inventeur de Hans K.. Dans la fameuse conférence "Hans K. un cas de figure…" qu'il
prononça à Blainville en 1955, Duchamp Duchamp hissa Hans K., jusqu'alors petit photographe de
village, au rang d'Atget, Sanders ou Hill, à l'égal des plus grands trésors de l'histoire de la photographie.
Duchamp Duchamp s'est affirmé comme un de ces solitaires de l'art contemporain, travaillant sans
relâche, loin du parisianisme et des modes, à dégager une voie nouvelle, dépassant sa rancœur et sa
jalousie (Marcel n'était-il pas le préféré de leur mère ?) pour fabriquer une œuvre cimentée par le sérieux
nécessaire à l'humour. N'avait-il pas coutume de dire avec sagesse : "une œuvre sans humour, c'est
comme un jambonneau sans panure."
Conception : Odile Darbelley, Michel Jacquelin
Durée de la visite guidée : 1h
Vendredi 1er octobre à 19h et 20h
Samedi 2 octobre à 17h, 19h et 23h