L'accord des participes passés Les trois règles de base A) Participe passé employé sans auxiliaire Règle : Le participe passé employé sans auxiliaire s'accorde avec le nom auquel il se rapporte. Même accord quand le participe est employé comme adjectif attribut avec le verbe être. Exemples : Une actrice énervée. Les enfants effrayés par l'orage n'arrivent pas à dormir. La porte fermée, il se mit à marmonner des injures. La clinique est fermée à cette heure-ci. Cas particuliers : Certains participes passés, considérés comme des prépositions, restent invariables lorsqu'ils sont placés devant un nom ou en début de phrase, à moins qu'ils ne précèdent que par inversion. Exemples: J'invite tout le monde, excepté eux. Sitôt quitté la ville, nous étions en pleine campagne. Sortez-les tous, y compris les vieilles personnes. Passé (ou passée) la dernière maison, la route s'arrête. Tous ont été malades, deux ou trois exceptés. Il est sept heures passées. Ou, par inversion : Vue sous cet angle, l'affaire est tout autre. Approuvée par tous, cette mesure s'est facilement imposée. « Fini » s'accorde généralement mais peut rester invariable. Finies les vacances (= les vacances sont finies). Fini les vacances (=c'est fini, les vacances). Avec « étant donné » et « mis à part », on a le choix, et l'accord est fréquent. Étant données les circonstances. Étant donné sa stupidité. Mise à part ma grande fatigue, tout va bien. Les participes « ci-joint », « ci-inclus » et « ci-annexé », placés devant un nom, peuvent toujours rester invariables. Ci-joint la lettre que j'ai reçue hier. Vous trouverez ci-inclus ma déposition. La lettre ci-jointe explique tout. Mais : Les pièces que vous trouverez ci-joint (ou cijointes). B) Participe passé employé avec l'auxiliaire être Règle : Le participe passé employé avec l'auxiliaire «être» s'accorde toujours avec le sujet du verbe. Exemples : Elles sont arrivées hier. La maison sera construite avant l'automne. Ils sont tombés de haut. Cas particulier : Le participe reste au singulier si «nous» ou «vous» sont mis pour «je» ou «tu». Madame, êtes-vous déjà allée à Paris? Nous sommes parvenu à démontrer l'exactitude de l'équation. [l'auteur parle de lui-même en utilisant un « nous » de modestie.] C) Participe passé employé avec l'auxiliare avoir « Cette règle est souvent ignorée ou négligée, elle ne s'imposait pas, elle était même illogique et arbitraire dans sa généralisation et elle a mis longtemps à prévaloir. » -- Joseph Hanse (1902-1992) Règle : Le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct si ce complément d'objet direct précède le participe passé. Exemples : Avez-vous mangé les gâteaux que je vous ai donnés? [mangé quoi? les gâteaux; placé après, donc pas d'accord / donné quoi? les gâteaux; placé avant, donc accord.] Voici les romans dont je vous ai parlé. [parlé de quoi? Des romans; complément d'objet indirect, alors on ne fait pas l'accord.] Quelle erreur a-t-il faite? Quelle sorte de livres a-t-il publiés? [Notez que l'accord se fait avec livres et non avec sorte, parce qu'on publie des livres et non des sortes.] Nos voisins, je les ai entendus arriver cette nuit. Cas particuliers : Certains verbes intransitifs donnent parfois l'impression d'avoir un complément d'objet direct, mais il s'agit en fait d'un complément circonstanciel, ce qui explique l'invariabilité du participe passé. Exemples: Les deux heures qu'il a dormi [on demande: il a dormi combien de temps? Et non: il a dormi quoi?]. Les dix ans que sa présidence a duré. Les verbes avoir, dépenser, gagner, parier, perdre, rapporter sont toujours transitifs, par conséquent leurs compléments sont toujours d'objet direct, même lorsqu'ils semblent être circontanciels. En d'autres mots, avec ces verbes, l'accord se fait selon la règle habituelle: Ses cent ans, quand les a-t-il eus? Les cinq dollars que j'ai dépensés, que j'ai pariés ou que j'ai gagnés. Pour de nombreux verbes, le sens seul dira si nous sommes en présence d'un complément d'objet direct (possibilité d'accord) ou d'un complément circonstanciel (participe passé invariable). Exemples: Les arbres que le vent a couchés, mais la nuit que j'ai couché dehors. Les deux cents dollars que cela m'a coûté (coûté combien?), mais les efforts que cela m'a coûtés (coûté quoi?). Les terrains que nous avons mesurés, mais les trois acres que cette propriété a mesuré avant l'expropriation. Dans des propositions qui dépendent d'un comparatif (tel plus que), le pronom neutre «l'» signifie cela et donc ne génère pas d'accord particulier: L'affaire est plus grave que je ne l'avais pensé. Joseph Hanse note cependant qu'il arrive que deux interprétations soient possibles: Elle est plus belle que je ne l'avais imaginée ou imaginé. 1. Les livres? Je les ai ______________sur la table. (laisser) 2. Les souliers? Nous les avons ___________ samedi. (acheter) 3. La vaisselle? Vous l'avez ____________ hier. (faire) 4. Le lit? Tu l'as _____________ ce matin. (faire) 5. Les chaussettes? Elle les a ___________ sur le lit. (mettre) 6. Les courses? Je ne les ai pas _________________ . (faire) 7. Les gants? On ne les a pas _________________ . (laver) 8. L'examen? Ils ne l'ont pas ____________ . (faire) 9. La carte? Vous l'avez ____________dans la classe. (oublier) 10. Les cassettes? Nous les avons _____________ dans la chambre. (mettre) 11. Les bottes? Ils les ont _____________ chez Sears. (acheter) 12. La radio? Je l'ai _________________ ce matin. (écouter) 13. Mon amie? On l'a ________________ à faire ses devoirs. (aider) 14. Les lettres? Elles les ont ________________ à la poste. (mettre) 15. Ma robe? Je l'ai _____________ hier. (laver) 16. Les quiches? Elle les a _________________ lundi. (faire) 17. Les plats? Vous les avez _______________ ensemble. (faire) 18. La nourriture? Tu l'as _________________ seul. (préparer) 19. Le jambon? Je l'ai _________________ au frigo. (mettre) 20. Mes chandails? Je les ai ________________ chez Eaton. (acheter) Ma famille Pour me faire mieux connaître, j'ai pensé vous raconter un souvenir de jeunesse. Mon enfance, je l'ai vécue au Viêt Nam. Voilà, je suis une petite vietnamienne. Un jour, ma sœur était très malade et je n'en pouvais plus de regarder ma petite sœur alitée. Malgré les bons soins que ma mère lui avait donnés, elle ne se rétablissait pas bien vite. J'étais triste. Heureusement, après quelques semaines, la voilà à nouveau en pleine santé. Alors, tout content, mon père a décidé de nous acheter les robes que ma sœur et moi avions tant désirées. Nous avons perdu la journée à faire du magasinage ! Dans l'après-midi, nous nous sommes même perdues dans une boutique merveilleuse qui ressemblait à la caverne d'Ali Baba. Ce n'est pas compliqué, je voulais tout acheter même le pantalon serré que j'ai vu et qui me plaisait beaucoup. La blouse et la jupe fleuries étaient les vêtements préférés de ma sœur. À notre retour, mes parents étaient aussi énervés que nous. Cette journée fut très bien réussie. Quand j'y pense, je crois que j'ai vécu une enfance heureuse au Viêt Nam, une enfance comme la vôtre malgré la guerre. Quand on fait l’accord et quand on ne le fait pas