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les relations internationales. Ce concept est la pierre angulaire de cette discipline, comme
l’a définie le fondateur américain de celle-ci, A. Wolfers. C’est également un terme
important dans les analyses géopolitiques. On peut donc envisager la puissance comme
une capacité à agir. Les spécialistes en géopolitique ont cherché à analyser quels étaient
les « piliers » de la puissance des Etats. Ainsi, pour le géographe américain N. Spykman,
en 1942, il existe dix facteurs de puissance : la superficie du territoire, la nature des
frontières, le volume de la population, l’abondance des matières premières, le
développement économique et technologique, la force financière, l’homogénéité
ethnique, le degré d’intégration sociale, la stabilité politique et « l’esprit national ». Cette
classification classique retient donc des facteurs géographiques (territoire, frontières,
ressources), démographiques (nombre), militaires et économiques. On peut également
envisager la puissance comme caractéristique : le terme est alors utilisé comme substantif
(grande puissance, puissance régionale). Bien que l’égalité soit la règle théorique entre
les Etats, certains sont plus influents que d’autres. Ces Etats sont des « puissances ».
Hubert Védrine a même qualifié, en 1999, les Etats-Unis d’ « hyper-puissance ». Ainsi, la
notion de puissance marque la classification des acteurs du système international : il ne
peut y avoir de « puissances » que parce qu’il y a des « faibles ». Dans nos sociétés, les
facteurs économiques ont été largement réévalués alors que les critères relatifs à l’espace
paraissent dévalués. Ainsi, on qualifie le Japon de puissance du fait de son fort
développement économique, industriel et technologique et ce malgré les limites
imposées par son territoire. La notion de puissance étant définie, essayons de classifier
les pays du monde, en suivant les règles de puissances définies précédemment. Nous
disions en introduction que l’ordre monde était bien « borné »… Ainsi, parmi les grandes
puissances, nous pouvons citer les Etats-Unis, l’Union Européenne et le Japon. A
l’opposé, parmi les puissances « faibles », nous pouvons citer la quasi-totalité des pays
africains. Ce sont des pays dits du Tiers-Monde ou sous-développés. On voit clairement
quels sont les pays sous-développés et les grandes puissances du monde. Leur « sous-
développement » peut être expliqué par de graves lacunes dans certains domaines de leur
économie et de leur système politique. Citons parmi elles, le comportement de certains
dirigeants africains qui confondent aisément leur portefeuille et le portefeuille de l’Etat.
De plus, leurs structures juridiques et leurs institutions ne sont pas à même de gérer ces
problèmes de corruption… Il y a aussi les pays en voie de développement, avec un indice
de développement humain intermédiaire (entre 0,5 et 0,8), avec parmi eux les nouveaux
pays industrialisés qui regroupent les pays qui ont amorcé un important décollage
industriel dans les années 1960. Parmi les nouveaux pays industrialisés, on retrouve les «
Dragons asiatiques » (Singapour, Corée du Sud, Taïwan, et Hong-Kong), les « Tigres
asiatiques » (l’Indonésie, les Philippines, la Malaisie et la Thaïlande) et les « jaguars » : le
Mexique et le Brésil. On peut de plus ajouter l’Inde et bien évidemment la Chine à cette
liste de pays industrialisés. L'ordre du monde est donc divisé en trois grandes catégories :
les grandes puissances, les pays en voie de développement et les pays sous-développés.
Mais parmi les nouveaux pays industrialisés ne peut-on pas leur donner le nom de pays