Définie comme le sentiment d’appartenir à une collectivité politique, la citoyenneté appelle l’intégration sociale, la
responsabilité des individus et le dépassement de sa condition appauvrissante de consommateur. Si des tentations
communautaristes ou nationalistes perdurent, la démocratie ne doit pas conduire à la disparition de l’individu.
Ces trois piliers de la démocratie selon Alain Touraine sont interdépendants.
En plus de ces derniers, l’auteur distingue dans son ouvrage trois types de régimes démocratiques : la démocratie libérale,
celle constitutionnaliste et celle conflictuelle, illustrées respectivement par l’exemple anglais, par les Etats-Unis et par l’exemple
français.
Qu’est-ce que la démocratie repose sur la « défense du sujet », sur sa personnalité, sur sa culture, contre la logique des
appareils et des marchés. Le sujet se construit comme acteur capable de modifier son environnement. Il se définit par rapport à la
résistance à la domination, l’amour de soi et la reconnaissance de l’autre. Ainsi, la démocratie est à la fois la reconnaissance des
sujets personnels et de la diversité de leurs actions.
Pour Alain Touraine, le sujet est créateur de la démocratie et participe au « ré enchantement du monde ». Pour se faire, il
instaurerait « une culture complémentaire en lieu et place d’une culture de rupture inspirée de l’époque révolutionnaire ».
Une reconstruction du monde en cinq étapes : composition d’un espace public libéré des contraintes économiques (sous
partie intitulée : espace public), protection de l’environnement (écologie et démocratie), éducation démocratique, intégration des
immigrés et reconnaissance de leur apport culturel (l’intégration démocratique) et élimination de tout principe central
d’unification de la société (l’Un disparu).
Pour sortir d’une dictature l’auteur détermine trois conditions, à savoir un Etat capable de décider, des dirigeants
économiques à la fois capables d’investir et d’entreprendre et des agents politiques favorables à la redistribution des revenus et à
la résorption des inégalités.
Ainsi, la démocratie est la reconnaissance de l’autre. Elle doit regarder de tous côtés et chercher à comprendre le sens des
expériences humaines les plus variées.
→ Parmi les très nombreux livres et publications de cet auteur on trouve également:
- Sociologie de l'Action, Seuil, 1965
- La conscience ouvrière, Seuil, 1966
- Le Mouvement de Mai ou le communisme utopique, Seuil, 1968
- La Société post-industrielle, Denoël-Gonthier, 1969
- Production de la Société, Seuil, 1973
- Pour la Sociologie, Seuil, 1974
- Un désir d'histoire, Stock, 1977
- La voix et le regard, Seuil, 1978
- Le Mouvement ouvrier (avec Michel Wieviorka et François Dubet), Fayard, 1984
- Le Retour de l'Acteur, Fayard, 1984
- La Parole et le Sang (sur l'Amérique Latine), O. Jacob, 1988
- Critique de la Modernité, Fayard, 1992
- Qu'est-ce que la démocratie ?, Fayard,1994
- Pourrons-nous vivre ensemble ? Egaux et différents, Fayard, 1997
- Comment sortir du libéralisme ?, Fayard, 1999
- La recherche de soi. Dialogue sur le Sujet (avec Farhad Khosrokhavar), Fayard, 2000.