L’histoire et le patrimoine sont présents sur les douze collines sacrées qui ceinturent la ville (dont Ambohimanga,
inscrite sur la liste du patrimoine mondial en 2001 et sise à 20 km au nord), mais Antananarivo, et notamment la
Haute Ville, abrite quelques-uns des plus impressionnants vestiges historiques du pays (dont le Rova).
L’architecture du Rova (un ensemble de palais et édifices royaux de différentes époques) a fortement influencé celle
de la haute ville et inspiré notamment les hauts dignitaires qui occupaient les environs immédiats. On retrouve les
différents styles d’architecture des btiments du Rova dans ceux des habitations à vérandas ou à étages, des
maisons en bois, en briques cuites ou en pierre.
Le site a gardé plusieurs de ses composantes originelles telles que ses places, ses escaliers, ses rues, qui
possèdent une importance historique, culturelle, urbaine et paysagère, comme le souligne en 2008, Pierre André
Lablaude, (architecte en Chef des Monuments Historiques). Il remarque « l’intérêt patrimonial de ce paysage
historique urbain important [...] avec ses édifices historiques (palais du premier ministre, palais de justice, collège
Razafindrahety, collège Vohipiraisana,), ses places historiques (place Andohalo, place Rasalama), ses sentiers, rues
et escaliers (couloir Rasalama, rue de canins, etc.), ses édifices religieux (temple protestant, église catholique), la
ville haute constitue un véritable témoignage de l’influence et le rôle joué par l’architecture royale dans le
développement urbain de la ville. » (Appui au projet de réhabilitation du Rova d'Antananarivo, mission UNESCO,
2008).
Justification of Outstanding Universal Value
La Haute Ville est un site urbain d’une qualité exceptionnelle qui n’a pas d’équivalent en Afrique subsaharienne. Le
mélange d’éléments architecturaux typiquement malgaches et d’éléments issus de la présence coloniale a façonné
une architecture unique de grande qualité qui est encore suffisamment bien préservée.
Le site ne se caractérise pas seulement par son architecture mais aussi par une forme urbaine spécifique dans
laquelle les éléments du paysage jouent un rôle important et contribuent à la création d’un ensemble urbain cohérent
et de grande qualité patrimoniale.
Cet ensemble est également rehaussé par la présence du Rova de Antananarivo — l’enceinte du Palais royal et le
Palais de la Reine — visible depuis plusieurs kilomètres à la ronde, et reste un élément visuel et architectural majeur
définissant le paysage urbain de la ville.
Enfin, la Haute Ville semble incarner le concept de paysage Culturel Urbain, c'est à dire une
« approche fondée sur le paysage pour identifier, conserver, gérer et aménager les territoires
historiques dans leur cadre urbain plus large, prenant en considération l’interdépendance de leurs
formes physiques, leur organisation et leurs liaisons spatiales, leurs caractéristiques et leur
environnement naturels ainsi que les valeurs sociales, culturelles et économiques qu’ils
incarnent », semble particulièrement intéressant dans le cas de la Haute Ville.
Critère (ii) : Les différentes influences — asiatiques ou européennes — sont visibles sur
l’ensemble des bâtiments de la Haute Ville.
Le site est représentatif de diverses influences asiatiques en Afrique : les maisons de type carré,
les toitures de type indonésien, le rôle important des directions et de l’orientation des btiments.
Le site est marqué par une « mixité » du paysage naturel et urbain (rizières, cressonnières,
jardins, places urbaines, espaces publics).
La Haute Ville a également été soumise aux influences occidentales (anglaises et françaises)
selon les diverses périodes de colonisation de l’île.
L’ensemble de ces influences a produit une synthèse malgache « unique » que l’on retrouve sur
les bâtiments majeurs notamment (palais, édifices religieux, etc.).
Critère (v) : La majorité des espaces « ouverts » ont été préservés malgré le rythme de développement urbain.