Aide Commentaire de texte – PHEDRE Texte 2 : Premier aveu de Phèdre Introduction : Ce texte se trouve à la scène 3, acte 1 entre les vers 269 et 316.Phèdre est une tragédie parue en 1677. C’est la dernière tragédie profane (qui n’a pas de sujet chrétien) de Racine. Ici, Hippolyte doit partir pour retrouver et convaincre Aricie de l’épouser. Cependant, Aricie ne peut se marier. Dans la scène 1, il manque le nœud de l’histoire de Phèdre. On a uniquement celui d’Hippolyte. Ce nœud arrive scène 3. Phèdre se meurt d’un mal mystérieux ; Oenone tente de le lui faire avouer. En quoi cet aveu révèle-t-il l’aspect tragique de la passion de Phèdre ? I/L’aspect tragique du récit/ un récit funeste a. Un ennemi paradoxal v.272 > Phèdre voit Hippolyte comme un ennemi « superbe » > beau =>> OXYMORE Champ lexical de la religion termes associés à Hippolyte au lieu de la déesse Vénus Substitution du culte v.285-286 Hippolyte devient l’idole Opposition « bouche »=raison et son cœur = Hippolyte est son ennemi mais son idole. b. Symptômes physiques de l’amour Champ lexical du corps + métaphore de la maladie Antithèse « je rougis, je palis » v.273 + gradation Elle est transformée en pierre v.275 > ne voit plus, ni ne sent, ne parle plus Imparfait valeur d’imparfait > arrêt sur image => paralysie Antithèse v.276 + « rougir, pâlir, transir, brûler » = chiasme = fatalité c. Troubles moraux de l’amour La rougeur/pâleur = émotions v.274 « trouble » sujet = cause S’éleva = grandit ; âme éperdue = elle ne contrôle plus ses émotions Les césures v.271-273-275 = montre profond trouble + « ma raison égarée » v. 282 II/un destin funeste / tragique a. 1.1 recours à la religion Hyperbole v.279-281 = exagération de ses prières Multiplication de actions + imparfait à valeur de répétition = prie tout le temps b. Les tentatives de fuites 1.2 recours à l’exil Accumulation de passé simple = actions rapides et efficaces = acharnement « je respirais » > métaphore de la renaissance Trêve de courte durée échecs Exclamations = montrent les échecs v.283 > chiasme ; v.289 > exclamations hyperboliques v.301 > fatalité V284-285 > elle déteste et idolâtre Hippolyte + v.289-290 elle l’évite mais le voit partout (= antithèse) temps rattrapée par son destin Quand elle croit avoir réussit v.303 >> échec Complément d’agent > cause Thésée = fautif c. =elle est tout le L’hérédité de Phèdre Phèdre doit sa destinée à une malédiction de Vénus v.277-278 Sang > métaphore de la famille = sort de Pasiphaé sa mère Construction en parallélisme « feux redoutables/ tourments inévitables » = volonté de fer de Vénus Phèdre ne peut pas échapper à son destin = fatalité III/un héroïne racinienne Définition : un héros racinien est victime de ses passions, de ses sentiments : on appellera cela la Fatalité intérieure. Il préfère se tuer que d’abandonner ou renoncer à ses passions. Le désir du héros à atteindre son but le conduira à faire une ou plusieurs actions qui ne sont pas tout à fait justifiables. Il sera en partie innocent, en partie coupable. Face à sa passion, il sera confronté à un obstacle. Sa réaction, c’est le désespoir, qui prendra différentes formes : lassitude, résignation, hystérie. Le héros est voué à la mort : elle est inéluctable (assassinat, suicide, folie). Cela engendre la chute, la déchéance du héros qui exprime la catharsis. En général : le héros racinien est quelqu’un d’important dont la chute est vertigineuse. a. « Ni tout à fait innocente.. . Un désir incestueux : elle parle de « crime » alors que ce n’est que l’idée du « crime », rien n’est commis Passion à laquelle elle ne peut renoncer Obstacle : mari … ni tout à fait b. innocente » V307 : elle envisage de se suicider Victime du sort et de la fatalité : elle a un tragique, son rôle est la catharsis c. Une chute annoncée Son désespoir la dépossède d’elle-même et Oenone va pouvoir prendre les décisions à sa place « Tout prêt à s’exhaler », il faudra attendre la fin de la pièce. Conclusion : A la scène suivante Panope va venir annoncer la mort de Thésée, lueur d’espoir pour Phèdre mais cette nouvelle n’est que le début de l’engrenage fatal.