1 - ORIGINE DU PROJET : constat, réflexions, motivations

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L’histoire de Doudou le Renne, CHR Roanne, équipe d’anesthésie, janvier 2016.
L’histoire d’ Edouard ou « Doudou le rêne »
Equipe IADE du bloc opératoire du CHR de ROANNE
L’histoire de Doudou le Renne
Marie Andrée Etaix, Agnès Givre et Nelly Pontet, nous sommes infirmières
anesthésiste (IADE) au bloc opératoire de Roanne, centre hospitalier régional du
nord du département de la Loire.
L’Hôpital de Roanne est le centre de référence du bassin de santé du roannais, il
a une capacité d’accueil de 971 lits dont 353 lits de médecine et chirurgie, il se
situe parmi les six plus grands établissements publics de Rhône Alpes hors CHU,
et emploie 2300 salariés. Il offre l’ensemble des spécialités médicales et
chirurgicales sur deux sites, organisé en différents pôles, nous dépendons du
pôle chirurgie bloc anesthésie.
Notre service accueille tous types de chirurgie, de la chirurgie générale de type:
endoscopie, ORL stomatologie, urologie, vasculaire, ophtalmologie, traumatologie
orthopédie, digestif, gynécologie, obstétrique.
Notre bloc n’est pas spécialisé en chirurgie pédiatrique, il comporte 11 salles
d’opération et 15 postes de réveil dont 2 postes mixtes sont équipés pour la
pédiatrie.
Nous y endormons les enfants de plus de un an (plus de 10 kg) pour la chirurgie
ORL stomatologie (tympanoplastie, végétations, amygdales, soins dentaires),
ophtalmologie (chalazion), urologie (postectomie, fixation testiculaire) et
digestif (hernie) et d’autres actes comme les urgences diverses : traumatologie,
endoscopie (gastroscopie, coloscopie, ablation de corps étrangers), sutures
diverses, appendicectomie
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En 2015 nous avons accueillis 422 enfants de moins de 10 ans au bloc opératoire
soit environ 5 % des interventions et 558 enfants de 10 à 18 ans inclus soit 6.5%
des interventions.
1 ORIGINE DU PROJET : constat, réflexions, motivations, date de
mise en œuvre…
Comment a débuté l’histoire de Doudou le renne ?
Depuis le début de notre pratique nous avons toujours constaté que les enfants
étaient angoissés et les parents démunis en attendant devant les portes du bloc,
nous recevions aussi beaucoup d’appels téléphoniques des infirmières
responsables du service pour des nouvelles.
C’est en 2008 que le Docteur A. Cannamela chef du service d’anesthésie nous a
sollicités pour effectuer un travail sur la préparation de l’enfant à l’anesthésie
et de la possibilité de la présence des parents à l’induction et la présence des
parents en salle de soins post interventionnel (SSPI).
Les recherches
Nous nous sommes donc réunies et nous avons effectué des recherches :
à partir du site Sparadrap, «association pour guider les enfants dans le
monde de la santé », http://www.sparadrap.org, créée en 1993 par des
parents et des professionnels de la santé pour aider l’enfant à mieux
comprendre et à mieux vivre toutes les situations de soins. Une enquête
menée en 2003 montrait que 44% des parents souhaiteraient être
présent au bloc opératoire hors 4% des parents sont admis à l’induction et
8% en salle de réveil :
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http://www.sparadrap.org/content/download/3770/34326/version/1/file
/Synt.+enquete+SPARADRAPversion+jan2009.pdf
grâce à l’expérience du service de La Rochelle avec Cola et Panpan
http://gael.ducerf.free.fr/panpan.pdf l’équipe d’IADE a réalisé un
ouvrage à destination des enfants qui vise à expliquer le déroulement
d’une intervention hospitalière nécessitant une anesthésie. L’ouvrage est
un « roman photo » mettant en scène un lapin en peluche nommé Panpan,
un clown en tissu Cola, les parents de ces personnages et le personnel
hospitalier. Le livre explique le déroulement du séjour à l’hôpital de ces
deux peluches, qui doivent subir une anesthésie. Cet ouvrage est consulté
pendant la consultation pré anesthésique par l’enfant et l’IADE qui donne
des explications complémentaires à l’enfant.
à partir de nombreuses études s’intéressant aux conséquences
psychologiques de l’anesthésie et de la chirurgie et en particulier à
l’éventualité de « séquelles ». De nombreux scores existent dans la
littérature, un score mérite d’être cité plus particulièrement, car il est
utilisé dans de nombreuses études : le score PHBQ (Post Hospitalization
Behavior Questionnaire). C’est grâce aux travaux de Vernon, à partir des
années 1960, que ce questionnaire spécifique fut élaboré. Il recense les
différents signes relevés dans certaines études précédentes et les
classes par catégories de troubles :
L’anxiété générale : s’exprimant par un sentiment de peur et provoquant
l’apparition d’attitudes « régressives » (par exemple, sucer son pouce ou
se ronger les ongles de manière inhabituelle).
L’angoisse de séparation : souvent la plus remarquable surtout chez les
jeunes enfants. Ses expressions classiques sont la panique éprouvée par
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l’enfant quand il est seul, l’envie de suivre ses parents partout, les
tentatives répétées d’attirer l’attention.
Les troubles du sommeil : représentés essentiellement par des signes
d’anxiété au moment du coucher (la peur d’aller au lit, la peur d’être dans
le noir…), mais aussi pendant le sommeil par des réveils nocturnes, des cris
et des cauchemars.
Les troubles de l’alimentation : diminution de l’appétit ou refus de manger.
Le refus de l’autorité : recrudescence des crises de colère, et des actes
de désobéissance.
L’apathie le repli sur soi : manque d’intérêt, peur des personnes inconnues
apparition d’une énurésie.
Les études de Zeev N. Kain expert reconnu internationalement pour ces
travaux sur le comportement péri opératoire des enfants montrent que
ces troubles du comportement post opératoire (TCPO) varient en
fonction :
de l’âge de l’enfant, majoré pour les enfants de moins de 4 ans
de l’anxiété des parents
le rapport de l’enfant à sa mère
la personnalité de l’enfant
le mode d’hospitalisation
le vécu, mauvais souvenir d’une expérience antérieure.
De ces recherches il nous paraît évident qu’il faut diminuer l’anxiété
préopératoire et minimiser l’apparition des TCPO en préparant les enfants et
leurs parents.
La prémédication médicamenteuse déjà utilisée pouvait être amélioré par des
moyens non médicamenteux.
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Le projet, conception…
Nos objectifs étaient de dédramatiser l’anesthésie pour les enfants et leurs
parents et les préparer à l’anesthésie.
Nous avons présenté ces résultats lors d’une réunion de service avec la présence
de l’équipe IADE et médecin anesthésiste réanimateur (MAR) à partir d’un
diaporama. Ceci, pour légitimer nos actions à venir et dérer l’équipe autour
projet.
Notre suggestion était de modifier la prise en charge des enfants dès la
consultation d’anesthésie jusqu’à leur passage en salle de réveil.
Suite à cette présentation nous souhaitions obtenir l’adhésion et l’implication
de l’équipe, nos collègues nous ont exprimé leurs inquiétudes sur la mise en place
du projet.
Ces Inquiétudes concernaient surtout la présence des parents en salle de réveil :
changement de pratiques en SSPI
problème d’hygiène,
de confidentialité,
de pudeur,
le fait de se sentir obserpar des personnes extérieures au monde du
soin,
puis l’effectif et le temps nécessaire à la mise en place de nos
propositions.
Cette étape de communication nous a permis de réajuster et adapter nos
intentions.
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